Turcs en liesse devant le consulat de Turquie à Strasbourg (Illustration : DNA)
Ce dimanche, Recep Tayyip Erdogan a remporté les élections présidentielles turques avec plus de 52 % des voix et la majorité absolue à la Grande Assemblée de Turquie avec l’aide de son allié, le MHP, un parti d’extrême droite nationaliste (dixit Le Monde).
En Europe, notamment en France, en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Belgique, il fait beaucoup mieux avec des scores frisant le plébiscite pour sa mégalomane personne.
Avec 90% de participation, le néo-sultan a affirmé, sans rire, que « la Turquie a donné une leçon de démocratie au monde ». (France Info)
Président de la République de Turquie depuis 2014, Erdogan n’a jamais cessé de renforcer ses pouvoirs et la tentative de coup d’État de 2016 lui a permis d’embastiller sans complexe opposants politiques, militaires ou journalistes trop gênants.
« Au 12 juillet 2017, plus de 150 000 personnes ont été limogées ou suspendues de leur fonction dans l’armée, l’administration et le secteur privé et plus de 50 000 ont été arrêtées […] 70 % de la presse écrite appartient à des hommes d’affaires liés au président ou à son parti l’AKP » (Wikipedia)
Erdogan n’a également pas hésité à s’emparer de la région d’Afrine en Syrie, l’épurant ethniquement de ses Kurdes et y plaçant les islamistes syriens chassés de la Ghouta orientale (banlieue de Damas).
La Turquie est donc devenue une « démocrature » islamique. Mais à la différence de la Russie de Poutine, l’Europe n’a aucune intention d’humilier, de boycotter et d’isoler le néo-sultan et son nouvel empire ottoman. En 2015, à Strasbourg, Erdogan a même pu faire un discours devant 12 000 fans, hommes et femmes séparés, les invitant à « ne pas s’assimiler » tout en insultant le pays-hôte. (Le Figaro). Sans réaction, d’ailleurs, de François Hollande et du gouvernement de l’époque.
Dimanche 24 juin 2018, c’est par un concert de klaxons et de cris, drapeaux de leur patrie de cœur déployés, que les Turcs de France manifestaient la victoire de leur héros, révélant ainsi un certain état d’esprit de la diaspora.
Si les Kurdes de Marseille ont voté en majorité pour le HDP, la communauté turque a voté à 55,2% pour le parti islamo-conservateur, l’AKP d’Erdogan. A Strasbourg, ils étaient 60% et à Lyon, 76%. Son allié ultranationaliste, le MHP, y atteint parfois les 10%.
Rappelons que la branche paramilitaire du MHP, les « Loups gris », est décrite comme néo-fasciste, anti-communiste, anti-grec, anti-kurdes, anti-arméniens, homophobe, antisémite et anti-chrétien. (Wikipedia)
Protestant contre la xénophobie et l’islamophobie d’une France liberticide, les musulmans de notre pays n’hésitent donc pas à plébisciter un autocrate et son parti ultranationaliste (lire par exemple les articles et commentaires dithyrambiques sur Oumma.com, témoignages de acteurs de la « Caravane des quartiers » sur Slate.fr)
En Europe, les scores d’Erdogan atteignent 65% en Allemagne, 73% aux Pays-Bas et même 75% en Belgique ! (Le Point)
En 2015, un sénateur belge, Alain Destexhe, posait la question de l’intégration des Turcs :
« En Belgique, 90% des mariages de la communauté ont lieu entre Turcs, un jeune Belgo-turc sur trois n’a aucun ami non-turc et la majorité de la troisième génération de migrants s’identifie encore davantage à la Turquie qu’à la Belgique ! […] Pour l’immense majorité, il est également exclu de reconnaître le génocide arménien. »
« Aucun des nombreux élus turcs de Bruxelles n’a jamais critiqué le régime d’Erdoğan : son autoritarisme, ses atteintes à la liberté de la presse, son projet islamiste bien éloigné de l’héritage laïque d’Atatürk ou ses ambiguïtés, à la limite de la complaisance, vis-à-vis de l’Etat islamique. Dans ces conditions, il est légitime de se demander si ces élus belgo-turcs ne représentent pas davantage la Turquie que la Belgique. »
Idem en Allemagne où l’affaire Mesut Özil et Ilkay Gündogan attise le ressentiment de nos voisins envers la plus grande diaspora turque d’Europe (plus de 4 millions d’individus).
En cause : une série de photos où l’on voit les deux joueurs internationaux allemands d’origine turque « poser aux côtés de M. Erdogan et lui offrir des maillots de leurs équipes respectives, Arsenal pour le premier, Manchester City pour le second. Sur celui de M. Gündogan figure en outre une dédicace, écrite en turc : « Pour mon président, avec respect. » (Le Monde)
La diaspora turque plébiscite donc la dérive islamiste et autoritaire de son président. Pour simplifier, cela signifie que les communautés turques d’Europe sont constituées des Turcs les plus conservateurs et les plus nationalistes.
De son côté, la France se retrouve désormais avec une communauté islamo-conservatrice de 800 000 Turcs en pleine expansion. Communauté qui se veut inassimilable avec des mœurs et des coutumes à part, de nouvelles revendications religieuses et même un nouveau parti (Justice et égalité). Bref, une goutte supplémentaire de partition dans l’océan du délitement national.
A Hautepierre, le « quartier turc » de Strasbourg a voté massivement pour l’AKP tandis que « 9% des votants ont soutenu les ultranationalistes du MHP. » (Rue89). Mais aux élections présidentielles de 2017, le même quartier avait plébiscité Mélenchon et ses Insoumis.
En résumé, aux élections turques, le Turc de France (ou d’ailleurs) votera pour le candidat le plus nationaliste, le plus islamiste et le plus xénophobe qui soit. Aux élections françaises, il choisira en revanche le parti le plus xénophile, le plus progressiste et le moins patriote, bref : le PS, LREM ou les Insoumis. Sans que cela ne choque le président Macron qui pestait, il y a peu encore, contre la « lèpre » populiste européenne.
Et l’amour de la France dans tout ça ? L’électeur turc s’en contrefiche éperdument.
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Notez le chiffre pour la baskonsolomachin de Lyon, ville de Petit Gégé qui n’aime pas l’extrême droite, enfin, les Turcs çà va !
Rectification .
Les Turcs en France …
En Turquie les Turcs pourchassent les catholiques !
Qu’est ce qu’ils foutent tous ces turcs en France ? ca leur a pas suffit de bousiller la vie des Arméniens.? Ils en redemandent? z’y ont pris gout ?c’est pas parce qu’on les a laissé faire en 1895 et 1915 qu’ils doivent s’imaginer que ( grâce à macron et ses potes ) ce sera toujours open bar pour eux .
puisqu’ils aiment tant que ça erdogan, qu’es ce qu’ils attendent pour le rejoindre.Du balai, ouste, dégagez, votre place est en Turquie,
oui comme cela on pourra récupérer leurs baraques et bagnoles, mais on leur laissera leur corbeaux ambulants(femmes)!
puisqu’ils aiment tant que ça erdogan, qu’es ce qu’ils attendent pour le rejoindre.Du balai, ouste, dégagez, votre place est en Turquie, la preuve vous votez pour herr dogan..
Quand on donne le droit de vote aux musulmans, ils vont voter ou bien pour un dictateur ou bien pour un islamiste. On l’a vu en Egypte ou les freres musulmans ont été portés au pouvoir grâce au plébiscite populaire, on le voit en Turquie ou un dictateur islamo-fasciste a remporté les élections pour une deuxieme fois. Pourquoi? C’est simple. Les musulmans ne comprennent rien a la démocratie ni a la liberté, la notion leur est étrangere, et ils vaudrait mieux qu’on leur retire le droit de vote jusqu’ a ce qu’ils saisissent enfin ce que suffrage universel, démocratie et liberté veulent dire.
C’est tout à fait ça. Le concept de liberté les dépasse complètement.
cette élection a au moins l’intérêt de nous conforter dans notre sentiment….
Idem pour les tunisiens de France qui avaient plébiscité le parti islamiste Ennahda, lors des premières élections post-benali :
http://www.lepoint.fr/monde/les-tunisiens-de-france-placent-le-parti-ennahda-en-tete-23-10-2011-1388213_24.php
Cela m’avait d’ailleurs à l’époque fait rire jaune quant aux commentaires. Les tunisiens se sont libérés du dictateur Ben Ali. Cela avait été même qualifié de printemps arabe, la belle farce !
La même connerie a eu lieu aussi en Algérie à la fin des années 80, suite à des émeutes civiles une élection avait été organisée en urgence. Et qu’est ce qu’ont fait les gens? Eh ! Bien ils n’ont rien trouvé de mieux à faire que de voter en masse pour le FIS (parti islamiste de référence à l’époque). Seule la Kabylie avait résisté à cette folie. Les kabyles avaient voté massivement pour des démocrates. Cela leur avait valu des insultes, le discrédit de la part du reste de l’Algérie. Pourtant, cette région est la seule qui a résistée et a été plus ou moins épargnée par la folie meurtrière des « islamistes ». Tout ça pour dire que la résistance est possible quand vous avez un sentiment d’appartenance qui vous prémunit efficacement du virus islamique. Les kabyles pour beaucoup sont plus attachés à leur « berbérité » qu’à l’islam. De ce fait, les arabo-musulmans les haïssent et les considèrent comme des sous musulmans. Tant mieux !!!
Voilà ce que font les musulmans de leur liberté !!! Une belle illustration de l’enfermement mental dans lequel se trouvent les adeptes de l’islam.
Bonjour,
Merci pour cet excellent article !