Le concert de la paix

Le concert pour la paix a été donné en 2004 au Victoria Hall de Genève. Le chef israélo-argentin Daniel Barenboim y dirigeait l’orchestre qu’il avait créé, le West-Eastern Divan Orchestra que l’on peut traduire par « Orchestre du Divan occidental-oriental ».

Le nom de cet orchestre fait référence à un recueil de poèmes de Goethe, le Divan occidental-oriental, qui s’inspire lui-même de poèmes d’un auteur persan. L’orchestre a été fondé par Daniel Barenboïm en 1999 à Weimar à l’occasion du 250ème anniversaire de la naissance de Goethe. Cette formation a la particularité de réunir des jeunes musiciens venant d’Israël mais aussi de Syrie, du Liban, d’Égypte et de Jordanie. L’objectif de l’orchestre est de promouvoir le dialogue entre Israéliens et Arabes. Il se réunit chaque mois de juillet à Séville puis entreprend une tournée mondiale en août.

Daniel Barenboim fait partie de ce que j’appelle « les gens de bien ». Quand on pense que l’UE, « chantre de la paix » (tu parles) aurait pu intervenir pour mettre fin au conflit russo-ukrainien, non elle préfère prolonger cette guerre en fournissant armes et matériels au champion du piano à queue ! Peut-on imaginer un orchestre composé de Russes et d’Ukrainiens ? Évidemment non, il suffit de voir le sort du chef russe Valery Gergiev, interdit de se produire dans ce cloaque nommé Union Européenne avec sa tête une malade mentale non élue, laquelle est suivie par les petits toutous à la tête de la France, de l’Allemagne et autres. À vomir ! Bref, pour éviter de faire inutilement grimper ma tension, place à la musique !

Le programme du Concert pour la paix est d’une forme traditionnelle : une ouverture, un concerto, une symphonie. Place donc à l’ouverture, La Force du Destin de Verdi, elle-même précédée de La Valse triste de Sibelius :

Le concert se poursuit avec le troisième concerto pour piano et orchestre de Beethoven. La création de l’œuvre eut lieu à Vienne le 5 avril 1803, sous la direction de Beethoven. Le soliste était son élève Ferdinand Ries. Une anecdote circule d’ailleurs sur ce dernier. Il est de coutume, dans un concerto, d’écrire à la fin du premier mouvement une cadence qui met en valeur la virtuosité du soliste. Beethoven en avait écrit trois, de difficultés diverses. Ries avait choisi la troisième, la plus difficile et aussi la plus jouée aujourd’hui. Mais le malheureux élève était incapable d’en venir à bout, se trompant à chaque répétition. Résultat, Beethoven lui conseille d’en choisir une autre pour le concert. Mais ce 5 avril 1803, que fit Ries, à votre avis ? Il choisit la troisième cadence, à la grande surprise de Beethoven ! Et il la joua parfaitement. Après le concert, le maître dit à son élève : « Vous êtes vraiment têtu, vous ! Mais si vous aviez fait une erreur, plus jamais je ne vous aurais donné de leçons« . On remarquera que Barenboim dirige l’orchestre de son piano. C’est sans doute le seul musicien qui aura réussi à conjuguer carrière de chef et carrière pianistique. Bernstein en était un autre, mais avec un répertoire beaucoup plus limité. Il faut dire que ce dernier, écrivain, chef d’orchestre, pianiste, compositeur, professeur avait un agenda bien chargé !

On termine ce concert de la paix avec la cinquième symphonie de Tchaïkovski, créée à Saint-Pétersbourg le 17 novembre 1888. Si l’accueil du public fut favorable, ce ne fut pas le cas de la presse, au point que le compositeur en vint à douter de son œuvre  : « Trop confuse, trop compacte, manquant de sincérité » devait-il écrire à sa bienfaitrice, Nadejda von Meck. La symphonie fut donnée l’année suivante à Hambourg et connut enfin l’immense succès qu’elle mérite. C’est une des symphonies les plus populaires du maître russe. Sans entrer dans l’analyse de cette composition, il utilise un thème récurrent (comme Berlioz avec la Symphonie fantastique (l’idée fixe)) dans les quatre mouvements. L’œuvre commence et se termine avec ce thème :

Je n’avais pas prévu d’ajouter deux bonus à mon article mais malheureusement Daniel Barenboim est très malade et a dû renoncer à sa carrière. Karajan en 1989, Bernstein en 1990 qui avaient tout arrêté pour des raisons médicales, sont partis quelques semaines plus tard. Je ne veux pas jouer les oiseaux de malheur mais je suis très préoccupé.

J’avais eu l’occasion d’applaudir ce chef dans un concert au théâtre des Champs-Élysées dans les années 80. Sa disparition serait une perte immense pour la musique.

Je vous propose donc deux extraits du concert du Nouvel An à Vienne le 1er janvier 2009.

D’abord un extrait du finale de la symphonie 45 de Haydn, Les Adieux, en hommage au bicentenaire de la disparition du compositeur. Si vous ne comprenez paa l’attitude des musiciens de l’orchestre, j’ajoute un lien Wikipédia. L’autre extrait est la La marche de Radetzky de Johann Strauss père.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_no_45_de_Joseph_Haydn

Filoxe

 

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3 Commentaires

  1. Titulaire d’un passeport  » palestinien » le géant de la musique s’égare toujours quand il s’éloigne de ses instruments, piano ou baguette. Exemple,quand il prétend Chopin antisémite pour se dédouaner de diriger Wagner.

  2. Cher Filoxe, merci pour tout. La colombe de la paix a intérêt à porter un gilet pare-balles de nos jours. La musique est censée adoucir les mœurs. Pas pour tout le monde, hélas…

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