Installé parmi les meilleures ventes, « Destin français », l’ouvrage d’Eric Zemmour, continue d’entretenir la polémique. Extraits de l’entretien qu’il a accordé au Point.
« … Le débat médiatique et intellectuel s’est tellement dégradé qu’on a le choix entre ne pas se déplacer sur des plateaux télé – ce que fait le philosophe Jean-Claude Michéa – ou aller défendre ses idées dans des médias de masse au risque que ce soit moins confortable. Aujourd’hui, le débat se décompose ainsi : victimisation, émotion, judiciarisation. Et à chaque fois, je le subis […] Au-delà des gens mal intentionnés, il y a des polémiques, car je touche des points essentiels que l’on ne veut pas voir. Des points qui, en vérité, interrogent tout le monde, comme cette affaire des prénoms. Personne n’ose en parler. Mais c’est une question qui taraude les gens, car elle concrétise, selon moi, la désintégration française. »
Éric Zemmour : « La plupart des historiens n’assument plus l’histoire de France »
On connaît le jugement de Victor Hugo. « Être contesté, c’est être constaté. » Si Éric Zemmour égratigne dans son dernier ouvrage le père des Misérables , il ne peut être en désaccord avec lui. Depuis la sortie de son Destin français , les polémiques s’enchaînent [… Mais] Au-delà de ces polémiques, il y a un livre. Une histoire de France de près de 600 pages et une galerie de plus de quarante portraits. Le tout renvoie à notre situation présente. Se dessine un Zemmour plus monarchiste que républicain, ardent défenseur de la religion catholique et nostalgique d’une certaine France. Mais à la lecture de cet ouvrage – où il évoque son histoire personnelle, une première ! –, ne peut-on pas être aussi nostalgique du Zemmour des années 1990 qui exaltait le mérite de l’école républicaine (étrangement absent), la laïcité (pour assimiler les Français musulmans), ou qui s’inquiétait de l’américanisation de la société et qui traitait de la question sociale ? Alors, même Zemmour, c’était mieux avant ? Réponse avec l’intéressé
Le Point : Après Mélancolie française (2010) et Le Suicide français(2014), vous publiez un nouveau livre sur l’histoire. N’avez-vous pas peur de vous répéter ?
Éric Zemmour : Proust disait qu’on écrit toujours le même livre. Au-delà de ça, c’est un nouveau travail avec une forme différente : il s’agit cette fois-ci d’une galerie de portraits. Je pense qu’il y a aujourd’hui une réflexion plus que nécessaire à avoir sur l’histoire de France. Nous vivons un moment fatidique où la guerre de l’histoire est de nouveau à l’ordre du jour. La plupart des historiens n’assument plus l’histoire de France. Ils font une histoire des individus, des minorités ou du monde. Je pense qu’au milieu de ça, il y a une histoire nationale à rédiger. Et j’ai essayé de faire ce travail…
Jean-Christian Petitfils nous expliquait qu’il ne fallait pas faire du roman national une romance. En taisant ou en légitimant ou en excusant certains points sombres de notre histoire, ne tombez-vous pas dans la romance ?
… Si vous m’avez lu, vous avez bien vu que je ne fais pas du roman. D’ailleurs, je l’explique dans l’introduction, ce qui gêne les dénonciateurs du roman national, ce n’est pas le côté roman, mais c’est bien le national. Ils ne veulent plus de la nation. Comme la France est un pays qui a été forgé par l’histoire (l’Église et les rois), on veut désintégrer ce pays par l’histoire. J’assume une histoire nationale, une histoire de la nation française. C’est une histoire qui se répète.
Mais dans le livre, vous êtes nuancé sur la Saint-Barthélemy…
Ce n’est pas de la romance que de ne pas faire de la morale à des gens qui ont vécu il y a des siècles. Je ne dis pas que la France a toujours raison. J’essaie de comprendre les motivations des actes passés. Il y a une vulgate historienne qui condamne la France tout le temps. Quand je cite Montaigne – qui n’est pas le chef de la ligue des catholiques ! – expliquant qu’il fallait faire la Saint-Barthélemy, cela ne vous questionne pas ? J’ai découvert que Catherine de Médicis n’était pas cette va-t-en-guerre que l’on présente à chaque fois. Qu’elle n’était pas hostile aux protestants. J’essaie donc de comprendre pourquoi elle en arrive à ce massacre. Et je m’aperçois qu’il y avait à l’époque un fondamentalisme protestant qui exaspérait le bon peuple. En écrivant cela, j’ai l’impression de faire plus œuvre d’histoire que les historiens qui se contentent de répéter la vulgate.
Quelle est votre « certaine idée de la France », pour reprendre les mots du général de Gaulle ?
Je cite souvent cette phrase d’André Suarès : « Qu’il aille ou pas à l’église, le peuple français a l’Évangile dans le sang. Et les plus graves erreurs de la France, c’est quand elle met du sentiment dans la politique. » On pourrait résumer l’histoire de France à cette phrase. La France est ancrée dans ses racines chrétiennes, même chez ceux qui vomissent le christianisme (ils sont plus chrétiens qu’ils ne le croient) : universalisme, amour de l’humanité. C’est son génie. Mais, en même temps, le christianisme mal compris (amour de l’autre exclusif, sentimentalisme dévoyé) est sa face sombre ; la France s’oublie. Les droits de l’homme, par exemple, ont participé à la grandeur de la France, aujourd’hui, ils vont la conduire à sa mort. Notre histoire oscille entre ses deux penchants.
Mis à part Robespierre, vous parlez peu des hommes de la République. Pas de Jules Ferry pour la mise en place de l’école – que vous avez longtemps vanté –, pas de laïcité…
La République n’est qu’un régime, ce n’est pas le Graal. Le Graal, c’est la France. Je fais une différence, car, aujourd’hui, les élites bien-pensantes de gauche exaltent la République pour mieux abandonner la France. Ils ne parlent jamais de la République française, mais de la République. Comme si c’était une République universelle…
Mais, par exemple, vous vous inquiétez de la place de l’islam en France. Vous auriez pu consacrer un chapitre aux hommes de la laïcité qui ont su repousser la religion dans la sphère privée…
Je pense que ce n’est plus la bonne réponse. La laïcité est dévoyée. Nos élites considèrent que la laïcité ne concerne que la liberté religieuse. Mais elles oublient que c’est d’abord la séparation entre le public et le privé. Qu’il s’agit de ne pas montrer avec ostentation sa religion dans l’espace public. Quand Jean-Pierre Chevènement (président de la Fondation des œuvres de l’islam de France, NDLR) appelle l’islam à plus de discrétion, il se fait insulter. L’islam n’a pas connu la laïcité, n’a pas connu la séparation du public et du privé, du sacré et du profane, du spirituel et du temporel. L’islam impose dans plusieurs quartiers une charia de fait.
Vous n’exagérez pas un peu, c’est minoritaire…
C’est encore minoritaire. Mais pour ceux qui le vivent, ce n’est pas minoritaire. Cela gagne du terrain. Je vous concède que la laïcité peut être une barrière si elle est utilisée comme contre l’Église. Mais il n’y a pas d’Église islamique…
Lorsqu’on lit votre livre, il y a une célébration de la monarchie, de la figure des rois. Êtes-vous devenu monarchiste ?
On ne peut que glorifier la monarchie, car elle a créé la France. La monarchie a trouvé un équilibre assez subtil entre le roi et le tiers état contre ce qu’on appelait les féodaux. On pourrait appeler aujourd’hui cela du populisme. Louis XVI a oublié cette alliance et cela a provoqué la Révolution. L’Empire et la Ve République sont une monarchie. C’est le retour à cette alliance contre les élites. Avec cette synthèse géniale, de Gaulle a sauvé la République.
Régis Debray explique que l’américanisation de la société – et le fait de devenir des « Gallo-ricains » – est plus dangereuse que l’islamisation. Êtes-vous d’accord ?
… Je suis évidemment d’accord avec lui sur le danger de devenir des « Gallo-ricains ». Dans Destin français, je ne parle pas que d’islamisation. Je parle de l’anglomanie du XVIIIe siècle, de la finance avec un chapitre sur Rothschild. Je n’ai pas abandonné cette thématique. Mais contrairement à Régis Debray, j’estime que le thème majeur du pays, c’est l’islamisation.
Dans un déplacement au Danemark, le président de la République, Emmanuel Macron, a vanté ce « peuple luthérien » qui vit ses transformations sans trop de drames comparé aux « Gaulois réfractaires ». Qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est exactement ce que j’explique dans le livre. Depuis Voltaire, Montesquieu et encore plus depuis la défaite de Waterloo, les élites reprochent à la France d’être restée catholique. Guizot et Renan le disent. C’est une constance depuis 200 ans et vous remarquez qu’aujourd’hui nos élites sont fascinées par les Allemands, qui sont protestants !
Vous citez abondamment la phrase de Suarès sur les méfaits des sentiments dans la politique. En écrivant une introduction très personnelle et en retournant pour une émission de télévision dans les quartiers où vous avez grandi, ne cédez-vous pas au sentimentalisme ?
Je n’ai pas mis du sentiment. J’ai répondu à la vieille injonction marxiste « D’où tu parles ». Je montre que mon idéologie ne vient pas de rien et témoigne de l’assimilation dans ma génération. Alors, oui, j’étais ému, car je n’y étais pas retourné depuis 50 ans. Vous savez, je ne suis pas un robot, je suis un être humain, j’ai le droit d’avoir des émotions.
En prônant une assimilation stricte, on a l’impression que vous souhaitez être plus romain que les Romains à Rome. Finalement, Éric ne veut-il pas effacer Zemmour ?
Vous faites de la psychanalyse. Je veux être romain. C’est tout. Je veux m’approprier l’histoire de France. C’était banal avant. Alfred Grosser, qui était un homme de centre gauche, était un réfugié allemand venu en France à l’âge de 8 ans. Son père avait servi comme officier-médecin dans l’armée allemande. Dans une conférence, il dit « nous » en parlant de l’armée française. Et il dit : « J’ai pensé, tout en continuant à parler : Assimilation pleinement réussie. Jeanne d’Arc est mon arrière-grand-mère, Napoléon mon grand-père et Goethe un grand écrivain étranger. » Je pense pareil. Et je tiens à vous rassurer, je m’aime beaucoup (rires).
Quand on est nostalgique comme vous, sur pas mal de thématiques (littérature, football, cinéma, musique), en quoi la vie contemporaine est-elle plaisante ?
Peut-être les progrès de la médecine et le TGV. Mais sinon, rien ne trouve grâce à mes yeux, ni la littérature, ni la musique populaire, ni le cinéma, ni la télévision, ni le football. Je suis resté attaché à cette culture populaire des années 70. Depuis, nous sommes entrés dans une période de déclin. »
« Destin français », d’Éric Zemmour, chez Albin Michel. 570 pages, 24,50 euros.
Complément de Yann Kempenich
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Déjà il préfère la royauté à la république,c’est étrange cette tendance de plus en plus répandue chez les people écrivaillons d’origine juive,ensuite il adore les judéo-chrétiens,encore plus si on enlève chrétien ,décidemment Zemmour ,je le sens pas !
En lisant certains commentaires, j’ai parfois eu l’impression que la Saint Barthélémy était juste « une petite punition » pour les abominables protestants.
Pourquoi Zemmour ressort il ça? Certains catholiques haïssent encore les protestants plus que tout au monde, pas la peine de rallumer le conflit…Quant aux protestants, ils ont aussi subi pas mal d’horreurs,( pas que commises) ; dans les terres huguenotes tout ça est encore très présent dans les mémoires.
Le fondamentalisme protestant, c’est la première fois que j’entends ça…En plus à l’époque ils étaient déjà archi minoritaires!!! pas comme la nouvelle religion qui s’impose chez nous.
Ça y est, la guerre totale est déclarée contre Eric Zmmour.
Tous les fauves crocs aiguisés, affamés ont été lachés sur lui.
Eric a besoin e nous ; il ne le dit pas, c’est moi qui le clame. Au secours, notre héraut a besoin de ceux a qui il prête sa parole et son brillant cerveau.
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– Les antifascistes de la Sorbonne appellent à perturber une séance de dédicace d’Eric Zemmour dans le Quartier Latin
– Ruquier le déprogramme de « on n’est pas couchés » ; -(ben qu’ils restent debout à bavasser bêtement)- mobilisons-nous pour organiser à notre porte-parole les moyens de se faire, de nous faire entendre ; ce qu’il dit est tellement plus intéressant que les imbécilités sorties lors de cette émission.
Mobilisons-nous ; que pouvons-nous faire pour organiser ses prises de parole ?
Cette « interview » est un régal. Monsieur Zemmour y est comme d’habitude sublime.
Je vais de ce pas, commander son bouquin qui m’a l’air passionnant,
il ne peut que l’être, écrit par un homme d’une vaste intelligence et d’une rare lucidité, assorti d’un courage hors normes, et quoi d’autre ? une culture aussi « en même temps »
Les petits roquets de la télé , verts de jalousie, peuvent bien glapir, le livre va faire un « tabac », comme ils disent
Grâce au titre — Merci Christine ! — j’ai lu ce long article jusqu’au bout.
Et il m’a beaucoup appris.
En particulier, j’ignorais que l’amiral de Coligny, avant de connaitre à son tour le glaive des assassins, n’avait pas fait que des ronds dans l’eau dans sa carrière de soldat.
Mais j’avais déjà mon idée des guerres de religions par ce qui s’était passé en Béarn où le pouvoir était aux mains des Réformés, reine Jeanne d’Albret en tête.
Conclusion pratique, je vais acheter le livre d’Éric Zemmour !
Merci Yann Kempenich !
Comme je passe souvent devant ce château qui n’a plus de toiture et pensant à cet épisode, il fallait bien que je place l’anecdote 🙂
Et la Michelade , à Nîmes…
Et le baron des Adrets…
Et Luther qui avait envisagé de mener une « marche sur Rome » (déjà!) pour assassiner le pape, coupable de vendre des indulgences.
Et Calvin , qui a dénoncé Michel Servet, lequel a terminé ses jours sur le bûcher.
Pourquoi les protestants auraient-ils été mignons gentils et tout, , tandis que les catholiques avaient le monopole des atrocités ?
mes deux « potes » protestants sont d’ abord Jean Marteilhe, qui en a chié sur les galères du Roy et Emanuel Leroy-Ladurie notre admirable ethno climatologue
les huguenots sont en France aujourd’ ui un tout petit million
Va savoir combien ils étaient quand ils répondaient aux « Dragonades » du bon roi soleil….
et je me perds beaucoup entre luthériens, calvinistes ( un peu Séph et Aschkés ??? °)
Ha oui, vous allez parfois en région huguenote, à Vallée-française 🙂
Nous, nous sommes luthériens 😉
Petite note sur le prénom Eric !
Saint Eric fêté le 18 mai, nom d’un roi martyr assassiné en 1160 pour avoir voulu convertir la Suède et les autres pays nordiques…
Certes, un peu comme Charlemagne, il aurait mené une croisade de christianisation.
Il est donc dans le calendrier des saints !
Autre remarque, si Eric est un nom nordique, ne pas oublier que les Normands (Vikings) se sont vus offrir la Normandie pour mettre fin à leurs attaques* et s’intégrer au royaume de France (résumé sommaire)… Est-il de bon ton de la part des bobos qui nous assènent sans arrêt les migrations, d’oser en rejeter alors l’origine à l’extérieur de la France ? Faudrait quand même pas tomber dans la schizophrénie !
Certes, certains sont après allés conquérir l’Angleterre…
* Raids vikings en réponse aux guerre de christianisation de Charlemagne !
Livre acheté ce matin , pour le lire mais aussi pour qu’il soit la plus grosse vente de 2018 en déplaise aux Macrocons de tout bord ( même de la jackette).
Actuellement le protestantisme est bien plus proche de l’idéal républicain que le catholicisme. Il n’y a pas photo…
Je ne vois pas trop où veut en arriver Zemmour par de tels excès et surtout rien n’est démontré ici. Pour ma part, en tant que républicain, je me sens offensé par ce genre d’affirmation.
Le grand poète protestant Agrippa d’Aubigné ne cachait pas son admiration immense pour le catholique Ronsard. Sectaire, vraiment ?
En fait ce genre de réflexion conduit droit dans le mur. C’est quoi la prochaine étape, « c’est à cause du fondamentalisme juif qu’il y a eu le nazisme »?
Cela aurait mérité une démonstration historique claire et irréfutable car là pour le coup, c’est très inquiétant de relayer ça…
tut tut tut
LE FONDAMENTALISME PEUT SE CACHER PARTOUT
la preuve, il y a quelque mois j’ ai adopté un mignon petit chat avec le bout de dessus de nez noir! on nous l’ a donné a la SPJ (société de protection des Juifs)
hé bien ce con, au pretexte que je l’ ai baptisé Dolphie, il se croyait autorisé a lever la patte droite le matin dans la cuisine devant sa gamelle
et, interloqué par ce comportement je lui ai gueulé dessus un SIEG ! retentissant, espérant l’ entendre répondre Heil!
hé bien non!!! le con, il a juste dit Miaou!!
☺
??????!!!!!!!
merci les amies
le rire sauve du désespoir et l’ humour de la déprime
On ne peut pas être forcément d’accord avec tout ce qu’écrit ou dit Eric Zemmour. Je ne l’étais pas non plus avec l’ensemble d’Un suicide français.
Destin Français, c’est aussi 576 pages… Vous n’avez ici qu’un entretien et c’est le journaliste qui lui pose la question. Certes, le titre peut interpeller (il n’est pas de moi) mais Zemmour dit « Et je m’aperçois qu’il y avait à l’époque un fondamentalisme protestant qui exaspérait le bon peuple ». Je ne vois rien d’inquiétant à relayer ses propos.
En Espagne, les catholiques ont été très durs avec les juifs et les maurisques; en Irlande, les Orangistes protestants n’ont pas été tendres avec les catholiques. Catholiques et protestants français se sont massacrés au XVIe siècle et et c’est le catholicisme qui l’a emporté au XVIIIe. Et c’est vrai que beaucoup de protestants ont accueilli nombre de juifs, notamment au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, chez Wauquiez-mère (et maire).
Rien n’est tout blanc, ni tout noir.
« En Espagne, les catholiques ont été très durs avec les juifs et les maurisques; en Irlande, les Orangistes protestants n’ont pas été tendres avec les catholiques. »
Et pour une même raison, la résistance de ces groupes aux décisions et à la cohésion de l’Etat. Pour l’irlande, on peut considérer qu’il y a volonté d’acculturation et d’élimination physique, par guerres, déportations et famines. Et que les irlandais étant envahis par les anglo-protestants, ils étaient les victimes.
Je laisserai ce point de côté pour ne pas tomber dans le pathos.
.
En ce qui concerne l’Espagne, le groupe problématique car impossible à assimiler était les morisques crypto-musulmans. Ils ne consommais ni porc ni vin, parlaient un pidgin mâtiné d’arabe et se vêtaient comme leurs ancêtres ( ou l’idée qu’ils s’en faisaient). Un peu comme les musulmans « français ».
Leur pouvoir économique était nul, au contraire des juifs qui parvenaient à s’assimiler à un certains degré, mais les musulmans ibériques aidaient volontiers leurs coreligionnaires du nord de l’afrique lors de leurs innombrables razzias.
Ce qui a largement motivé les mesures discriminatoires à leur encontre, qui alternaient avec des tentatives d’assimilation souvent futiles. Et au final leur expulsion.
Pour les protestants de France, ils étaient en effet intransigeants, la danse et la fête étaient vu comme des passe-temps diaboliques, et leurs penchants iconoclastes rebutaient le bas-peuple catholique. Ils avaient aussi une organisation beaucoup plus efficace leur permettant, bien qu’en faible nombre (10%) de mettre sur pied des armées beaucoup plus vite que les féodaux et l’état. Et bien sûr ils avaient des liens avec l’étranger. Comme les ligueurs ultramontains au demeurant.
La royauté devait alors louvoyer entre la faction dite des « politiques » favorables à une alliance aux protestants et les ligueurs, tout en essayant d’amener une réconciliation qui n’aurait satisfait personne.
Donc le massacre de la st Barthélémy était justifié pour éliminer les chefs du parti protestant, d’ailleurs Henri III fît plus tard assassiner le duc de Guise, chef de la ligue, pour les mêmes motifs, restaurer le pouvoir royal.
Comme vous dites, rien n’est tout blanc ni tout noir, mais les protestants étaient bien des factieux, et pas vraiment des tendres, ce qui devait conduire au siège de la Rochelle puis à la révocation de l’édit de Nantes.
D’autres purges furent commises pour des raisons fiscales, comme suite à la révolte du papier-timbré, sans qu’on n’en fasse toute une histoire.
Tout ça est un peu dépassé maintenant, l’antéchrist qui siège à Rome et la plupart des chefs des églises protestantes sont des islamophiles.
Bonjour,
Certes, mais donner un plus au protestantisme (pour sa plus grande autonomie de l’individu etc,) sur la résistance au totalitarisme est une erreur.
Il y a ces cartes célèbres des élections de 1932 en Allemagne qui montrent, dans les plus petits détails géographiques, que le vote le moins favorable au Nazisme correspond aux régions majoritairement catholiques et, inversement, que le vote le plus favorable au Nazisme correspond aux régions majoritairement protestantes.
http://www.slate.fr/monde/84007/catholiques-allemands-vote-nazis-hitler
Comparé à un verrouillage par une hiérarchie et un dogme, le libre-examen a ses dangers :=)
C’est moi qui ai choisi, délibérément, ce titre, afin de mettre l’accent sur une toute petite partie de l’interview. Je l’ai fait à la fois pour l’amour du débat, je savais que cela permettrait des échanges, des références… entre nos lecteurs, mais aussi parce que le parallèle avec ce que nous vivons est limpide. Les excès des uns finissent toujours par générer les excès des autres… Enfin, c’est aussi un appel à relativiser les idées toutes faites, les accusations contre les catholiques, passant pour des monstres à cause de la St Barthélémy… comme l’OAS passe pour des terroristes ….
Bonjour,
Oui, il y a des arguments des « progressistes » qui ne sont pas fondés du style, « les minorités ont toujours raison », « ce qui est le plus récent est le mieux » etc …
Les minorités dans un pays peuvent être majoritaires dans d’autres et tyranniques là-bas …
Et les minorités peuvent être tyranniques vis-à-vis de la majorité : c’est ce que l’on observe dans le monde occidental désormais …
Quant à ce qui est « récent », c’est un grand argument des musulmans : « l’islam c’est ce qu’il y a de mieux, car c’est ce qui est le plus récent ».
Totalement imbécile !
Comme si Mahomet étaient « supérieur » » au Christ et Hitler ou Staline à Saint François d’Assise …
Pas assez de connaissances en histoire pour juger de la Saint-Barthélémy et du rôle fondamentaliste des protestants. Il y a beaucoup de » fiefs » protestants en France semble-t-il.Perso, en dehors du sud-ouest (guéguerre anti-papiste à l’origine?), je n’en connais qu’un et c’est La Vendée d’il y a cinquante ans.. Difficile de s’y retrouver entre les Baptistes, l’ Eglise des saints du dernier jour, les Pentecôtistes, etc.. Mais j’ai constaté une chose souvent, depuis une quarantaine d’années, c’est que beaucoup de « juifs » aiment LA FRANCE, étant pratiquants israélites ou pas, quand beaucoup de « protestants » pratiquants ou pas, aiment surtout leur coin de territoire, les élus de leur bord, et » l’Europe ».
Le protestantisme s’est montré partout, dès son origine, essentiellement terroriste. Michel Defaye dans son ouvrage Le Protestantisme assassin et Yves Gérardin dans Luther, Calvin, Ferry et le lutherrorisme l’ont clairement établi. A Londres comme à Genève, en Allemagne comme en Norvège, en Navarre comme au Danemark, en Écosse comme en Suède, en Islande comme en Irlande, la loi est universelle : le protestantisme (qui se réclame du libre examen) s’est partout imposé par la violence. Comme toutes les idéologies modernes, il a prêché la liberté en théorie et imposé la tyrannie en pratique.
http://valentin.beziau-ump77.over-blog.com/2016/04/saint-bathelemy-le-protestantisme-assassin-et-les-victimes-francaises-du-fanatisme-huguenot-2-livres-pour-retablir-la-verite.html
https://www.livresenfamille.fr/livres/religion/histoire-de-l-eglise/3436-michel-defaye-le-protestantisme-assassin-au-xvi-siecle-en-france.html
Zemmour est un grand monsieur. Il dit des choses qui fâchent parce qu’elles sont vraies.
Merci. Sans oublier que BOURDIN est aussi protestant…