Le mot pandémie est utilisé lorsqu’ une maladie touche une large zone géographique internationale. Au contraire, dans une épidémie, la maladie est localisée dans une zone restreinte, à l’échelle d’une région ou d’un seul pays.
LA PESTE D’ATHÈNES
La première pandémie documentée de l’Histoire est la peste d’Athènes, 430 à 426 avant J-C, en réalité probablement une fièvre typhoïde. Elle a été décrite par l’historien Thucydide, touché lui-même par la maladie, qui se manifeste par des fièvres intenses, des diarrhées, des rougeurs et des convulsions. Venue d’Éthiopie, elle frappe l’Égypte et la Libye, puis arrive à Athènes au moment du siège de Sparte lors de la guerre du Péloponnèse. On estime qu’un tiers de la population, évaluée à 200 000 habitants, a péri. Ce qui marquera le début du déclin d’Athènes et de son influence.
LA PESTE ANTONINE 165 à 166 APRÈS J-C
Là aussi cette pandémie ne serait pas due à la peste, mais à la variole, dite petite vérole. Elle doit son nom à la dynastie des Antonins, dont est issue Marc-Aurèle, qui régnait alors sur l’empire romain. La pandémie débute à la fin de l’année 165 en Mésopotamie durant la guerre contre les Parthes et atteint Rome en moins d’un an. Selon certaines estimations, entre 165 et 189, il y aurait eu 10 millions de morts, ce qui eut pour conséquence d’affaiblir considérablement la population romaine.
LA PESTE NOIRE 1347-1352
Après avoir sévi en Chine, la pandémie de peste noire arrive en 1346 en Asie centrale parmi les troupes mongoles assiégeant le port de Caffa, sur la mer Noire, port tenu par des marchands génois. La maladie se manifeste par d’horribles bubons. Elle se propage ensuite en Afrique du Nord, puis en Italie, et en France où elle arrive par le port de Marseille via des navires génois. 25 à 40 millions de morts en Europe, soit entre un tiers et la moitié de la population de l’époque.
LA PESTE NOIRE EN 1720, OU PESTE DE MARSEILLE
La cité phocéenne connut alors sa vingtième épidémie de cette maladie depuis l’Antiquité. Au XVème siècle, elle fut atteinte neuf fois. Au XVIIème, grâce aux efforts de Richelieu puis de Louis XIV, les navires suspects ne pouvaient accoster. La police des ports était vigilante. Des certificats sanitaires signés et contresignés étaient exigés avant l’amarrage, et au vu des documents la quarantaine était décrétée ou non. Mais sous la régence, période de grand relâchement général, la situation est tout autre. Le 14 mai 1720, le Grand-Saint-Antoine, une flûte, bateau trois-mâts, chargé d’étoffes précieuses et de balles de coton en provenance d’Asie et d’une valeur de 100 000 écus arrivent à Marseille. Certains avancent le fait que ce bateau aurait fait escale dans des ports où la peste était déclarée, peut-être à Damas. Ou alors les voiles auraient été remplacées par du matériel contaminé en provenance d’un autre navire. Des morts sont déclarés à bord : un passager, sept matelots, le chirurgien du bord. Le capitaine fait escale à Livourne. Les autorités italiennes concluent qu’il s’agit d’une fièvre maligne pestilentielle, qui n’a rien à voir avec la peste, et délivrent un certificat-diagnostic. À son arrivée, le capitaine du navire, Baptiste Chataud fait sa déclaration et ne peut que signaler les décès au bureau de santé, qui décide d’une quarantaine à l’île de la Jarre. Entre-temps, un autre matelot succombe. La cargaison appartenait à Chataud, à des notables de la ville et à l’échevin Estelle, ce qui explique que la cargaison sera déchargée seulement quatre jours après, cargaison destinée à être vendue sur la foire de Beaucaire, dont les étoffes sont bourrées de puces porteuses du bacille de Yersin, ou bacille de la peste. Puces étant elles-mêmes les parasites du rat.
Deux sortes de contaminations : par les puces elles-mêmes, ou par les aérosols rejetés par l’expiration des personnes contaminées. La maladie se répand comme une traînée de poudre. Elle fera entre 30 000 et 40 000 morts sur 80 000 à 90 000 habitants de la ville. 90 000 dans toute la Provence sur 400 000 personnes.
Les États pontificaux font ériger un mur de 27 km en 1721 pour isoler le Comtat Venaissin entre la Durance et le mont Ventoux, dit le mur de la peste. Constamment gardé par des troupes françaises, jalonné de guérites, il est censé isoler Dauphiné et Comtat Venaissin. En se promenant du côté de la crête de Murs, du côté de la combe de Boulet, on peut encore apercevoir les vestiges de ce mur.
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REMÈDES, PROPHYLAXIE, ET TRAITEMENTS CONTRE LA PESTE.
À Marseille, lors de la peste de 1720, les médecins prescrivaient de manger de la viande plusieurs fois par jour. Le sirop royal était aussi recommandé, composé de pommes et de divers ingrédients. La thériaque, où l’opium dominait cependant était prescrite. Des émétiques, destinés à faire vomir le malade. De l’antimoine, du potassium.
À diverses époques, on utilisait aussi la purgation et la saignée, peu efficaces, sauf à envoyer les malades ad patres plus rapidement. Le Bézoard, potion peu ragoûtante composée de bave de crapaud ou de sang de vipère. Les bubons étaient incisés. On les faisait mûrir avec de l’oignon pilé et mélangé à de la levure ou du beurre.
Certains pensaient que la peste se transmettait par le regard. aussi on évitait de se regarder?! D’autres plus sérieux pensaient que la maladie était véhiculée par l’air, ce qui n’est pas du tout fantaisiste, vu que la transmission se faisait aussi par les aérosols et les postillons rejetés et inhalés lors de la respiration. C’est pourquoi on brûlait de grand feux de genévrier, plus tard du soufre dont on faisait des fumigations dans les demeures. Les gens se confinaient, les plus riches fuyant les villes. Les quartiers populaires, plus insalubres, ont toujours payé un lourd tribut. En zone rurale, on incinérait carrément les morts en même temps que leurs maisons.
Les médecins du Moyen-Âge, puis plus tard, s’équipaient de vêtements et de gants de cuir, et se protégeaient avec un masque en forme de bec d’oiseau, qu’ils bourraient de plantes aromatiques. Le vinaigre des quatre voleurs, selon la légende, aurait permis à des aigrefins de détrousser des cadavres, morts de la peste lors d’une épidémie à Toulouse. Composé de vin, ou de cidre, dans lequel ont macéré des plantes dites antiseptiques, il aurait protégé de la peste. Certains mettent en doute son efficacité. Ce n’est pas impossible qu’il ait été efficient lors de contacts avec des cadavres. En effet, il a pu jouer un rôle répulsif vis à vis des puces, vectrices de la maladie. Un linge imbibé de vinaigre pouvait servir également de masque.
Quand les traitements et remèdes précités se révélaient inefficaces, les gens se retournaient vers Dieu, la peste étant considérée comme une punition divine. Des processions eurent lieu, à grand renforts de pénitents, de flagellants. Malheureusement, comme à toutes les époques où une pandémie sévit, on cherche des boucs-émissaires. De nos jours ce sont les non-vaccinés, qu’un certain président, une véritable peste, se propose d’emmerder. Lors de l’épidémie pestifère de 1349 à Strasbourg, ce furent 1800 malheureux juifs qui en firent les frais, accusés à tort d’empoisonner les puits. La moitié périt, les autres furent chassés.
Aujourd’hui, dans certaines localités, des processions rappelant et renouvelant celles qui ont eu lieu lors des pandémies de peste perdurent. C’est ainsi qu’à Tulle a lieu la procession de la Lunade, chaque 23 juin, veille de la Saint-Jean Baptiste, et ce depuis 1348.
J’espère ne pas vous avoir ennuyés. J’ai raccourci mon récit, déjà bien long. Dans la partie 2, j’évoquerai les pandémies et épidémies de choléra, de grippe de Hong-Kong, espagnole, sujets qui n’incitent pas particulièrement à l’optimisme. Merci pour votre indulgence.
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La définition classique du terme pandémie impliquait qu’elle provoque un grand nombre de cas et de décès.
Le licencié en philosophie directeur de l’OMS et Bill Gates qui le commande en subventionnant l’OMS à hauteur de un milliard par année ont enlevé cette caractéristique de la nouvelle définition de l’OMS. Panique et manipulation de masse des populations pour nous soumettre aux mesures liberticides pour la Covid-19 et à un « vaccin » obligent.
Formidable propagande que ces textes.
Je vois bien comment est fabriquée cette idée de la suprématie.
Intéressant tous les problèmes/maladies sont venues d’ailleurs, extraordinaire mensonges et déni de la réalité.
La liberté rime avec intégrité.
Vos libertés vous sont retirées toujours un peu plus tous les jours par des français comme vous. La démocratie n’a jamais existé en france, elle est un de ces nombreux mots galvaudé corrompu par la machine de propagande depuis des centaine d’année. Mais pour s’en rendre compte encore faut il faire fonctionner ses méninges.
Non non, c’est parfait. On attend la suite. Merci.
salut Argo
et la peste de Justinien ??
Merci pour ce morceau d’histoire qui nous renvoie à notre fragile condition humaine.
Bravo Argo. Grand merci pour ton sujet touchant à notre brulante actualité