» Emmanuel Macron ne souhaite pas de cérémonie «trop militaire» ; une décision prise en accord avec l’Allemagne, qui sera représentée par la chancelière Angela Merkel. »
Demander à l’Allemagne si ça lui plaît ce que nous faisons !
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La Hongrie fait partie de l’actualité européenne, ou » européenne « , au choix.
Pour Macron, la Hongrie est dans le Camp du Mal : les Hongrois ne sont pas » progressistes « , ils sont » nationalistes « . Horreur !
La Hongrie a 3 fêtes nationales .
L’une d’elle est aujourd’hui, le 23 octobre, : » Forradalom ünnepe « , la Fête de la Révolution.
Elle commémore le début de l’insurrection de Budapest en 1956, quand la population s’est soulevée contre l’occupation soviétique.
Pensez-vous que le gouvernement hongrois organise cette commémoration selon les voeux de la Russie ?
L’insurrection hongroise d’octobre 1956
Hongrie – Le 23 octobre 1956 est une date qui restera à jamais gravée dans l’histoire de la Hongrie et dans celle du monde. Ce jour-là, le communisme vacilla dans le Bloc de l’Est : les Hongrois sont descendus dans la rue pour leur liberté. Certains l’ont payé de leur vie, les autres n’ont eu que quelques jours d’espoir avant une répression sanglante menée par Moscou, qui a ensuite fait replonger la Hongrie dans le communisme pour trois décennies supplémentaires.
C’est en 1948 à la suite d’élections truquées que les communistes ont pris le pouvoir en Hongrie, instaurant un régime totalitaire. Ce sont d’ailleurs les toutes premières années qui ont été les plus sombres avec une véritable terreur stalinienne : déportations dans les goulags, exécutions, procès-spectacle et omniprésence de l’AVH, la police secrète, rythmaient le quotidien des Hongrois entre 1948 et 1953. Après la mort de Staline, c’est Imre Nagy qui a été désigné à la tête du conseil des ministres. Sa politique consistait en une série de réformes visant à assouplir le régime avec notamment la suppression des camps d’internement et de l’autonomie de la police secrète. Il a cependant été démis de ses fonctions moins de deux ans plus tard.
Fin juin 1956, suite au soulèvement ouvrier de Poznan en Pologne réprimé par le pouvoir, le nouveau chef du parti communiste a entamé des réformes similaires à celles de Imre Nagy contre lesquelles Moscou menaçait d’une intervention militaire. En octobre, en Hongrie, des organisations rassemblant des étudiants et des intellectuels ont organisé des manifestations dans les grandes villes du pays réclamant le retour de Imre Nagy. Un rassemblement en soutien à la Pologne sous l’égide de l’amitié polono-hongroise s’est tenue au pied de la statue du général Bem. C’est durant cette manifestation que les 16 points du Cercle Petőfi ont été adoptés, listant les mesures politiques et économiques souhaitées par les assemblées étudiantes, notamment l’évacuation des troupes soviétiques ou encore des élections libres.
Tout au long de la journée du 23 octobre, une foule croissante a rejoint les manifestations organisées par les étudiants : devant la statue du général Bem – où l’on a pour la première fois arraché les armoiries communistes du drapeau hongrois, devenant par la suite le symbole de la Révolution – puis sur Kossuth Lajos tér, l’esplanade du Parlement, où près de 200.000 personnes étaient présentes. Malgré l’appel à la dispersion du chef du parti communiste Ernő Gerő, la foule est allée sur la place où trônait une gigantesque statue de Staline.
Les manifestants ont démoli la sculpture dont seules les bottes sont restées debout, la tête du dictateur soviétique gisant par terre. Ce geste était l’une des images marquantes de la Révolution. A la nuit tombée, une partie des manifestants s’est rendue au siège de la Radio Hongroise pour tenter d’y faire lire les 16 points. Les chars et la police secrète déployés sur place ont fait feu sur la foule sans défense marquant ainsi le début du conflit armé. Le bâtiment a malgré tout été occupé par les manifestants.
Le lendemain, les chars soviétiques ont reçu l’ordre d’entrer dans Budapest tandis que Imre Nagy a été de nouveau désigné Premier ministre. Malgré ses promesses de poursuite des réformes, des combats de rue ont éclaté entre manifestants qui ont saisis les armes – dont de nombreux mineurs, les « gamins de Pest » – et les forces du régime. L’un des lieux symboliques était l’impasse Corvin dont les révolutionnaires ont été appelés les « corvinistes » (korvinisták).
Moscou a en outre décidé de placer János Kádár à la tête du parti communiste pour remplacer Gerő. Le nouveau leader a qualifié le soulèvement de « contre-révolution », terme officiel jusqu’à la chute du communisme. Le 25 octobre, environ 5.000 personnes se sont rassemblés pacifiquement sur Kossuth tér mais des tireurs d’élite de l’AVH et les chars soviétiques présents ont tiré dans la foule faisant au total près d’un millier de morts. Ce moment sanglant a mené à la chute du gouvernement le 28 octobre, au retrait – temporaire – des troupes soviétiques ainsi qu’à la restauration du pluralisme et à la libération des prisonniers politiques dont le plus célèbre, le cardinal József Mindszenty.
Le calme n’a cependant été que de très courte durée. Le 4 novembre, l’Union Soviétique a engagé une guerre contre la Hongrie sans déclaration préalable. C’est à ce moment que Imre Nagy a prononcé un discours à l’attention du pays et du monde à la radio avant un appel à l’aide diffusé dans quatre langues.
« C’est Imre Nagy qui vous parle, le président du Conseil des ministres de la République Populaire de Hongrie. Cette nuit, les troupes soviétiques ont lancé une attaque contre notre capitale avec l’intention évidente de renverser le gouvernement démocratique hongrois légitime. Nos troupes sont au combat. Le gouvernement est en place. C’est ce que je communique au peuple du pays et à l’opinion publique du monde”.
L’appel de Imre Nagy est resté sans réponse. La Hongrie n’a bénéficié d’aucune aide internationale dans ce conflit, les pays occidentaux étant engagés dans la crise de Suez. Les chars soviétiques sont entrés dans Budapest et leurs tirs ont résonné aux quatre coins de la capitale. C’est la répression des derniers révolutionnaires sur l’île de Csepel le 11 novembre qui a définitivement mis fin au soulèvement.
Au total, la Révolution a officiellement coûté la vie à 2.652 personnes du côté hongrois et 722 côté soviétique. On estime à environ 200.000 le nombre de Hongrois ayant fui leur pays à cause du conflit et des répressions. Dans les trois années suivant la Révolution, des rétorsions de grande ampleur ont été effectuées par le régime Kádár : 400 personnes – dont Imre Nagy – ont été exécutées pour leur participation au soulèvement, plus de 21.000 ont été emprisonnées et 16.000 à 18.000 ont été internées.
Il est évident que ces événements sont un moment crucial dans l’histoire hongroise et européenne puisque cela a été la première fois qu’un peuple du Bloc communiste a entrepris des manifestations si importantes contre le régime que l’URSS a dû intervenir militairement. La mémoire des héros de cette Révolution contre le joug soviétique rappelle d’ailleurs au monde que les Hongrois se sont battus déjà de nombreuses fois pour une liberté à laquelle ils sont attachés.
L’année de la chute du communisme, le 16 juin 1989, Imre Nagy et ses camarades martyrs ont été symboliquement réinhumés sur la place des Héros devant plusieurs centaines de milliers de personnes. Ce jour-là, le jeune Viktor Orbán se fait connaître en demandant le départ des troupes soviétiques. Le 23 octobre 1989 a quant à elle été une double fête nationale en Hongrie avec la commémoration de l’éclatement de la Révolution ainsi que la proclamation officielle de la République de Hongrie mettant fin à plus de quarante ans de régime communiste dictatorial.
Le 23 octobre 2006, à l’occasion du 50ème anniversaire du soulèvement, des manifestations se sont tenues pour réclamer la démission du Premier ministre libéral-socialiste Ferenc Gyurcsány après le scandale qu’a suscité un enregistrement audio dans lequel il a avoué avoir « menti matin, midi et soir » pour gagner les élections en avril de la même année – voir le documentaire de Nicolas de Lamberterie pour TV Libertés sur ces événements. Les rues de Budapest ont alors été le théâtre d’affrontements entre manifestants anti-gouvernementaux et les forces de l’ordre avec notamment une violence excessive employée par ces-dernières.
Le 23 octobre est désormais un jour férié en Hongrie, et est marqué par des commémorations dans tout le pays.
https://visegradpost.com/fr/2018/10/22/linsurrection-hongroise-doctobre-1956/
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Il est certain qu’un peuple qui a connu cette histoire horrible n’est pas disposé à se soumettre à une autre dictature crypto communiste, fût-elle européenne.
Oui, et ni à une dictature crypto musulmane.
Vive Orban, vive la Hongrie !
La Hongrie ne s’excuse pas (heureusement) du soulèvement de 1956 contre le communisme imposé par l’Union soviétique. La Hongrie est un pays libre et qui n’hésite pas à célébrer cet insurrection sans chercher à savoir si ça fait plaisir aux autorités russes qui d’ailleurs n’ont fait aucune déclaration à ce sujet. Cela n’empêche pas Viktor Orban d’entretenir des relations correctes avec la Russie car il est bien conscient qu’une défaite du patriotisme national russe sonnerait la défaite en Europe de l’Est de tous les régimes qui refusent l’immigration imposée, le multiculturalisme et l’expansion de l’islam.
Et j’ajouterai que la « reprise en main » de la Russie par un régiment libéral-pro occidental rejetant les racines orthodoxes de la Russie verrait monter au sein de la Fédération de Russie les revendications des minorités musulmanes.
Fin 1956 une seule chose m’intéressait: la musique. J ‘avais entendu parler de l’indépendance de la Tunisie, de Suez,mais la Hongrie ( qui avait obligé à l’exil un pianiste éblouissant, György Cziffra, triomphant au théâtre des Champs Elysées, malgré un bracelet en cuir lui enserrant désormais le poignet démoli par les communistes), me semblait le seul pays martyr dans le monde.J’ai eu une Mme Nagy comme formidable prof d’allemand, exilée elle aussi. N’eût été la proximité de l’Union soviétique,j’ai très souvent pensé que s’installer à Budapest serait pour moi un véritable accomplissement de vie..Mais non.. Merci à Claude t.a.l pour les photos, qui illustrent les rêves nombreux faits sur cette ville. Rappelons nous que la fondation Cziffra de Cormeilles en Parisis , en France, est toujours vivante!
un essai
12 ans plus tard, ce sera le tour de Prague
tu vois, c’est dommage qu ils aient enlevé la tete de la statue du Batiouchka , elle aurait pu faire une excellente pissotière pour tous le chiens de Budapest
le maudit Géorgien aurait été celebré tous les jours aprés sa mort pendant des décenies
il ne restait que les bottes :
https://www.flickr.com/photos/dalbera/1374421656
encore plus facile pour les clébards !
Oui mais c’est Orban et il en a dans le froc lui, c’est pas comme macrotte et sa pensée subtile!
Qu’il me soit permis d’apporter ici un témoignage relatif à ces événements exposé dans mon livre : « Citoyens ce roman est le vôtre » ( Édilivre) :
Parmi le personnel même le plus méritant d’un établissement, il se trouve souvent au moins une exception confirmant la règle. À l’école Robespierre, cette particularité était monsieur Piochant.
Homme au regard noir perpétuellement soupçonneux, il était toujours vêtu d’une veste grise contrastant avec la blouse que portaient presque tous ses collègues. Il était beaucoup craint des élèves et c’était souvent à lui que les autres instituteurs confiaient à l’occasion les plus turbulents. Monsieur Piochant était le seul à se présenter à l’école avec son journal sous le bras, pratique pourtant interdite par le règlement de l’Éducation nationale. Ce journal était celui du Parti communiste, que monsieur Piochant ne se gênait pas pour lire à son bureau en fumant une cigarette. Sa classe, peu nombreuse, était celle dite « de perfectionnement », où étaient placés les élèves les moins réceptifs à l’instruction, apparemment sans beaucoup de distinction d’âges.
Elle avait la particularité d’être équipée de toutes sortes de petits appareils, objets et systèmes probablement destinés à éveiller la curiosité des élèves. Si toutefois ils pouvaient éventuellement inciter à une orientation future, il parut évident à Danylou, avec le recul du temps, que monsieur Piochant était dispensé de toute obligation de résultat. Sa classe restait donc un endroit insolite où l’on occupait comme on pouvait les récalcitrants au savoir, qui servait aussi parfois de destination temporaire et redoutée aux élèves indisciplinés.
Les camarades de classe du petit Danylou étaient du même âge, mais il arriva un nouveau que sa plus grande taille désigna comme étant « en retard ». Il se nommait Béla Guttmann.
Il avait un visage allongé où s’agrandissaient des yeux à l’expression toujours craintive. On savait de lui qu’il venait de Hongrie. Il parlait peu le français malgré ses efforts évidents. Il avait du mal à suivre les cours, au désespoir de madame Guérinet qui lui prodiguait les attentions particulières requises par sa situation, sans toutefois perturber la progression générale de la classe.
Souvent, le regard de Béla Guttmann s’enfuyait au loin, comme ailleurs, et il se mettait à pleurer.
On pouvait penser que c’était à cause de ses difficultés scolaires et de langage.
En ce temps-là, on préférait ne plus parler de ce qui venait de se passer en Hongrie. Il ne fallait pas raconter la révolte du peuple hongrois contre la dictature communiste, l’insurrection de Budapest réprimée dans le sang, la barbarie et le désastre dans la capitale hongroise, les centaines de milliers de civils fuyant vers la frontière autrichienne si vite atteinte par les chars soviétiques. On préférait aussi oublier qu’en application des accords de Yalta, aucune aide des pays occidentaux, plus soucieux de l’affaire de Suez, n’était parvenue aux insurgés hongrois malgré leurs appels désespérés. La Hongrie où un gouvernement illégitime poursuivait encore des procès contre des patriotes était la mauvaise conscience des uns et des autres. La presse communiste occidentale avait définitivement classé cette tragédie dans la rubrique des affaires intérieures de la Hongrie, justifiant la répression aidée par les « pays frères » envers quelques « réactionnaires » hostiles au gouvernement des travailleurs.
Qu’avaient donc vu les grands yeux humides de Béla Guttmann ? Pourquoi avait-il quitté son pays ? Quel long chemin, quelle errance l’avaient amené jusqu’à Montreuil-sous-Bois ? Pourquoi pleurait-il si souvent ? Le mystère demeura volontairement pour préserver l’innocence de l’enfance.
Les derniers temps où Danylou le vit, Béla Guttmann fut placé dans la classe de monsieur Piochant, le stalinien désœuvré qui entretenait ses certitudes en lisant un journal communiste pendant ses heures de travail.
Plus d’un demi-siècle plus tard, Danylou chercha sur Internet ce qu’avait pu devenir Béla Guttmann. Mais il ne trouva que les références d’un homonyme, champion de sport.
Merci Daniel pour ce bel extrait de ton livre