Bras d’honneur dominical aux tenants de la pudeur et de l’invisibilité du corps

J’offre à Résistance républicaine ce poème dominical qui est une triple invite :

1 sérieusement, à jouir de notre corps tout sainement ;

 2 drôlement, parade au réchauffement climatique ;

 3 ironiquement, l’envoi à l’Assemblée nationale, plus que fracturée mais quasi démembrée, d’un projet législatif tout léger, tout humain, sensuel à défaut de consensuel ;

 Il est digne (en philosophie et non en talent) de Villon, Rabelais, Théophile de Viau, La Fontaine en sa jeunesse, Rétif de la Bretonne, Nerciat, Verlaine, Rimbaud ou Apollinaire. Bref mon poème ci-après.

 Le but :

1, faire rire les gens ;

 2, Être mi-sérieux pour inviter les Français à respecter le mot «Fraternité » sans lequel les deux autres,  Liberté et Fraternité, vont tituber, voire tomber…

Quand il fait chaud l’été sous cette humidité torride

Le corps martyrisé subit un homicide.

Il est temps que l’esprit porte haut la valeur

Du corps la vraie beauté, l’audace et la vigueur.

Vos sens ont-ils été par un grand vent fouetté

Quand votre torse nu s’est enfin projeté,

Face au vent à vélo comme un drapeau de fête,

Ballotant au grand vent et maître de sa tête ?

Il est urgent de vaincre enfin par liberté

Tout vêtement trop chaud, anti-félicité.

La beauté d’un corps libre embellit notre vie.

Des fleurs déshabillées, ayons la saine envie.

Que la poitrine nue soit bombée et très fière

De connaitre un bonheur de la seule âme altière,

Bien loin des noirs corbeaux qu’étaient nos gras curés

Qui ont brimé leurs corps tout auto-torturés.

Pardonnons aux idiots de haïr la fraicheur;

Qu’ils laissent à plus fins l’air frais et son bonheur.

Nous voulons griserie et vent des épousailles

Et non la noire horreur que sont leurs funérailles.

Laissons la chair léchée par le plaisir sublime

De la chaste caresse du bon vent magnanime.

Le vent humide et frais nous fait jouir de la peau

Comme fait la rivière en plongeant dans son eau.

Bravons les interdits qui haïssent le corps

Cassons la sotte loi pourrie de tous les torts.

Il est temps que l’esprit amoureux de la chair

La caresse partout où souffle le bon air.

Avons-nous une idée de toute la souffrance

Que de ces puritains impose l’arrogance ?

La chaleur suffocante et la transpiration ?

Ils font haïr l’été la plus belle saison.

De la droite raison ces puritains en schisme

Ont eu l’esprit châtré par le gros catéchisme.

Nous devons nous fier à la seule nature

Qui fit nos corps sensés à jouir avec mesure.

Du dieu fou de l’encens troquons le dieu du vent.

Du péché de jadis fais vertu du présent.

Allons par expérience ouvrir notre poitrine

Au pur plaisir d’Éole la vraie valeur divine.

Il est vrai que la haine envers ses tristes sires

Serait vaine et fort laide, à vrai dire à proscrire.

Mais sans pitié aussi il faut leur opposer

Une fière poitrine en tout genre exposée.

Ils ont eu trois mille ans pour châtier les peaux vives.

Exigeons nos deux mois de fraîcheur sur les rives

Où partout le grand vent rafraîchira nos corps

Qui méritent le vent vécu comme un trésor.

Ils auront à la bouche le grand mot de décence

Qu’ils ont vêtu d’un voile un sommet en démence.

Ils ont tout pollué jusqu’au grand mot Vertu.

Le vrai beau se cacha, s’enlaidit ou s’est tu.

Si Éros s’en excite, enfin pour lui justice.

Il est donc tout normal que la vue soit délice;

Chacun un jour est jeune et un jour sera vieux.

Si chacun a son tour, c’est pour tous très pieux.

Il faut aimer la vie pour oser l’essentiel

Le plus beau, le plus cher et le vouloir pluriel.

Il nous faut de l’audace et du militantisme

Pour renverser les mœurs pétries d’obscurantisme.

Il nous faut la révolte assortie d’un courage

Qui brave l’interdit quand la chaleur outrage

Notre peau humiliée, méprisée du sans-cœur.

La victoire appartient à la seule vigueur.

Allons sur tout chemin le torse nu et droit

Parader dans les rues ainsi qu’en tout endroit

Où la chaleur et vent nous offrent la promesse

De vivre la santé de la belle jeunesse.

Le tout premier réflexe est de dire non au corps

Tant on a peur de lui et qu’il nous frappe encore.

Mais si on le fait jouir de la bonne nature

Il nous rendra cent fois la santé la plus pure.

Le vice le plus grand n’est pas de s’exposer,

De faire ouvrir les yeux qu’on instruit à fermer,

Il est de dominer infligeant la souffrance

Par déni de nature et de saine jouissance.

Honte à ceux qui voudront brimer de la jeunesse

La beauté de leur torse, leurs seins en allégresse.

Sursaut pour sa santé, victoire et grand bonheur

Pour la poitrine nue qui sortira vainqueur.

 

Jacques Légaré, né 1948

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