De gauche à droite : La Jeep Willys (décrite dans l’article) ; la « Deuche » (Dinky Toys) ; Deux petites anglaises, une Riley (Dinky Toys) et une Rover (Corgi Toys) ; une italienne Fiat Ballila (la rouge). Enfin, une Renault 4L combi (Majorette), récupérée dans un bac à sable à Bruxelles et restaurée. Tous ces vieux jouets réduits à l’état d’épaves ont été entièrement restaurés et remis à neuf par l’Oncle John.
Restauration rapide.
La collection de modèles réduits est une activité assez chère pour celui qui désire se constituer des séries « mint and boxed », c’est à-dire neuves en boîte. Par contre, ceux qui disposent de l’habileté de leurs dix doigts peuvent se constituer des thèmes fort intéressants en rachetant des modèles à restaurer qui leur procureront la joie de leur restituer une nouvelle jeunesse. L’Oncle John fait partie plutôt de cette dernière catégorie puisqu’il ne dispose pas d’une piscine à Brégençon, tous frais payés par le contribuable …
Quelques-unes des restaurations de l’Oncle John :
En parlant de restauration rapide, rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de fast food, même si l’objet qui vous sera présenté aujourd’hui est originaire du pays des hamburgers. Il s’agira de l’un des symboles de la seconde guerre mondiale : la Jeep Willys. Même Hergé lui a rendu hommage dans sa bande dessinée « Tintin au pays de l’or noir » publiée en 1950.
Ce véhicule militaire spartiate 4X4 a servi sur de nombreux champs de batailles du second conflit mondial et, entre autres, lors du débarquement de Normandie afin de libérer la France et l’Europe du joug nazi et d’écrire l’histoire. C’est le premier véhicule tout-terrain qui a été produit en grande série.
Après avoir contribué vaillamment à l’effort de guerre, cette Jeep a ensuite été largement utilisée en agriculture pour tracter les engins et outils nécessaires aux labours durant les années cinquante et soixante. En effet, au sortir de la guerre, l’armée US disposait d’importants surplus de matériel qu’elle a préféré revendre sur le sol de leurs exploits précédents, plutôt que de les ramener à grands frais dans la mère patrie, business oblige. C’est ainsi que nombre d’agriculteurs européens ont pu racheter à bon compte des quantités importantes de matériel militaire US qui leur ont rendu des services inestimables en pleine période de reconstruction. L’Oncle John se rappelle même avoir vu des camions GMC de la seconde guerre mondiale encore en activité dans l’agriculture en Belgique durant les années septante ! Après la guerre et les durs labeurs et labours en tous genres, la Jeep Willys a fini par rejoindre ces dernières années les loisirs de collectionneurs enthousiastes qui entretiennent aujourd’hui sa légende avec passion :
Concernant ce véhicule mythique, voici un lien qui nous conte son histoire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Willys_MB
S’agissant d’un symbole de la victoire des alliés, la Jeep a bénéficié de très nombreuses reproductions en miniatures qu’il serait impossible de répertorier ici tant elles sont multiples et variées. Une marque dont nous reparlerons souvent, Dinky Toys, a décliné celle-ci en plusieurs versions qui sont, elles aussi, parvenues jusqu’à nous grâce à leur robustesse légendaire tant en vrai qu’en miniatures.
Et pour l’Oncle John, tout a commencé par un incident ménager. En effet, vu son âge avancé, votre serviteur a impérativement besoin de lunettes, tant pour vous écrire ses histoires que pour persévérer dans ses restaurations et collections de miniatures. Et il y a quelques jours, une branche de ses lunettes s’est cassée en deux. Pour un modéliste comme lui, il s’agit d’un accident banal parfaitement gérable sans passer par la facture d’un opticien … Je vous passe les détails de la réparation (solide) mais en finale, l’Oncle John a préparé une colle à deux composants pour réunir les deux morceaux de la branche cassée.
Lorsqu’il prépare ce genre de mélange, il y a inévitablement des surplus de colle et, économies obligent, l’Oncle John s’est rappelé qu’il avait dans sa casse d’épaves, une vieille Jeep Willys Dinky Toys en piteux état que la fougue des jeux de ses précédents propriétaires avait amputée d’un morceaux de carrosserie à l’arrière droit. L’Oncle John a donc eu l’idée d’utiliser son surplus de colle pour combler ce manque avec bonheur. Mais n’anticipons pas.
Après avoir exhumé cette Jeep de son cimetière, l’Oncle John a constaté qu’elle était vraiment en piteux état. Elle avait en effet durement travaillé, tant dans les courts de récréation que dans les bacs à sable et dans les champs et était remplie de boue et de terre séchée dans tous ses coins et recoins. Outre un bout de carrosserie manquant, elle était dépourvue de son pare brise dont les montants étaient cassés et absents. Enfin, elle était aussi privée de son volant, envolé. Sans parler de sa peinture copieusement abîmée et absente en de nombreux endroits. Bref, une épave qui avait échappé à son sort normal qui aurait dû logiquement s’appeler poubelle. Je ne saurais même plus vous dire comment elle a atterri dans mon cimetière…
L’Oncle John a donc décidé de la transférer d’urgence en soins intensifs avec bien peu d’espoir de pouvoir la sauver. Il a plongé ses restes dans un bain d’eau chaude additionnée de bicarbonate de soude pour débarrasser son « cadavre » de sa boue et terre séchée en s’aidant d’un vieux pinceau et d’une vieille brosse à dents. Chez l’Oncle John, rien ne se perd mais tout se transforme.
Après lavage et désinfection, l’Oncle John a découpé aux ciseaux des fines bandes d’aluminium dans une canette de bière (une canette suffit amplement!) pour reconstruire les montants du pare brise et offrir un support à la colle deux composants pour remplir le morceau de carrosserie manquant à l’arrière droit. Il a collé ceux-ci à l’aide de colle « loctite super attak » à prise rapide. Après avoir peint les montants de pare brise en vert olive, il a collé une feuille plastique transparent pour figurer le pare brise et rigidifier l’ensemble.
Contrairement à la plupart de ses restaurations, dans ce cas -ci, l’Oncle John n’a ni démonté la Jeep ni décapé l’ancienne peinture et a repeint directement celle-ci au pinceaux (et non à la bombe spray). C’est pour cela qu’il vous parle de restauration rapide car les opérations de démontage et de décapage sont les plus longues et les plus fastidieuses en restauration. En tout cas, malgré toutes les incertitudes et le peu de chance de cette réparation hasardeuse, le résultat final est tout-à-fait plaisant et cette Jeep a subi un lifting bienvenu pour jouir d’une pension bien méritée. En effet, son âge se situe autour de 65 ans puisque ce modèle a été produit par Dinky Toys à partir de 1952. Enfin, cet objet n’a aucune valeur marchande puisque restauré en profondeur mais je trouve le résultat très gratifiant compte tenu de l’état de délabrement initial de cette Jeep martyr. Le modèle Dinky Toys original était affublé d’une couleur vert pomme peu réaliste et d’un pare brise assez grossier et dépourvu de vitrage. Je la préfère de loin en vert olive (peinture Humbrol 76). Il me reste juste à lui trouver un volant pour qu’elle rejoigne l’une de mes vitrines en toute sécurité.
Pour ceux qui désirent approfondir le sujet :
La restauration de ma Jeep Willys en images :
Oncle John
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Bonjour oncle John,
J’ai eu la chance de faire mon service militaire à l’époque où ces véhicules étaient encore utilisés, j’ai conduit les jeeps, dodge WC, GMC, Ward Lafrance ! ça m’a fait apprécier le double débrayage pour monter et descendre les vitesses, excellente école, le pire de mes souvenirs c’était le rayon de braquage du GMC, sur certaines petites routes des alpes, il fallait prendre les virages en épingle en deux fois !!! et quelle bonheur de conduire ces véhicules en tout-terrain, ça passe partout, avec une consommation d’essence obscène ! Lol !
J’ai également possédé une Jeep Ford que j’ai dû vendre pour raisons familiales, mais je compte bien en racheter une dans pas longtemps !!
@ Oncle John,
Même passion pour la Jeep Willys, que vous pourrez retrouver sur mon site de t-shirt (le plus beau t-s Jeep du marché !).
Oncle John, il est tard aux US donc quelques 2 h. du mat en France quand j’écris ces lignes. En effet je ne suis plus de la première jeunesse, ayant fêté mes 84 balais le mois dernier… J’ai encore la nostalgie de la 15 que j’ai été le dernier à conduire quand mon père m’a demandé de la conduire chez notre garagiste pour la mettre en vente. Avant de la confier au garagiste, j’ai fait une longue ballade en pleurant (eh oui !), en conduisant certainement trop vite… Et elle a été remplacée par une 403… OK, une bonne bagnole mais rien à voir avec la 15…
@ Jack. S’il y avait trois Citroën à retenir pour l’histoire, je dirais la traction, la deuche et la DS? Chez Renault, la 4CV, la 4L et la R5 ? Et chez Peugeot les 403, 404 et 504? Je sais, je suis vieux jeux … Après, les bagnoles n’ont plus été dessinées par l’homme mais par l’ordinateur. Et ces dernières me paraissent insipides …
Bonjour Jack. A vous lire nous partageons probablement plus ou moins la même génération? En tout cas, si vous avez appris à conduire sur une 15 six, vous n’avez plus vingt ans … J’en ai 63 et j’ai appris à conduire sur Fiat 124 coupé (après avoir aussi beaucoup joué avec les Dinky Solido, Norev et autres Politoys …).
Bravo Oncle John,. Je possédais une collection de 750 voitures au 1/43e : Dinky Toys, Solido, Norev (après le plastic), et des modèles fait-main de R. Daffaure en balsa. Il ne m’en reste que 2 de Norev (Alpine Renault A 440 et Ligier JS2 qui n’ont pas trouvé d’amateurs). J’ai conservé la 15 Citroën Solido (voiture sur laquelle j’ai appris à conduire) et, bien sûr, la Deuche (j’en avais importé une aux States, totalement refaite à neuf en Belgique (« A Conversation Piece ») me disaient mes amis américains)…