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Je ne suis pas d’accord avec Christine quand elle écrit : « avec la suppression de l’ISF, on ne paye plus l’impôt en fonction de ses revenus… Les plus riches échappent à l’impôt progressif sur le revenu, ils sont donc devenus les nouveaux privilégiés, comme les nobles et le clergé de 1789 ».
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L’ISF n’était qu’un impôt supplémentaire qui s’ajoute à un IR toujours progressif et qui, lui, pénalise ceux qui investissent, par exemple en faisant des études longues afin d’exercer une profession sophistiquée.
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Ce que l’ISF permettait, c’était de prendre en compte la fortune héritée, la fortune donnée, les mannes tombées du ciel (ou presque) – ex : gains de loterie exonérés à l’IR mais imposables à l’ISF, une fortune déjà imposée avec les droits de mutation et de succession, lesquels n’obéissent à aucune logique réelle (on distingue encore selon le degré de parenté, donc finalement la naissance, raisonnement d’avant 1789, mais sur ce point, je n’ai pas vraiment constaté d’écho ici quand j’ai abordé cette question dans des commentaires ou articles.
http://resistancerepublicaine.com/2017/05/28/isf-plus-quinjuste-macron-internationalise-pour-que-le-peuple-ne-puisse-pas-faire-sa-revolution/)
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C’est pourtant par là qu’une société se fossilise, que des dynasties se créent, ce qui conduit à des révoltes comme les mouvements qui dans la Grèce la plus ancienne, débouchèrent sur des réformes agraires.
On en est encore là ! Mais avec Macron, plus précisément, c’est l’idée que des gens richissimes FERAIENT VIVRE les autres grâce à leur capital (actions notamment). Cependant, depuis déjà très longtemps, l’ISF exonérait les « biens professionnels ». Et cette idée est finalement partagée par beaucoup de gens, comme si finalement la fille Bettencourt par exemple, ou un Arnault ou Pinault comme une déesse ou un dieu, avait le pouvoir d’animer le bas peuple de Loréal, de lui insuffler l’énergie nécessaire au travail… C’est terrifiant de voir qu’il y a encore des gens qui partagent cette idée que le capital FAIT VIVRE les travailleurs…
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Pour ma part, et cela ne va pas forcément dans le sens de mes intérêts car je n’ai pas de gros revenus mais suis susceptible d’hériter de patrimoines importants compte tenu de mes liens de parenté, je considère que le revenu devrait être moins imposé et le patrimoine reçu d’autrui l’être davantage par compensation, car le revenu, régulier, témoigne des efforts individuels réalisés pour s’en sortir dans la vie, alors que le patrimoine est beaucoup moins marqué par cette idée de mérite.
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Il me semble plus juste que la redistribution s’opère au niveau du patrimoine qu’au niveau du revenu, fruit du labeur, des efforts d’émancipation, de la fatigue du quotidien… Même si l’opposition revenus / capital est relative (donner à autrui pouvant être une façon de disposer de son revenu…).
Il ne faut pas oublier que des patrimoines se sont constitués dans des périodes sombres de l’Histoire, dans des conditions suspectes, c’est pour cela qu’il me semble naturel de procéder à cette répartition de l’effort fiscal.
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Les plus-values sont aussi souvent le fruit de pures conjonctures, de circonstances indépendantes de tout effort personnel. Le revenu peut aussi l’être, ce pourquoi, pour une fois, je préfère les propositions d’un Mélenchon à celle d’une Marine quand il propose de taxer la fraction supérieure à 300.000 euros annuels à 100%. Il est impossible que l’action d’une seule personne lui permette d’engranger autant.
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A partir d’un certain niveau de revenu, il y a une surexploitation de marchés, de structures notamment étatiques, de relations (réseau professionnel, politique…), un contexte qui peut cacher une fraude ou des délits comme la corruption qui rend ce revenu anormal et il me semble de justice fiscale d’intervenir pour limiter l’enrichissement ainsi réalisé…
Donc oui, une nouvelle nuit du 4 août reste désirable !
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@ Adalbert « le Grand » (grand sur quel plan ? expliquez-nous… vous êtes obligés de vous pencher pour vous mettre à notre hauteur ?) : eh bien écrivez un article pour me contredire, puisque vous savez tout. Vous n’avez pour l’instant écrit que 20 articles pour le site, j’en ai écrit 900 de plus, mais vous avez sans doute beaucoup plus de science que moi, vous savez la critique est facile, l’art etc. J’ai hâte de vous lire 😉
Mon pseudo est juste une allusion au « Grand Albert », ouvrage bien connu des amateurs d’ésotérisme, attribué à Saint Albert le Grand, c’est tout. Puis j’ai mis Adalbert par homophonie et ne pas reprendre directement ce nom. Je m’étonne que vous n’ayez pas compris l’allusion. Donc aucune prétention à la grandeur derrière, un simple pseudo parce qu’il fallait bien en inventer un.
Mais, dites-moi… Maxime, Maximus…. d’après mes restes lointains de latin, ça veut bien dire « le plus grand »? Et vous venez me faire des reproches, à moi qui suis très modestement juste « Magnus »? 😉
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Vous êtes semble-t-il juriste de formation, d’après la teneur de la majorité de vos articles (à quel niveau je ne suis pas suffisamment compétent pour en juger). Moi je suis économiste, épistémologue et aussi un peu historien (par chance, j’ai justement étudié les débuts de l’islam dans mon cursus, ce qui est très utile par ici). Chacun son domaine de compétences, et lorsqu’on a affaire à plus compétent que soi dans un domaine où on en a moins ou aucune, on en profite pour essayer d’en apprendre plus et d’éclaircir sa pensée, on n’essaie pas d’avoir raison, et surtout on ne se vexe pas.
Vous ne donneriez pas de leçons de maths à Cédric Villani en lui disant qu’il n’y comprend rien? J’ai moi-même un niveau bac+4 en maths, devant lui je m’écrase car je sais que je n’arrive à comprendre que très vaguement les concepts et objets mathématiques qu’il manipule dans les hautes sphères où il évolue, et hors de ma portée.
En tant que spécialiste, je vois assez vite si une personne maîtrise mon domaine ou non, et à quel degré. Pareil pour vous dans le vôtre, non?
L’économie fait malheureusement partie de ces domaines, comme la médecine, l’enseignement, ou même le droit où tout le monde croit être compétent, sous prétexte qu’il a un compte en banque, qu’il a été malade, qu’il a été à l’école ou qu’il a pris une contravention (bizarrement, ce n’est jamais le cas en maths, où les gens se vantent d’être nuls)
Ce n’est pas parce qu’on paie des impôts qu’on est un spécialiste fiscal, et pas parce qu’on est avocat fiscaliste qu’on comprend le rôle de l’impôt dans l’économie. M’étonnerait que Zidane sache fabriquer un ballon de foot, même s’il s’en sert bien mieux que le fabricant.
Quand on a fait de vraies études dans un domaine, on sait que la « compréhension » naïve est une illusion, d’ailleurs bien connue des psychosociologues, sous le nom d’effet Dunning-Kruger (http://www.toupie.org/Biais/Effet_dunning-kruger.htm )
Article confus, je n’ai pas compris où vous voulez en venir. Une augmentation des droits de succession en serait la conclusion logique, mais vous la balayez! A l’arrivée vous proposez quoi concrètement?
Il semblerait malheureusement que comme 99% des gens, vous n’ayez aucune notion réelle d’économie et une compréhension « impressionniste », vu que vous mélangez les concepts dans tous les sens et alignez des considérations morales ou sentimentales qui n’ont rien à faire là. C’est d’ailleurs confirmé par votre commentaire n°2.
L’avez-vous étudiée à un niveau universitaire? En ce qui me concerne, je pense pouvoir affirmer que j’ai quelques notions qui tiennent un peu plus la route (Maîtrise, DEA et CAPES de sciences éco)
Le problème de fond comme toujours en matière d’idées naïves de Béotien sur les impôts c’est la confusion entre revenu (argent en caisse déterminant le train de vie réel) et patrimoine (évaluation virtuelle d’un bien qui ne contribue à votre revenu que pour une fraction de sa valeur potentielle)
Conseil valable pour tous: quand on n’a pas étudié sérieusement l’économie pendant des années et appris les bases minimales, qui sont déjà énormes, encyclopédiques (et je peux en témoigner extrêmement indigestes et soporifiques), il faut éviter d’aborder le sujet, car on ne peut dire que des âneries et tenir des raisonnements faux et même absurdes. Est-ce que vous vous risquez à disserter de physique des particules ou d’astrophysique? Et bien l’économie c’est encore plus compliqué!
A tel point qu’aucun économiste ne comprend réellement comment elle fonctionne, d’ailleurs. On n’a aucune théorie d’ensemble qui fonctionne, qu’un patchwork de modélisations simplifiées et de mécanismes partiels et schématiques, qui servent au mieux de boussole approximative pour ne pas faire trop n’importe quoi. Et n’empêche pas de souvent le faire quand même! Comme l’ISF, l’impôt le plus crétin de tous les temps, décidé par pure démagogie et populisme électoral!
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De manière complètement illogique (ce qui prouve leur nullité en économie), les Français sont majoritairement pour l’ISF mais contre une augmentation des droits de succession! Alors que 80% des successions ne sont même pas imposées…
Vous même n’en parlez pas, ce qui est étrange au vu du reste de votre propos: si vous voulez éviter l’accumulation du capital au fil des générations, c’est pourtant la seule imposition logique! L’ISF n’a aucun effet de ce côté-là – d’autant moins qu’il fait fuir les grosses et surtout moyennes fortunes à l’étranger qui du coup échappent aussi aux successions!
Et d’ailleurs, pourquoi vouloir empêcher l’accumulation du capital? Contrairement à ce que vous affirmez, ce ne sont pas les inégalités qui déclenchent les révolutions, mais les impôts et les taxes excessifs! Rappelez-vous la Boston Tea Party.
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Si un bien immobilier augmente de valeur, c’est absurde de taxer la différence comme vous le proposez. D’abord elle a été taxée à chaque succession, et ensuite on n’a pas à être puni parce qu’on a fait une bonne affaire grâce à la conjoncture.
D’autant que la plupart des transactions immobilières sont opérées pour un réinvestissement, souvent un changement de résidence – or celle qu’on rachète derrière a aussi vu son prix augmenter, comment on fait pour racheter si l’Etat vous pique systématiquement une partie du produit de la vente? On se loge de plus en plus petit parce qu’on est « de plus en plus riche »?
Le plus souvent c’est un enrichissement apparent, mais pas réel (une maison reste une maison, elle ne double pas de volume si sa valeur nominale double), résultant du simple effet du temps et de l’augmentation générale du niveau de vie et des prix (inflation).
Votre idée revient à affirmer qu’on ne doit pas « s’enrichir » nominalement avec l’immobilier : comme la valeur de celui-ci augmente de toute façon inéluctablement, cela revient à dire qu’il faut que concrètement votre logement rétrécisse au fur et à mesure comme peau de chagrin.
Ou alors, qu’à chaque augmentation du m² sur le marché, vous payez la différence de valeur à l’Etat (pourquoi lui? pourquoi pas le vendeur?), bref vous continuez de payer votre logement même après l’avoir acheté
Mais dans ce cas, quid lors des fluctuations à la baisse? On est remboursés par l’Etat? Et quand ça repart à la hausse après une baisse, on fait quoi? On paye quand même, avec un bel effet de cliquet, et à l’arrivée on a payé deux fois sa valeur finale?
Commencez-vous à entrevoir où votre raisonnement déconne?
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Si on taxe un terrain ou un immeuble à l’île de Ré ou à Bordeaux (comme l’a fort stupidement proposé Macron) parce qu’il a pris de la valeur, il faut être cohérent : l’État doit alors en contrepartie rembourser la perte de ceux qui ont vu la valeur de leur bien baisser, à Limoges, Mulhouse, Montluçon, etc, du fait de la désindustrialisation et de la dépopulation! Tiens, bizarrement, ça personne ne le propose! Toujours prêts à taxer les « gains », surtout virtuels, mais jamais à compenser les pertes!
Sur les transactions immobilières, il y a déjà un impôt proportionnel, c’est le droit de mutation, et c’est déjà bien assez. Par ailleurs, pendant qu’on possède un bien immobilier, on est imposé dessus (impôt foncier, taxe d’habitation éventuelle): il faudrait alors déduire cet impôt de l »l’enrichissement ». Bref on n’en sort plus!
Une imposition excessive sur la PV immobilière a en plus un effet bien connu, celui de geler le marché, et de réduire les transactions : résultat moins de rentrées! Encore un exemple où l’impôt mal conçu, idiot, tue l’impôt. Et ça, on le vérifie facilement, il suffit de voir Paris.
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On le voit, ça devient vite absurde : et c’est normal, car cela signifie qu’on revient en arrière, qu’on veut faire porter des impôts sur le passé, et l’imposer une énième fois. Et si on remonte le passé, on peut remonter loin…
L’économie s’occupe du présent, et les bons impôts doivent porter sur le présent, sur les richesses produites aujourd’hui (en pratique, l’année comptable, et maintenant même le mois avec le prélèvement à la source), sur les transactions actuelles. Point barre. Le reste c’est des élucubrations de comptable fou qui calcule l’âge du capitaine en additionnant et soustrayant des chiffres pris n’importe comment.
J’ignore s’il est vraiment normal ou immoral que les enfants héritent de la fortune des parents mais ce dont je suis certain c’est qu’il est absolument anormal que des charognards se gavent dans une succession dont le principal : l’ÉTAT. L’État qui en plus, va gaspiller honteusement la part de fortune rackettée lors du décès dans le métro d’Abidjan, pour la promotion des PME tunisiennes ou l’achat de cigares de luxe…
Il me semble que avant la France avait besoin de moins d’impôts pour vivre . Maintenant l’état français n’a plus d’argent pour les français mais a de l’argent pour les clandestins . Le vrai problème est là . L’Etat français spolie les français par des nouveaux impôts ex sur la pollution , réchauffement climatique mais en réalité il cherche de l’argent pour le donner aux clandestins . Les LBD sont utilisés contre les gilets jaunes mais jamais contre les antifas , les africains et arabes qui vandalisent les magasins et brûlent les voitures , commissariats etc . Conclusion l’état crée des impôts jusqu’a l’agonie des français de souche pour donner notre argent aux clandestins . Nous ne devons pas justifier cette volonté de l’état a nous spolier par l’impôt .
En fait, il y a deux plans : le vertical et l’horizontal.
Le vertical, c’est la lutte des classes grosso modo. Mais je n’aime pas trop l’expression car une personne peut appartenir à un milieu fortuné tout en militant par idéologie pour plus de justice sociale et vice-versa un pauvre peut trouver génial que Ribéry encaisse des millions. Les « classes » existent sans doute mais leur lutte relève d’un fantasme marxiste qui nie l’individualité de chaque membre du corps social.
L’horizontal, ce sont les problèmes de défaut d’assimilation et l’insécurité qui gangrènent la vie des citoyens.
L’extrême-gauche ne voit que le vertical, le FN avait plutôt tendance à fermer les yeux sur le vertical, mais peut-être moins sous l’influence de F. Philippot…
En réalité, les problèmes d’inégalité aujourd’hui et d’injustice concernent à la fois l’horizontal et le vertical…
Le plus abject en ce qui concerne l’ISF, c’est que seuls les Français résidant en France payent cet impôt. Etes-vous résidant en Suisse, en Russie, ou en Arabie saoudite, vous pouvez posséder une gigantesque fortune immobilière en France, vous ne paierez pas un centime d’ISF. Ignoble,et, comme d’habitude,
favorable aux très riches et anti-Français.
C’est bien Français….
Le rapport à l’argent est bien plus complexe qu’une simple considération monétaire et la constitution d’un Patrimoine bien plus qu’une possession : c’est une transmission, une envie d’investir pour la postérité notamment au niveau de ses proches, c’est un « don » de soi pour l’Autre.
Une expérience simple : donnez la même somme à deux personnes, l’une s’enrichira l’autre n’en fera rien et dilapidera tout. Et il faudrait que le premier donne ce qu’il possède du coup au second ? Je ne comprends pas du tout, mais alors pas du tout, cette logique qui est majeure en France si l’on veut bien y réfléchir. Cela me semble même malsain et montre un non-respect de la personne en tant que telle (ce qu’elle est).
La psychologie humaine est le moteur de la circulation des revenus et des biens, l’argent en soi et ce que l’on hérite de matériel n’est pas « sale » (la Révolution Française c’est « normalement » fini – moi je pense que non dans l’esprit de certains….), ce qui est important est « ce que l’on en fait ».
Cela regarde chacun, personne n’a à juger à ce niveau sauf les envieux ou les éternels pétris d’un sentiment de culpabilité avec son pendant, la « réparation » dont on se sent un obligé (cf les « dame patronnesse plus préoccupées de leur âme bien souvent que de l’intérêt réel d’Autrui).
Moi ce que je trouve terrifiant c’est que l’on s’obstine en France à refuser de considérer la psychologie des personnes et précisément d’ignorer ce qui leur donne envie d’investir et d’avancer…
Les Français ont une conception très « matérialiste » (sens général et non sens de possession d’un objet) de la vie.
Notamment, qui aurait envie de gagner de l’argent pour enrichir exclusivement les autres ? J’ai lu il y a peu un article sur Capital qui disait que la totalité des revenus de l’IR était investi dans l’Aide Sociale, je crois bien que la re-distribution est bien là (mais pour entretenir la fainéantise de certains c’est bien là le problème ce que la plupart refuse de voir, cela en devient symptomatique).
Les pays Communistes ont pratiqué ce que demande Mélenchon et on en a vu le résultat…. : des gens désoeuvrés dépendants d’une Société qui avait pris leur destin en main et non développé leur propre créativité. Et ceux, intelligents, qui sortent du lot quitter le pays.
Pour moi, ce que l’Etat s’approprie d’un Patrimoine privé (notamment les frais de Succession, au nom de quoi l’Etat aurait un « droit » dessus ?) est un vol « légalisé », c’est un non-respect, une non-reconnaissance de l’individu et du mal qu’il s’est donné pour construire, avancer dans « sa » vie et transmettre. D’ailleurs, il y a un article ici (cf ce qui se passe à Bordeaux) qui en est une illustration parfaite.
Et après, on s’étonne qu’il y ait du chômage en France (investir pour quoi ? Pour qui ? Pour l’Etat ? POur donner aux Autres ? Pour une maigre retraite ?…), que les gens soient désespérés en regardant l’Avenir… parce qu’en France, celui qui réussit est montré du doigt et doit « payer » pour les autres.
Je ne suis pas quant à moi riche, mais je le ressens et l’ai expérimenté profondément.
j’abonde dans votre sens, effectivement,
les générations de paysans qui ont trimé et sué pour laisser un patrimoine à leur descendants, ne doivent pas être confondus avec les fortunes rapides et douteuses de l’après guerre,
mais l’état providence n’a jamais suscité les réussites individuelles, surtout s’il écrase d’impôts , ceux qui font de leur mieux pour gagner leur vie,
un juste milieu est à établir dans l’équité, ce qui ne semble pas être le cas actuellement
Tout à fait @Frejusien !
Je ne critique pas la logique de la transmission patrimoniale, dont je reconnais d’ailleurs en incise qu’elle a une base tout à fait légitime sur le plan humain. D’ailleurs, il y a des correspondances sur le point entre le droit privé et le droit public, la sphère familiale et la logique nationale / patriotique comme Jean Bodin le soulignait déjà à son époque. Si la transmission privée disparaît, la transmission du patrimoine national semblera aussi moins légitime puisque c’est toujours l’idée de filiation à l’égard des ancêtres.
Mais est-ce bien réaliste de dire que tel héritier de X générations de paysans qui avaient un terrain ne valant rien à l’époque – cas typique des champs de patates dans l’île de Ré – et qui vaut désormais de l’or du fait de sa constructibilité et de la spéculation mérite pleinement d’encaisser le prix de vente sans supporter beaucoup d’impôts ? Pour finalement une terre reçue de gens qu’il n’a jamais connus pour la plupart, dont il ignore le nom… Humainement il n’y a pas de réel sentiment de filiation au-delà de la 4ème génération, il ne faut pas se mentir !
En période de faillite financière de la France – car c’est bien ce dont il s’agit, les causes on les connaît aussi, ce n’est pas la question – il me semble simplement plus juste de demander un effort supérieur à celui qui bénéficie d’une manne qu’à celui qui acquiert son argent par son travail. Or, aujourd’hui, même avec un salaire de 1500 euros par mois, on vous demande de participer à l’effort de redistribution sociale à raison de ce salaire assez médiocre. Ce n’est pas normal et ça tend à faire rejeter l’idée de redistribution sociale qui est pourtant une soupape dans le fonctionnement de toutes les sociétés depuis l’Antiquité…
Voir l’article fondamental de Louis Gernet, « Les houroi hypothécaires » :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Horos
Je citais l’exemple des paysans grecs anciens écrasés par les dettes et le gage de leurs terres, il y eut les révoltes de Spartacus, les jacqueries etc. A toutes époques, quand les mécanismes de redistribution sociale n’existaient pas, cela finissait par exploser. Il est normal d’institutionnaliser une redistribution sociale, mais actuellement elle est mal organisée de mon point de vue.
« …et qui vaut désormais de l’or du fait de sa constructibilité et de la spéculation mérite pleinement d’encaisser le prix de vente sans supporter beaucoup d’impôts ? »
Et au nom de quoi serait-ce plus normal que ce soit l’Etat qui « encaisse » ?
« Il est normal d’institutionnaliser une redistribution sociale, mais actuellement elle est mal organisée de mon point de vue. »
De mon point de vue aussi car quand on voit que la totalité de l’Impôt sur le Revenu est redistribué à certains, en regard de salaires misérables qui permettent à peine de vivre (« 1500 euros » ….je défie un politique en place de vivre décemment avec cela), c’est qu’il y a un « gros » problème dans une société.
Ce que je veux dire enfin quand je parle de l’Humain qu’il y a derrière, c’est qu’en dépouillant les gens de leurs biens (sens général du terme) qui seraient, dans cette dynamique, en potentialité destinés aux autres et non à soi, on tue la créativité et l’envie de réussir… en un mot « le désir humain » et donc la « réalisation » humaine.
L’idée d’une réussite possible est ainsi un stimulant, le contraire est décourageant. C’est comme cela que les Sociétés stagnent voire meurent (cf les pays Communistes).
Pourquoi serait-ce aussi plus « juste » de re-distribuer donc démunir quelqu’un (de peut-être méritant mais pas que….) pour favoriser d’autres qui, en fait, ne le méritent pas (car c’est ce que l’on fait actuellement) ?
Et pourquoi serait-on « obligés » d’ailleurs de redistribuer « systématiquement » ce que l’on gagne ? Il est juste et tout à fait normal certes de participer financièrement à l’organisation d’une société et à ce qu’elle offre avec les aménagements nécessaires à la vie sociale (actuellement, on est très loin de ce cas de figure quand on voit la disparition des services publics) mais que doit-on et « à qui » « au-delà » de cette nécessité incontournable ?
Et si tout le monde avait des salaires décents selon son travail et « aussi » (car ce n’est pas le cas actuellement) selon l’investissement personnel fourni pour des études poussées ? Ce serait plus juste non et cela donnerait envie d’avancer ?
Autant de questions auxquelles beaucoup ne pourraient pas répondre tant c’est devenu normal en France de » vivre pour l’Autre » son détriment (étrangers mais pas que). Restes des « principes » inculqués par la Religion Catholique ?… On se le demande…
Je suis désolée, mais l’être humain est sur terre pour vivre « sa » propre vie, évidence que l’on oublie et qui génère beaucoup de frustrations et à terme des violences (cf le mouvement des Gilets Jaunes car même si le fond n’est pas dit comme tel, il y a de ça).
» vivre pour l’Autre » à son détriment (erreur)
« Et au nom de quoi serait-ce plus normal que ce soit l’Etat qui « encaisse » ? »
Tout simplement parce que l’Etat a des besoins financiers pour assurer la sécurité publique, l’éducation nationale, le fonctionnement des hôpitaux, de la justice etc.
C’est comme les enfants, ça ne naît pas dans les choux…
A moins que vous soyez pour la privatisation de ces services, du recul de l’égalité des chances donc du stigmate éternel de la naissance…
Je me permets de remettre une partie de mon commentaire précédent qui répond à cette question que vous mettez en exergue :
« Il est juste et tout à fait normal certes de participer financièrement à l’organisation d’une société et à ce qu’elle offre avec les aménagements nécessaires à la vie sociale (actuellement, on est très loin de ce cas de figure quand on voit la disparition des services publics) mais que doit-on et « à qui » « au-delà » de cette nécessité incontournable ? »
Et ceci :
« quand on voit que la totalité de l’Impôt sur le Revenu est redistribué à certains, en regard de salaires misérables qui permettent à peine de vivre (« 1500 euros » ….je défie un politique en place de vivre décemment avec cela), c’est qu’il y a un « gros » problème dans une société. »
Je rajoute enfin que je ne suis pas née dans une famille qui serait privilégiée avec une enfance non moins privilégiée et pourtant, je considère que j’ai eu toutes mes chances dans ce pays mais je le dois à mes seuls propres efforts sans compter les divers bâtons dans les roues que l’on reçoit de certains soit-disant « bien-pensants ».
Pourtant, je ne suis en rien remerciée ce qui n’est pas le cas de certains qui non seulement n’ont jamais rien fait de leur vie mais encore continuent, comme ils l’ont toujours fait, de pourrir la vie des autres.
C’était juste un exemple, je ne me plains pas mais je regarde ce monde avec beaucoup de distance désormais, je sais à quoi m’en tenir et si j’avais la « chance » d’avoir quelque chose ne serait-ce qu’en héritage (ce n’est pas mon cas et je n’envie pas les autres qui peuvent en profiter tant mieux pour eux), je trouverais cela normal et je ne vois pas pourquoi et au nom de quoi je le devrais aux autres.