Pendant que les Français se débattent dans leurs difficultés, nos représentants, pas tous , se pochetronneraient à la buvette de l’Assemblée sur fond de réforme des retraites. À tel point que le personnel de l’établissement est paraît-il insuffisant à satisfaire les désirs de nos glorieux élus. Il va falloir embaucher. Bonne nouvelle sur le front de l’emploi. Un député a dû être ramassé, et un autre a été vu dégueulant dans une poubelle. Enfin, c’est ce qui se murmure.
L’assemblée serait-elle devenue un bateau ivre?
Certains élus ou élues ont confié que ça coulait à plein tonneau. Certains alcools seraient en rupture de stock, tel le Get 27. Je connais bien cette liqueur, c’est traître et ça vous tape vite sur la cervelle si on en abuse. Normalement , après un bon repas arrosé modérément ou un apéritif, on se trouve dans un état agréable. On se sent enclin à une vision philosophique des relations humaines, même carrément optimiste. Vinum bonum laetificat cor hominis.
En tout cas, le calme ne règne pas à l’assemblée, c’est le moins que l’on puisse dire. J’ignore si l’alcool y est pour quelque chose, les députés n’ayant pas subi d’alcootest au préalable.
Les insultes fusent : Louis Boyard (LFI) assène un tonitruant « Ta gueule » à Erwan Balanant (Modem) . Laétitia Sebaihi, écologiste, se fait traiter de pisseuse même pas née en 1980. Aurélien Saintoul, LFI, traite le ministre Dussopt d’imposteur et d’assassin.
Certains en viennent même aux mains : ainsi, Aurélien Pradier et Laurent Marcangeli en arrivent à vouloir se fritter. Des huissiers doivent les séparer.
Après d’abondantes libations, c’est l’habitude de finir par des chansons. Ce qui expliquerait pourquoi LFI a entonné le chant des GJ avant de partir, et ce jusque dans les couloirs.
Nous avons tendance à juger que c’était toujours mieux avant. Mais qu’en est-il exactement?
Pour les insultes au sein de l’auguste assemblée, voici ce que La Gazette de France avait recensé en 1884 :
Pleutres, valets de la ploutocratie, faillis, banqueroutiers, flibustiers, ramassis de drôles, fripouilles, salauds, salopiots, tas de vermines, asticots, punaises ministérielles, rosses, crétins, tas de mufles, pieds plats, vidés, gueulards, plats-valets, baragouineurs, poissards, infirmiers. Lâches et menteurs sont monnaie courante aussi sous la Troisième République.
Certains ont de la tenue et entendent ne pas répondre aux injures afin de garder de la hauteur pour le débat démocratique. Comme Léon Gambetta, Jules Ferry, Jean Jaurès, Aristide Briand, Léon Blum.
D’autres comme Henri Rochefort, Édouard Drumont, Alfred Gérault -Richard en font leur arme favorite.
Il y a même des bagarres. Ainsi Léon Daudet qui; le 11 janvier 1921, reçut une gifle de la part d’Alexandre Blanc, qui lui dit être lassé de ses injures boueuses et de ses diffamations. Philippe Herriot, futur secrétaire d’État à la propagande de Vichy, le 21 février 1936, se fit gifler par Arthur Ramette, député PC de Douai. Il voulut répliquer, mais on les sépara.
De même, suite à l’affaire des fiches, ou des casseroles, le député nationaliste Syveton gifle le ministre de la guerre, le général André, par deux fois. Dans l’hémicycle, l’empoignade est générale. Ces fameuses fiches étaient établies par le Grand Orient de France, l’administration préfectorale et d’autres services; elles concernaient les officiers de notre Armée, et étaient ensuite transmises au ministre de la Guerre. Elles conditionnaient l’avancement de ces officiers et les décorations qui pouvaient leur être attribuées. Jean Guyot de Villeneuve, à qui des documents prouvant ce fait ont été remis, interpelle le gouvernement. S’ensuit l’échauffourée. Syveton est retrouvé mort plus tard chez lui, suicidé? dans des conditions restées mystérieuses, la tête fourrée dans sa cheminée à gaz.
Plus près de nous, en 1956, communistes et poujadistes s’affrontent. Jean Dides, député poujadiste, interpelle l’élu PCF Rémy Boutavant, qui ne l’a pas ménagé en séance. Il le gifle. Les amis de Boutavant se jettent sur Dides; l’un d’eux lui brise un verre sur le front. Dides dut être soigné à l’infirmerie du Palais.
Et quand ces algarades ne finissaient pas par des duels…
Clémenceau blesse Deschanel, futur président de la République, lors d’un engagement. Le Tigre participa à de nombreux duels. Le 21 avril 1967, Gaston Defferre, qui a traité le député gaulliste Paul Ribière d’abruti, l’affronte en duel à l’épée. Defferre emporte le duel. Le combat s’arrête au premier sang. Ribière reçoit deux blessures sans gravité. C’est le dernier duel de notre histoire parlementaire.
Nos députés d’antan buvaient-ils? Une «cellule de dégrisement» ou « petit local» existait encore au début du XXème siècle. Ce local, plutôt confortable, permettait d’y enfermer les députés jugés ivres, ou trop virulents, ou les deux à la fois. Au vu de ce qui se passe de nos jours au Palais Bourbon, je pense que cette pièce ne suffirait plus à contenir tous les parlementaires concernés.
Pour conclure, je possède un très vieux bouquin qui traite des soins par les végétaux. L’auteur y évoque les bienfaits du vin. Selon lui, la ration quotidienne d’un travailleur de force ou de plein air peut être fixée à 1 litre et demi, 1 litre pour le travailleur d’usine, 3/4 de litre pour le travailleur intellectuel et la femme. Chez l’enfant, 1 centilitre par kilo corporel; un enfant de cinq ans pesant vingt-cinq kilos peut donc absorber 1/4 de litre de vin. L’aimable auteur précise un vin loyal titrant de 10 à 12 degrés, et toujours étendu d’eau. À cette époque, on devait vivre pompette ou pire du matin au soir si on suivait ces conseils d’hygiène alimentaires.
Sans aller jusque- là, boire un verre de bon vin, ou un bon pastis, ce n’est pas désagréable. Seul l’abus est nocif. À titre personnel, pour des raisons de santé, je ne peux plus absorber d’alcool. Quand on m’invite à prendre l’apéritif, je ne prends que des boissons sans alcool. Ça n’est pas très gai, ni pour moi, ni pour les autres.
Pour terminer, et pour rendre justice à nos députés, je tiens à préciser qu’ils règlent le montant de leurs consommations. Au cas où on pourrait penser qu’ils biberonnent gratuitement.
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En d’autres temps, ce genre de scène aurait pu servir de trame à un bon sketch des Inconnus… Il n’empêche que ce sont en majorité les gens de la NUPES qui se donnent en spectacle de la sorte.
Avez vous vu le film » Idiocracy » de 2006 ?
Nous y sommes !
Bienvenu en 2023.
Quel tableau !
Cela me fait penser à Honoré Daumier qui en 1834 avait dessiné « Le Ventre législatif ».
http://expositions.bnf.fr/daumier/grand/025_1.htm
Pour la petite histoire, Ribière devait se marier le lendemain…
Il s’est rendu à son mariage avec des pansements !
Gastounet a précisé plus tard que, sachant que Ribière devait se marier, il avait visé les parties intimes de ce dernier sans succès.
Bonjour,
:=)
Je me souviens bien de ce « drame ».
Mais, je crois bien qu’il avait dit, au contraire, qu’il les épargnerait !
La nouvelle Marseillaise:
🎶 Ils sont des nô-ôtres, ils 🎵 abreuvent leurs sillons buccaux comme les z’ô-ô-tres!
L’Assemblée nationale ne fait pas exception : comme tout le reste du pays, elle sombre dans la déchéance, la destruction, la perte des valeurs et références. Auparavant elle était un lieu de hauts dignitaires qui avaient conscience de l’importance de leurs missions : sortir les lois qui régiront notre pays. Et le respect était de règle.
Les députés d’extrême-gauche et de gauche (NUPES, SOCIALISTES, et autres) ne se servent de l’Assemblée nationale que pour se faire remarquer à titre personnel. Or comme ils n’ont rien dans leurs crânes ces imbéciles, leurs seules méthodes sont de sortir des insultes et avoirs des tenues les plus provocantes possibles. Ils auront ainsi leur quart d’heure de gloire et seront tous contents.
Enfin, et je sais que tu en es bien conscient mon ami Argo mais tout le monde ne l’a pas en tête en permanence, tous ces imbéciles qui ne valent pas plus que les merdes de mon chien ont tous, sans aucune exception, été élu par le bon peuple.
Donc on peut se poser la question : quelles sont les véritables merdes dans cette affaire ?
Et oui mon cher Cachou, l’Assemblée, côté LFIon, n’est plus qu’une cour de récréation de pré-pubères.
L’assemblée nationale c’est le lieu où les poivrots de la classe politique picole, s’insultent entre eux et se bagarre en gros c’est le temple de la castagne à toutes les sauces et la photo de Gaston Deferre en est le parfait exemple !
Bonjour,
Merci pour cet article et pour la dernière précision : je m’imaginais, à tort, que la biture était gratuite !
s’ils pouvaient se crever sur le champs d’honneur c’est pas moi qui les en empêcherait.
Hips ! Houps ! A ta santé Argo ! 😊