La nuit dernière, j’ai fait un rêve bizarre, presque un cauchemar, enfin pas tout à fait : j’ai rêvé que les politiques, hommes et femmes confondus, allaient tous en enfer.
La nuit avait pourtant bien commencé, précédée d’un bon livre et d’une infusion digestive (j’avais un peu abusé des profiteroles que mon épouse avait préparées la veille). Étaient-ce ces pâtisseries qui avaient provoqué ce songe? Je ne sais. Enfin, je vais vous le conter par le menu.
Je me suis retrouvé sur un chemin bordé de fleurs, inondé de soleil, et l’horizon était baigné de lumière, le tout au-dessus des nuages. Je me suis tout à coup heurté à une porte formidable. Il y avait une sonnette, que j’ai actionnée. Ladite porte s’est ouverte, et je me suis retrouvé face à un vénérable vieillard, avec une barbe longue de six pieds, une grosse clef à la ceinture, et nanti d’une auréole. C’était saint-Pierre en personne.
— Que me veux tu, vermisseau, me dit l’auguste saint Pierre.
— Dites donc, soyez poli, lui répondis-je. Quand on a renié le Christ par trois fois avant le chant du coq, il me semble qu’on a pas à la ramener.
— Eh bien, tu as la langue bien pendue pour un mortel. Quel est l’objet de ta visite?
— J’aimerais savoir si vous avez des hommes et des femmes politiques dans votre honorable établissement.
Le portier du Ciel émit un sourire sarcastique.
— Tu veux savoir. C’est une blague. Il n’y en a aucun. Je vais te montrer mes registres. Le temps d’appuyer sur la touche de mon ordinateur, et tu pourras constater par toi-même.
— Parce que vous avez un ordinateur, ici?
— Tu nous prends pour des arriérés, ma parole. Sache que nous avons le téléphone, et j’ai même un smartphone. Tiens, tu vois, aucun politique ici.
— Dites donc, c’est vachement sévère les critères d’admission.
— Tu l’as dit, bouffi. Nous jugeons tous les actes commis par ces gens tout au long de leur vie. Et plus sévèrement que pour les autres mortels parce qu’ils ont le pouvoir. Tu veux un exemple?
Saint Pierre actionna une manette et un écran apparut. C’était une vidéo qui montrait un couple hypocritement en prière devant la grotte de Lourdes, pendant qu’un quidam qui les apostrophait se faisait refaire le portrait sur le goudron de l’esplanade par les gorilles chargés de la sécurité des faux dévots. Ensuite est venu un épisode où des gens revêtus de gilets jaunes fluo se faisaient tabasser, plus des extraits de convois funèbres de personnes décédées d’une étrange injection. Et tous les mensonges dont il nous abreuvait depuis des années.
— Tu vois ça, me dit le saint homme. Il n’a aucune chance d’atterrir chez nous. Il est plus facile à un camion de CRS de passer par le trou d’une aiguille qu’à cet individu d’accéder au royaume de Dieu. Et il en est de même de tous les autres. Je pourrais te faire visionner leurs exploits, mais il nous faudrait presque l’éternité, et je ne pense pas que tu l’aies devant toi pour le moment.
— Mais s’ils ne sont pas chez vous, où sont-ils?
— Va voir au purgatoire.
— Vous ne savez pas s’ils y sont? Qui dirige cette, euh, maison?
— On pratique la séparation des pouvoirs, chez nous. On a confié la direction de ce lieu à saint Paul. Je lui envoie un SMS pour signaler ton arrivée.
Je suis reparti par le chemin de gauche. Au fur et à mesure que j’avançais, l’environnement était moins riant, le ciel était d’un gris triste, plus du tout de fleurs, mais des arbrisseaux aux branches torturées. Il y avait une porte au bout, qui ressemblait à l’huis d’une prison. Pas de sonnette, mais un marteau en forme de fouet. Je ne reconnus pas celui qui m’ouvrit, mais je supposais que c’était Paul de Tarse. Enfin, c’est ce que j’ai pensé sur le moment.
— Que me veux-tu vermisseau? me demanda ce saint homme.
— Dites donc, vous pourriez être plus poli. Vous n’êtes pas blanc-bleu non plus. Vous avez quand même persécuté des chrétiens avant de vous convertir. C’est saint Pierre qui m’envoie.
— J’ai reçu son message. S’il croit que je n’ai que ça à faire. Tu veux savoir si j’ai des politiques dans mon établissement? Attends que je consulte mes listings.
Pendant qu’il faisait ses recherches, je pouvais entendre des personnes en engueuler d’autres et des bruits qui me faisaient penser à des coups de baguette sur les doigts et des voix qui disaient à peu près ceci : « Répète après moi : je regrette, je regrette…» Ce n’était pas du tout le purgatoire tel qu’on nous l’a dépeint, mais une sorte de classe de rattrapage avec des instits un peu sadiques sur les bords.
— Tiens, me dit le saint homme, vois, pas un politique chez moi.
— Mais alors, où sont-ils?
— Prends ce sentier et tu sauras.
J’ai pris la route indiquée. À mesure que j’avançais, le sol devenait de plus en plus chaud. J’ai cru que mes semelles allaient fondre. L’air était lourd, presque irrespirable. Une porte au bout. Je dus prendre un mouchoir dans ma poche pour actionner la sonnette tellement elle était brûlante. Je n’eus aucun doute sur l’identité de celui qui m’ouvrit. Satan en personne. Des vêtements rougeoyants, le visage écarlate, des cornes, des pieds de bouc. Et derrière lui, une chaleur d’enfer.
— Que me veux-tu, misérable vermine, me demanda ce joyeux amphitryon.
— Je voulais savoir, si par hasard, les politiques ne séjourneraient pas chez vous.
— Mais ils sont tous là, crétin. Tiens, tu veux consulter les registres qui sont sur ces étagères?
Les dites étagères étaient en métal qui semblait chauffé à blanc. Le Diable tira un bouquin jusqu’à lui. Il l’ouvrit et tourna quelques pages qui fumaient au contact de ses doigts rougeoyants.
— Tous là, je te dis. Tu veux entrer pour voir?
— Euh, non, chez vous ça a l’air d’être pire que le réchauffement climatique, je crains la déshydratation.
— Alors, fous le camp, misérable saloperie.
Je suis parti sans demander mon reste. Et c’est à ce moment que je me suis réveillé, en sueur, peut-être les conséquences de la chaleur infernale. Petite précision : j’ai relu ce soir-là les Lettres de mon moulin, et plus particulièrement l’épisode du Curé de Cucugnan.
FIN
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Ha ha ha !
Très bonne marrade.
Merci, Argo: un régal. Talent d’écriture, et bonheur de l’imagination. Et plaisir du lecteur.
Il a ses préférences, il a fait ses choix ; il nous enterre vivants !
Vraiment est-il légitime comme président de la France et des Français ? (je fais exprès de ne pas dire de la République, parce que je sais que nos adversaires ennemis de la France réponraient : » Oui ! il est légitimement président d la république ! » ; ce qui rapelle la colère de Mélenchon isant : « je suis la République ! » ; heureusement il n’a pas dit « je suis la France ! »
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■ Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, revient sur la conférence de presse d’Emmanuel Macron : “J’ai entendu le prénom Nahël, je n’ai pas entendu parler de Thomas”
○ FdeSOUCHE.com : http://tinyurl.com/5d3kzzzm
C’est tout ce
Qu’ils méritent, ces salauds,la ?
Des voleurs, des menteurs, des minables, des incompétents 🤮🤮 tous, ces présidents depuis, giscard jusqu’à Macron? Qui ont détruits, nôtre France 🇫🇷 ( comme Pétain des traîtres à la Patrie) même punition à tous ces traités 🤮👎
Ce ne sont pas eux qui détruisent la France, mais ce sont les Français qui s’auto détruisent en les mettant au pouvoir depuis quarante-cinq ans.
Des salauds, des malades mentaux, des dangereux, des psychopathes, des traîtres,… il y en a toujours eu beaucoup dans tous les peuples.
Sans aucun pouvoir, ils ne font rien où ils se retrouvent en hôpital psychiatrique. Quand on leurs donne la totalité des pouvoirs d’un pays, c’est là que les gens réalisent toutes les horreurs qu’ils ont le pouvoir de faire.
Le français vote pour ces gens-là depuis quarante-cinq ans, le pays est dans un état de délabrement épouvantable, nous allons droit directement dans un pays islamique, mais le français continue encore en ayant réélu Macron. Mais trouvant que son suicide n’est pas assez rapide, il a donné la TOTALITE des grandes villes à des psychopathes autoproclamés écolos qui sont puissamment islamo-gauchistes.
Ce que je dis là, je l’ai dit 1 million de fois. Quand est-ce que les patriotes vont comprendre cela ? Les patriotes vivent dans le déni de cette réalité en reprochant aux autres de vivre dans le déni pour tout le reste.
Merci à vous Argo !
J’ai beaucoup aimé!
Je me suis régalé Argo ! Merci !
Je veux faire le même rêve !
Du grand, du très grand Argo. Tout y est : originalité, poésie, beauté de l’écriture, narration.
Magnifique conte fusionnant les Évangiles et toutes les saloperies des hommes politiques, mis en place par le bon peuple français comme tout le monde sait.
Bonne connaissance des Évangiles.
J’ai pris un très grand plaisir à lire ce rêve tant il maintient l’attention par les différentes étapes décrites.
Merci ami Argo de nous donner de tels textes si plaisants à lire et d’une magnifique originalité.
Il ne me reste plus qu’à faire un autre rêve, complémentaire du tien ami, rêve qui consisterait à que cela soit une réalité dans l’autre monde.
Bonjour,
Un grand merci, Argo !!
Magnifiquement écrit. Un régal à lire.
Ce texte m’inspire un autre rêve : celui d’une reprise, en une, par quelques journaux très médiatiques. Une lecture sur plateau TL….
Original et excellent récit qui m’a beaucoup plu ! Merci !