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On l’aura compris, ce petit détour par l’intéressant Patrick Bruel, qui fait l’actualité, empêtré dans ses histoires de massages en loge d’hôtel avant un concert est un prétexte qui tombe à pic pour rendre un (petit) hommage, qui ne demandait qu’à voir le jour, à une grande figure de la chanson francophone.
Alors si Bruel le bien-pensant, politiquement toujours « dans le sens du vent » annule ses directs à la radio québécoise par peur des réactions pour son image, tant pis pour les fans de Bruel : cela ne nous empêchera pas de dormir !
Affaire Bruel : la belle histoire !
Affaire d’exhibition sexuelle présumée : Bruel annule un voyage au Québec. Le chanteur devait participer à une série d’émissions pour annoncer deux concerts en novembre. Ici dans le Parisien…
Patriiiiick Bruel, on en rit à chaudes larmes grâce à Pierre Cassen qui vient de lui tirer le portrait ; la vidéo, c’est par ici :
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Petit hommage, donc, (ni objectif, ni exhaustif !), au chanteur Félix Leclerc, un homme debout, simple, vrai et qui ferait bondir les bien-pensants d’aujourd’hui, à plus d’un titre !
Félix était un chanteur et auteur francophone essentiel pour les Québécois.
Il était : simple, pas matérialiste, proche de la nature; il se méfiait de la ville et des projecteurs, il vivait simplement, parlait avec les travailleurs de la campagne dont il estimait avoir toujours à apprendre, coupait son bois, faisait son fromage de chèvre, et entre deux, composait ses morceaux…
Quelques citations (il a aussi écrit des livres)…
Pieds nus dans l’aube de Félix Leclerc :
Les yeux de dix frères et sœurs à aimer, n’est-ce pas quelque chose? [Félix Leclerc est le sixième de onze enfants]
Pour jouer : de la santé et des jeux plein les bras ; en plus, comme les seigneurs, une montagne à nous pour glisser, des chiens avec de vrais attelages sur un vrai traîneau, une vache, de vrais chevaux et cette vallée de noisettes, de glands, de framboisiers, sans clôtures, ni affiches, ni gardiens et la Saint-Maurice au milieu…
Les fils de roi ne devaient pas en avoir tant que cela.
La ville? C’est le peuple rassemblé autour des usines. C’est l’entassement des maisons collées comme un jeu de cartes. C’est la terre qui est cachée sous l’asphalte et qui se montre le bout du nez à la hâte dans les parcs et les avenues.
Où les arbres ont des bras en écharpe, des estomacs de ciment, des poumons artificiels, c’est là.
La ville… des gens qui vont à droite, d’autres à gauche. Ceux qui vont à droite ne connaissent pas ceux qui vont à gauche.
Pourtant ce n’est pas à cause de l’obscurité que les gens ne se connaissent pas, parce que des soleils de toutes couleurs pleuvent dans les rues, c’est à cause de… je ne sais pas.
La ville, c’est la bouche fermée, l’œil aux aguets ; c’est « je te donne ceci pour cela, fais vite et sans rire ».
Fier de son pays, de sa langue.
Nationalisme. Même s’il n’est directement associé à aucun parti politique, Félix Leclerc est enthousiaste à l’idée de se dévouer pour la cause émergente de l’indépendance du Québec.
https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/felix-leclerc
Adagio de Félix Leclerc :
Plus on dit, dans les écoles, que la province de Québec, c’est la plus belle place au monde, plus le feu est haut. Plus les petites filles sont fières de parler le français, plus le feu est clair.
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Défenseur de la francophonie.
Félix Leclerc crée en 1983 la Fondation Félix-Leclerc afin de promouvoir la culture francophone; il encourage également la composition et la création chez les jeunes auteurs-compositeurs-interprètes et les jeunes poètes francophones.
Félix Leclerc fut à l’origine de la tradition des chansonniers québécois. Il fut aussi une voix puissante du nationalisme québécois.
Ami de Raymond Devos, il partageait avec lui un goût pour la langue française et le désir de défendre la création artistique de qualité.
Pétri des valeurs qui font un homme.
Pieds nus dans l’aube de Félix Leclerc :
Lentement, discrètement, papa nous préparait un héritage; il nous glissait ce qui est mieux que l’argent : du courage, des provisions de courage pour l’avenir, car lui savait que dans le détour, après l’enfance, une bête nouvelle et compliquée, tapie hypocritement, fait le guet… Bien assez tôt, ce devait être notre tour d’entrer dans cette gueule!
Sans illusion sur les politiciens.
Adagio de Félix Leclerc :
La vérité, nos hommes sont rares, on a des étincelles en politique, en littérature , en musique, en peinture, mais des feux clairs qui brillent , des feux de maître, ce que j’appelle maître insatisfait, chercheur affamé, qui crie juste et droit qu’aucun vent peut éteindre, on n’en a pas. On a des élèves contents d’eux autres, un petit peu noceurs, sans haleine, faciles à acheter.
Sage.
Le calepin d’un flâneur de Félix Leclerc
L’amour se passe de cadeaux, mais pas de présence.
C’est précieux, les peines. Je ne donnerais pas ma confiance à celui qui ne sait pas ce que c’est.
Cf sa chanson…LES 100 000 FAÇONS DE TUER UN HOMME
[…] Non vraiment, j’y tiens, la meilleure façon de tuer un homme,
c’est de le payer à ne rien faire […]
Cette chanson fait bondir tous les pleurnichards ! Elle va à contre-courant de l’injonction à s’apitoyer que l’on entend partout.
Félix ne se faisait pas d’illusion sur la nature de l’homme !
Et avait eu le courage de dire, dans cette chanson provocatrice en apparence (il y avait moins de chômage à l’époque, il faut dire), que de payer un homme à ne rien faire, ce n’était ni l’aider, ni le respecter.
Felix y accuse notre société moderne qui permet qu’un homme n’ait pas sa place.
On trouve alors normal qu’il reste chez lui, payé, et perdant tout peu à peu : sa liberté, son amour-propre et jusqu’au désir de sortir de ce statut d’inutile.
C’est tellement d’actualité à l’heure où des immeubles entiers ne se lèvent pas le matin !
Extraits d’avis de bien-pensants sur la chanson, qui n’ont rien compris à l’idée de dignité dans cette chanson…
-C’est une chanson que je n’ai jamais aimée parce qu’elle peut laisser penser que Félix Leclerc était contre l’assurance-emploi et l’aide sociale.
-D’abord, ce n’est pas vrai qu’un chômeur ne fait rien. Ça peut être très occupant d’être au chômage. Chercher un emploi peut être angoissant et difficile. Et puis, je pense qu’il y a pire que de payer quelqu’un à ne rien faire, et c’est de ne pas le payer, c’est-à-dire de le laisser dans la misère.
-Payés à ne rien faire ? C’est peut-être vrai pour certaines personnes, mais pas pour celles qui reçoivent l’aide sociale, pour qui le simple fait de survivre est une occupation à temps plein.
LES 100 000 FAÇONS DE TUER UN HOMME
Paroles et musique : Félix Leclerc
Sur les cent mille façons de tuer quelqu’un
La plus dangereuse c’est le coup de fusil
La plus onéreuse c’est le coup de canon
Ça d’mande une équipe entraînée au bruit
Y’a toujours la corde dite pendaison
Pour le nœud coulant faut avoir le don.
Sûre que la noyade attire les moroses
Mais pas garantie parce que l’eau réveille
Le bon vieux poison mais là faut la dose
Pas assez tu dors, un peu trop tu veilles.
Le gaz est plus propre, pas de commentaires
Mais à tout instant gare au courant d’air
Non je crois que la façon la plus sûre de tuer un homme
C’est d’l’empêcher de travailler en lui donnant d’l’argent.
(…)
Non vraiment je reviens aux sentiments premiers
L’infaillible façon de tuer un homme
C’est d’le payer pour être chômeur
Et puis c’est gai dans une ville ça fait des morts qui marchent.
Les pauvres (on ne tient pas 2 minutes, c’est de l’anti-Félix Leclerc…) :
Chanson 100000 façons de tuer un homme :
ou (encore mieux) Ina : https://www.ina.fr/video/I18215423
Petit documentaire :
Et Félix qui raconte si bien le travail des draveurs…
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C’est clair que je m’en tape de bruel, même s’il donnait un concert dans ses chiottes.
Absolument incomparable avec des Leclerc, Brassens, Brel, même Henri Salvador et bien d’autres.
Lui a la voix (cassée, c’est lui-même qui le dit) les autres avaient de la voix…et du talent.
huit séjours au Québec dont deux visites à son musée sur l’île d’Orléans… si vous voulez connaitre la signification du terme « humilité » allez voir sa tombe au cimetière de l’ile, vous la repèrerez de loin aux « souliers » que déposent des anonymes qui aiment et respectent cet immense écrivain et cet homme exceptionnel que fut Félix Leclerc.
les « 100.000 façons de tuer un homme » en disent long sur la vision qu’il avait de « l’assistanat assassin ».
au passage lisez aussi son complice Gilles Vigneault…
Merci de tout coeur à vous, Jules Ferry, contributeur éclairé à propos de Félix. Depuis de nombreuses années, j’ai la chance de donner des concerts en hommage à ce magnifique poète, en France. Je connais bien sa fille Nathalie et Félix est comme un frère ainé que je regarde avec respect, admiration et beaucoup de sentiments pour ce qu’il était et ce qu’il a fait. Merci encore d’avoir éclairé par votre article ce grand homme (par rapport à certains autres). Avec amitié.
Merci Michel, ma contribution est sincère mais bien modeste ; chapeau-bas à vous qui êtes musicien !
Marrants ces chanteurs quebecquois, l’accent empêche de bien comprendre Latraverse, mais les musiques sont plutôt agréables
très curieux les rappeurs hexagonaux, leur accent et leur articulation les rendent incompréhensible et leur musique est inexistante…
Je plussoie mais au lieu de mettre « hexagonaux » ce qu’ils ne sont en rien, vous auriez du mettre « haineux ».
Le coup de Benguigui a quequeuillé, la nana qu’il voulait se taper en pensant qu’elle était tombée en pamoison en écoutant sa chansonnette est allée se plaindre à la police.
Il pourra pas remettre la sérénade au Canada
sans oublier « priere bohemienne »ou tous le monde se reconnait dans son vecu au moins une fois dans sa vie, de plus le tour de l,ile « fleur de de lys » « chartres »une declaration d amour a la france
Bruel et beaucoup d’autres existent par les idolâtres
prêt a faire n’importe quoi pour leurs idoles
moi ça me depasse et je n’ai aucun idoles mais je peux apprécié leurs chansons mais pas le personnage