Illustration : Bayrou a tiré de son chapeau une « association de préfiguration » dénommée La Ciutat, dont les dirigeants l’entourent sur la photo ci-dessus : le président M. Jacques Roth assisté par trois vices-présidents, MM. Vincenç Javaloyès et Jean-Loup Fricker et Mme Claudie Monin, plus un membre sans fonctions précises, M. Jérémie Bazet. Belle armée mexicaine, avec probablement à la clé de substantielles “indemnités” payées par le contribuable…
Bye ! Bye ! Bayrou ?
Hier 13 juillet, j’ai fait un court commentaire approbateur de l’article de Christine Tasin sur l’élimination d’Éric Zemmour par RTL et voilà que notre ami Yann Kempenich en a profité pour glisser : « Et nous, nous attendons un de vos articles savants… ☺ ». Me voyant presque obligé de relever le défi, je vais tâcher de vous adapter un article que j’ai diffusé en Béarn il y a deux jours. Comme par hasard, il tourne autour de la manipulation occitaniste que j’avais dénoncée dès mon entrée sur Résistance républicaine en aout 2015.
1 – Au départ : une initiative “culturelle” de M. Bayrou
La ville de Pau, dont M. Bayrou est actuellement le maire, a pour noyau des vestiges de la ville primitive, bâtie de part et d’autre du ravin d’un ruisseau qui rejoint le Gave près de la butte du château où naquit Henri IV. Or comme en bien d’autres villes anciennes, ce genre de ruisseau central en fut d’abord le collecteur des eaux usées, avec les odeurs que l’on imagine. D’où les noms de Merdari, Merderie, etc. que Frédéric Mistral donnait en exemple dans son fameux dictionnaire, Lou Tresor dóu Felibrige(1886). Mais celui de Pau s’appelle le Hédas, que les deux principaux dictionnaires du béarnais rapprochent des motshedà,-dì, puer,hedoù, fétidité, odeur puante, etc. et rattachent au latin ‘fœtere’.
Cela n’a pas empêché la construction d’habitations sur ses bords, d’où la mauvaise réputation du quartier où ne se logeaient pas les bourgeois ! Certes, tout cela a été mis aux normes modernes depuis longtemps, et M. Bayrou a présenté ces jours-ci tout un programme déjà décidé pour faire du lieu, selon les quotidiens de Pau, La République et L’Éclair :
– samedi 7 juillet, sur Internet : « Le quartier du Hédas, future capitale de l’occitan ».
– mardi 10 juillet, sur le papier : « Le Hédas, futur cœur battant du Béarnais »
2 – « occitan », « gascon » ou « béarnais » ?
Comme nous-mêmes, le journaliste s’est aussitôt posé la question :
En réalité, cette indécision n’est pas nouvelle : Le 25 octobre 1993, alors qu’il cumulait les fonctions de Président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques (depuis avril 1993) et de Ministre de l’Éducation nationale (depuis mars 1993), M. Bayrou avait fait un long discours officiel en béarnais pour affirmer son soutien à la langue du pays, discours connu sous le nom béarnais de Prouclam de Pau, « Proclamation de Pau ». Et là, M. Bayrou s’était refusé à choisir entre occitan, gascon et béarnais : comme il y a désaccord entre les courants qui prétendent défendre la langue du pays, l’agrégé de lettres et Ministre de l’Éducation nationale s’était montré incapable de trancher.
Et il s’avère aujourd’hui que le dernier quart de siècle n’a pas permis à ce « professeur de lettres » de se renseigner sur ces trois noms de langue. Voici donc un éclairage historique dans lequel je défie quiconque de trouver… et prouver une erreur ou un à-peu-près.
3 – Pour ceux qui ne veulent pas mourir idiots : un rappel historique
– La première mention du mot gascon pour nommer cette langue est dans un acte notarié du 29 novembre 1313, conservé aux Archives de Navarre à Pampelune et concernant un moulin à La Bastide-Clairence ; alors que les Leys d’amors publiées à Toulouse en 1356 n’auront aucun nom propre pour désigner leur langue, dite banalement « notre roman ».
– En visite chez Gaston Fébus à Orthez de fin novembre 1388 à février 1389, Froissart n’a que « gascon » pour nommer la langue de Fébus lorsqu’il ne s’exprime pas en français.
– La variété gasconne parlée en Béarn est nommée pour la première fois « bearnes » dans une délibération des États du 1ermars 1533, en réaction à la lettre écrite en français par laquelle le roi Henri II accrédite l’évêque de Rodez pour les présider en son nom :les États protestent et prient l’évêque d’en autoriser la traduction en bearnes avant de les insérer dans les registres (A. D. Pyr.-Atl. C. 681, f°. 92 r°).
– En juin 1967, le premier numéro de la revue Per nouste de l’association béarnaise de même nom qui vient de naitre au sein de l’Institut d’études occitanes s’affiche par ces mots :
Et le numéro s’ouvre par un éditorial « Qui sommes-nous ? », signé par « L’Équipe de “PER NOUSTE” ». La nouvelle association se déclare « Section départementale de l’I.E.O » et précise aussitôt : « Son seul but : Faire connaitre par l’enseignement et l’Action populaire la langue et la civilisation d’Oc : pour nous, le Gascon et le Béarnais. ».
En 1977, Michel Grosclaude, « Membre de l’Association PER NOSTE », publie chez l’éditeur Omnivoxune méthode d’enseignement du gascon avec disques d’accompagnement, Lo gascon lèu e plan. Le Pr. Pierre Bec, président de l’I.E.O., en écrit la Préface qui débute ainsi : « Après l’Occitanlèu-lèu e plan, de Gaston BAZALGUES, qui a ouvert la présente collection, voici maintenant son pendant gascon : Lo Gasconlèu e plan, de Michel GROSCLAUDE. » On ne peut dire plus clairement que l’Occitan et le Gascon ne sont pas la même chose !
Notre passé, c’est cela : une langue nommée « gascon » depuis plus de 700 ans, ou encore « béarnais » en ne considérant que les variétés parlées (naguère…) sur le territoire de l’ancienne province de Béarn.
Mais j’ai bien peur que M. Bayrou ne s’y intéresse : dans les quelque 13 pages A4 de texte que Wikipédia lui consacre, il est rappelé que « Roger Fauroux, qu’il avait chargé de présider une commission sur la réforme de l’école […déclarait] que François Bayrou gouvernait “avec le sondoscope en bandoulière” ».
Cela peut aussi expliquer que le professeur de lettres Bayrou abaisse la langue de Gaston Fébus et d’Henri IV enfant au niveau de jargon parlé dans l’ignorance de ses règles et de ses nuances. Il est tombé bien bas, lui qui avait publié en 1990 une réflexion pédagogique La Décennie des mal-appris ; le voilà officiellement qualifié pour être le Garde des sots !
4 – La manœuvre politicienne du “démocrate”
Mais il y a plus grave : dans ses propos rapportés par le journaliste, M. Bayrou avoue sans ambages, et sans la moindre gêne, qu’il a monté tout cela pendant dix-huit mois dans le secret, pour écarter les « esprits partisans » dont il dénonce brutalement la « bêtise ». On appréciera sa conception de la démocratie, dans le mépris le plus total de ceux qui ne pensent pas comme lui !
De fait, selon les articles déjà cités, M. Bayrou a tiré de son chapeau une « association de préfiguration » dénommée La Ciutat, dont les dirigeants l’entourent sur la photo reproduite en tête : le président M. Jacques Roth assisté par trois vices-présidents, MM. Vincenç Javaloyès et Jean-Loup Fricker et Mme Claudie Monin, plus un membre sans fonctions précises, M. Jérémie Bazet. Belle armée mexicaine, avec probablement à la clé de substantielles “indemnités” payées par le contribuable…
Comme par hasard, sur ces cinq personnes, les trois premières sont connues pour leur liens avec l’occitanisme.
Et si je me réfère au Dictionnaire étymologique des noms de famille gascons(1992) de l’occitaniste Michel Grosclaude, seul M. Bazet a un nom gascon, localisé en Bigorre.
Que voilà des gens qualifiés pour défendre l’authentique culture du Béarn ! De plus, M. Javaloyès a pour père un homme dont les dernières décennies d’activité se sont faites dans des emplois d’organismes occitanistes, au budget presque entièrement constitué de subventions publiques, mais dont on n’a jamais fait d’évaluation qui ait été publiée. La presse locale a dans ses archives des billets de ce Monsieur particulièrement virulents, voire haineux, à l’égard des autochtones béarnais. Le fils saura-t-il défendre leur culture authentique ?
5 – Conclusion
Commencée par une histoire d’égout collecteur puant devenu espace culturel occitan, cette affaire malodorante nous montre M. Bayrou sous un bien triste jour : autocrate, tenant d’un double langage, manipulateur, et même inculte quant à la langue qu’il prétend défendre…
Or Wikipédia a relevé sa confidence « Je me suis mis à bégayer vers 7-8 ans », ce dont il se serait guéri par un méritoire effort.
Eh bien ! au terme de cet article, c’est nous qui éprouvons l’envie de bégayer la prochaine fois qu’il appellera nos suffrages :
Bay… Bay… Bayrou !
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Les « langues régionales” sont mortes, et ne servent plus que de fonds de commerce pour de prétendus « militants », toujours demandeurs de fonds publics, et de “marotte” pour les hommes politiques en quête de voix… alors que la masse des citoyens n’y attache plus aucun intérêt réel.
(J’entends « marotte » en son sens premier; selon le CNRTL : « A. − [Désignant une figurine ou une figure] 1. Poupée ancienne montée sur un bâton, reprise à l’époque moderne comme marionnette (d’apr. Giteau 1970). Çà et là, sur les lits, il y a des jouets. Oh! bien modestes: pour les petites filles, ce sont des poupées, des marottes plutôt, habillées en peignoir d’indienne (Loti,Livre de la pitié, 1891, p. 168). − En partic. Sceptre fait d’un bâton surmonté d’une tête grotesque coiffée d’un capuchon à grelots, considéré comme le symbole de la folie et servant d’attribut aux bouffons de cour. »
Pour en savoir plus, permettez-moi de vous donner les liens vers deux études de moi, la première ayant été écite pour le monde politique et ayant eu quelques échos !
http://www.academia.edu/9455943/Jean_Lafitte
http://www.gasconha.com/IMG/pdf/j.l._-_de_patois_a_langues_re_gionales_-2.pdf
Ce qui ne m’empêche pas de m’intéresser toujours au « patrimoine » (art. 5-1 de la Constitution) que constituent les écrits du passé dans ces langues disparues de la communication sociale.
Bigre… vous allez me donner du travail pour l’été !
Votre style me rappelle Robert Fossier. Par manque de temps, je n’ai hélas pas le temps de replonger dans ses ouvrages.
Vous avez relevé le défi rapidement !
Je vais peut-être vous contrarier mais je reste mitigé avec les langues régionales qui sont parfois (re)mises en valeur pour renforcer un irrédentisme ou défier le pouvoir central. Mais c’est peut-être parce que je n’en maîtrise aucune.
Prendre le métro de Toulouse et entendre l’annonce bilingue des stations est un peu déroutant…
J’ai toujours été étonné de ces noms de villages à la sonorité étrange : Coslédaà-Lube-Boast, Puyoô, Aast, Boô-Silhen, Visker…
Bonjour,
Merci pour cet article passionnant !
Vive les Gascons et les Gasconnes, si bien nommés pour certains… en voici un beau spécimen : Maïtena Biraben.
Comment continuer à exister médiatiquement quand vous voulez faire cracher plus de 4 millions d’euros à Bolloré ?
Réponse : rêver d’être réincarnée en mosquée ou en migrant…
http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/maitena-biraben-vincent-bollore-va-le-payer-cher-25-06-2018-7792947.php
« Licenciée par Canal +, l’ex-présentatrice du «Grand journal» attaquait Vincent Bolloré ce lundi aux prud’hommes. Elle réclame 4,4 millions d’euros à son ancien employeur ».
Payée environ 100.000 euros bruts par mois (le chiffre est cependant objet du litige), Maïtena Biraben ne connaît sans doute pas les difficultés matérielles auxquelles sont accoutumés de nombreux Français.
« Aujourd’hui, l’avocat Eric Manca la trouve « clivante », « ingérable » et rappelle que Vincent Bolloré est venu à son secours après sa sortie maladroite sur le Front national présenté comme « le premier parti de France » .
Est-ce pour redresser la barre et se rendre plus politiquement correcte que l’animatrice a répondu à Sud ouest :
« Si vous étiez un héros ou une héroïne ? Quelqu’un qui donne une chance à sa vie et tord le destin : d’Artagnan, Simone Veil ou un migrant ».
« Si vous étiez un monument historique ? La mosquée-cathédrale de Cordoue ».
« Si vous étiez un juron ? « Enc… » mais je n’en suis pas fière ».
Encore heureux qu’elle n’ait pas répondu : « enculé de ta race » !
https://www.sudouest.fr/2018/06/14/le-portrait-chinois-de-maitena-biraben-piperade-raie-manta-du-frais-pas-de-sucre-5217649-4693.php
Maïtena Biraben, en bonne basque, « surfe » sur l’esprit du temps :
D’Artagnan avait contribué à l’arrestation de Nicolas Fouquet, arbitraire, injuste, motivée par la jalousie de Louis XIV, protecteur de la Fontaine et Molière…
Simone Veil était une européiste ennemie du Front national, figure majeure du bloc UMPS et, de façon posthume, égérie du politiquement correct encensée par Macron ;
quant aux migrants, certains ont certes pu faire preuve de dévouement de manière très ponctuelle et par hasard (comme Mamoudou Gassama). Dans bien des cas, ils quittent leur pays et leurs proches restés sur place et ce sont nos militaires qui y sont envoyés, au péril de leur vie, pour tenter de restaurer la sécurité publique. Est-ce vraiment de l’héroïsme ?
N’y avait-il vraiment pas de héros digne de ce nom à citer ? Maïtena Biraben aurait pu trouver de l’inspiration dans les articles de Daniel Pollett :
http://resistancerepublicaine.com/2018/01/23/nos-heros-sappellent-leclerc-estienne-dorves-patton-montgomery-maloubier-rol-tanguy/