Ce ne sera pas le dernier paradoxe français de l’Histoire. Les heurts du samedi 30 octobre aux portes du Zénith de Nantes ont révélé l’ambivalence de certains idéaux, de certaines idéologies.
Tout a commencé dans le début de l’après-midi. Les amateurs du journaliste politique et écrivain Éric Zemmour avaient bien mis une croix dans leur agenda pour la venue de ce dernier à Nantes. Vraisemblablement, ses opposants avaient, eux aussi, coché la même case. Plus que les rumeurs sur sa possible candidature aux prochaines présidentielles, ce sont surtout ses scores importants dans les sondages qui mouvementent crescendo la tournée promotionnelle de son dernier livre « La France n’a pas dit son dernier mot ». La veille, à Pleurtuit (35), on pouvait voir quelques dizaines d’opposants, de militants se rassembler sous des pancartes invoquant « plus d’amour et moins de Zemmour ». La visée en est éminemment politique. Ces slogans adoptent le même registre que ces politiciens refusant de débattre avec des personnalités dont les idées ne leur siéent guère. La liberté d’expression ? Oui, mais pas pour n’importe qui. Ces nouveaux apôtres du politiquement correct nous offrent là un bel enseignement : la tolérance n’est plus là où l’on croit la trouver. Et, finalement, tout ce petit monde se heurte à une réalité difficile à avaler car les salles sont combles, constamment.
Cependant à Nantes, on était loin des invectives ordinaires. Après avoir tenté de pénétrer dans l’enceinte du Zénith, les manifestants, pour la plupart antifas ou partisans de la CGT, se sont livrés à des actes de vandalisme, de dégradation du mobilier urbain, de violences envers les forces de l’ordre. Bien que les affiches de la veille montrant le visage d’Éric Zemmour avec une cible sur le front ne présageassent rien de pacifique, la violence est clairement montée d’un cran dans le camp opposé. Ce jour-là, le message devait être entendu. Comme s’il fallait que la réponse se voulût plus radicale à un discours qui n’a pourtant pas évolué depuis des années.
À l’intérieur du Zenith, le contraste est saisissant. Ce ne sont que calme et décontraction pour les 1700 personnes de l’auditoire. De toutes générations, elles sont emblématiques de cette France bien élevée et civilisée, s’accordant sur des valeurs de respect et de mérite, et qui, désespérée par le déclin de leur pays, espère en silence un profond changement de société, aspire simplement à une paix sociale. Bref, une France qui souhaite le véritable vivre-ensemble et non celui prêché partout sur les plateaux télé. Alors, lorsque le natif de Montreuil entame son émouvante déclaration d’amour à une douceur de vivre en péril, on ne peut qu’oublier l’agitation extérieure. « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » écrivait De Chamfort. Soyez-en sûrs, une fois encore, les flammes ne proviennent pas d’entre les murs.
En 30 minutes d’allocution, Éric Zemmour s’adonne davantage à la proposition de mesures concrètes qu’à un nouveau récit sur l’Histoire de France. Son projet de société, n’en déplaise à certains, n’est pas celui d’un homme reclus dans une passé lointain. Il est celui d’un Français s’alarmant du déclin de son pays et constatant les dérives de ses élites. Il est celui d’un Français parfaitement en phase avec ses concitoyens et avec le désespoir qui les ronge. Il est surtout celui d’un Français qui a refusé de se soumettre aux codes de son époque et à l’idéologie dominante. Un Français libre de penser par lui-même.
En comparaison, les antifas, désordonnés, ressemblent plus aux tribus barbares issues d’un autre temps. D’ailleurs, leur combat est d’un autre temps. La notion d’antifascisme est aujourd’hui aussi à la mode qu’anachronique. Crier au fascisme est devenu le nouveau point Godwin d’une France ne cherchant plus à comprendre ses adversaires. Une France qui a troqué le débat d’idées contre la violence physique. Une France qui pense que nier les réalités permet d’éviter les guerres… Une France prisonnière de ses principes d’antan.
Tolérance, paix, liberté, les valeurs traditionnellement associées à la gauche ont désormais changé de camp. De manière (in)consciente, la gauche s’est laissé gouverner par la bien-pensance et par la peur. La peur de trahir ses convictions. Elle s’est laissé déborder jusqu’à censurer, réprimer parfois de manière violente tous ceux qui pensent différemment de l’ère du temps. Aujourd’hui, la figure d’Éric Zemmour en est un parfait révélateur. Sa cohérence révèle ces contradictions. Son image dévoile ce nouveau paradoxe français.
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Oui, c’est exactement comme ça que j’ai vécu cette journée du 30 octobre au Zénith de Nantes. Et j’ajoute l’émotion finale qui a traversé la salle avec cette Marseillaise lancée spontanément par l’auditoire. Oui, cet après-midi ci j’ai bien compris qu’il se passait là quelque chose de très fort. La France n’a décidément pas dit son dernier mot !
La gauche et l’extrême gauche, chez nous, ça se déverse dans les champs avant le labour…
La gauche française s’est tout simplement tournée vers le bolchevisme, qui est le contraire de la liberté.
Notre révolution a été faite par des amoureux de la liberté, et actuellement la gauche française n’est plus l’héritière de notre devise, bien au contraire, elle est en train de détruire nos acquis, toute possédée qu’elle est par le rêve coco et son utopie : l’internationale communiste.
Bonjour,
Merci pour cet article.
Mais ce qui me frappe le plus, c’est l’attitude de ceux qui devraient lui être proches comme Natacha Polony ou Barbara Lefebvre …
Ces gens ont fait un transfert de Le Pen vers Zemmour.
Bizarre !!
Si la connerie était primée, beaucoup seraient décorés.
Personne pour lui casser la gueule à cet empaffé qui exhibe « Zemmour ou vif »?
Arthur de Watrigant : « S’il y a un privilège blanc aujourd’hui, c’est celui d’être abandonné par la classe politique, critiqué par les élites, chassé et tabassé par les racailles »
Ce sont eux les haineux, pas Zemmour , ni nous, le camp a changé et les ultra gauchos nous le montrent chaque jour.