« Algérie » : la France lui a tout donné, même son… nom !

Chère Madame Rima Hassan,



Vous ne semblez pas savoir que la France a déjà donné à ceux que vous appelez et que le monde entier appelle Algériens, une particularité que seuls eux ont puisqu’il s’agit tout simplement du nom de leur nationalité ! Car, que vous ou d’autres ne le vouliez pas, le nom Algérie n’existait pas.

Même si vous voulez, comme ceux qui se qualifient eux-mêmes de « décoloniaux » veulent faire croire que ce nom Algérie serait une francisation de termes arabes existant depuis des siècles en particulier du nom de la ville d’Alger, alors Djezaïr, ville où était installée une Régence dépendant de l’Empire Ottoman ! LE NOM « ALGÉRIE » N’EXISTAIT PAS ET AUCUN NOM ARABE NE COUVRAIT L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE ACTUEL DE L’ALGÉRIE !

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C’est bien la France et plus précisément celui qui fut Roi de France de 1830 à 1848 à savoir Louis-Philippe Ier…
D’ailleurs une ville importante d’Algérie a porté le nom de ce Roi : elle s’appelait Philippeville. Elle a été dé« baptisée » en Skikda !

Oui, c’est ce Roi de France qui a, le premier, signé un document officiel portant ce nom « Algérie » afin d’identifier, non la région d’Alger mais -que cela plaise ou non aux « décoloniaux »- tout un pays de l’Afrique du Nord !
Comme le précise le site alger-roi.fr (1) :

« Ainsi, c’est bien le 31 octobre 1838 que parut au « bulletin des lois » n°609 pour la première fois l’appellation officielle « Algérie » pour les « possessions Françaises du Nord de L’Afrique », terme précédemment utilisé avec « ancienne régence d’Alger » 
ou Berbèrie. Ce texte est l’Ordonnance du Roi des Français n°7654 « Sur l’Administration Civile de l’Algérie ». » Ce nom « légalise pour la première fois un terme de la langue française où il commence à avoir valeur d’usage.

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Confidence des plus personnelles puisqu’un événement de ma propre vie est indissociable, à jamais, de ma personne et il le restera même après ma mort : ma commune de naissance portait et a toujours pour nom : HUSSEIN-DEY !

Grâce à la France qui, elle, lors de la conquête d’Alger a gardé le nom d’une ville de la banlieue algéroise, commune baptisée en souvenir du dernier souverain d’Alger (1818-1830) -le 16e depuis, 100 ans avant, le premier dey indépendant des Turcs Baba Ali (1710-1718)-. Ce 16e souverain avait pour nom Hussein Dey. Et qui était ce souverain ? Il est célèbre pour avoir -bien involontairement- changé, que dis-je, pour avoir bouleversé l’histoire de ce territoire nord-africain ! C’est lui qui, dans son fief d’Alger, le 29 avril 1827, recevant en fin du Ramadan, comme le voulait la tradition, les ambassadeurs étrangers, reçut tout naturellement les respectueuses salutations de Pierre Deval, le consul de France.

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La France et les Deys entretenaient des relations commerciales fructueuses à un point tel que la langue française était la langue des échanges commerciaux, comme l’est l’anglais actuellement.
Le Dey évoqua avec lui un différend commercial entre Alger et la France. Mais n’ayant pas apprécié la réponse du consul, il lui donna un coup d’éventail ou de chasse-mouches, selon les sources. Ce geste fut estimé inadmissible par le Roi de France Charles X qui ordonna le débarquement de troupes françaises sur la côte près d’Alger. 
Et ainsi, un mois et demi après, le 14 juin 1830, les Français débarquaient sur la plage de Sidi Ferruch, à l’ouest d’Alger. En seulement trois semaines, Alger tombait et Hussein Dey abdiquait.
Mais qu’a bien à voir ma naissance avec cette conquête de l’Algérie ? Tout simplement le fait que je suis né dans une commune proche d’Alger -comme d’ailleurs 3 de mes 4 frères-, une commune qui s’est toujours appelée comme quoi, je le signale aux « décoloniaux », la France, elle, n’a pas débaptisée les communes portant, pourtant, le nom de leurs ennemis !

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Cela fait donc plus de 78 ans que ma personne est attachée au nom de celui qui, par son geste envers le représentant du Roi de France, a entraîné l’arrivée des troupes françaises sur ce territoire encore sans nom,  que les décoloniaux le veuillent ou non !

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En outre, lorsque mes premiers ancêtres prénommés Cunégonde et Anselme  -un couple de Lorrains non mariés, ce qui n’était pas bien vu à l’époque, anciens cuisiniers des Armées Napoléoniennes- sont arrivés à Alger le 5 avril 1852, donc bien après -22 ans !- les combats commencés en 1830.  Cunégonde portait dans ses bras un bébé, Catherine : la jeune maman venait d’accoucher sur le navire entre Marseille et Alger ! Et voilà pourquoi, suite, d’une part, à un anodin coup d’éventail et, d’autre part, à un couple ayant décidé de fuir sa Lorraine natale parce que leur enfant allait arriver, moi, près d’un siècle après, en 1946, je suis né à HUSSEIN-DEY ! Ainsi, le NOM du DERNIER DEY d’ALGER m’est donc indéfectiblement attaché. Non ! De façon IN-DÉ-LÉ-BI-LE, il fait partie de mon identité…

Jacques MARTINEZ, journaliste, 
à RTL, de stagiaire à chef d’édition des informations de nuit (1967-2001), pigiste à l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…

(1) Site alger-roi.fr sur le premier document royal français portant le nom « Algérie » (sources : Histoire de l’Algérie de X.Yacono et Notes de J-F Paya) :

http://alger-roi.fr/Alger/alger_son_histoire/pages_liees/naissance_algerie_pn94.htm

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12 Comments

  1. Merci pour ce témoignage, M. Martinez, en vous souhaitant une longue et heureuse vie.

  2. Lorsque Philippeville a été débaptisée en Skikda, elle a en fait été rebaptisée du nom arabe qu’elle portait avant la conquête française. Ce nom était d’ailleurs d’origine non pas arabe mais phénicienne : les Phéniciens de Carthage, maîtres de cette région, avaient nommé l’endroit Rusikada (Rus, comme Ras en arabe, signifie à la fois la tête et le cap). Les Romains, qui leur ont succédé, ont gardé le nom Rusicada, que les conquérants suivants, les Arabes, ont conservé aussi mais en le déformant en Skikda. Il y a discussion sur la deuxième partie du nom Rusicada, mais accord sur Rus=le cap.

  3. Ah, l’Algérie d’avant 1962! Trahie par les gaullards et les francaouis. Je ne sais plus qui, déjà, disait: Vous n’avez pas voulu de l’Algérie française, vous aurez la France algérienne. On y est presque… Au sujet des « biens » que veut récupérer l’Algérie, qu’elle commence d’abord par reprendre son million de coreligionnaires, qui seraient bien mieux au bled…

  4. Voici un quart de siecle,j avais entendu sur Radio Courtoisie que, suite a sa defaite contre le marechal Bugeaud,Abdel Kader avait propose de se convertir a ce qu il estimait etre la « religion du vainqueur » : le catholicisme.Avec lui, c etait toute l Algerie qui redevenait chretienne.
    Bugeaud,franc mac notoire et pourfendeur de cures avait,parait il,refuser la proposition de conversion d Abdel Kader !
    Si quelqu un peut me confirmer l anecdote…

  5. Monsieur Martinez,
    Je suis un ancien élève de l école Jules Ferry a Hussein Dey.
    En 1962, nous avions prit une strouga dans notre école,
    c etait en mi-mai. S’en suivit l exode vers la métropole juste avant l indépendance de l Algérie.
    Que de souvenirs a Sidi-Ferruch et Tipasa. Mais c est loin.
    Bonne journée.

  6. bonjour
    al gerie vient de l arabe al jazaïr

    ça signifie « les iles »
    en rapport avec les iles face a alger

    • En fait c’est seulement le nom de la ville, El Djezaïr (francisé en Alger), qui vient de El Djezaïr, les îles (un peu comme notre Lille). Le nom du pays, Algérie, est une création administrative française à partir du nom de la ville. Il n’a pas d’équivalent arabe : en arabe El Djezaïr désigne indifféremment la ville et le pays, exactement comme Tounis désigne indifféremment Tunis et la Tunisie. Lorsqu’on veut préciser on dit « madina El Djezaïr », la ville d’Alger.

  7. Que les Bédouins commencent par reprendre leurs racailles et repartent à pied par Gibraltar. Quand au reste…? À part la recette du couscous…?

  8. L’Algérie Française avait aussi donné son nom à une belle commune dans le Grand Alger: Hussein Dey !

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