La commission de terminologie (officiellement « d’enrichissement de la langue française ») a encore frappé !
Pour rappel, cette instance est composée de membres désignés par le premier ministre et le ministre de la culture. On avait déjà eu l’occasion de pointer son dernier rapport faisant entrer la « radicalisation » dans la langue française :
affinitaire, adj.
Domaine : Relations internationales.
Synonyme : homodoxe, adj.
Définition : Se dit d’un groupe de pays qui partagent le même point de vue sur un sujet donné.
Équivalent étranger : like-minded.
Attention : Cette publication annule et remplace celle du terme « homodoxe » au Journal officiel du 15 septembre 2013.
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contre-attaque oratoire
Domaine : Communication.
Définition : Procédé rhétorique qui, dans un débat ou une discussion, vise à déstabiliser l’interlocuteur et à éviter de lui répondre en abordant un autre sujet censé le mettre dans l’embarras.
Équivalent étranger : whataboutery, whataboutism.
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cyberactiviste, n.
Domaine : Communication-Politique.
Définition : Activiste qui agit dans les réseaux informatiques et recourt notamment au piratage.
Voir aussi : cybermilitant, pirate.
Équivalent étranger : cyberactivist, hacktivist.
cyberdépendance, n.f.
Domaine : Informatique-Sciences humaines/Sociologie.
Synonyme : addiction au numérique.
Définition : État de dépendance psychologique à l’égard des techniques de l’information et de la communication.
Équivalent étranger : cyberaddiction, digital addiction.
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égalisateur de puissance
Domaine : Politique-Relations internationales.
Définition : Moyen permettant d’établir un équilibre entre des États ou d’autres entités politiques de poids inégal.
Note :
1. L’armement nucléaire, par excellence, mais aussi le cyberactivisme ou le renseignement sont des exemples d’égalisateur de puissance.
2. Le terme « égalisateur de puissance » est également utilisé comme adjectif.
Voir aussi : cyberactiviste.
Équivalent étranger : power equalizer.
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enquête d’irréprochabilité
Domaine : Politique-Relations internationales.
Définition : Investigation conduite préalablement à la nomination d’un candidat à un poste sensible, notamment politique ou administratif, portant sur différents aspects de sa vie professionnelle et privée.
Voir aussi : personne exposée à la corruption.
Équivalent étranger : vetting process.
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façonnage de l’actualité
Domaine : Communication-Politique.
Définition : Action des médias sur la formation de l’opinion publique par le choix des sujets abordés et l’importance qui leur est conférée.
Équivalent étranger : agenda setting.
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note blanche
Domaine : Relations internationales-Défense.
Synonyme : blanc, n.m. (langage professionnel).
Définition : Note brève, d’une page le plus souvent, non signée, émanant généralement d’un service de renseignement et rédigée à l’attention de hauts responsables d’un gouvernement ou d’une administration.
Équivalent étranger : –
phrase-choc, n.f.
Domaine : Communication.
Définition : Formule percutante d’un discours ou d’un débat destinée à frapper les esprits et à être reprise par les médias.
Note : L’expression punch line, empruntée de l’anglais, est à proscrire.
Équivalent étranger : –
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postvérité, n.f.
Domaine : Communication-Sciences humaines.
Définition : Situation dans laquelle l’objectivité et la véracité des faits ont moins d’influence sur la formation de l’opinion publique que le recours à des émotions, à des sentiments ou à des croyances.
Note : La postvérité, qui a cours notamment dans les domaines politiques ou scientifiques, peut avoir pour effet de créer un climat de scepticisme, de relativisme, voire de haine.
Équivalent étranger : posttruth.
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technologie civique
Domaine : Politique-Communication.
Définition : Ensemble d’outils numériques conçus pour renforcer la compréhension des institutions par les citoyens et leur participation à la vie démocratique.
Équivalent étranger : civic tech, civic technology.
La bien-pensance trouve enfin un petit nom sérieux, « l’homodoxie« , le fait pour des partenaires internationaux de penser tous pareil. On comprend ainsi pourquoi les obsessions « genrées » et « racisées » américaines déferlent sur une France qui ne s’est jamais construite sur la base des discriminations positives. L’homodoxie islamophile est actuellement hégémonique, au point que ceux qui osent penser autrement seront catalogués « hétérodoxes » voire iconoclastes…
Choupinet a été tellement marqué par sa campagne contre Marine le Pen que la commission de terminologie a décidé de théoriser et novlanguiser, mettant au jour un « procédé rhétorique qui, dans un débat ou une discussion, vise à déstabiliser l’interlocuteur et à éviter de lui répondre en abordant un autre sujet censé le mettre dans l’embarras« .
Marine avait suscité à l’époque un fou rire, même de la part de Mélenchon, en montrant que Macron parlait pour ne rien dire…
"#Macron a un talent incroyable : en 7 minutes, il arrive à ne RIEN dire !" #DébatTF1 #LeGrandDébat #LeVraiMacron pic.twitter.com/T7bngGO2Lb
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 20, 2017
Traumatisé aussi par l’influence de la patriosphère, Macron pourra désormais mettre des mots sur ses maux en pointant du doigt les supposées « fake news » des « cyberactivistes » et des « cyberdépendants »…
On a vraiment l’impression que cette nouvelle fournée de mots compliqués a été faite sur mesure pour Choupinet.
L’influence supposée de la Russie dans la campagne française, comme dans l’américaine, a marqué le camp du bien. Aussi la commission propose-t-elle à ce sujet un concept vaporeux « d’égalisateur de puissance », défini comme un « moyen permettant d’établir un équilibre entre des États ou d’autres entités politiques de poids inégal », un des exemples donnés étant l’usage du cyberactivisme, mis sur le même plan que la détention de l’arme nucléaire !
Plus intéressante est l' »enquête d’irréprochabilité », une « investigation conduite préalablement à la nomination d’un candidat à un poste sensible, notamment politique ou administratif, portant sur différents aspects de sa vie professionnelle et privée ».
Vous pensiez qu’on cherchait à savoir s’il est un islamiste ? Vous n’y êtes pas, la commission forge ce concept pour mieux en écarter l’idée. L’exemple donné se rapporter en effet au risque de corruption, à l’heure où pourtant les mieux informés savent que le souci concerne surtout actuellement l’accès aux zones sécurisées dans les aéroports, les centrales nucléaires, aux postes régaliens, dans la police, la gendarmerie, etc. Avec un peu d’ambition, ce concept aurait pu prendre son envol, mais la bande à Loiseau lui a coupé les ailes…
Les manipulations médiatiques reçoivent le doux nom de « façonnage de l’actualité », un euphémisme donc pour désigner l’« action des médias sur la formation de l’opinion publique par le choix des sujets abordés et l’importance qui leur est conférée ».
Équivalent étranger : agenda setting.
Enfin, pour ceux qui douteraient que c’est bien le terrorisme islamique qui est le spectre dont la commission ne veut pas parler, les « notes blanches » font leur entrée dans la terminologie officielle, à juste titre. Ici, il s’agit de prendre acte d’une pratique réelle devant les tribunaux français et non de créer de toutes pièces un nouveau mot et un nouveau concept. Toutefois, les raisons pour lesquelles on en parle maintenant sont scrupuleusement tues, via une définition faisant abstraction du contexte actuel : « note brève, d’une page le plus souvent, non signée, émanant généralement d’un service de renseignement et rédigée à l’attention de hauts responsables d’un gouvernement ou d’une administration ».
Le gros problème de ces notes blanches, et cette définition a le mérite de le suggérer, est leur caractère informel et leur manque de transparence. Elles peuvent conduire à un fichier S. On ne doit donc pas s’étonner si Patrick Jardin a été fiché S car ce n’est pas forcément le fruit d’une réelle investigation contradictoire. Néanmoins, cet argument a été d’abord utilisé par les islamistes fichés S.
Ces notes blanches sont liées à une politique du cas par cas et de l’à peu près, elles sont indissociables d’une politique qui refuse d’appliquer le principe de précaution à l’islam et de fermer les frontières pour mieux contrôler le vivier terroriste déjà présent en France. Une politique de laxisme déguisé en tolérance qui permet au gouvernement de prendre des libertés à l’égard de l’Etat de droit qui suppose des procédures contradictoires et publiques. L’entrée des « notes blanches » dans le vocabulaire officiel de la Macronie n’a donc rien de rassurant finalement, car elle annonce la pérennité d’une technique qui relève de l’espionnage sauvage de la population.
Enfin, on peut penser que la commission de terminologie offre à la bande à Macron les moyens langagiers d’une répression accrue de l’expression dissidente sur internet. Voilà livrée au pouvoir une boîte à outils pour avoir l’air sérieux lors du tour de vis à venir.
Trois concepts de communication intègrent en effet le nouveau français :
phrase-choc : « formule percutante d’un discours ou d’un débat destinée à frapper les esprits et à être reprise par les médias ».
Les riens, les illettrés, les alcooliques, « vous n’avez qu’à traverser la rue pour trouver un travail » etc., autant dire que Macron maîtrise déjà la technique. Mais il saura la dénoncer chez les autres.
Nous entrons dans l‘ère de la « postvérité » selon la commission qui, rappelons-le, est sous le pouvoir du premier ministre : « situation dans laquelle l’objectivité et la véracité des faits ont moins d’influence sur la formation de l’opinion publique que le recours à des émotions, à des sentiments ou à des croyances.
Note : La postvérité, qui a cours notamment dans les domaines politiques ou scientifiques, peut avoir pour effet de créer un climat de scepticisme, de relativisme, voire de haine ».
La haine… ! ah, vade retro satanas, c’est bien du « camp du mal » que l’on parle !
Et une pensée pour le « grand déba(llage) » avec la consécration de l’expression « technologie civique », à savoir un « ensemble d’outils numériques conçus pour renforcer la compréhension des institutions par les citoyens et leur participation à la vie démocratique ».
Quoique placée sous les auspices des « relations internationales », on voit bien que la dernière livraison de la « commission d’enrichissement (sic) de la langue française » est fortement marquée par le contexte politique interne, au point qu’on peut même considérer que la référence aux relations internationales est un pur prétexte pour dissimuler l’ambition du macronisme à s’immiscer dans nos cerveaux et notre langue.
Note de Christine Tasin
Très fort, ce Macron, non seulement il veut changer notre pays, notre mode de vie, notre civilisation, Notre-Dame… mais il veut aussi changer notre langue. Le voilà qui se mêle d’inventer des mots et des concepts, piétinant allègrement la lente construction d’une langue qui met naturellement des dizaines d’années, des siècles pour se constituer.
Comme pour Notre-Dame qu’il veut reconstruite en 5 ans, il veut qu’au bout de son quinquennat nous ayons complètement changé notre façon de dire le monde. Et dire le monde c’est le voir d’une certaine manière.
Qui sera étonné ? N’a-t-il pas dit que le centre de la francophonie était en Afrique ?
Faut-il en rire ? Faut-il en pleurer ?
Ces élucubrations le séparent encore plus du peuple. Le problème est qu’il n’en a cure, il a peur du peuple, il méprise le peuple, il cherche comment l’évincer du processus démocratique. C’est pour cela qu’il est si attaché à l’UE.
Patience… Ça ne peut que lui péter au nez, non ?
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Je ne vois pas très bien où veulent en venir ces personnes qui se retrouvent aux manettes à la suite d’une élection, d’ailleurs plutôt controversée…
Leur mission première n’est-elle pas de diriger le pays au mieux de l’intérêt des français et non pas de philosopher sur des néologismes à la mord moi le ……doigt !…
Ils n’ont pas à se substituer à nos académiciens, ou alors n’auraient-ils rien de plus important à faire ??!!!….
La « postvérité », par exemple, semble bien être le postulat sur lequel se fonde le système médiatique et même éducatif… User et abuser de l’émotion, des sentiments ou des croyances, plutôt que s’appuyer sur l’objectivité et la véracité des faits pour informer ou instruire,…
Cela relève de l’action psychologique et peut être vu comme une aide à gouverner : du pipeau et du violon à propos des malheureux réfugiés de pays en guerre, et le « black out » complet sur la centaine de milliards qui en découle chaque année …
Idem avec la repentance : si j’aborde ce sujet avec mes petits enfants, leur discours perroquet tournera toujours autour du « pillage de l’Algérie » tant on leur aura bourré le crâne de « postvérités » !
Alors oui, ils ne sont pas dans leur rôle, mais quelle bonne occasion de retrouver dans leur définition ce qui est, en quelque sorte, le moteur de leur politique !
mon Littré en 6 volumes, face a mes yeux, derrière l’ ordi, vient de laisser couler quelques larmes…….sans doutes celles d’ Emile, son auteur ………….
Le Français est devenu tellement con qu’il est capable de réélire cette raclure pour ne pas voter pour un parti qui rappelle » les heures les plus sombres de notre histoire » – Slogan vide de sens pour la plupart qui répètent ce poncif imposé par la gauche alors qu’ils n’ont jamais connu la période en question.
C’est bien connu, la DROATE c’est des nazis alors que la gauche ce sont des forces de progrès.
Avec cette gauche qui soutient l’islam, il y a fort à parier que les heures les plus sombres soient à venir :!
Pauvre France !
Qu’en pense notre académicien vilipendé, je parle de M. Finkielkraut, en charge parmi ses pairs de la langue FRANCAISE et pas du sabir des communautaristes islamiques,banquieristes et communicatistes ???
Ah ! La pensée complexe de choupinet ! Il y aura pas mal de ménage à faire quand il sera partit !