Le sabordage de la flotte française de Toulon du 27 novembre 1942 : Pétain responsable ?

 

Habitant dans le Var, département dans lequel se trouve la ville de Toulon, l’extraordinaire évènement du sabordage de la flotte française du 27 novembre 1942 dans cette même ville intéresse tout particulièrement votre serviteur.

Cet évènement majeur de la seconde guerre mondial présente deux aspects :

  1. Il est à l’honneur de la France de ne pas avoir livré ses bateaux à l’envahisseur allemand
  2. Il est au déshonneur de la France d’avoir sabordé ses bateaux alors qu’ils auraient pu, sans difficultés, quitter la rade de Toulon pour rejoindre les forces alliées d’une part, et d’être le fruit de la collaboration avec l’occupant d’autre part.

Le propos de ces quelques lignes n’est surtout pas de mettre en exergue le débat du « Pour ou contre Pétain » ou « Pétain, traître ou héros ?« . Son objectif est de relater des faits, et rien que des faits.

Cependant, un tel débat serait légitime, comme tous les débats présentant des arguments recevables de chaque côté. Seule la synthèse de chacun lui permet d’en tirer la conclusion qu’il souhaite en son âme et conscience.

Quel choc épouvantable, quelle tragédie, que ce sabordage de la marine militaire française à Toulon le 27/11/1942 ! Quel choc pour tous les marins militaires français ! Même du côté des décideurs de ce sabordage, le choc a été violent.

Mais pourquoi donc cette marine française militaire qui était une des meilleures du monde, la deuxième paraît-il, a-t-elle décidé de s’auto détruire le plus massivement possible ? Sur l’ensemble de la flotte française stationnée à Toulon, 90 % a été sabordé ce 27/11/1942. C’est ce que nous allons voir dans ces quelques lignes, afin de mieux comprendre cet événement que votre serviteur qualifierait comme étant un des principaux de la seconde guerre mondiale.

Il faut commencer par un petit rappel, qui n’est pas directement lié à ce sabordage, mais qui a marqué les esprits de certains hauts responsables de l’amirauté française, et a joué dans la décision du sabordage : la destruction de la flotte militaire française à Mers el-Kébir par les Anglais sur ordre de Churchill.

Après la déclaration de guerre de la France envers l’Allemagne du 3 septembre 1939, le Maréchal Pétain a établi une collaboration avec l’envahisseur allemand par l’armistice du 22/06/1940. Les Anglais ont considéré que la France passait du côté de leurs ennemis. La flotte française devenait ainsi une menace pour l’Angleterre.

Dans l’article 8 de cet armistice, l’Allemagne précise qu’elle n’a pas l’intention d’utiliser pendant la guerre, à ses propres fins, la flotte de guerre française stationnée dans les ports sous contrôle allemand. Churchill n’a jamais cru à la parole d’Hitler, et bien lui en a pris, car la dite promesse n’a pas duré bien longtemps comme on pouvait s’en douter.

Churchill demande alors à toutes les forces navales françaises, où qu’elles se trouvent, de se neutraliser ou de rejoindre la Royal Navy. C’est un ultimatum. L’amiral Darlan grand patron de la marine française, refuse catégoriquement. Churchill lance l’Opération Catapult.

La Royal Navy bombarde la flotte militaire française qui se trouvait à Mers el-Kébir, près d’Oran, en Algérie, les 2 et 3 juillet 1940. Le bilan très lourd : 1 297 tués et 350 blessés chez les marins français. L’Opération Catapult se déroule également dans d’autres pays.

Votre serviteur a consacré un article complet dans RR sur Mers el-Kébir. Pour y accéder, cliquer ici.

Il est important de rappeler ces événements de Mers el-Kébir parce que l’amiral Jean de Laborde commandant la force de Haute Mer (grosse partie des navires de la rade de Toulon) en a gardé un souvenir très amer et une haine envers Churchill, ainsi que d’autres. Et cela a pesé dans le sabordage de la flotte de Toulon dont il a donné l’ordre.

L’origine du mal est, de toute évidence, la signature de l’armistice du 22/06/1940 en son l’article 8 suscité. La collaboration étant ainsi décrétée, l’attitude des militaires français les mettait dans une situation hors normes : collaborer et non se battre à l’envahissement de leur pays. S’ils choisissaient le combat, ils entraient dans la résistance.

 

Le 23 juin 1940, à Bordeaux, M. Paul Reynaud après avoir pris connaissance de la clause navale de l’armistice, avait demandé à parler à Darlan. Ce dernier lui a affirmé que « Quoi qu’il arrive et quelles que soient les circonstances, jamais nos bateaux de guerre ne seraient utilisés par d’autres que par nous, qu’ils resteraient français ou seraient détruits ».

En effet, Darlan prévoyait cependant que les Allemands s’accapareraient un jour ou l’autre de la flotte française mouillant à Toulon. Il avait donc donné les ordres suivants, et ce dès 1940, à ses hauts gradés subordonnés :

  1. Les navires de guerre doivent rester français avec pavillon français et équipage français.
  2. Des précautions d’auto-sabotage doivent être prises pour que l’ennemi ou étranger s’emparant d’un bâtiment par force ne puisse s’en servir.
  3. Dans le cas où la Commission allemande d’armistice décidait autrement que dans le 1, les navires seront soit conduits aux États-Unis, soit sabordés. En aucun cas ils ne devront être laissés intacts à l’ennemi.
  4. Les navires ainsi réfugiés à l’étranger ne devront pas être utilisés à des opérations de guerre contre l’Allemagne ou l’Italie sans ordre du CEC (Centre d’entrainement commando)  EMF(État-Major de Force ; École militaire de la Flotte) .

Mais Darlan savait que ce qu’il disait était faux car Toulon n’était plus sous ses ordres le 10/11/1942 lorsque le maréchal Pétain décidait d’assumer lui-même les commandements des forces de terre, de mer et de l’air.

C’est le nom initial du plan allemand d’invasion de la zone libre pendant la seconde guerre mondiale. Elle a été pensée en 1940 est finalement exécutée en 1942 dans une version modifiée appelée par les Allemands Opération Anton. Malgré les accords signés, Hitler préparait en douce, et ce dès le 10/12/1940, la mise en place du dispositif qui devait permettre deux ans plus tard l’invasion brutale de la zone sud française en totale violation de la convention d’armistice, puis ensuite le coup de force sur Toulon.

En novembre 1942, les américains lancent l’Opération Torch. Entrés dans la guerre depuis le 7 décembre 1941, depuis Pearl Harbour, l’Opération Torch consiste en un débarquement des Alliés le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord (Maroc et Algérie).

Le but était d’établir une base de départ pour l’assaut ultérieur de la forteresse Europe.

Ce débarquement marque, avec la victoire britannique d’El Alamein en Égypte, le début du reflux de l’Axe (Allemagne, Italie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Slovaquie, Croatie) en Europe et en Afrique du Nord.

Qu’est-ce que l’Opération Lila ?

La plus grande partie de la flotte française a été sabordée à Toulon le 27 novembre 1942 sur l’ordre de l’Amirauté, en réaction à l’opération Lila ordonnée par Hitler consistant à la capture de la flotte du régime de Vichy par le Troisième Reich. Près de 90 % de la flotte française stationnée dans la base navale de Toulon est détruite ; quelques rares unités appareillèrent, échappant tant au sabordage qu’à la capture par les forces de l’Axe.

À la suite des combats de Mers-el-Kebir, les navires de la marine française sont concentrés à Toulon où ils restent sous contrôle français mais sont soit désarmés, soit privés de carburant comme expliqué plus haut.

À Toulon, le commandement était partagé entre l’amiral Jean de Laborde, qui dirigeait les Forces de Haute Mer (flotte de haute mer) et l’amiral André Marquis, le préfet maritime qui supervisait la base.

Le commandant des forces françaises de Vichy, l’amiral François Darlan, lors d’un voyage en Afrique du Nord (venu à l’improviste au chevet de son fils Alain, gravement malade), a été capturé lors de l’Opération Torch. De partisan acharné de la politique de collaboration du maréchal Pétain avec l’Allemagne nazie (il a été ministre de la Marine du premier gouvernement du régime de Vichy puis, en février 1941, chef du gouvernement vichyste), en novembre 1942, il se rallie avec réticences et hésitations aux Alliés. L’amiral exerce dès lors le pouvoir sur une partie des colonies africaines de la France, avant d’être assassiné quelques semaines plus tard.

Il ordonne à De Laborde de naviguer vers Dakar avec la flotte. Connaissant le changement de loyauté de Darlan et n’aimant personnellement pas son supérieur, de Laborde a ignoré la demande. Hitler poursuit ainsi son objectif de prendre la flotte.

Il règne une terrible confusion des deux côtés des belligérants. Les ordres et contre-ordres fusent de partout. Les Allemands sont complètement perdu dans l’arsenal. À 4h30, ils font prisonnier l’amiral Marquis, mais l’amiral Robin, chef d’état-major de l’amiral Marquis, en pyjama, a le réflexe de s’enfermer dans son bureau. Il saute sur son téléphone et appelle le major général de l’arsenal, le contre-amiral Dornon, lequel retransmet aussitôt l’ordre de sabordage à l’amiral Laborde à bord du Strasbourg. Pour le moment, les Allemands négligent le réseau marine, et la communication est obtenue instantanément.

 

Mais les Allemands ont pris le contrôle de tous les points sensibles. C’est la raison pour laquelle le vice-amiral de Laborde ordonne : « Faire faire le branle-bas sur tous les bâtiments ». L’ordre est diffusé de navire en navire.

Va-t-on allumer les feux ou procéder aux opérations de sabordage ? La décision en revient au vice-amiral de Laborde qui hésite.

En termes marins, l’expression « Allumer les feux de navigation » fait référence à des lumières faisant partie de l’équipement de sécurité requis à bord d’une embarcation. Ceux-ci varient en fonction du type et des dimensions de l’embarcation. Ces lumières sont allumées lorsque le navire prend la mer.

Un des subordonnés de Laborde, le contre-amiral Bléhaut, dira ensuite que, les pleins de mazout et d’armes étant faits, la flotte aurait pu sortir au début de novembre. Mais de Laborde s’entêtait, et écrivait en 1943 : « Les six mille officiers et marins des forces de haute mer peuvent jurer que je n’ai jamais cessé de leur communiquer ma haine des Anglo-Saxons, antérieure même à Mers el-Kébir, que je n’ai jamais songé à faire appareiller la flotte pour les joindre. ».

Jugé à la Libération par la Haute Cour de justice, l’amiral de Laborde est, le 28 mars 1947, condamné à mort avant de bénéficier de la grâce du président Auriol qui transforme l’arrêt en peine de détention perpétuelle, puis gracié en septembre 1951. Il est mort dans son lit en 1977 à l’âge de 98 ans.

Les Allemands sont arrivés aux portes de la base navale et à 5 h 25, les chars allemands entrent dans l’arsenal. Va-t-on allumer les feux ou procéder aux opérations de sabordage ? La décision en revient au vice-amiral de Laborde qui hésite.

Puis il donne l’ordre de saborder depuis son vaisseau amiral Strasbourg conformément aux plans préparés dès 1940 pour le cas où des forces indépendantes du gouvernement de Vichy menaceraient des navires français, par le message suivant : « Ici amiral Forces haute mer, sabordez la Flotte, sabordez la Flotte ».

Pendant que le sabordage est en cours, Laval conduit une réunion improvisée avec plusieurs amiraux et officiers généraux afin d’essayer d’arrêter le sabordage. Sans succès.

Hitler est en train de perdre la partie et la Flotte Française ses plus beaux bâtiments, l’essentiel de sa puissance opérationnelle.

Le haut commandement ennemi est furieux mais n’accuse pas Vichy : « Une partie de la flotte française s’est sabordée malgré les ordres contraires du gouvernement français ». Laval écrit à Hitler avec un propos condescendant qui cherche à la fois à se justifier et à regretter ce qui vient de se produire.

Les conséquences du sabordage

De tout cela, dans les combats du 27 novembre, les Français ont perdu 12 tués et 26 blessés, tandis que les Allemands ont subi un blessé. En sabordant la flotte, les Français ont détruit 77 navires, dont 3 cuirassés, 7 croiseurs, 15 destroyers et 13 torpilleurs. Cinq sous-marins ont réussi à démarrer, trois atteignant l’Afrique du Nord, un l’Espagne et le dernier contraint de se saborder à l’embouchure du port. Le navire de surface Leonor Fresnel a également échappé.

Charles de Gaulle et les Français libres ont sévèrement critiqué l’action, déclarant que la flotte aurait dû tenter de s’échapper. Les efforts de sauvetage ont commencé, aucun des plus gros navires n’a repris du service pendant la guerre.

Ci-dessous le discours du Général de Gaulle à la B.B.C. dans l’émission Honneur et Patrie le 27 novembre 1942 à propos de ce sabordage : cliquer ici

Une nouvelle page va s’ouvrir et pour revenir à ce texte, la fermer.

Cachou

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25 Commentaires

  1. @ Jack Sivens à propos du musée des Troupes de Marine de Fréjus 1 sur 2
    Tu m’as fait connaître, et à tous les lecteurs de RR bien évidemment, l’existence du musée des Troupes de Marine de Fréjus, et un grand merci pour cela.
    Je suis allé voir sur leur site (https://www.aamtdm.net/fr/musee/le-musee) et j’ai pu y lire ceci : « Ses 800 m² retracent l’Histoire des Troupes de marine, leurs différentes spécialités, leurs théâtres d’engagement et leurs grandes figures militaires. Le musée expose environ 4 500 objets (sur une collection de 20 000 objets conservés dans les réserves) ».
    Mais j’y ai lu également ceci, le musée ayant fait l’objet d’importants travaux : « L’inauguration du nouveau musée est programmée pour la fin du mois d’août 2022 dans le cadre des commémorations des combats de Bazeilles. »

  2. @ Jack Sivens à propos du musée des Troupes de Marine de Fréjus 2 sur 2
    Alors, confiant et n’ayant pas pris la peine de téléphoner, je m’y suis rendu hier (150 km aller-retour). Mais le problème, c’est que les travaux ne sont pas terminés du tout et l’accueil m’a dit qu’il serait terminé que dans un an. Si ce nouveau délai est tenu, ça fera une année et demie de retard de travaux. Nous sommes dans l’administration française même si elle est militaire.
    Conclusion du schmilblic : je n’ai pas vu grand-chose car il n’y a actuellement pas grand-chose à voir. Il y a une grande salle intéressante concernant les costumes de l’évolution des troupes de marine. Curieusement d’ailleurs, cette salle actuelle est essentiellement destinée au passé colonial de la France, les Troupes de marine y ayant largement participé.
    Puis une toute petite salle avec quelques drapeaux.
    CONCLUSION : ne pas y aller actuellement, ce musée présentant très peu d’intérêt. Attendre une bonne année, voir plus, qu’il soit complètement terminé et je pense qu’il sera vraiment passionnant.

  3. RECTIFICATION DE MA PART CONCERNANT MON POST DU 20/01/2023 À 8H49 (CACHOU). En réponse à celui de notre ami Jack Sivens
    J’indique dans ce post que le magnifique Mémorial du débarquement de Provence des Américains se trouvent sur le mont Faron à Toulon. Ce qui est exact. Mais je précise également que ce Mémorial relate l’opération TORCH des Américains que je décris dans mon article. Ceci est une erreur. L’opération TORCH concerne le débarquement des Américains en Afrique du Nord (Maroc et Algérie) le 8 novembre 1942, et le Mémorial de Toulon concerne le débarquement de ces mêmes Américains mais en Provence le 15 août 1944, sur dix-huit plages entre Toulon et Cannes, lequel débarquement vient après ceux de Sicile et de Normandie, pour ce dernier consistant en l’opération Overlord du 6 juin 1944 sous la responsabilité du général Eisenhower, commandant en chef des troupes alliées.

  4. Si les officiers de l’époque avaient tous eu une vraie paire de couilles comme le Commandant L’HERMINIER, il n’y aurait pas eu de sabordage. Quatre autres sous-marins se sont enfuit ainsi que le Léonore FRESNEL, il y avait donc moyen de reprendre le combat. Mais reprendre le combat était beaucoup plus risqué que d’aller prendre le café à 16h à l’État Major. Il est moins dangereux de frimer en tenue de cérémonie que de commander un navire à la guerre.

    • Je ne comprends pas bien ta question. Au cas où tu ferais allusion à la modération, je ne suis pas du tout modérateur. Je ne valide donc aucun poste de n’importe quel article.
      Si ta question parle d’autre chose que de la modération, je ne comprends donc pas bien.

  5. Je ne croit que Pétain soit responsable du sabordage de la flotte de Toulon en Novembre 1942 mais des amiraux qui refusent la défaite de 1940 face Aux Boches et ils préfèrent continuer le combat plutôt que de se soumettre à l’Allemagne Nazie jusqu’à la libération de 1944 et la victoire de 1945 . La Résistance Française quoi !

  6. Salut Ami cachou! L' »origine du mal »…Pardon, mais une chose est de commenter les désastres causés par cette guerre, les pieds dans les pantoufles devant l’ordi, et la réalité vécue par leurs acteurs.Oui, ils sont allés chercher le vieux qui avait déjà sur la conscience la centaine de jeunes gars réfractaires qu’il avait fait fusiller en 1918..Au départ, il ne s’est pas agit d’une capitulation mais d’un cessez le feu qui permit à Weygand et Giraud de reconstituer l’Armée d’Afrique et de préserver une zône libre où purent se développer des réseaux de résistance. Hitler avait été roulé!

    • Merci de ton post, ami Conan. Tout d’abord, toutes mes excuses de commenter cet événement devant mon ordinateur car, d’une part, je suis né en 1953 et j’aurais eu du mal à participer à cette guerre, et d’autre part sans l’ordinateur je n’aurais pas pu sortir cet article. Mais le point sur lequel tu as raison, c’est que chez moi j’ai toujours mes pieds dans des pantoufles 😊
      Alors, tu lances, et à juste titre je pense, le débat de « pour ou contre Pétain », débat éternel. Comme tu l’auras remarqué, je ne prends pas parti et je le précise en début d’article. Même si j’ai ma petite idée là-dessus, bien évidemment.
      Par contre, de là à dire que l’armistice du 22/06/1940 a permis de rouler Hitler, lequel a envahi notre pays complètement et a organisé la déportation des juifs français, me paraît un peu fort de café.
      Mais, effectivement, Pétain aurait-il pu procéder autrement ? De même, a-t-il essayé de minimiser les dégâts durant toute l’occupation allemande, ou n’a-t-il pas plutôt appliqué avec zèle les exigences allemandes en tout genre ?

  7. Beau récit.
    L’entêtement d’un seul homme a perdu toute une flotte, sa haine des rosbifs, lui a brouillé l’esprit.

  8. Pour Pétain, je suis assez nuancé en ce qui le concerne. Il a demandé l’armistice. Certains préconisaient de continuer le combat. Nous aurions perdu de toute façon. L’état major n’était composé que de vieilles ganaches et de vieilles badernes issues de la première guerre mondiale. Il a certes collaboré par la suite. S’il ne l’avait pas fait, les Allemands auraient envahi la zone libre plus tôt. Et le résultat aurait été le même. Pour le sabordage de la flotte, encore la lenteur bureaucratique propre à la France… Les ordres arrivent toujours trop tard.

    • Le débat est ouvert, et je crois qu’il le sera jusqu’à la fin des temps : Pétain est-il un traître complet, ou a-t-il fait ce qu’il fallait pour minimiser les dégâts ?
      Une autre voie peut-être aussi : collaborer, compte tenu des circonstances, en y mettant un peu moins de zèle qu’il n’a fait ?
      Le débat est ouvert….

  9. Merci pour ce récit historique, qui m’a toujours passionné ,il y a quand même et pour le plus célèbre, c’est le sous marin Casabianca qui a réussie à s’échapper de la rade de Toulon ,en plus d’avoir le livre j’ai eu la chance ,quand j’étais jeune militaire engagé avoir pu visiter, le musée des troupes de marine à Fréjus ou il y avait tous les objets, insignes du Casabianca ,maintenant civil je ne sais pas si on pourrait le revisiter ,ce musé est magnifique

    • En effet, le sous-marin Casabianca avait été désarmé comme les autres bateaux. Il a réussi à s’échapper et ne pas être sabordé durant cette journée du 27 novembre 1942, a été poursuivi par les avions de la Luftwaffe qui n’ont pas pu stopper sa fuite. Il est arrivé dans le port d’Alger le 30/11/1942.
      Le musée des Troupes de Marine de Fréjus, qui a été rénové durant deux ans, vient de rouvrir ses portes au public le 1er septembre 2022. Je réponds à ta question en disant que oui, tout le monde peut visiter ce musée, militaire ou civile. De plus l’entrée est libre et il est climatisé.
      =-=-=-=-=-=
      Ce musée est un musée d’histoire, de sciences et de techniques, d’arts et de traditions militaires ; il retrace l’Histoire des Troupes de marine avec leurs différentes spécialités. Il accueille plus de 16 000 visiteurs par an, et expose environ 4 500 objets (sur une collection de 20 000 objets conservés dans les réserves). Renseignements pris sur son site.

      • Je vous remercie pour cette info ,j’irai le revisiter !!! merci beaucoup !!!!

        • Tu m’as donné également l’envie d’aller le visiter. De plus, je n’en connaissais même pas l’existence. Et j’habite à 45 minutes de Fréjus, c’est un scandale ! 😂. C’est moi qui te remercie d’en avoir parlé et je vais me précipiter pour aller le voir.
          Dans la foulée, tu as le musée de la marine à Toulon dont je parle en début du PDF que je propose. Je n’en parle pas dans l’article.
          Également un autre musée tout à fait splendide, que j’ai déjà vu mais que j’ai envie de retourner voir à nouveau, c’est le Mémorial du débarquement de Provence des Américains, l’opération TORCH dont je parle dans mon article. Il avait été inauguré par le général De Gaulle le 15/08/1964.Il se trouve sur le mont Faron auquel on accède par une petite route (il ne faut pas avoir le vertige) ou par téléphérique, ce qui personnellement me convient beaucoup mieux 🤣.

  10. La Flotte pouvait s’échapper du 12 au 15 novembre, mais pas plus tard.Ensuite, les passes furent minées par la Luftwaffe. Pétain devait donner l’ordre à la Flotte de prendre le large. Il ne l’a pas fait : c’est donc lui qui porte la responsabilité du sabordage de notre marine. A sa décharge, il faut reconnaître qu’il a été mis devant le fait accompli du débarquement des Alliés en AFN. Ceux-ci n’ont pas approfondi l’idée d’un débarquement en zone libre. Ce sont surtout les Anglais qui étaient hostiles à ce projet.

  11. Honneur-Patrie.
    Après MEK La flotte ne pouvait que se saborder!
    Le superbe Algérie a brulé pendant plus de 20 jours.

    • « Le superbe Algérie a brulé pendant plus de 20 jours. »
      Merci de ce renseignement que j’ignorais. 20 jours, c’est long…. et c’est quand même un peu surprenant que l’incendie n’est pas été arrêté plus tôt.

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