Courez visiter le tombeau de Napoléon, parce que Napoléon demeure “professeur d’énergie”

Pour notre coup de coeur culturel de la semaine, je m’inspirerai d’un excellent article du JDD : “Napoléon est un personnage vivant de notre histoire“, consacré au livre de Thierry Lentz, “sur les bords de la Scène… Histoires et secrets du tombeau de Napoléon.”

Parce que Napoléon fait partie, comme Roland de Roncevaux, comme Clovis, Charlemagne et quelques autres du “Roman national” qu’il est tellement à la mode de détruire dans les milieux gauchistes de l’Université. En parler, visiter ses maisons, palais, tombeau, lire les livres qui lui sont consacrés, c’est faire oeuvre de résistant. C’est, aussi, cerises sur le gâteau, accumuler suffisamment de connaissances pour attirer et séduire enfants et petits-enfants et leur transmettre ainsi le goût de l’histoire, des héros… et de la France.

L’introduction  de l’interview du JDD dit tout :

Thierry Lentz  : « Napoléon est un personnage vivant de notre histoire »

Alors que sort le « Napoléon » de Ridley Scott, l’historien, qui publie « Sur les bords de la Seine… Histoire et secrets du tombeau de Napoléon », raconte comment l’Empereur glorifie à travers les siècles l’esprit français.

Thierry Lentz raconte sa rencontre avec Napoléon ou plutôt son tombeau, ce qui, finalement, pour lui, est la même chose :

Je suis originaire et ai passé ma jeunesse dans le bassin sidérurgique mosellan. Il n’était pas aussi facile alors pour un jeune fils d’ouvrier de « monter » à Paris. Lorsque j’ai enfin pu me rendre dans la capitale, ma première visite a été pour les Invalides. J’ai été soufflé, le mot n’est pas trop fort, par le décor de l’église et la majesté du tombeau de Napoléon. J’ai eu l’impression d’être non pas en présence de l’Empereur, mais de ressentir son histoire un peu mieux que dans les livres. Ce sentiment ne m’a pas quitté depuis, alors que je suis devenu un habitué des lieux. Tout ici respire l’histoire et la grandeur de mon pays, qui vous gonfle de fierté française et vous communique « quelque chose ». Napoléon « professeur d’énergie », comme le pensent les jeunes Lorrains en visite aux Invalides dans Les Déracinés ? Incontestablement, pour le jeune Lorrain que j’étais. Grand lecteur de Barrès, le général de Gaulle ne disait pas autre chose à Malraux : « Ne marchandons pas la grandeur. » Napoléon a laissé la France à la fois plus petite (territorialement) et plus grande (moralement) qu’elle n’était avant lui… et je le pense sans être pour autant un thuriféraire.

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https://www.lejdd.fr/culture/thierry-lentz-au-jdd-napoleon-est-un-personnage-vivant-de-notre-histoire-139756

Thierry Lentz évoque notamment le choix des Invalides par Louis-Philippe pour le tombeau de notre empereur, parce qu‘il voulait marquer sa gloire militaire afin de laisser dans l’ombre son oeuvre, son importance pour la fondation de l’Etat et de la société, au moment où le bonapartisme reprenait de la vigueur et le retour des cendres de Napoléon (voir ci-contre) que les Anglais ont enfin consenti à nous rendre en décembre 1840 ) y a participé.

 

Alors, oui, ce tombeau participe à la construction du mythes napoléonien, au récit national qui s’est constitué autour de lui. En sus du personnage extraordinaire qui y gît, c’est, aussi, une réussite artistique,  grâce à son architecte, Louis Visconti. Le chantier a duré 10 ans et a fait travailler tous les artistes, artisans et ouvriers spécialisé dans une oeuvre qui allie pierre et marbre, fusion du siècle de Louis XIV et du néoclassique.  A cela s’ajoute une crypte qui raconte, à coups de bas-reliefs et de statues l’histoire de Napoléon.

Description du monument

L’accès à cette crypte se fait par un escalier menant à une lourde porte de bronze encadrée de deux statues de Duret et surmontée de cette inscription tirée du testament de l’Empereur : Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé.
Le sarcophage est installé sur un socle de granit vert et renferme cinq cercueils emboîtés les uns dans les autres : un de fer blanc, un d’acajou, deux de plomb, un d’ébène. Napoléon y repose dans son uniforme de colonel des chasseurs à cheval de la Garde orné du grand cordon de la Légion d’honneur, son chapeau sur les jambes.

Au sol, une mosaïque polychrome rappelle les principales batailles de l’Empire tandis que douze statues colossales de Victoires sculptées par Pradier sont adossées aux piliers de la crypte. Une galerie circulaire abrite dix bas-reliefs de marbre blanc de Simart, tous consacrés à l’œuvre de Napoléon.
À mi-parcours de cette galerie, la cella contient le cercueil du Roi de Rome, transféré aux Invalides le 15 décembre 1940 et déposé sous une dalle de marbre dans la crypte le 18 décembre 1969.
Le tombeau est dominé par une statue de Simart représentant Napoléon en Imperator romain.

À l’entrée de l’église, deux chapelles latérales abritent les tombeaux de Joseph depuis mars 1864 et de Jérôme Bonaparte depuis juin 1862. Voir des dessins préparatoires de la Chapelle Saint-Jérôme.

https://www.napoleon.org/magazine/lieux/les-invalides-le-tombeau-de-napoleon-paris/

Je me contenterai pour terminer de citer quelques passages tirés de l’interview de Thierry Lentz, qui disent tout de l’importance de Napoléon.

Napoléon est « une part de nous ». Récit ou roman national ? Surtout, pour la postérité, leçon d’histoire réelle d’un personnage incontournable et ineffaçable de notre histoire, quoi que l’on puisse penser des ombres de son règne. J’ajouterai, si vous permettez, qu’il vaut mieux un roman national qui nous valorise qu’une fable « antinationale » qui ne met en avant que nos errements, accidents d’ailleurs communs à tous les pays du monde. On réunit mieux une nation autour de ses hauts faits qu’autour de ses erreurs.

 (des étrangers ) viennent à Paris, c’est le tombeau des Invalides qu’ils veulent voir, rarement les musées modernes et contemporains. Il en est de même pour les anonymes : plus de la moitié du million de visiteurs annuels est composée d’étrangers. À l’idée de gloire et de grandeur, ils peuvent éprouver aussi, par leur passage aux Invalides, une admiration d’un « beau national » et d’un art français dont nous négligeons l’impact. Et puis, chez nous, par les débats et les polémiques – parfois absurdes d’anachronisme – qu’il déchaîne, Napoléon reste un personnage vivant de notre histoire. Il l’avait d’ailleurs lui-même prédit dans ses dictées de Sainte-Hélène. Il disait, en gros, qu’on pourra l’étudier et le critiquer, mais pas l’effacer.

En complément, pour le plaisir des petites anecdotes et des petits mystères, je vous invite à lire un petit article de Cymes (pour qui je n’ai aucune estime par ailleurs eu égard à son attitude pendant le Covid) sur le mystère du corps bien conservé de Napoléon.

https://www.rtl.fr/actu/sante/michel-cymes-serait-curieux-d-ouvrir-le-tombeau-de-napoleon-7792286114

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7 Commentaires

  1. A voir dans un lointain avenir. Dans une grande et belle mosquée, le tombeau de Macron en forme de toilette. On tire la chasse et toute la France part dans les égouts.

  2. Oui, mais est-ce bien le corps de l’Empereur qui repose aux Invalides ? Et même, ne serait-ce pas un simple cénotaphe ?

  3. Permettez-moi une citation de Lord Roseberry qui fut premier ministre et auteur de ‘La dernière phase”
    “Ce n,est pas en vain que l’on approche de Napoléon dans la solitude et le silence.L’imagination s’émeut d;s que l’on prolonge une méditation devant le sarcophage des Invalides.”
    Les rares fois où je reviens dans ce qui fut Paris ,je ne manque pas de m’y rendre.

  4. Il y a un très beau film qui sort le 22 novembre au cinéma concernant Napoléon. Je pense aller le voir durant les vacances de Noël :

    https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=287126.html

    J’ai regardé la bande annonce, il a l’air grandiose.

    Ceci dit, concernant Napoléon son côté “Empereur” seulement 9 ans après le Régicide (ce qui laisse rêveur concernant la mentalité française…) ainsi que d’autres traits dérangeants, le ternissent un peu.

    Maintenant, côté énergie et amour de la France qu’il a porté comme une grandeur incontournable, on ne peut que le reconnaitre. Meci donc pour cela Napoléon.

  5. Si la connerie pouvait conserver un corps, mille ans après son décès, on trouvera celui de Cymes intact.

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