Pourquoi la Catalogne est devenue folle

En complément de l’article de Jean-Paul Saint-Marc:

http://resistancerepublicaine.com/2019/02/23/espagne-vox-le-parti-patriote-qui-monte-et-pourrait-surprendre-le-28-avril-jour-delections/

sur la montée de « Vox » en Espagne, un article du « Figaro » sur le séparatisme catalan.

Cet article montre comment une école   complétement pervertie peut conduire toute une génération à la folie.

Certes, notre France, avec l’héritage tant du Capétien que de  la République,  est bâtie sur des bases unitaires solides.

Mais nous ne sommes  pas indemnes, chez nous, d’une puissante propagande gauchiste, « gramscienne » comme dit l’auteur de l’article, qui a ébranlé profondément l’attachement à la France  chez beaucoup de nos jeunes.

Propagande mensongère  qui dévalorise la France et valorise tout ce qui n’est pas elle …

CHRONIQUE – L’historien Benoît Pellistrandi dresse un terrible réquisitoire contre les indépendantistes catalans. Ils ont échoué à rompre avec l’Espagne, mais le pays aura du mal à dépasser cette crise.

À lire l’excellent essai intitulé Le Labyrinthe catalan, de Benoît Pellistrandi, historien, professeur de khâgne, déjà auteur d’une Histoire de l’Espagne. Des guerres napoléoniennes à nos jours (Éd. Perrin), et ex-directeur des études de la Casa de Velasquez, à Madrid, nous comprenons de l’intérieur une histoire espagnole que nous connaissions mal.

Pellistrandi instruit le dossier à charge et à décharge, même si les dernières pages de son livre ne laissent pas de doute: l’indépendantisme catalan a tenté un coup de bluff dangereux pour l’Espagne comme pour lui-même.

Seule, la Catalogne n’est plus rien, ni culturellement ni économiquement, et c’est Valence et l’Aragon qui récupéreront les flux de marchandises.

Unis à l’Espagne, les sept millions de Catalans conservent un rôle d’aiguillon et de territoire d’exception.

L’auteur ne retire d’ailleurs pas au catalanisme ses lettres de noblesse.

Il y a bien un particularisme catalan qui se signale par cette langue curieuse, à mi-chemin du français et de l’espagnol, et par un dynamisme industriel et culturel qui lui vient de sa position d’ouverture sur la Méditerranée, quand Madrid est isolé sur son haut plateau austère et rocailleux.

Mais de là à transformer une singularité remarquable en projet national, il y avait un pas de géant.

«La Catalogne n’est pas montée dans le train des nationalismes du XIXe siècle et elle le fait aujourd’hui à contretemps»

, résume Pellistrandi.

On a de quoi être plus que surpris de ce contretemps, alors que tout avait bien recommencé après l’instauration en 1978 de la jeune démocratie espagnole.

En 1992, les Jeux olympiques de Barcelone célébraient l’unanimisme du pays autour du succès de la Catalogne.

Ce moment consacrait «une nouvelle culture politique» issue des oppositions au franquisme, dont Pellistrandi décrit la maturation lente pendant les trente-sept ans du régime du Caudillo.

Elles eurent le temps de tirer les leçons des échecs de la Deuxième République (1931-1936).

La nouvelle démocratie espagnole serait décentralisée ou ne serait pas. Et, de fait, jamais une Constitution en Espagne n’avait cédé autant aux régions.

Le nouveau compromis institutionnel fut de facto fédéral, accordant non seulement la maîtrise des impôts sur le revenu, mais aussi la main sur le droit successoral ou l’éducation.

«La déformation de l’histoire a atteint en Catalogne des proportions qui doivent alerter n’importe quel démocrate»

Benoît Pellistrandi

Face aux pressions basques et catalanes, les Constituants n’avaient guère le choix.

Mais en lâchant la langue et la culture, ils ont ouvert une brèche dans un édifice à peine consolidé. «L’Espagne démocratique de 1978 a abandonné aux communautés autonomes, par l’éducation, le soin de dire l’Espagne.

Aussi celle-ci est-elle devenue une périphrase: on disait “ce pays”, puis elle est devenue “la nation des nations”», écrit l’auteur, qui constate que «le récit national espagnol s’est finalement évaporé».

En trois décennies, les Catalans ont endoctriné des générations d’élèves. «La déformation de l’histoire a atteint en Catalogne des proportions qui doivent alerter n’importe quel démocrate.»

Peu à peu, l’État espagnol a donc été présenté comme une puissance étrangère.

On l’a accusé d’être le sinistre avatar du franquisme, et on n’a pas caché la répulsion qu’inspiraient les migrants de l’intérieur, soit plus d’un million de travailleurs andalous.

En 2012, l’actuel président de la région s’est autorisé quelques propos hispanophobes qui méritent ici un extrait:

«Les Espagnols sont serpents, vipères, hyènes. Des bêtes à la forme humaine, cependant, qui savourent une haine brillante. Une haine indignée, nauséeuse, comme un dentier moisi, contre tout ce qui représente la langue catalane» (citation tirée d’un article publié en catalan le 19 décembre 2012 dans le journal El Mon, et traduite sur le blog de l’universitaire Barbara Loyer).

Les scandales de corruption récents ont détruit le mythe d’un climat moral supérieur au reste de l’Espagne. Ils révèlent bien au contraire que la diffusion du catalanisme a reposé sur la corruption et le clientélisme

Quand un politicien catalan profère l’invective, il laisse après lui un silence coupable, comme si l’accusateur avait tous les droits pour lui.

Pourtant, les scandales de corruption récents ont détruit le mythe d’un climat moral supérieur au reste de l’Espagne. Ils révèlent bien au contraire que la diffusion du catalanisme a reposé sur la corruption et le clientélisme.

Ce précipité de haine était pourtant évitable. Les hasard des calendriers électoraux ont joué.

Benoît Pellistrandi démêle l’écheveau, et comment les deux grands partis espagnols ont presque toujours eu besoin de l’appoint des députés catalans pour dégager des majorités. En positions de chantage, ces derniers se sont livrés à une compétition mortifère qui a donné lieu à cette surenchère nationaliste.

Pourtant, malgré cette longue entreprise de catalanisation, les indépendantistes n’ont pas réussi à rassembler plus de 47 % des suffrages dans un scrutin illégal et douteux. Le procès qui se déroule en ce moment à Madrid dévoile l’échec de cette aventure anticonstitutionnelle.

Cet échec n’a pourtant rien réglé, comme l’admet l’auteur.

La rancœur est toujours aussi vive dans la base fanatisée des militants indépendantistes, et en face, Vox, un nouveau parti de droite dure, a émergé, qui capitalise sur le ras-le-bol face à la crise catalane.

 

On ne s’étonnera pas que cette effervescence régionaliste soit regardée de près par les indépendantistes corses, qui savent désormais qu’un patient travail «gramscien» sur les générations à venir peut produire le résultat souhaité.

Ou du moins créer les conditions d’un face-à-face mortifère

http://lefigaro.fr/vox/monde/2019/02/20/31002-20190220ARTFIG00238-pourquoi-la-catalogne-est-devenue-folle.php

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9 Commentaires

  1. Grâce à Dieu ou au destin, la situation en Catalogne changera dès que l’éducation ne sera pas manipulée par le gouvernement catalan. Cela arrivera bientôt 😉 Nous avons des élections en avril !!!

  2. J’ajouterai que j’approuve chaudement votre goût pour Lluis Llach et pour « Els segadors »: je pense que la plus belle version et la traditionnelle, plus que l’actuelle,un tantinet fade.

  3. Sur ce, que vais écouter Lluis Llach chantant  » i si canto triste » et « l’estaca », évidemment 😉

    • Bonjour,

      On peut adorer Lluis Llach (j’ai plusieurs de ses disques) ou « Els Segadors » et être en désaccord total avec des phantasmes absurdes.

      Surtout au moment où l’Europe est confrontée à une agression généralisée par l’islam.

      Se choisir comme militants des musulmans marocains et exécrer les Castillans est un exemple de cette absurdité.

      Par exemple :

      http://www.leseco.ma/maroc/66675-un-catalan-d-origine-marocaine-dans-le-nouveau-gouvernement-catalan.html

      Ou encore plus significatif :

      https://www.mediaterranee.com/1312013-un-marocain-engage-pour-lindependance-de-la-catalogne-expulse-despagne-pour-espionnage.html

      • Absolument, on peut aimer un artiste – et je trouve que Lluis Llach est un magnifique auteur de chansons et interprète, ainsi qu’un écrivain de grand talent – et ne pas le suivre dans le domaine idéologique : Lluis Llach a des positions sur les « migrants » que je n’approuve pas. Néanmoins, je ne doute pas de la profondeur de l’amour qu’il éprouve pour son pays. La Catalogne n’est pas plus touchée par l’idéologie gauchiste et immigrationniste que nous ; il faut comprendre que les grilles de lecture ne sont tout simplement pas les mêmes. Vous seriez surpris de voir que les mêmes personnes qui peuvent être naïves en matière d’islam et de migrants, peuvent aussi se montrer d’un attachement passionnée pour leur culture et prêts à défendre leur pays. Il faut comprendre que les catalans ont en eux un traumatisme toujours très fort (comme les espagnols disons « non catalans » ; mais plus accentué du fait de la persécution contre leur culture ; idem pour les basques) quant à la guerre civile et du fait de la durée d’une dictature violente jusque dans les années 70 (procès expéditifs, exécutions,disparitions et la pratique des enlèvements d’enfants pour fournir de « bonnes familles » sans enfants ; ce type d’action ayant même persisté jusque dans les années 80) : ils ont donc le réflexe de prendre en pitié toute personne qui fuit et cherche un asile. Mais ces mêmes personnes défendent leurs traditions, y compris religieuses (alors que ce sont souvent des laïcards) et les font vivre d’une façon inconnue en France. Et qu’en Catalogne, lors des attentats, des journaux « politiquement corrects » pouvaient sans ciller publier le témoignages de la famille d’une victime des attentats de Barcelone (un chauffeur égorgé lors du vol de son véhicule) disant que lorsque les mossos d’esquadra ont abattu l’assassin, ce fut « un vrai baume pour leur douleur ». Quels journaux ont publié ce type de témoignage en France ? De même, un complice arrêté à Ripoll s’est trouvé assez heureux au fond d’être entouré de policiers, car la foule avait, tout en criant « fils de pute », des intentions plus expéditives… Qui a vu cela en France !? Et je peux vous dire que, étant en Catalogne, comme souvent, à ce moment là, qu’ il y avait une ambiance spéciale pour certains… Je me souviens, entre autres, d’un musulman arrivant un peu trop vite vers un passage piéton et, devant le regard, juste le regard, de plusieurs catalans, littéralement s’enfoncer dans son siège, en se confondant en gestes d’excuses. Ne confondez jamais le tempérament français avec le catalan : les catalans peuvent organiser des manifestations monstres sans une vitre cassée : ce sont des gens calmes, aimant l’ordre ; mais que vienne une vraie colère et ils peuvent devenir féroces. C’est d’ailleurs la rapidité et le caractère expéditif du traitement réservé par les mossos aux terroristes, et l’approbation générale et enthousiaste dudit traitement qui explique bien le tempérament catalan: gentil, mais pas débile ! Et ils n’ont pas oublié les exactions des « moros » de Franco, ce grand défenseur du catholicisme…

  4. Gonzalo, je me dois d’abord de vous faire remarquer qu’il convient ici d’écrire en français ! Mais quelque chose me dit que vous seriez le premier à vous plaindre que l’on écrive en catalan sur le site d’un journal hispanophone.
    Je ne suis pas indépendantiste, ni anti : je suis français et c’est aux catalans de décider de leur destin. Et je fréquente des gens de toutes opinions… Donc, au lieu de dire que j’insulte et propage des mensonges, argumentez ! Et je ne me fais guère d’illusions sur mes capacités à influencer l’opinion des français: pour la simple raison que l’immense majorité se fiche comme d’une guigne autant de l’Espagne que de la Catalogne. 90% des français qui viennent en Espagne, Catalogne comprise, ne s’intéressent qu’aux plages, aux restos et à boire de la sangria… c’est vexant, mais c’est ainsi !

  5. Eric, sinceramente no tienes ni idea de Cataluña ni del resto de España. Eres un independentista acérrimo que se hace pasar por francés o un francés abducido por sus amigos independentistas, por supuesto. Tus palabras son un insulto a los que somos catalanes de verdad y una sarta de MENTIRAS. NO engañes al pueblo francés con tus manipulaciones alucinógenas, por favor.

  6. Ces clichés anti-catalans… ces accusations d’un soi-disant racisme catalan sont d’une absurdité… En effet, les français ne savent rien de l’histoire espagnole ; alors, que dire de l’histoire catalane ? Toutes ses accusations sont tellement loin de la Catalogne que je connais: une Catalogne où, oui, les gens sont fiers de leur langue, une vraie langue romane, aussi ancienne que les autres langues latines et d’une immense richesse littéraire ; une langue persécutée pendant des siècles – et pas seulement par Franco – mais trop vigoureusement défendue pour être détruite. Est-ce qu’un seul catalan (hors Roussillon) méconnait l’espagnol? Non: c’est en Catalogne que les meilleurs résultats sont obtenus à l’équivalent du bac ; en fait, les catalans sont souvent polyglottes: catalan, espagnol – évidemment – mais aussi anglais, français et d’autres langues encore. Sont-ils racistes? Pas le moins du monde: tant de familles sont « mixtes », et bien des militants catalanistes sont d’ascendance andalouse ou galicienne ; plus anciennement, beaucoup de catalans ont des racines françaises (essentiellement Sud-Ouest et Midi) et mêmes anglaises (venus au XVIIème). Le président en exil Carles Puigdemont est marié à une roumaine et, quant aux déclarations supposées de Torra, si elles s’avéraient avoir un fond de vérité, c’est probablement plus pour parler de certains excités du camp de Rajoy, que du peuple espagnol.
    Quant à l’affirmation que l’indépendance serait catastrophique économiquement, je suggère donc que la Pologne soit de nouveau partagée entre Russie et Allemagne, que la Norvège revienne dans le giron suédois, que l’Islande face de même avec le Danemark, l’Irlande avec la Grande-Bretagne et que la Suisse se soumette enfin au Saint-Empire germanique. La liste est encore longue et ce pour la seule Europe…
    Plus sérieusement, si l’indépendance advenait, cela ne voudrait pas dire rupture des liens commerciaux ou autres : ce serait aussi nuisible pour la Catalogne que pour l’Espagne: ne serait-ce que du fait que les routes commerciales ne passant pas par la Catalogne et par le port de Barcelone ne pourraient qu’absorber que partiellement le trafic : chacun se doit de coopérer. Quant au référendum, évidemment il s’est déroulé de façon catastrophique: les votants se sont pris des coups de matraque (c’est dangereux une urne et un bulletin de vote) et le roi a tenu un discours martial et délirant qu’il s’est bien gardé d’avoir envers les islamistes après les attaques terroristes quelques semaines auparavant: un rapport avec les juteuses ventes d’armes à l’Arabie saoudite? Rien n’interdit de refaire un autre référendum ; y compris avec des observateurs internationaux.
    Et pour les accusations de propagande à l’école, croyez-vous que cela ne fut pas le cas dans le passé, spécialement sous Franco, en faveur de l’ « hispanité » et ne voyez-vous que cela a glissé sur les catalans comme l’eau sur les plumes d’un canard ? Pour reprendre les mots d’un général espagnol :  » il faut bombarder Barcelone tous les cinquante ans » ; ben oui : depuis 1714, et la chute de Barcelone, les catalans se révoltent régulièrement car – oh, chose incroyable ! – ils se considèrent comme une nation et veulent retrouver leur liberté. Soit dit en passant, les britanniques ont laissé faire un référendum et les écossais sont restés ! Les catalans sont poussés dehors par ceux-là mêmes qui feignent défendre l’unité espagnole, mais qui instrumentalisent cette question pour des calculs politiciens.

  7. Lorsqu’un gauchiste a dit qu’une pomme était une poire,il ne faut surtout pas le contrarier,car sinon,il devient un fasciste redoutable..! C’est de cette maladie,dont souffre la France.

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