J’adore la Grèce. J’ai adoré l’Acropole. J’ai adoré Delphes. J’ai adoré Epidaure et tant d’autres sites qui m’ont fait vibrer, qui m’ont rendue heureuse, qui m’ont fait me sentir, jusqu’au bout des ongles, amoureuse de l’Occident et de ses racines. Mais le coup de coeur devant la Porte aux lions, vieille de presque 3500 ans… M’en souvenir me rend toute chose. Et diablement heureuse. Heureuse et malheureuse car je sais que je ne la reverrai jamais de visu. Pauvre Grèce ployant sous le poids des migrants… même s’ils sont essentiellement dans les îles, la Grèce n’est plus ce qu’elle était. Forcément.
Certes, j’étais professeur de grec ancien et de latin, alors, comme on ne sait pas si c’est l’oeuf qui a fait la poule ou la poule qui a fait l’oeuf, suis-je tombé amoureuse de la Grèce à cause du grec ou suis-je tombée amoureuse du grec à cause de la Grèce ? Peu importe. Tout cela fait intimement et passionnément partie de moi et je ne pouvais pas, lors de ce coup de coeur dominical, vous parler de Mycènes même si, sans doute, je reviens sur la cité de Socrate pour d’autres opérations « souvenir, souvenir ».
Alors, Mycènes, c’est la cité du « roi des rois » Agamemnon, celui qui a conduit les bateaux de tous les rois de Grèce à Troie pour y exiger le retour de la belle Hélène, la femme du roi de Sparte, Ménélas, enlevée par Paris.La guerre dura 10 ans… Hélène retourna à Sparte, Agamemnon revint à Mycènes où il fut tué par sa femme Clytemnestre et son amant Egisthe. Et ne parlons pas d’Oreste qui vengera le meurtre de son père Agamemnon… horreurs arrivées Que voulez-vous, c’est long 10 ans à attendre le retour du guerrier… Vous rendez-vous compte, amis lecteurs que, en 4 lignes j’ai au moins 8 histoires/mythes de différents personnages à vous raconter (ce sera pour d’autres fois), mais pensez aux seuls livres permis et même imposé aux pauvres musulmans racontant toujours les massacres et horreurs commises par le chamelier pédophile… Et ils voudraient nous conquérir et remplacer cela par ceci ? Plutôt crever !
Pourquoi cette fascination, cette admiration, ces questions sur le travail herculéen des seuls hommes ? Il y a près de 3500 ans, des hommes, avec des bâtons, des systèmes hydrauliques, la force des esclaves, sans dynamite, sans machines, ont construit Mycènes. Découvrez et admirez les détails techniques :
L’enceinte cyclopéenne et la porte des Lions
La citadelle est entourée d’une muraille dont l’épaisseur varie de 3 à 8 mètres sur une hauteur de 13 mètres. L’enceinte est composée de blocs de pierre dont certains pèsent 6 tonnes. C’est pourquoi l’on pensait qu’il avait fallu l’intervention d’un Cyclope (l’un des Géants décrits dans l’Odyssée) pour réaliser une telle construction qualifiée de « murs cyclopéens ».
La muraille est percée de quelques portes ou « poternes » qui permettaient d’entrer ou sortir parfois discrètement. La légende dit qu’Oreste, après avoir perpétré son double meurtre, s’est enfui par la poterne Nord.
La monumentale Porte des Lions permet d’entrer dans la cité. Pausanias l’a nommée ainsi. Le seuil est creusé de rigoles pour faciliter le passage des chars. Le linteau est composé d’une seule pierre de plus de 100 tonnes.
Son tympan est orné d’un bas-relief qui constitue la plus ancienne sculpture monumentale connue en Europe.
Il représente deux fauves qui se font face de part et d’autre d’un pilier sacré reposant sur un autel. En l’absence de têtes, sans doute sculptées dans un autre matériau, on ne peut savoir s’il s’agit de lions ou de lionnes. Le motif sculpté symbolisait peut-être le palais.
https://odysseum.eduscol.education.fr/mycenes-riche-en-or-la-cite-dagamemnon
Extraordinaire Porte aux lions…
Pour les curieux de Mycènes, je vous invite à lire la suite de la description sur Odysseum. Rien à voir avec l’histoire (qui ressemble à notre préhistoire) des Bédouins. Alors oui, les Rousseau, Mélenchon et autres haineux de la France, ces racistes, peuvent bien dire ce qu’ils veulent, il y a d’un côté la civilisation, de l’autre la force barbare qui ne construit rien car elle n’est vouée qu’à conquérir et détruire.
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Une cité « riche en or » et influente
Comme l’attestent les nombreux objets retrouvés dans les tombes, Mycènes était une cité très prospère. Peu après le XIVe siècle avant J.-C., la citadelle s’agrandit. Ses monuments montrent que les puissants souverains ont participé à un réseau complexe d’échanges commerciaux avec d’autres parties de la Méditerranée. L’influence de la cité s’étend jusqu’en Syrie et en Égypte. Au XIIIe siècle, sa puissance s’accroît encore ; Mycènes est le centre palatial le plus important et le plus riche de la fin de l’âge du bronze en Grèce continentale.
Le rôle de son mythique roi, Agamemnon, dans la guerre de Troie témoigne vraisemblablement de l’autorité de la cité. C’est lui qui dirige les Achéens dans leur expédition contre Troie et l’épithète homérique qui qualifie Mycènes dans les épopées l’Iliade et l’Odyssée est πολύχρυσος (polychrysos), « riche en or ».
L’invasion dorienne, parmi d’autres facteurs mal connus, met fin au royaume de Mycènes vers la fin du XIIe siècle : la ville basse et la citadelle sont incendiées. Puis les Argiens s’en emparent au Ve siècle avant J.-C. Quand Pausanias la visite au IIe siècle après J.-C., il ne voit plus que des ruines.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, les impressionnantes murailles cyclopéennes de l’acropole ont attiré de nombreux voyageurs et antiquaires qui ont pillé abondamment le site, jusqu’à ce que des fouilles archéologiques soient entreprises.
La cité est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1999.
L’architecture de la citadelle
La plupart des monuments visibles aujourd’hui ont été érigés à l’âge du bronze tardif, entre 1350 et 1200 avant J.-C. Le site était alors à son apogée.
Cratère dit « des guerriers », (détail), probablement du XIIe siècle avant J.-C., © Wikimedia commons
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Le palais
Le palais dont les pièces sont organisées autour d’une grande cour est le centre économique et religieux de la cité. L’administration et le sanctuaire y sont rassemblés. On y accède par une rampe qui mène aux trois terrasses artificielles et à leurs paliers de construction. Le mégaron, édifice couvert, constitue le cœur du palais. Il se compose d’un porche à deux colonnes donnant accès à un puits de lumière, d’un vestibule (prodomos) où aurait pu être installé le trône du roi et d’une grande salle (domos) comportant quatre colonnes et un foyer central. Un long corridor sépare l’espace officiel des appartements privés où se situait peut-être la chambre d’Agamemnon. Des canalisations attestent la présence de salles de bains ou de bains lustraux.
Tous les murs des pièces d’apparat, et ceux de la cour, étaient recouverts de fresques peintes sur une couche de stuc. Le type d’habitation princière décrit par Homère a peut-être été inspiré par un tel palais mycénien.
Les citernes et la citerne souterraine
Parce que l’eau est indispensable au développement d’une cité, la citadelle comptait plusieurs citernes d’approvisionnement. En cas de siège, on pouvait se ravitailler grâce à un passage souterrain qui passe sous le rempart et donne accès à une citerne secrète à 12 mètres de profondeur. Elle était alimentée par une canalisation qui cheminait sur plus de 300 mètres jusqu’à la source Perseia sur les pentes de l’Haghios Ilias.
Les cercles de tombes
Deux cercles de tombes féminines et masculines ont été découverts à Mycènes. Celui qui se trouve à l’intérieur de la citadelle, appelé cercle A et qui mesure 26 mètres de diamètre était utilisé au XVIe siècle avant J.-C. Puis au XIIIe s. a été construit un double mur érigé avec de hautes dalles verticales qui étaient couvertes de manière à constituer un couloir. Les archéologues y ont découvert des tombes à fosse et un grand nombre d’objets, notamment des masques en or, des armes ou des bijoux.
Masque mortuaire en or dit « masque d’Agamemnon », © Wikimedia commons
Dans le prolongement du cercle de tombes subsistent les vestiges de maisons notamment la maison du Vase aux Guerriers et la maison Tsountas (du nom d’un archéologue). On pense que plusieurs pièces servaient de sanctuaires, si l’on se réfère au sujet religieux des objets retrouvés.
La ville à l’extérieur de la citadelle
Une véritable agglomération urbaine s’étend à l’extérieur de la citadelle. On y trouve des habitations et des tombes dont le cercle B de tombes à fosse. Certaines constructions étaient probablement des ateliers d’artisans ou des entrepôts dépendant du palais : les archéologues leur ont attribué des noms conformes à leurs découvertes. Il s’agit par exemple des « maisons » du « marchand d’huile » (on y a trouvé un stock de jarres à huile, et des tablettes en linéaire B), du « marchand de vin », ou encore « des boucliers ».
Les tombes à coupole (à tholos)
Le site de Mycènes compte les plus beaux exemples connus de tombes à coupole. On en a dénombré neuf. Elles ont toutes été pillées dès l’Antiquité. La tombe des Lions, la tombe dite d’Égisthe (dont la voûte s’est effondrée), la tombe dite de Clytemnestre et le Trésor d’Atrée sont les quatre plus célèbres.
Chaque tombe est constituée d’un couloir (dromos) d’accès à ciel ouvert bordé de murs, menant à une entrée étroite (stomion) qui débouche sur une chambre circulaire dont le mur est formé par une superposition d’assises de pierre placées en encorbellement en forme de coupole. Le sommet est bouché par une dalle ronde. L’extérieur, recouvert de terre, a l’aspect d’un tumulus.
La tombe dite de Clytemnestre bâtie vers 1220 avant J.-C. était l’une des plus luxueuses. La chambre funéraire atteint presque 13 mètres de hauteur. La porte, encadrée de demi-colonnes, était décorée de frises horizontales sculptées avec des pierres de couleur. Le dromos, a livré de nombreux objets datant des époques mycénienne et archaïque et la sépulture d’une femme.
Entrée de la tombe à coupole dite « Trésor d’Atrée », © Wikimedia commons
Le Trésor d’Atrée date de la première moitié du XIIIe siècle avant J.-C. La forme de la porte, peut-être un symbole de la façade du palais, est analogue à la porte des Lions, mais est encore plus grande. La façade était décorée par des reliefs en pierres de couleur (du marbre rouge et gris-vert, en provenance de carrières de Laconie). La salle circulaire d’un diamètre de 14,50 mètres et de plus de 13 mètres de hauteur sera la plus grande coupole circulaire jusqu’à la construction du Panthéon de Rome (IIe siècle après J.-C.). Elle comporte une chambre latérale, taillée dans la roche, à laquelle on accède par une ouverture, exemple unique à Mycènes.
La postérité de Mycènes
Mycènes donne son nom à l’une des plus grandes civilisations à l’âge du bronze récent (à partir de 1600 avant J.-C.), la civilisation mycénienne, tandis que ses mythes notamment ceux liés à la famille des Atrides ont inspiré de nombreux artistes jusqu’à aujourd’hui.
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comment n’avais-je pas lu cet article ?
Voilà, c’est fait .
Cela réveille les souvenirs merveilleux d’un voyage d’études fait à travers la Grèce,il y a bien longtemps.
Merci d’avoir si joliment, évoqué des endroits,des hommes si forts de notre civilisation et puis d’avoir mis le soleil, le bleu du ciel,plein de lumière au milieu des articles souvent sombres du site.
Bonjour,
:=)
bonsoir Christine
je suis de la génération qui a étudié le grec et le latin.
Mon premier grand voyage a été effectué en Grèce en 2CV. Je possède encore une photo de moi sous la porte des lions en 1967, avant l’invasion touristique.
Depuis ma retraite, je parcours la Grèce en tous sens presque tous les ans. Le bonheur absolu, car la Grèce est encore un paradis.
Et le sort a voulu que mon fils vive et travaille en Grèce dont il parle couramment la langue.
Comment ont-ils fait pour construire ces murs cyclopéens sans aucun engin de construction ?
Et ces belles cités antiques de marbre blanc où la vie s’organisait autour de la bibliothèque, des arènes et du temple , le long de larges avenues pavées de marbre et ornées de statues tellement ressemblantes et tellement vivantes plus de 2500 ans dans le passé ?
Je suis comme vous, Christine, émerveillée et reconnaissante.Je vous remercie de cette belle description passionnée et me vient une idée : Cotisons-nous, nous qui vous devons tant, pour vous offrir une balade à Mycènes, que ce ne soit pas toujours pour les multiples procès que vous subissez, mais pour une échappée belle que vous méritez tellement, avec Pierre Cassen. Comment peut-on concrétiser cette idée ?
Je suis très émue, chère Fabienne, par cette proposition, mille mercis. Mais j’ai une retraite et si je veux aller à Mycènes je me paierai le voyage même si je ne roule pas sur l’or. C’est juste qu’avec tous ces migrants qui ont envahi MA Grèce j’ai tellement peur de voir gâché mon voyage, de voir entaché le souvenir ébloui de mes voyages en Grèce… Déjà que les voiles sont en train de me détruire la France que j’aime charnellement je voudrais au moins conserver mes rêves… Si vous voulez nous aider vous pouvez verser une petite obole à Résistance républicaine pour les frais d’avocat et les frais de fonctionnement, nous ne sommes pas riches et ça tombe comme à Gravelotte…
Oui oui c’est ce que je fais, c’était juste une idée de cadeau. Nous sommes tellement redevables. Mais je comprends, parfois, souvent, le souvenir est meilleur.
Kalispéra Cristina
Ça fait du bien de respirer un peu d’air de Grèce. Personnellement je suis tombé en pleurs la première fois que j’ai posé le pied sur le tarmac d’Héraklion comme si j’entendais « καλώς ήρθες στο σπίτι«
J’ai parcouru une bonne partie de la Crète et Matala m’a subjugué, la légende de Minos, Radamanthe… m’a conduit à commettre un livre sur le disque de Phaïstos.
Que Thalos te protège.
Bonjour,
Le disque de Phaïstos, mon père avait passé des vacances entières, quand j’étais gosse, à essayer de le décrypter.
Sans succès aucun …
Pareil 😂😂😂
Bonjour,
Mais, à propos de Mycènes, avez-vous lu le livre « le déchiffrement du linéaire B » ?
C’est passionnant …
Et là c’est un remarquable succès …
Merci à toi, tes mots font monter les larmes à mes yeux, que de souvenirs tu fais naître… On peut acheter ton livre ? Tu peux m’en dire plus ? contact@resistancerepublicaine.com
Merci de ce moment de civilisation et d’émerveillement, madame Tasin.
Newton parlait d’or quand, repoussant modestement les compliments pour ses découvertes disait « Si j’ai vu loin, c’est que j’étais juché sur les épaules de géants ».
Ces géants, ils étaient aussi à Mycène. Ce sont nos ancêtres.
Magnifique.