Wokisme : rebaptisez-moi ces oiseaux portant le nom d’ornithologues racistes !

Je vous conseille un excellent article de Nicolas Gauthier paru sur Bd Voltaire.

 

Wokisme : maintenant, les noms d’oiseaux…

Les wokistes américains, non seulement osent tout, mais, de plus, semblent ne jamais prendre de vacances. Ainsi, la Société américaine d’ornithologie (AOS), qui n’a sûrement que ça à faire pour occuper ses journées, vient-elle de décider, ce mercredi 1er novembre, de rebaptiser une centaine d’oiseaux. À raison de dix par an, voilà qui devrait prendre du temps.

Pourtant, alors que la planète n’est pas au mieux de sa forme, entre conflit russo-ukrainien, menaces de guerre entre la Chine et Taïwan et Proche-Orient au bord de l’embrasement, il est vrai qu’urgence il y avait. D’ailleurs, même les principaux intéressés bouillaient d’impatience.

Imaginez l’angoisse de l’Audubon’s Shearwater de porter le nom de John James Audubon, certes l’un des plus grands ornithologues yankee, mais farouchement opposé à l’abolition de l’esclavage : cet oiseau marin n’en dormait plus depuis des décennies.

Idem pour le Gobe-mouche de Hammond, lui aussi au bord du « nervous breakdown », puisque tirant son patronyme pourtant élégant de la figure de William Alexander Hammond, chirurgien du XIXe siècle qui considérait alors que « les Noirs étaient des êtres inférieurs ». Même punition, même motif pour le Longpur de McCown, qui aurait bien eu besoin d’une cellule de soutien psychologique pour être condamné à porter le nom du général confédéré John Porter McCown.

Une ornithologie trop blanche et patriarcale

Heureusement pour eux, ces volatiles auront tout de même le droit de conserver leur appellation latine ; ce qui tombe à point nommé pour un Audubon’s Shearwater, à condition toutefois que ce dernier soit polyglotte. Pour justifier sa démarche, l’AOS excipe du fait que la majeure partie des ornithologues concernés sont des « hommes blancs ». Il est vrai qu’à l’époque, leurs confrères noirs devaient être rares.

De même, l’ornithologie de l’époque semblait être assez patriarcale, au grand dam de cette association. À l’exception, toutefois, d’une certaine Lucy ayant donné son nom au Lucy’s Warbler – Paruline de Lucy, in French. On espère seulement pour cette dame qu’elle n’a pas fricoté de trop près avec le Ku Klux Klan dans sa jeunesse.

Ces choses dites, on ne peut que déplorer le manque d’ambition de ces guerriers des temps modernes, tant il reste de choses à faire, encore plus importantes. Un seul exemple ? Titi et Gros minet. Titi ? Un canari. Mais pourquoi cette petite taille et ce teint jaune ? La nanophobie n’est pas loin ; l’appropriation culturelle non plus. Pour bien faire, un acteur asiatique à verticalité contrariée aurait été plus approprié. Mais la doublure en dessin animé de Jackie Chan n’était peut-être pas libre à l’époque. Quant à Sylvestre, le Gros minet en question, pourquoi cette grossophobie sournoise et ce poil si noir qu’il tend à nous rappeler les heures les moins lumineuses de notre Histoire ? Là encore, un modèle idoine aurait été sûrement plus adapté : Fats Domino, pour ne citer que lui.

Pour tout arranger, Friz Freleng, créateur de ce duo infernal, a longtemps travaillé pour un Walt Disney à la sulfureuse réputation conservatrice (pas l’ombre d’une seule drag-queen chez les sept nains) dont les œuvres sont en train d’être retravaillées pour plus de moralité : baiser non consenti de la Belle au bois dormant, administré de force par son prince, pour ne citer que ce seul exemple évidemment nuisible pour notre belle jeunesse.

Quand même Obama s’inquiétait

Déjà, en 2021, l’ancien président Barack Obama s’était ému de l’énergie de ces vautours partis faire la chasse au coucou, regrettant que tout cela puisse se transformer en « injonctions », tout en rappelant « qu’on ne saurait être parfait en toutes choses et en toutes circonstances ». On ne saurait mieux dire. En revanche, nos limiers en matière de noms d’oiseaux sont, eux au moins, « parfaits » en « toutes circonstances et toutes choses », dès lors qu’il s’agit d’apporter de plus en plus de ridicule en une période de moins en moins joviale. En attendant, il ne reste plus qu’à espérer que le coq gaulois puisse dire, haut et fort et une fois pour toutes, le mot de Cambronne à toute cette volaille qui, sous couvert de progressisme, renoue avec les grandes heures du puritanisme d’outre-Atlantique. Mais restons courtois : pas de noms d’oiseaux dans ces colonnes !

Nicolas Gauthier.

https://www.bvoltaire.fr/wokisme-maintenant-le-noms-doiseaux/

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3 Commentaires

    • Bonjour,

      Mon rêve !

      J’avais un copain, quand j’étais gosse, qui avait un voisin garde-chasse, dans les Landes, qui lui en avait offerte une, empaillée.

      J’en ai été jaloux pendant des années.

      Upupa epops, je me souviens …

    • Et moi, les Oula Oula, des oiseaux très particuliers reconnaissables à leur piaillement lors de l’atterrissage, d’où leur nom. En effet, la nature les a affublé de toutes petites courtes pattes et d’une énorme paire de couilles… Voilà pour « nos amis » wokistes.

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