Erdogan, 2017 : « Qui trébuche à Istanbul perdra d’équilibre dans tout le pays ». On lui donne raison !

Erdogan, 2017 : « Qui trébuche à Istanbul perdra l’équilibre dans tout le pays ». Et on lui donne raison !
 

Pendant la conversation, le général Bonaparte dit aux cheikhs que les Arabes avaient cultivé les arts et les sciences du temps des califes, mais qu’ils étaient aujourd’hui dans une ignorance profonde et qu’il ne leur restait rien des connaissances de leurs ancêtres : le cheikh Sadat répondit qu’il leur restait le Coran qui renfermait toutes les connaissances. Le général demanda si le Coran enseignait à fondre les canons. Tous les cheikhs présents répondirent hardiment que oui. L’Expédition d’Égypte, Armand Colin, 1989

Cet extrait illustre à sa manière le dilemme du Sultan Erdogan : « Je suis au courant (continu) du Coran, mes adversaires sont au courant (alternatif) du Coran et tout cela se termine par un court-circuit »

Les protagonistes… AKP : Parti de la justice et du développement, CHP : Parti républicain du peuple

Recep Erdogan, fort comme un Turc ou fragile comme un Tuc ?

23 juin 2019, Istanbul. Imamoglu du CHP s’écrie face une foule en liesse après avoir été en laisse : « Aujourd’hui, nous avons réparé la démocratie ! ». L’ancien maire de Beylikdüzü, un district d’Istanbul, devient maire de cette giga métropole de 16 millions d’habitants (145% de la population belge). Le décompte ne tient pas compte des 4 millions de réfugiés syriens hébergés en Turquie, dans l’attente d’un avenir meilleur qui est la Voie du Nord dixit la Voix du Nord.

L’AKP d’Erdogan aura tout tenté pour stopper Imamoglu (rien à voir avec l’imam Oglu) : contestation des résultats après sa première victoire en avril 2019, assimilation à un « Grec ennemi de la nation, ami des Kurdes, qui souhaiterait transformer Istanbul en Constantinople ». Ça chauffe entre musulmans ottomans… Rien n’y fit : après nouvelle élection, Imamoglu remit le couvert et Yildirim, le petit ilote AKP et ancien Premier ministre, avoua sa défaite d’un large sourire commercial. Pire ou plutôt mieux encore, l’écart de 16.000 voix passa à 800.000 en seconde élection ! On demande donc une troisième élection à progression exponentielle.

En provoquant cette réitération d’élection à Istanbul, l’AKP a ouvert sa propre boîte de Pandore car le peuple turc considère les élections comme la dernière résurgence de liberté comestible après que le menu McDogan bien indigeste leur eut été servi. Le menu comporte notamment le burger Main Basse sur les Médias en entrée et Gorgées de Coran cul sec au digestif. La recette kebab d’Imamoglou : soutien des Kurdes, de la frange socialo-libérale et de la mouvance séculière. Et modération de la partition coranique pour franchir enfin les portes du 21ème siècle.

 

Mini MIR, mini prix mais il fait le maximum ? Mini IZMIR, mini prix mais il fait le maximam.

L’AKP a perdu non seulement Istanbul mais également Ankara (5,5 millions d’habitants) et Izmir (3 millions d’habitants). Total consolidé : 24.500.000 habitants et pas des moindres puisqu’ils incluent la quasi-totalité des forces vives de la nation avec des classes moyennes explosives si on leur en donne les moyens. Ça sent le roussi. À la place d’Erdo, je ferais faire valoir mes droits à la retraite. Et ça, ça ne sent pas trop le Roussillon car il faudra quitter la belle résidence présidentielle à 500 millions d’euros, la gabegie du siècle ! Ce gros délire à la Ceausescu, l’électeur-contribuable turc ne l’a pas oublié. À titre de comparaison, la « pauvre » Merkel vit dans un modeste 70 m² berlinois alors qu’elle pèse (sens propre et figuré) bien plus que le Sultan de pacotille !

Résumé de l’héritage légué par Erdogan, juillet 2019 : statues d’Atatürk écartées, récession, belle dégringole au ranking des puissances économiques, inflation 20%, taux de chômage 25% et une livre turque monnaie de singe qui, comme c’est étrange, a déjà été convertie depuis longtemps en euros et en dolls par les familles turques les plus avisées ! La fidélité à la tyrannie s’arrête où commence la fiabilité à la tirelire.

D’une certaine manière, la Turquie a eu son Charles de Gaulle. Adolescent, Kemal Atatürk lit Voltaire, Rousseau, Montesquieu et il sera plus tard fasciné par la Tour Eiffel comme le tout Bruxelles d’ailleurs. Si Kemal combattit effectivement notre alliée historique la Grèce, il faut juger cela par le prisme du patriotisme. Et bien sûr, le douloureux épisode des Dardanelles 1915, alliance turco-germanique oblige. L’essentiel réside en ce qu’il aura œuvré dans le sens d’une désincarcération de l’étau coranico-ottoman. Pas facile d’être né entre le marteau sunnite et l’enclume chiite. Paix à l’âme de ces deux Grands.

Rappelez-vous des années 2000… Le Grand Espoir turc, on parlait même d’adhésion à l’UE sous le regard consterné d’Athènes. Sur papier, le deal se présentait bien aux yeux de la gauchisterie européenne déjà bien rodée à l’époque : mieux vaut Istanbul sous giron européen que perse. En pratique, le monstre McDogan dévoila son visage au fil des ans et l’on se rendit compte que 80 eurodéputés turcs musulmans supplémentaires, ce n’était peut-être pas la meilleure des solutions, l’islam pouvant ainsi s’institutionnaliser à Bruxelistan sous le couvert trompeur d’islam européen. On a déjà assez de chevaux de Troie comme ça ! Je leur préfère les Deux Chevaux de Troyes.

J’admire cette Grèce gardant la tête haute face à un tel voisin, toujours aussi indésirable à l’est de Chypre. Jusqu’il y a peu, Athènes était la seule capitale européenne sans mosquée. Mais la première tragédie grecque du 21ème siècle ouvrira ses portes en septembre 2019.

14 octobre 2019 : France-Turquie au Stade de France. Au Parc des Princes, le Petit Prince de Saint-Ex y battrait le Grand Sultan de Saint-Exit.

Addendum audio: Radio Orban

Voici un super boogie-woogie hongrois dédié à Istanbul

Addendum architecture bio: Erdogan TV

 

Palais présidentiel de Recep Erdogan, œuvre de l’architecte bruxellois (mais oui mais oui) Sefik Birkiye

Mais comme pour Erdogan, tout a une fin…

9 mai 2019. Vizzion Architects Brussels, fondé par Sefik Birkiye en 1979, vient d’être déclaré en faillite.

https://www.7sur7.be/monde/le-palais-d-erdogan-coutera-pres-de-500-millions-d-euros~a6a59657/

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2 Commentaires

  1. Des millions que les Turcs dilapidaient en fêtes somptueuses, feux d’artifice, etc, les euros coulaient à flot, et ils s’imaginaient que cela durerait et que les fonds européens étaient inépuisables,
    la fontaine est-elle tarie aujourd’hui ? on ne sait pas

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