En s’imposant en Afrique, la Chine aide les Africains et limite leur envie d’émigrer

Quand Bill Gates pose les bonnes questions (et apporte presque les bonnes réponses) sur le défi de la pression migratoire africaine aux portes de l’Europe

Le milliardaire américain suggère de rendre plus difficile l’accès aux frontières européennes, mais également d’accentuer l’aide au développement des pays africains.

Atlantico : Dans une interview donnée au journal allemand Welt am Sonntag, Bill Gates est revenu sur la question de la pression migratoire en provenance d’Afrique, et ayant pour destination l’Europe. Il a ainsi indiqué  » D’une part, vous voulez montrer une certaine générosité, et prendre des réfugiés, mais plus vous êtes généreux, plus vous motivez d’autres personnes à quitter l’Afrique« . En conséquence de quoi, le milliardaire américain suggère de rendre plus difficile l’accès aux frontières européennes, mais également d’accentuer l’aide au développement des pays africains. Cependant, au regard de la pression migratoire africaine actuelle et à venir, en quoi l’aide au développement peut elle être véritablement une solution ? Quelles sont les limites de ce modèle ? 

 
Laurent Chalard : Penser que l’aide au développement au continent africain va limiter quasi-instantanément la pression migratoire sur l’Europe n’est pas pertinent car les effets de cette aide, sous réserve qu’elle soit bien utilisée, ne se feraient sentir que sur le moyen-terme. A court-terme, le problème demeurerait, le déséquilibre de niveau de vie entre l’Europe et l’Afrique étant considérable, dans un contexte de forte expansion démographique africaine.

Par ailleurs, le modèle de développement économique reposant sur l’aide au développement est inefficace. En effet, concernant l’aide, à proprement parler, l’expérience nous prouve que, jusqu’ici, elle n’a pas servi à grand-chose, les pays les plus aidés n’étant pas forcément ceux ayant les meilleures performances économiques. En effet, les aides provenant d’Occident sont bien souvent détournées par les élites locales corrompues, une faible partie allant réellement aux populations. En outre, cette aide se présente trop souvent comme une forme d’assistanat, c’est-à-dire qu’elle ne se présente pas sous la forme d’investissements productifs ayant un impact positif sur le développement économique. Par exemple, fournir gratuitement de la nourriture, en règle générale du riz, alors qu’il n’y a pas de famines, contribue à maintenir le faible rendement de l’agriculture vivrière locale, puisque la nourriture gratuite vient faire concurrence aux produits vendus par les agriculteurs locaux, ce qui ne les incitent guère à investir pour augmenter leurs rendements. Il en va de même pour les produits de consommation. Pour qu’un pays sorte du sous-développement, il faut qu’il engage une politique d’investissements productifs et non qu’il bénéficie de l’aumône des riches. Or, à l’heure actuelle, l’aide au développement provenant d’Occident ressemble plutôt à la seconde qu’à la première…

 

Depuis l’année 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique. Quelles sont les différences d’approche du continent, entre Pékin, et les capitales occidentales, comme Paris ou Washington ? Pour quels résultats ?

Dans son approche vis-à-vis de l’Afrique, la Chine ne réfléchit nullement en termes d’aide humanitaire et de réduction du fossé de développement entre pays riches et pauvres, mais réfléchit uniquement en termes économiques, en l’occurrence faciliter son accès aux matières premières et s’imposer sur un nouveau marché de consommation. En effet, elle a tout intérêt à ce que ce continent connaisse une croissance économique soutenue, conduisant à l’émergence d’une classe moyenne africaine, dans l’optique de pouvoir lui vendre ses produits de consommation, la Chine étant devenue « l’entrepôt du monde », comme le fut l’Angleterre au XIX° siècle. 

En conséquence, même s’il est « politiquement incorrect » de le dire, les résultats économiques de la présence chinoise en Afrique sont sans commune mesure avec ceux des européens, les investissements chinois permettant une croissance économique certaine des pays où ils sont importants, grâce, entre autres, au développement des infrastructures, mais aussi de l’investissement privé, comme la création d’usines textiles. Par exemple, le boom économique que connaît l’Ethiopie (près de 10 % de taux de croissance par an ces dernières années) est en partie le produit de la forte présence chinoise dans le tissu économique local. Il s’en suit que des millions de personnes ont vu leur niveau de vie s’améliorer considérablement, basculant dans le « monde moderne », grâce aux investissements chinois. Alors que cinquante années d’aide au développement occidentale n’ont pas permis au continent de sortir de la misère, dix ans d’investissements massifs chinois ont permis à plusieurs pays de décoller. Les mauvaises langues rétorqueront que les chinois pratiquent un capitalisme de prédation, mais, dans ce cas-là, que peut-on dire de la Françafrique, qui use des mêmes méthodes sans aucun résultat probant pour les populations locales ! Il faut d’abord balayer devant sa propre porte avant d’émettre des jugements moraux sur les actions des autres.

Au regard des enjeux à venir, et de la très forte natalité de la zone sahélienne, quelles sont les politiques structurelles les plus importantes à mettre en oeuvre pour permettre une « normalisation » de la situation ?

La première politique à mettre en place est une politique malthusienne, visant à limiter le nombre de naissances, la trop forte croissance démographique pénalisant le développement économique, en particulier dans les pays aux ressources naturelles limitées, tels que les Etats du Sahel. S’il ne s’agit pas d’effectuer une politique coercitive de l’enfant unique sur le modèle chinois, une politique à l’indienne, d’incitations fortes à limiter sa descendance, qui a permis de faire descendre le niveau de fécondité à peu près au seuil de remplacement des générations (2,1 enfants par femme), est souhaitable pour les prochaines décennies. Par exemple, il faudrait fixer des objectifs à atteindre pour l’Afrique subsaharienne, et plus particulièrement le Sahel : 3 enfants par femme en 2030 et 2 enfants par femme en 2050.

La seconde politique est de tirer des enseignements des résultats de la présence chinoise en Afrique, c’est-à-dire d’orienter « l’aide au développement », qu’il faudrait peut-être d’ailleurs renommer, vers une politique d’investissements productifs, conduisant à l’émergence d’une classe moyenne. Le seul moyen de limiter l’immigration africaine en Europe à long terme serait que le continent connaisse une croissance économique à la chinoise pendant les trois prochaines décennies ! Dans ce cadre, notre rapport paternaliste au continent est à revoir complètement. Les investissements productifs ou la construction d’infrastructures doivent être pensés pour les africains et non être des projets clés en main transposés sur le continent sans aucune réflexion sur leur adaptation ou non aux besoins du pays concerné, ce qui fut malheureusement trop souvent le cas après les indépendances dans les années 1960-70.

 http://www.atlantico.fr/decryptage/quand-bill-gates-pose-bonnes-questions-et-apporte-presque-bonnes-reponses-defi-pression-migratoire-africaine-aux-portes-europe-3103905.html#kh0BBeVukT1k1WD7.99

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12 Commentaires

  1. Et dans quelques années, la Chine va être accusée d’avoir colonisé les Africains et tout le monde devra faire repentance, et les pays occidentaux vont gémir sur le sort de ces pauvres Africains. On connaît déjà à l’avance les paroles et l’air plaintif qui les accompagnera. Sauf que la Chine est dirigée par des gens à poigne, qu’on les apprécie ou pas, qui ont, ainsi que tous les Chinois, l’ADN de leurs ancêtres : jamais un riche seigneur, un roi, ou un empereur chinois ne s’est repenti de ses conquêtes, et encore moins quand une accusation est mensongère.

  2. B. GATES a raison. Il faut arrêter l’assistanat. Cela n’a jamais aidé personne si en même temps on ne lui propose pas de solutions pour s’en sortir. Un sage (chinois sans doute) a dit : plutôt que de donner du poisson à un pauvre, apprend lui à pécher. Plusieurs pays européens ont colonisé l’Afrique pour ses richesses. Mais qu’ont-ils appris aux Africains ? Qu’ont retenu les Africains ? Qu’ont-ils fait de leurs pays depuis l’indépendance ? Rien. Il faut donc les aider à développer leur pays pour qu’ils restent chez eux. Ceux qui viennent faire des études en France doivent obligatoirement retourner en Afrique pour aider au développement de leur pays. C’est là-bas qu’on a besoin d’eux, pas ici. On pourrait payer leurs études avec un contrat de retour au pays.
    On peut mettre en place une politique de baisse de natalité, par exemple : un enfant, tu as des allocations, 2 enfants aussi, 3 plus rien….. Et même, comme en Chine il y a quelques années, tu as une amende…..
    Il y a des régions où il n’y a pas l’eau courante, ni l’électricité. Les entreprises qui s’installeraient là-bas devraient apporter un certain confort aux populations et les employer à un salaire correct. Cela ne semble pas utopique.
    Ils sont incapables de gérer leur indépendance. Les pays qui ne sont pas capables de garder leurs ressortissants devraient être mis sous tutelle pendant quelques décennies. Mais pas pour piller leurs richesses, mais plutôt pour les aider à les exploiter.

    • Piller les richesses?
      Il est certain que les coloniaux n’étaient pas tous des philanthropes, mais vous devez noter que la France s’est épuisée à équiper tous les pays de son empire colonial.
      Renseignez-vous ou plutôt instruisez-vous, en lisant, par exemple « Chère Algérie » de Daniel Lefeuvre chez Flammarion.
      Jeune étudiant, cet homme était un militant communiste. Sûr de ses convictions, il a travaillé une thèse qu’il pensait développer sur les méfaits de la colonisation. Toutes ses investigations approfondies l’ont amené à une conclusion contraire aux idées qu’il avait reçues…
      D’autres s’y sont également employés, notamment Bernard Lugan « Pour en finir avec la colonisation » …
      Les convictions fortes se construisent à partir d’informations et de données sincères et vérifiables…C’est ce vous pourrez trouver dans les ouvrages précités…Pas à partir des niouzes de bfmacron !

  3. aider les femmes africaines à avoir peu d’enfants qu’elles puissent nourrir et surtout éduquer !

    même le Pape a dit qu’on n’est pas des lapins !

    • @ Anne Lauwaert
      Les femmes africaines subissent des assauts de leur conjoint et je ne pense pas qu’elles aient vraiment le choix, vu les mœurs patriarcales qui règnent en Afrique et qui s’exportent. C’est toute une mentalité qu’il faut changer, à commencer par l’homme. J’ai connu un Africain qui avait une femme légitime et deux autres « épouses » restées au pays, et au total 7 enfants à l’époque.
      Il avait 35 ans, était éduqué, diplômé, parlant et écrivant très bien le français, et était intégré aux mœurs occidentales, mais seulement en apparence. Il pratiquait le « turnover » : quand l’une était enceinte ou avait ses lunes il allait voir l’autre. Il partait régulièrement lors des vacances au pays… et rebelote.
      Quant au pape, je le laisse où il est, il ne m’intéresse plus depuis longtemps. Une dernière de ses trouvailles : récemment le Vatican interdirait les hosties au gluten mais autoriserait celles issues de farine OGM : allez comprendre !

  4. Des centaines de milliards de dollars ont été « investis » en Afrique en pure perte (sauf pour les dirigeants). La solution n’est certes pas là. Il faut que chaque pays se prenne en main et arrête de gueuler que c’est à cause du colonialisme que l’Afrique ne s’est pas développée. Le sous-sol du continent africain est un des plus riche qui soit mais voila… il faut creuser et c’est vachement fatiguant. Il vaut mieux rester sous l’arbre à faire des palabres pendant que les femmes sont aux champs ou à chercher de l’eau à 5 km du village.
    En 2017 certains vont sur la Lune (pourquoi faire d’ailleurs) et d’autres cuisinent au feu de bois comme au commencement de l’humanité. Je crois que ce sont ces derniers qui ont raison, ils leur faudrait juste un peu plus de nourriture et d’eau.

  5. Voilà Bill Gates vient de nous révéler pourquoi on a organisé ces « migrants »: pour pouvoir donner une raison aux Européens d’aller encore foutre la merde en Afrique. Pauvre continent : toujours l’objet des convoitises des ‘Européens’.

    Je constate:
    1) CERTAINS Européens sont obsédés par la natalité africaine.
    La Chine elle n’en a rien à foutre.
    2) La Chine a réduit la pauvreté en Afrique.
    L’Europe ???? l’augmente.

    • Je me demande d’où vous sortez tout ça ?…Quelle convoitise ?
      Ils ont leur indépendance ? On les a sur-exploités ? Hé ben démerden sie sich !
      L’explosion démographique africaine est une réalité, laquelle ne devrait pas poser problème pour un continent qui regorge de ressources naturelles, ce qui n’est pas le cas de l’Europe .
      Alors oui, la Chine est le nouveau monde colonisateur, mais soft semble t-il ! Rien à dire tout se passe bien.. Vaut mieux avoir des frigos avec leurs centrales au charbon que pas d’électricité et pas de frigo du tout !
      Foutez-nous la paix avec la colonisation qui voua sortis du cannibalisme !
      MERDE !!

  6. Oui,d’accord,Gates est un mondialiste mais en ce qui concerne l’Afrique il a du bon sens;
    C’est bien la preuve qu’il ne veut pas des africains chez lui;
    Je pense qu’il y a beaucoup de racisme et de mépris pour les africains chez les immigrationistes .
    Le seul qui respectait les africains était René Dumont qui luttait contre Nestlé et les marchands de bière à l’eau sale; Il disait que la « bière  » de banane était pleine de vitamines que c’était bon pour les mères pour allaiter leurs bébés,que l’eau sale qu’on mettait dans le lait en poudre Nestlé était toxique,que Nestlé faisait du fric sans discernement,qu’il fallait développer les cultures vivrières,donner aux africains leurs propres moyens ,à l’époque où les technocrates n’avaient qu’un mot à la bouche : »usines clefs en mains » ;

  7. Bill Gates et autres magnats de l’industrie devraient rester à leurs places , ce sont quand même ces mondialistes qui soutiennent le multiculturalisme, le « vivre ensemble » chez les autres mais surtout pas chez eux.
    Quand on voit ce connard de george clooney se permettre de dire au peuple de supprimer les frontières, d’accueillir des millions d’afro-musulmans , alors que lui et sa connasse fuient l’Italie parce qu’ils se sentent en danger à cause des migrants, on se marre doucement , en plus cette tafiole de clooney se réfugie aux Etats-Unis repris par les conservateurs, ha ha !

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