A Nantes, un portrait du peintre russe Makovski a trouvé un heureux acquéreur

 Jeune fille rousse en buste, vendu aux enchères à Nantes début juin 2023

Constantin Makovski
Konstantin Makovsky-Self-Portrait-1856.jpg
Autoportrait de 1856

Constantin Egorovitch Makovski  est un peintre russe, né à Moscou le 8 juin 1839 et mort à Saint-Pétersbourg le 17 septembre 1915. Comptant comme l’un des peintres les plus influents de sa génération, il participe au mouvement réaliste russe de la société des Ambulants. Son neveu Alexandre Makovski était également peintre et membre de la société des Ambulants. De même que ses frères Vladimir et Nikolaï et sa sœur Alexandra Makovskaïa.

Un amoureux de la France.

Deux femmes bretonnes, 1904

 

Actualité : un portrait de Makovsky anime le marché français

par Diane Zorzi, juin 2023

Un tableau de Constantin Egorovitch Makovsky, un peintre russe rare sur le marché français, a été adjugé 18 750 euros lors d’une vente organisée par la maison Ouest Enchères Publiques le 3 juin à Nantes. L’occasion de revenir sur les origines de la société des Ambulants, un mouvement réaliste créé à la fin du XIXe siècle par de jeunes étudiants russes désireux de s’émanciper des contraintes de l’Académie.

 

C’est dans une maison bretonne que le commissaire-priseur Pierre-Guillaume Klein a sorti de l’ombre cette Jeune fille rousse envoûtante signée Constantin Egorovitch Makovsky (1839 – 1915), un peintre russe majeur qui, bien que prolifique, n’anime qu’à de rares occasions le marché français, la dernière œuvre vendue aux enchères sur le territoire datant de 2018. Le peintre, passé maître dans l’art du portrait, participa à la fondation de la société des Ambulants, un mouvement réaliste actif de 1863 à 1880, créé en marge de l’Académie.

 

La Société des Ambulants

Saint-Pétersbourg, 9 novembre 1863. Alors que l’Académie des beaux-arts annonce le sujet retenu pour le concours de fin d’étude – un Banquet au Valhalla, thème issu de la mythologie nordique – quatorze étudiants, emmenés par Ivan Kramskoï, refusent de se plier aux exigences de l’institution et fondent un groupe indépendant : les Ambulants, en référence au caractère itinérant de leurs expositions.

Six mois après l’inauguration du Salon des Refusés à Paris, ces peintres réalistes entendent à leur tour rompre avec la rigidité de l’enseignement académique. Les membres fondateurs, à l’instar de Makovsky, forment un Artel, imaginé sur le modèle communautaire du phalanstère de Charles Fourier, avec la mise en place d’une caisse commune, alimentée au fil des commandes – un Artel qui sera remplacé en 1870 par la Société des expositions artistiques ambulantes.

 

Constantin Egorovitch Makovsky (1839 – 1915). Jeune fille rousse en buste. Panneau signé en haut à gauche en cyrillique, étiquettes anciennes au revers. Hauteur : 40,7 cm – Largeur : 32 cm. Adjugé 18 750 euros. Expertisé par le cabinet Turquin.

 

Un mouvement réaliste actif à la fin du XIXe siècle

Soucieux de rendre l’art accessible au plus grand nombre, ces peintres parcourent le pays, organisant des expositions de Saint-Pétersbourg à Moscou, Kiev, Kazan, Riga ou Odessa. Portraits, peintures religieuses ou historiques, paysages, scènes de genre… Le mouvement, actif jusqu’en 1880, compta autant de sujets que de membres, Makovsky démontrant quant à lui un attrait soutenu pour les scènes mythologiques et le portrait. A noter que ce mouvement a été récemment mis en lumière au Petit Palais à Paris en 2021 à l’occasion de l’exposition sur l’un de ses membres : Ilya Répine.

Beauté Russe, 1900

Quelques-uns de ses tableaux, parmi ses œuvres d’inspiration mythologique :

Vénus

Toilette de Vénus

Muse de la Poésie

La Nourriture de l’Amour

 

Pygmalion et Galatée

Dans la mythologie grecque, l’histoire de Pygmalion et Galatée renvoie à une légende racontant l’histoire du sculpteur Pygmalion qui tombe amoureux de sa création, Galatée, une statue rendue vivante grâce à Aphrodite, la déesse de l’amour, qui comprend le vœu de Pygmalion

Scène allégorique

 Arcadie heureuse
1889-90

Les peintures de Makovsky étaient populaires tant en Russie que dans le monde entier. Il a exposé à l’Exposition internationale de Paris et a vendu des œuvres aux États-Unis.

« Je n’ai pas laissé gaspiller le talent que Dieu m’a donné, mais je ne l’ai pas utilisé au mieux de mes capacités. J’aimais trop la vie et cela m’empêchait de me consacrer entièrement à l’art » – c’est ainsi que Konstantin Makowski conclut son autobiographie, écrite en 1910. Bref, un Russe bon vivant qui a profité des bonnes choses terrestres. 

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7 Commentaires

  1. Je ne pense pas qu’il ait gaspillé son talent.
    Ces peintures sont d’une finesse incroyable, et les sujets sont agréablement choisis.

  2. Il aurait peint un angelot faisant un cunnilingus à Galatée ou à Vénus, ce serait de la vrai peinture qui aurait été rachetée par notre ministresse de la culture ! ! !

  3. Que de beauté et de beautés sous son pinceau. Spasiba tovarich Jules Ferry pour ce magnifique article.

  4. Belles peintures, un vrai talent, incroyable de réalisme.

    Je ne les ai pas bien sûr, peut-être que je me trompe n’étant pas spécialiste en la matière, mais je ne trouve pas le prix excessif, je m’attendais à pire.

  5. Constantin Makovsky est un très grand peintre Russe qui a marqué son temp avec des oeuvres magnifiques qui montre que la peinture inspire la noblesse tout en étant influencer par l’art Français , italien et autres … Et puis il était influencer par la France où il faisait des portraits rempli de tendresse et de simplicité mais c’est très bien qu’une de ses oeuvres soit vendu aux enchères auprès d’un collectionneur passionné par la peinture Russe !

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