L’islamologue Gilles Kepel est-il notre camarade ?

Ma question est formulée  à la manière dont les  gens de la LFI interpellent Raphaël Glucksmann …

Je viens d’achever la lecture du livre de Gilles Kepel « Prophète en son pays ».

C’est, avant tout, une très intéressante  autobiographie intellectuelle de l’auteur, analyste des phénomènes islamiques modernes.

Disons-le tout de suite, Kepel parle arabe, il a une vraie  connaissance de la civilisation musulmane, il  a enquêté sur place,  dans tous les pays musulmans, pour étayer ses recherches… Ce qui le met très au-dessus du panier (de crabes) de ses « chers » collègues qui occupent, « occupent »  au sens de la dernière guerre, le terrain de l’islamologie française.

Kepel  règle, tout au long du livre, un compte mérité à Olivier Roy, chouchou des médias et de l’Union  européenne (qui déverse sur lui ses millions de subventions) : Olivier Roy, se vantant de ne pas  parler arabe (inutile selon lui !)  et qui entend réduire l’islam à un phénomène sociologique  des banlieues françaises.

On reste frappé,  d’ailleurs, dans ce livre, par le nombre  ahurissant d’imposteurs qui colonisent la recherche sur l’islam en France, quand ce ne sont pas des barbus fanatiques enkystés dans le système.

De la Maison des Mines, »coeur de l’excellence française », où dès les années 80 se tenaient des conférences islamistes, accompagnées des productions antisémites islamiques jusqu’à l’ENS Ulm, pénétrée  par des  boursiers issus des pays musulmans, n’ayant pas passé le concours,  fanatiques autant que barbus , en passant par Sciences Po…

Je ne parle même pas du tableau   désespérant  des facs  tiers-mondisées par l’omniprésence de l’islam…

L’état des lieux dressé par Kepel est effroyable : complicité des directeurs de ces établissements avec les islamistes, wokisation des étudiants et des élèves.

Ce qui fait que, peu à peu, Kepel s’est trouvé barré dans son parcours universitaire propre, ses séminaires fermés, ses étudiants écartés, pour être finalement éjecté  lui-même de tout l’enseignement supérieur, destruction de tout son travail à la  clef

Les médiocres, comme les militants, ne vous ratent jamais.

On peut le formuler aussi,  ainsi  : les  Frères musulmans travaillent très efficacement  en France.

Pour autant, Kepel est-il totalement  sans reproche ?

Non, très loin de là, très très loin de là !!

D’abord, j’avais écrit un article sur RR  en ce sens  il y a longtemps,  Kepel nous avait  enfumés avec sa balançoire des « bourgeoisies pieuses  qui mettraient fin aux exactions des jeunes islamistes  par le jeu de leurs  intérêts matériels ».

https://resistancerepublicaine.com/2015/02/16/islamisme-kepel-se-trompe-depuis-20-ans-mais-les-medias-linvitent-toujours-par-antiislam/

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’Histoire l’a sévèrement démenti.

Dans le livre que je commente, il affirme, devant ce foutage de g*** passé, qu’on l’avait mal lu, à l’époque.

Là, il prend, vraiment  ses lecteurs passés et   actuels pour des c***.

Au point que l’on se demande, vu la science certaine de Kepel, si cette conclusion n’était pas dictée par une idéologie de sympathie envers l’islam.

Parce que le bonhomme Kepel se targue d’une « neutralité axiologique »  à la Weber : il étudierait froidement les phénomènes en savant, en clinicien sans se laisser emporter par ses passions.

Dans le livre que j’analyse, il revient sur un livre (que je n’ai pas lu) où il esquissait un parallèle, si  je comprends bien entre judaïsme, christianisme et islam.

Lieu commun des bien-pensants, qui l’amène à mettre en cause Mgr Lustiger, Jean-Paul II et le Rabbi de Loubavitch !!

Mgr Lustiger = Jean-Paul II = le Rabbi de Loubavitch = … (roulements de tambour) = Ben Laden !

Je force, ici,  à peine, le trait de cette grande subtilité dont fait preuve ici  Kepel, qui est celle de toute la doxa médiatique.

C’est dire…

Tout au long de son livre défilent des anecdotes effroyables qui montrent la pénétration de l’islam fanatique dans notre France : Kepel  feint de  considérer ces  événements  avec distance.

Mais Kepel met deux clous dans son propre cercueil , à  fin, dans deux de ses  soutiens  à des politiques, qu’il avance avec fierté.

Si bien qu’on est poussé à lui poser deux questions.

Camarade Kepel, est-ce de la neutralité axiologique quand on soutient publiquement Hollande « face au danger de l’extrême-droite » (sic) ?

(Pour après venir nous expliquer, au passage,  que sous la Présidence Hollande, la France a négocié avec le FLN, à Alger, le transfert des nombreux assassins du GIA, sur notre sol.)

Camarade Kepel, est-ce de la neutralité axiologique, quand on se vante d’avoir fourni à Macron des éléments de langage sur l’islam  qui permettront à ce dernier de pulvériser Marine dans le débat de la Présidentielle ?

Camarade Kepel,vous avez totalement raison, vos collègues « islamologues », à de rares exceptions, sont de gros nuls ou, on ne sait si c’est pire,   des militants islamo-gauchistes.

(Comme on le sait Tariq Ramadan se présentait comme .. islamologue !)

Mais est-ce plus reluisant de faire comme vous et de mettre votre réelle science, votre réelle expérience au service de l’enfumage des Français par de gros nuls politiques,  pour ne pas dire de purs et simples traîtres ??

Car vous le dites bien, en pointant vos collègues, vos collègues  sont grandement responsables de la situation actuelle, situation  qui inclut le martyre d’innombrables   Français  de Toulouse, de Nice, du Bataclan jusqu’aux coups de couteau islamique  du coin de la rue.

Mais vous, qui les surpassez intellectuellement, justement,  n’avez-vous pas une part encore plus grande de responsabilité ?

Il est maintenant bien tard pour pleurer sur le lait renversé…

 

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9 Commentaires

  1. Ce n’est pas Kepel et sa science sans solution qu’il faut écouter, mais Thibault de Montbrial. A quoi sert de seriner que l’islamisme a gangréné la société française, sans mettre en accusation ceux qui sont responsables de cette vérole, c’est à dire de Giscard à Macron.

    • Bonjour,

      Certes, mais il est nécessaire d’analyser les fondements de l’islam, l’histoire de l’Islam etc

      Sinon on ne comprend rien à l’essence totalitaire de cette idéologie.

      Et on fait, ce que dénonce Kepel, comme Olivier Roy (et les Gauchistes !) et on réduit l’islam à un problème sociologique : des jeunes déshérités en but au « racisme » de la Police.

      Ce qui arrange bien les chefs islamos !

  2. dans le temps je lisais ses bouquins il m’a bien eu le c car je vote pour ceux qui essaient de défendre le pays de ses ennemis étrangers

  3. Effectivement, il y a pas mal de contradictions (litotes) dans le personnage.

  4. En dépit de sa qualité de spécialiste de l’islamisme, le discours de Kepel ne prête à aucune confusion, il est d’abord un socialiste et surtout un opposant à la droite extrême, paradoxe du personnage qui prétend combattre un danger et « en même temps » épaule ceux qui n’exercent absolument action de fond pour lutter contre cette islamisation génératrice de fondamentalisme. On peut observer ce même double langage chez le « professeur BAUER » en matière de criminalité, celui ci étant aussi critique envers ceux qui ont plongé la France dans le chaos, mais ne perdant jamais une occasion de dénoncé l’extrême droite qui n’y est pourtant aucunement responsable. Les bulletins de vote de ces deux personnages porte le nom Macron. Avec des amis de la France comme cela, pas besoin d’ennemis.

  5. non ce n’est pas un ami : et il a le don de manoeuvrer habilement le langage pour faire croire « que » : ce « en même temps » enfume que les naïfs

  6. Merci Antiislam et bonjour d’un ami corrézien. Kepel me semble quelque peu consensuel. Est-ce son éditeur? Ratisser large pour augmenter les tirages? L’argent est souvent le moteur des grandes et des petites trahisons. Son style c’est quelque peu égratigner tout le monde pour ne blesser personne. Amitiés corréziennes.

  7. Très bel article un peu déroutant. Déroutant car la critique que vous faites nous montre les côtés obscurs de ce que l’on trouve juste et correcte. Il est indéniable que M. Kepel est un expert en la matière, mais le prisme à travers lequel vous extrayez les détails qui viennent ternir quelque peu l’idée qu’on se fait de ce Monsieur nous amène à réfléchir sur la responsabilité des uns et des autres. Notre drame national réside dans le déni. Déni de voir le danger jaillir d’une gauche corrompue alliée indirectement à une extrême gauche pourrie et traître au pays. Kepel comme d’autres font du en même temps : dénoncer un islam conquérant et malfaisant, mais se lave les mains d’une droite considérée comme extrême, une droite qui veut que la France reste la France.

    • D.ieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.

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