Le défi !

L’année qui nous tourne le dos a été pleine de surprises, de hauts et de bas… mais n’est-ce pas là la nature même de notre existence ? C’est parfois une montée vertigineuse vers des extases inoubliables mais aussi des chutes abyssales lors de nos échecs… la vie continue. Les saisons suivent leur carrousel de joies et de peines alors que nous nous accrochons de toutes nos forces à ces petites bribes invisibles de la vie, du bonheur, de couleurs, de lumière…

Il y a à peine quelque jours, j’ai buté contre un enfant qui pleurait, triste d’avoir été malmené, peu importe par qui et comment. J’ai accouru vers lui pour l’aider à surmonter sa douleur, et ses yeux pleins de larmes, me défièrent avec leur question surprenante. « Pourquoi notre Seigneur a créé la souffrance, la tristesse, les défis, les maladies, le malheur ? »

J’ai reculé instinctivement en l’écoutant énoncer ce qui trop souvent me martelait les tempes quand j’avais son âge, puis la réponse jaillit brusquement de mes lèvres : « Mais voyons, mon cher enfant, si Notre Seigneur avait fait de la vie une succession infinie de joie, de bonheur, de succès, une route rectiligne sans aucun obstacle, ni montées en pentes et ni descentes hasardeuses, en serais-tu heureux ? Peut-être qu’au début cela te contenterait, mais bien vite tu te serais lassé de cette monotonie, de cette route nivelée qui ne te défie jamais et qui t’ôte tout  désir de la poursuivre tant elle est prévisible.

Pour que l’être humain puisse puiser de toutes ces forces miraculeuses dont Notre Seigneur l’a doté, il a fallu créer la diversité, les défis,  les montagnes, les forêts, les rivières et les torrents, les mers et les plages… une foison de créatures qui possèdent chacune son utilité, son devoir en ce bas monde que Notre Seigneur Lui a confié. Comment pourras-tu savoir ce que c’est d’être heureux, si tu ne connais pas la tristesse ? Comment sauras-tu que tu es malade ou sain si la douleur n’existait pas… comment pourras-tu découvrir les secrets de ton esprit s’il n’est pas galvanisé par le besoin, l’aventure, l’utilité, l’ambition et la compétition ?

« Je ne doute pas qu’une réponse complète à toutes tes questions  demeure loin de ta portée et de la mienne, mais vois-tu mon enfant, chaque matin lorsque je me réveille, je regarde de ma fenêtre le ciel et je découvre toutes les nuances moirées de son bleu, de ses nuages, le miracle du chant de l’oiseau dans son nid, le vent frais grisant de l’aube, le parfum timide de la fleur qui pousse entre mes pieds, l’éclat chatoyant des feuilles des arbres, et ces petits cailloux que je foule de mon pas et que je ramasse parfois tant ils brillent de feux étincelants sous la rosée matinale…  Et je me sens alors toute heureuse, toute reconnaissante de posséder ces facultés qui me rapprochent du Créateur et de Sa Création… cette création qui me subjugue par son immensité, sa grandeur et sa splendeur.»

« Allons n’oublie pas que bientôt c’est le Nouvel An, Rosh Hashana. Dans quelques jours tu revêtiras tes plus beaux atouts, et de la cuisine de ta maman s’échapperont les parfums délicieux des mets très particuliers à ce jour très spécial, et la maison entière retentira de joie et de rires, de bonheur d’être ensemble, sous le souffle imperceptible de l’amour qui vous unit et vous submerge. Alors tu oublieras ces petites larmes qui perlent maintenant à tes yeux… Mais aussi et surtout, tu apprécieras davantage ce bonheur parce que justement, tu as été triste quelques jours plus tôt.»

Les yeux de l’enfant s’élargirent étonnamment et une ébauche de sourire s’esquissa sur ses petites lèvres roses. Il étancha ses larmes d’un revers de sa manche et me dit, « C’est vrai ce que vous dites là madame, ce matin en me rendant à l’école, j’ai vu des papillons voler autour de ma tête et je me suis élancé à leur poursuite… je me suis senti si heureux, et le vent frais du matin était exquis… c’est bien le mot, n’est-ce pas ?»

« Mais oui, mon cher enfant, tu as bien trouvé le mot pour décrire ta joie, ton enthousiasme de vivre et cela tu le dois à Notre Seigneur… ne l’oublie jamais

« Jamais, répéta-t-il en me serrant la main… BARUCH HASHEM. Shana Tova à vous aussi madame », me lança-t-il en riant et s’élançant d’un pas léger vers la venelle menant à sa maison.

« Shana Tova » lui criai-je en le voyant disparaitre au coin. J’ai, moi aussi, goûté à son bonheur et à sa joie et je lui en suis reconnaissante.

SHANA TOVA A TOUS

Thérèse Zrihen-Dvir

 

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8 Comments

  1. Alors Dieu créa la torture, les chambres à gaz, les massacres pour que l’on apprécie mieux la paix? Alors ne nous révoltons pas contre le mal puisqu’il est nécessaire. Je ne peux souscrire à cet article. Il est des jours où je doute de l’existence du Créateur.

    • An des bienfaits du libre arbitre Argo, le choix de croire ou de nier…
      Il existe une loi depuis la création du monde qui dit : Si tu fais du bien, tu le fais à toi-même d’abord… et si tu fais du mal, c’est encore à toi que tu le fais en premier lieu. Alors, à vous de décider … le bien, le mal… moi j’ai fait mon choix depuis longtemps et je tiens solidement le gouvernail. Qu’a gagné Hitler en faisant du mal et quelle satisfaction tirez-vous de ce commentaire boiteux ? Aucune. Alors réfléchissez. Pensez à cette joie que nous obtenons en répandant positivement…

      • Pas un commentaire boiteux mais réaliste. Nous ne vivons pas au pays des Bisounours. L’homme doit rechercher le bonheur avant tout, la paix intérieure . Le mal doit être éliminé de toute société évoluée. Je hais la violence, même verbale. Je vois que j’ai fait encore quelques pas sur le chemin de la déception en ce qui concerne l’humain. Bon, je vous laisse, la batterie de mon smart est à plat.

      • D’après le tanak, c’est yahvé qui fait le mal ( et le bien ) C’est la Source. (me rappelle plus la place du verset )
        Mystiquement, ésotériquement parlant, cette parole est vrai.
        Quand à Hitler, il subira le karma – comme nous tous – , et il est probable qu’il renaitra, entre autre, comme un grand philosophe qui apportera des bienfaits à un grand nombre.
        C’est cela la vrai justice. On répare le mal que l’on a fait, et on progresse

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