Surtout pas de contrôle aux frontières mais oui à Big Brother jusque dans nos toilettes

DANS QUEL MONDE NOUS VIVONS !

L’acteur André Dussollier, que l’on a pu entendre dans l’émission « Une histoire française » à la télévision, y fait part d’une anecdote révélatrice. Il raconte qu’en 1968, lors de l’inauguration des Jeux Olympiques d’Hiver à Grenoble, il avait pu s’intégrer à la chorale officielle en se procurant simplement un anorak jaune, vêtement porté par les membres de la dite chorale. Ainsi un peu de malice, d’astuce et de débrouillardise lui avait permis d’être au plus près du général De Gaulle et surtout d’observer d’un point de vue privilégié l’ouverture des Jeux. Je ne continuerai pas à propos de cette émission au cours de laquelle, une fois de plus, j’ai eu la confirmation que je préférerais voir les artistes se consacrer à leur rôle professionnel sans intervenir dans la politique, domaine dans lequel ils ne sont pas plus compétents ou lucides que la moyenne des Français. Cela gâche un peu le plaisir que l’on a en les voyant dans l’exercice de leur art. Parce-que citer François Mitterrand, supposons, mais citer Laurent Fabius, Lionel Jospin et Antoine Leiris (« Vous n’aurez pas ma haine ») relève du boboïsme pur et dur.

Une jeune fille de quinze ans avec qui ma compagne et moi dînions il y a quelques jours nous avait interpellés lorsque, ingénument, elle nous avait demandé de confirmer avoir connu une époque où l’on n’était pas préalablement fouillé pour pouvoir pénétrer dans quelque lieu public.

Nous avions donc dû lui préciser que, hormis les contrôles de douane aux frontières, nous avions durant des décennies ignoré toute entreprise de ce genre. Pour ma part, j’avais même été surpris d’un tel contrôle pour accéder à la cantine du Parlement européen de Strasbourg, à la fin des années 90. On peut légitimement supposer que les européistes savaient ce qui allait arriver puisqu’ils se prémunissaient déjà en ces années encore presque paisibles. Je précise que cette fréquentation occasionnelle des locaux de l’UE n’était pas liée à une quelconque activité pour celle-ci ! Depuis lors, je bois mon whisky dans une « prise de guerre » gravée de douze étoiles… Plus sérieusement, les contrôles de policiers fortement armés sur la voie publique, les attentats, les présences militaires urbaines, je n’en avais le souvenir que dans ma petite enfance, durant la guerre d’Algérie. Aujourd’hui que j’ai l’âge de la retraite, ça recommence et c’est encore à cause des mêmes ! Fini le temps béni où un anorak jaune permettait d’approcher le Chef de l’État en s’immisçant dans un groupe officiel ! Finis les temps heureux où l’on accédait à la Tour Eiffel ou à l’église abbatiale du Mont Saint-Michel en ayant simplement payé son billet ! Finis les temps civilisés et prometteurs où l’on avait confiance dans le futur pour ses enfants !

C’est en cela que l’anecdote d’André Dussollier est révélatrice, tout comme la question de la jeune fille de quinze ans : oui, nous sommes passés des temps dignes de notre belle civilisation deux fois millénaire et enviée à ceux de la barbarie, de l’arbitraire et de la dictature des minorités alliées à des dirigeants traîtres à la Patrie. Soit exactement le contraire de la République. Si toutefois André Dussollier ne semble pas se poser la question du rapport entre le gauchisme qu’il défend et l’état de la France actuelle, il est singulier de constater qu’une jeune fille de quinze ans semble douter qu’il y ait eu un « avant », un temps normal où chacun pouvait accéder à tout endroit public et autorisé sans surveillance particulière. La normalité pour nos enfants ou petits-enfants est donc cette société policière qui sert surtout à surveiller les honnêtes gens sans aucunement résoudre la menace terroriste, omniprésente et mortelle. Certains supposent même -et j’adhère à cette idée- qu’il existe une véritable gestion du terrorisme, dont la menace permanente est volontairement occultée afin de manipuler l’opinion publique selon les besoins de la politique à courte vue en vigueur depuis des décennies. On a ainsi vu la « cote de popularité » de Trouduc l’Audacieux remonter après un attentat… Comme le chantait Jean Ferrat, « le sang sèche vite en entrant dans l’Histoire »… Et il se trouve encore des Français pour refuser que soient contrôlées nos frontières, mais accepter en retour d’être traités comme des malfaiteurs pour accéder à des lieux publics, devant même en cas d’attentat lever les bras pour s’innocenter d’en être les auteurs. Et il y a bien plus encore…

Depuis le développement des Cartes bancaires, de crédit et de fidélité commerciale, des téléphones portables, ordinateurs et divers multimédias, le rapprochement des fichiers informatiques, chacun sait que Big Brother nous surveille en permanence. Il peut nous écouter même à domicile, nous filmer (pas moi, il y a un cache devant ma webcam) et nous pister quand bien même notre téléphone portable serait éteint. L’UE vient de décréter qu’à partir d’Avril 2018, toute voiture neuve devra être équipée du système eCall, à propos duquel il a fallu protester afin que les forces de l’ordre ne puissent l’utiliser pour verbaliser après-coup et en permanence. Mais rien ne garantit que cette possibilité ne reviendra pas un jour, ni que les données enregistrées ne serviront à rien d’autre qu’à géolocaliser momentanément un véhicule accidenté.

http://www.clubic.com/mag/transports/actualite-765232-ecall-secours-appel-urgence-obligatoire-2018.html

Et il y a plus encore…

Big Brother qui aime tant notre sécurité avait déjà pénétré chez nous en plusieurs occasions : il avait décrété que nos piscines devaient être closes -avec des clôtures normalisées- puis que les armes à feu devaient être enfermées dans une armoire forte et séparées de leurs munitions (des fois que vous voudriez vous défendre contre une « chance pour la France » intrusive…) et récemment que nous devions tous avoir une alarme-incendie -vous savez ces machins vendus pas cher mais qui se mettent en marche de façon intempestive et qu’il faudrait donc remplacer. Demain Big Brother inventera une nouvelle obligation qui nous fera encore dépenser notre argent pour acheter un machin rapportant des bénéfices à l’un de ses copains.

Et il y a plus encore…

Sur la voie publique, en plus des contrôles omniprésents, des caméras fixes et des drones espions, Big Brother vient de décider d’une petite liste de nouvelles obligations définies par des apports au Code de la Route. L’ensemble étant bien sûr assorti d’autant de contraventions possibles et de l’augmentation de celles déjà existantes. Il est vrai que les prétendus « experts » de la Sécurité routière ne savent que multiplier les contraintes des usagers et aggraver celles qu’ils ont déjà décrétées, sans jamais aborder le fond du problème des accidents routiers ni bien sûr demander que les administrations concernées ne fassent améliorer l’état ou la disposition des infrastructures routières.

https://www.challenges.fr/economie/allocations-code-de-la-route-electricite-tout-ce-qui-change-au-1er-juillet-2017_484225

Et il y a plus encore…

Big Brother a depuis longtemps laissé les gauchos pédagogistes saboter notre Éducation Nationale, de façon telle que nos enfants et petits-enfants ignorent notre patrimoine historique et les fondements de cette civilisation à laquelle ils appartiennent. Il leur donne des diplômes au rabais, entretient des illusions aussi consuméristes que multiculturelles et distribue gratuitement des boîtes de Padamalgam parfumé à la repentance. Big Brother organise pour nous, pour nos enfants, un univers où tout est fliqué, où la vie n’est pas assurée au coin de la rue mais où il organise notre sécurité à sa façon et à nos frais… Un monde de bien-pensance où tout le monde doit penser pareil, c’est à dire où plus personne ne pense… D’autant plus que Big Brother le fait pour nous, relayé par des médias non plus chargés de notre information mais de notre éducation, bien sûr exempte de notre Histoire, des valeurs de nos Anciens, de toute spiritualité et du moindre bon sens.

Voici donc venue l’époque où se réalisent les pires des romans d’anticipation, qui étaient presque de science-fiction en leurs temps. Qui aurait cru tout cela il y a cinquante ans ? En fait, mieux vaut que nous n’en ayons rien supposé. Sinon quelle foi en l’avenir, cet aujourd’hui, quel enthousiasme et quelle motivation aurions-nous eus pour avancer dans la vie, avoir des enfants et faire des projets ? Justement, si nous voulons cette foi, cet enthousiasme et cette motivation pour nos enfants et petits-enfants, il faut développer notre lucidité, ne rien lâcher et ne pas nous lasser de faire prendre conscience de la réalité au fil du temps. « Plus vous regarderez loin dans le passé, plus vous verrez loin dans l’avenir » disait Winston Churchill. Puissions-nous faire en sorte que nos descendants aient conscience de cette vérité.

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