Profanation : ils ont volé Durandal, l’épée de Roland, à Rocamadour

Durandal, la légendaire épée du chevalier Roland, a disparu de son rocher. Selon les premières investigations, il s’agirait d’un vol, constaté le lundi 22 juin, dans le sanctuaire de la cité de Rocamadour, dans le Lot.

https://www.ladepeche.fr/2024/07/01/info-la-depeche-durandal-a-disparu-du-rocher-de-rocamadour-lepee-du-chevalier-roland-a-ete-derobee-ces-jours-ci-12053133.php

Durandal, l’épée sacrée, selon la légende, aurait été offerte à Charlemagne par un ange puis transmise à Roland, le neveu de l’empereur. Au moment de mourir, Roland, mortellement blessé, l’aurait jetée dans les airs afin d’éviter que l’épée sacrée ne tombe aux mains des Sarrasins. Le mourant, aidé sans doute des forces du désespoir, d’autres diront, avec l’aide de Dieu, se serait encastrée dans des rochers… une autre légende dit qu’elle aurait parcouru des centaines de kilomètres, jusqu’à la paroi rocheuse de Rocamadour.

En tout cas, située à une hauteur de près de 10 mètres, sur une paroi lisse, sans rien pour aider à grimper, l’épée a été arrachée, volée. Cela ne peut être une plaisanterie de gamins… C’est lourd de sens et de conséquence. J’y vois, moi, la main de ceux qui pâlissent en voyant la montée du RN et la probable diminution des avantages d’un islam qui progresse chaque jour et qui triomphe. Je ne sais si j’ai raison, en tout cas mon interprétation me semble plausible… A moins que, dans une paradoxale explication, les voleurs n’aient voulu nous dire que les Sarrasins étaient à présent en place et que l’on avait fait disparaître l’épée inutile à nous protéger ?

Qui a bien pu vouloir discréditer à ce point nos légendes, notre histoire ? Forcément, la légende de Roland de Roncevaux fait partie de notre histoire, quand bien même il y aurait des éléments mythiques, légendaires, habituels dans les mythes fondateurs et le récit de nos épopées.

Il est des gens qui tuent pour un morceau de viande découpée sur un taureau égorgé vif, sous prétexte qu’un prétendu prophète en aurait décidé ainsi. Il est des gens qui ont décidé que nous, mécréants, devions nous incliner devant ces moeurs préhistoriques transférées en notre pays. Mais les mêmes ne voient aucun problème à toucher à notre sacré à nous, qui ne relève ni de la manipulation de masse, ni de la volonté de pousser autrui à la guerre, au djihad.

C’est ainsi que nos églises et les statues qu’elles hébergent sont pillées, dévastées, incendiées… sans que quiconque en fasse un coucou. Par contre quand un simple tag surgit sur une mosquée, Darmanin prend l’hélicoptère pour jouer à Batman le redresseur de torts… Je devrais dire “prenait” mais avec les manipulations des macronistes et des insoumis pour que le pouvoir échappe aux patriotes, Moussa pourrait peut-être revenir nous imposer sa face de carême, qui sait ?

Roland de Roncevaux, c’est le héros de l’une de nos épopées, fameuses. 

J’avais 14 ans, en classe de 3ème, un professeur de lettres comme ils étaient tous à cette époque m’a fait découvrir la Chanson de Roland  -je me souviens du petit classique Hachette illustré, toujours en bonne place dans ma bibliothèque…- Admirez la couverture, le contenu, les titres de chapitre… C’est collector ! Il faut dire qu’à l’époque on nous apprenait à nous défendre, à défendre notre civilisation et nos valeurs, pas à les piétiner.

 

Que de rêves ont fait naître ces récits du Moyen Âge alors au programme de 3ème, Tristan et Iseut, le roi Arthur et les chevaliers de la Table ronde, le preux chevalier Roland… Comme ils nous ont rendus heureux alors ! Comme ils nous ont fait grandir… c’était autre chose que les bouquins à la mode sur le wokisme, l’accueil de l’autre, les bienfaits du cruel islam et la rééducation idéologique trise à mourir de nos enfants….

Alors vous serez sans doute nombreux, amis lecteurs à avoir le coeur serré et une envie terrible de retrouver Durandal et de pourfendre les voleurs, les blasphémateurs, les briseurs de rêve, les briseurs de nation, comme moi.

Le COR

J’aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.

Que de fois, seul, dans l’ombre à minuit demeuré,
J’ai souri de l’entendre, et plus souvent pleuré !
Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiques
Qui précédaient la mort des Paladins antiques.

O montagnes d’azur ! ô pays adoré !
Rocs de la Frazona, cirque du Marboré,
Cascades qui tombez des neiges entraînées,
Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées ;

Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
Dont le front est de glace et le pied de gazons !
C’est là qu’il faut s’asseoir, c’est là qu’il faut entendre
Les airs lointains d’un Cor mélancolique et tendre.

[…]

Ames des Chevaliers, revenez-vous encor?
Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ?
Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre vallée
L’ombre du grand Roland n’est donc pas consolée !

II

Tous les preux étaient morts, mais aucun n’avait fui.
Il reste seul debout, Olivier prés de lui,
L’Afrique sur les monts l’entoure et tremble encore.
“Roland, tu vas mourir, rends-toi, criait le More ;

“Tous tes Pairs sont couchés dans les eaux des torrents.”
Il rugit comme un tigre, et dit : “Si je me rends,
“Africain, ce sera lorsque les Pyrénées
“Sur l’onde avec leurs corps rouleront entraînées.”

“Rends-toi donc, répond-il, ou meurs, car les voilà.”
Et du plus haut des monts un grand rocher roula.
Il bondit, il roula jusqu’au fond de l’abîme,
Et de ses pins, dans l’onde, il vint briser la cime.

“Merci, cria Roland, tu m’as fait un chemin.”
Et jusqu’au pied des monts le roulant d’une main,
Sur le roc affermi comme un géant s’élance,
Et, prête à fuir, l’armée à ce seul pas balance.

III

Tranquilles cependant, Charlemagne et ses preux
Descendaient la montagne et se parlaient entre eux.

[…]

Roland gardait les monts ; tous passaient sans effroi.

[…]
 “Sire, on voit dans le ciel des nuages de feu ;
“Suspendez votre marche; il ne faut tenter Dieu.
“Par monsieur saint Denis, certes ce sont des âmes
“Qui passent dans les airs sur ces vapeurs de flammes.

“Deux éclairs ont relui, puis deux autres encor.”
Ici l’on entendit le son lointain du Cor.
L’Empereur étonné, se jetant en arrière,
Suspend du destrier la marche aventurière.

“Entendez-vous ! dit-il. – Oui, ce sont des pasteurs
“Rappelant les troupeaux épars sur les hauteurs,
“Répondit l’archevêque, ou la voix étouffée
“Du nain vert Obéron qui parle avec sa Fée.”

Et l’Empereur poursuit ; mais son front soucieux
Est plus sombre et plus noir que l’orage des cieux.
Il craint la trahison, et, tandis qu’il y songe,
Le Cor éclate et meurt, renaît et se prolonge.
“Malheur ! c’est mon neveu ! malheur! car si Roland
“Appelle à son secours, ce doit être en mourant.
“Arrière, chevaliers, repassons la montagne !
“Tremble encor sous nos pieds, sol trompeur de l’Espagne !

IV

Sur le plus haut des monts s’arrêtent les chevaux ;
L’écume les blanchit ; sous leurs pieds, Roncevaux
Des feux mourants du jour à peine se colore.
A l’horizon lointain fuit l’étendard du More.

“Turpin, n’as-tu rien vu dans le fond du torrent ?
“J’y vois deux chevaliers : l’un mort, l’autre expirant
“Tous deux sont écrasés sous une roche noire ;
Le plus fort, dans sa main, élève un Cor d’ivoire,
“Son âme en s’exhalant nous appela deux fois.”

Dieu ! que le son du Cor est triste au fond des bois !

Alfred de Vigny

 

Pendant toute ma vie, je n’ai jamais pu me promener en forêt ou en montagne sans avoir une pensée pour Roland et le son de son cor au fond des bois, appelant à l’aide, trop tard…

Il faut dire que notre professeur avait eu soin d’accompagner la lecture de la Chanson de Roland de l’étude du poème de Vigny que j’avais appris intégralement à l’époque (bien que le professeur ne nous ait demandé que le début) et  je suis toujours capable de le réciter…

Extraordinaire poème de Vigny  qui, des centaines d’années plus tard, avait réussi à  si bien faire revivre le souffle de l’épopée, l’horreur de la trahison et l’admiration éperdue du héros, digne de ceux de l‘Iliade.

Il nous fait trembler, admirer, revivre…Il nous aide à tenir debout, à dire non, à résister, quel que soit le prix à payer. Comme Roland qui a payé de sa vie la Résistance à l’intrusion des Maures et autres Sarrasins.

Vous me pardonnerez, amis lecteurs, de vous imposer (infliger ? offrir ? ) ce moment de beauté ci-contre, cette exaltation du courage et de l’amour de la patrie. Parce que, quoi qu’en disent nos modernes historiens prompts à la réécriture de l’histoire, je persiste à croire que ce sont bien des Maures (dits Sarrasins ) qui ont attaqué et tué Roland et non une poignée de bergers basques…

Ah ! manipulation quand tu nous tiens… On ne se demandera pas pourquoi de prétendus historiens qui émargent chez Mélenchon réécrivent l’histoire…

C’est ainsi que par-delà les centaines d’années, le mythe est rejoint par la triste vérité et nous fait toucher du doigt les dangers terribles qui nous guettent, qui guettent nos enfants.

Alors je vous offre une partie du poème de Vigny, j’ai fait quelques coupes afin de ne pas faire de cet article un pensum long comme un jour sans pain. Puisse ces mots que vous avez vous aussi lus et appris vous redonner force et courage de vous lever contre l’envahissement de notre patrie et sa destruction.

Christine Tasin

 43 total views,  43 views today

image_pdf

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


12 Commentaires

  1. Très honnêtement, d’un certain coté, je peux comprendre le coté “exploit”, amusant de ceux qui l’ont fait !
    MAIS!
    Car j’y met un ÉNOOOORME “MAIS”
    Surtout dans notre époque, il y a des choses qui se respectent, et plus que jamais.
    Et je doute fortement que ceux qui l’ont fait, l’ont fait dans le coté exploit, mais plus pour effacer notre culture…
    Et cet acte me choque plus qu’autre chose ! j’oserai presque le mot “sacrilège” !
    Ce qui m’amène après les moments de poésie posté entre autre à un hommage à un de mes professeur de français qui nous interdisait le semi-auxiliaire “faire” car c’est un verbe fourre-tout.
    En effet, à la place j’aurai pu écrire “dérober”, “voler” ou autres…

  2. Merci Christine pour ce beau poème. J’ai vu plusieurs fois l’épée dans son rocher, sa disparition me touche profondément.

  3. Bonjour,

    Un grand merci Christine.

    J’ai rencontré la chanson de Roland en Première.

    J’avais demandé à ma professeur de lettres, quelle édition choisir.

    Elle m’avait recommandé l’édition de Joseph Bédier.

    Je l’ai reçue en cadeau, à Noël, de ma ma grande-tante.

    Je l’ai toujours : elle plus austère que la tienne mais je l’aime beaucoup.

    Avec Lucrèce, nous avons deux attachements communs :=)

  4. Je te sais touchée plus que la plupart d’entre nous, par cette “attaque à un symbole”. Mais quoi qu’il puisse se passer, notre pays ne s’avouera jamais vaincu, jamais soumis, jamais éteint. J’en ai la conviction profonde. Nous sommes ensemble, Christine !

  5. simple petit détail historique
    le poème de Vigny n’a que 198 ans
    ( deux siècles dans deux ans ) et non pas
    ” des centaines d’années “.
    Je l’ai aussi appris dans le Lagarde et Michard ( j’ai encore les exemplaires de chaque année scolaire )et aimé .
    Mes professeurs m’apprenaient le français , et l’histoire de cette langue,
    avec la CHRONOLOGIE historique des auteurs.
    Le Lagarde était d’ailleurs établi , ‘année en année , par siècles successifs.

    • Cher lecteur j’ai peut-être été maladroite mais je n’évoquais pas le poème de Vigny mais les centaines d’années séparant l’histoire de Roland de Roncevaux de la création du poème de Vigny

  6. J’ai habité la région il y a bien longtemps. J’ai visité Rocamadour à de nombreuses reprises. En ce temps-là, personne n’aurait pensé ni osé voler ce morceau de patrimoine.

    J’aime le son du cor le soir au fond des bois…

    ET

    Le vent qui souffle fort
    Sur la plaine le soir,
    J’aime le son du cor,
    Ce cri de désespoir.

    Légendes et épopées
    S’entremêlent sans fin,
    Roland et son épée
    Se reposaient enfin.

    Où es-tu, Durandal?
    Et ces voleurs odieux
    Méritent bien le pal.

    Et sur la plaine noire
    Souffle le vent des dieux,
    C’est le vent de l’Histoire.

    ARGO

  7. Pour la première fois, au soir de ma vie, j’ai lu, en entier, le poême d’Alfred de Vigny. Merci amie Christine pour ce rappel d’une page de l’Histoire de France et honte au ou aux voleurs de Durandal. Retrouvera-t-on jamais ce trésor ? Jack

    • Ravie mon cher Jack mais il n’est pas tout à fait entier, j’ai supprimé quelques passages pour ne pas faire trop long, c’est une hérésie, je sais…