Il manque à Mélenchon l’amour de la nation, la culture historique et la compétence économique

S’il eu avait ces trois qualités, il aurait pu être le nouveau Chevènement, l’homme d’une gauche qui aurait pu (qui aurait dû ) être au service de la France.

C’est, en un résumé fort succinct et très réducteur, ce que démontre, de façon assez brillante, Edouard Husson sur Atlantico.

Son analyse sur le phénomène Macron voué selon lui à l’extinction rapide est intéressante, par contre son idée d’en appeler à Chevènement pour reconstruire la gauche est une stupidité sans nom.

Chevènement est fini et il s’est fini tout seul, à coups d’opportunisme, à coups de lèche-bottes des socialauds anti-nation  (on se souvient qu’en 2007 il a soutenu Royal ! Il fallait le faire !) et à coups d’islamophilie incompatible avec la nation, avec la République, avec l’émancipation et de la femme et du peuple.

Par ailleurs, est-ce que l’opposition droite-gauche est vouée à perdurer,  à survivre ? Je n’en suis pas sûre, tant il semble que l’opposition, à présent soit entre patriotes et mondialistes…

Déjà, du temps de la splendeur de Chevènement, il n’a pas réussi à faire exister la gauche républicaine, alors à présent…

Quant au rêve de certains de voir en Méluche un Di Maio en puissance, il est impossible pour les raisons énoncées par Husson et énoncées en titre.

Atlantico : Ce 9 mars, Jean-Pierre Chevènement fêtera son 80e anniversaire. L’emblématique maire de Belfort a apporté une voix forte dans le paysage politique française autour de l’idée d’une “gauche au service de la France”, c’est à dire d’une approche de la Nation de gauche, qui semble disparue aujourd’hui. En quoi cette approche pourrait-elle encore faire sens dans le paysage politique actuel ?

Edouard Husson : Jean-Pierre Chevènement a été vu, de plus en plus, comme une personnalité admirable mais isolée, à gauche. Il est en fait la pierre de touche des renoncements de la gauche. C’est tout le paradoxe de sa campagne présidentielle en 2002: elle s’adresse théoriquement aux « républicains des deux rives »; mais, ayant assisté à plusieurs meetings de la campagne et rencontré Jean-Pierre Chevènement à plusieurs reprises dans ces mois-là pour parler de la politique allemande, je me souviens que la greffe d’une droite gaulliste ou souverainiste sur la gauche républicaine ne prenait pas. Même si l’ancien ministre a recueilli à peu près 40% de voix de droite lors du vote, on était très loin d’avoir une influence semblable de la droite dans son état-major. C’est en observant la campagne de Jean-Pierre Chevènement que j’ai compris que « l’union nationale » est un phénomène réservé au temps de guerre. Il faut la menace suprême, celle d’une invasion militaire, pour que les cultures politiques respectives de la droite et de la gauche s’effacent quelque peu. Ce constat n’en rend que plus évident la faillite politique de la gauche qui, depuis vingt ans, a été incapable de se saisir du thème de la nation. Après tout, la droite a tiré, au moins superficiellement, les conséquences du choc de 2002 – Jean-Marie Le Pen au second tour – en se rassemblant autour de Nicolas Sarkozy.  On observe bien un phénomène du même type, à gauche, avec Ségolène Royal mais sa campagne est sabotée de l’intérieur par une partie des dirigeants du PS, qui n’acceptent pas de la suivre. Cinq ans plus tard, François Hollande noie complètement la saveur de la liqueur chevènementiste dans un immense verre d’eau: il n’est pas étonnant que son quinquennat ait été un tel fiasco. Les socialistes sont aujourd’hui devenus insignifiants électoralement; la gauche strauss-kahnienne constitue une bonne part des cadres du macronisme. Il y avait donc la place pour un nouveau Chevènement en 2017 et Mélenchon a occupé cette place. Mais il lui manque trois qualités éminentes de l’ancien ministre: l’amour de la nation, la culture historique et la compétence économique.

Au regard du contexte politique occidental qui voit un retour de la nation comme thème dominant, porté majoritairement par des partis de droite, doit-on voir cette idée de la nation de gauche comme obsolète ?

Je ne le crois pas du tout. Au contraire: le pays a éminemment besoin qu’émerge un grand parti de gauche qui à la fois renouvelle la social-démocratie et réenracine la gauche dans son terreau national. Le macronisme est une impasse pour la gauche, exactement comme le juppéisme pour la droite. Non seulement il ne serait pas bon qu’émerge seulement une nouvelle droite gaulliste et conservatrice: c’est qu’elle ne réussira pas à se structurer complètement s’il n’y a pas, en face d’elle, une vraie gauche. La démocratie a besoin d’une droite et d’une gauche. L’électorat a besoin de pouvoir choisir entre des éléments d’alternative. Nous avons besoin, au parlement, d’une majorité et d’une opposition. Les défis qui nous attendent sont suffisamment énormes pour qu’il n’y ait pas une seule réponse politique. Comment mettre en place une nouvelle vague de décentralisation? Quelle façon de faire coopérer la sphère publique et la sphère privée vue les énormes besoins de financement de notre économie ? Quelle doit être la réorganisation de l’Etat? Quelles sont nos priorités en matière de relations internationales? Quelle forme doit prendre l’école au XXIè siècle ? Sur tous ces sujets, il faut une droite et une gauche qui, dans la fidélité à l’histoire de la nation, propose des solutions possibles et différentes.

Quels seraient les bénéfices à tirer par la gauche, de se réapproprier cette thématique ?

C’est pour la gauche une question existentielle ! C’est la condition de nouvelles victoires électorales. Le macronisme est une impasse, à la fois politique, intellectuelle et morale. Emmanuel Macron est largement la réalisation de l’illusion strauss-kahnienne, celle d’une gauche qui abandonne la nation. Et cela débouche sur une guerre de classes qui ne dit pas son nom, illustrée par les violences policières auxquelles nous assistons. C’est l’émancipation réservée aux happy few. Ce n’est pas le progressisme qui est condamnable chez Macron, c’est le fait qu’il ne s’adresse pas à tous les Français. Actuellement, Emmanuel Macron vit dans l’illusion qu’il va pouvoir indéfiniment camper au centre, intimider la gauche et vivre de son affrontement avec Marine Le Pen. La nouvelle mode est de parier sur la réélection de Macron. On oublie juste que l’actuel président n’a même pas soufflé sa deuxième bougie d’anniversaire au pouvoir. Son pouvoir s’est désintégré à une vitesse inouïe. Imaginons abstraitement que Macron réussisse son calcul; mais le pays serait dans un état pitoyable ! Surtout, le monde va énormément changer dans les trois ans qui viennent:  le Brexit va réussir, Donald Trump sera réélu; l’Allemagne va se morceler politiquement; la Chine va connaître des troubles intérieurs; la pression de l’immigration sur l’Europe va augmenter; la crise sociale et politique française va s’approfondir etc…….. Nous allons avoir besoin d’une reconstruction complète de la politique, en France, à gauche comme à droite, si nous ne voulons pas que le pays devienne un bateau ivre. Jean-Pierre Chevènement, avec son expérience et sa lucidité  peut jouer un rôle éminent dans la reconstruction de la gauche ! C’est pourquoi il faut lui souhaiter encore de longues années en bonne santé. Il faut souhaiter que de nouvelles générations de gauche aient l’intelligence de se tourner vers lui ! En tout cas, bon anniversaire Monsieur le Ministre !

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12 Commentaires

  1. J’aurais eu plus confiance dans le gros méchant nerveux, ou plutôt Grande Gueule Georges Marchais qu’en Mélenchon.

    En Mélenchon, n en cauchemar !

    Il hait trop les Français et les blancs, il préfère trop le monde à la France ; alors, franchement, comme dit : “ni en cauhemar ” ; niet ! Va voir en Afrique là où tu dis que c’est mieux parce que c’est moins pâle et mins blond.

    Quand on crache comme ça sur un peuple on ne prétend pas à le diriger et encore moins à devenir le maître de son territoire, de sa Patrie.

    Non ! Ça ne se fait pas.

    Je ne comprends pas pourquoi, ces dernières années tous les politiques allant de LR à l’extrême gauche en passant par le Centre, les Ecolos, LREM et la FI ; nous crachent impunément dessus, nous avouent préfèrent les autres, font tout pour les autres et se battent pour arracher à la sauvette des postes d’élus qu’ils usurpent soi-disant pour nous représenter ? Quelle absence de respect des autochtones ; quel manque de respect d’eux-mêmes.

  2. Article un peu étrange sous la plume de Madame Tasin: Chevènement
    n’est-il pas un chaud partisan de l’islam?

    • il n’est pas de ma plume et j’ai mis quelques remarques préliminaires non ?

      • Certes, mais l’aveuglement islamophile du Monsieur est tel que les
        qualités que l’on pourrait lui trouver s’en voient fortement relativisées.
        Déjà comme ministre de l’Education il a fourvoyé toute une classe
        d’âge avec cette idée jacobine de lancer tous les jeunes vers le bac,
        qui est donc devenu un certificat d’ignorance garantie et de temps
        perdu pour beaucoup.
        Il ne suffit pas de se proclamer patriote pour être un modèle utile
        au pays!

        • on est d’accord c’est ce que nous écrivons sur lui depuis des années

  3. Chevènement, le type qui en 74 créa les comités de soldats et allait manifester devant les casernes contre la Défense Nationale puis plus tard ministre de cette même Défense déserta en pleine guerre du Golfe.
    Pour l’amour de la nation, on a vu mieux, désolé.
    Et même si on a le droit d’avoir une opinion personnelle, celle-ci n’a pas à interférer avec une fonction surtout régalienne.
    A part cumuler les retraites, il a fait quoi ?

  4. Mélenchon a une soif de Pouvoir, ça se lit sur lui, sur sa façon de parler, sur sa façon de vouloir en imposer…
    Qu’il commence tout d’abord, par apprendre l’histoire de France, depuis le début, ça comblerait beaucoup de lacunes dans sa tête, car on se rend parfaitement compte, qu’il n’aime pas la France et encore moins le peuple autochtone, parce que s’il l’aimait, il ne ferait pas passer les autres devant le Peuple de France…
    Ce qu’il aime surtout, comme tous ces Politiques… c’est l’argent que ça rapporte… et là-dessus, il est à fond les manettes…!

    A partir de là… on devrait pouvoir virer qui nous voulons virer…!
    Il ne resterait plus grand monde…!..

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