Intelligence du travail, Pierre Yves Gomez, Desclée de Brouwer
Voilà un livre qui n’a ni plan, ni introduction, ni conclusion. Il s’agit d’une succession de chapitres, simplement numérotés.
Une fois surmonté ce désagrément, on peut s’intéresser au contenu, dont la problématique est au cœur même des défis de notre nouveau président, et de la loi El Khormi qu’il entend maintenir.
La réflexion de fond de Pierre Yves Gomez concerne le sens à donner au travail. Pour cela, il s’appuie sur l’affirmation de Simone Weil selon laquelle « l’homme se donne à l’homme par son travail » : le travail est défini comme le fait concret d’un engagement au service des autres.
Mais l’auteur souligne aussi que la nature du travail est de « rendre libre ». L’aliénation est de nier l’intelligence du travail, mais aussi d’acter la chosification du travailleur.
« La force c’est ce qui fait de quiconque lui est soumis, une chose » indique Simone Weil.
Un autre grand débat est celui de la confrontation entre le travailleur et le consommateur : pour Gomez, « l’auto exploitation du travailleur par le consommateur n’est plus un problème », ce qui en dit long sur la profonde déréliction de notre société.
Il observe néanmoins que, plus le producteur est proche du consommateur, plus son travail est incarné.
Au-delà du sens du travail c’est le sens même de notre vie et de notre société qui sont en jeu. A l’obsolescence de l’homme, il oppose la supériorité qu’il veut totale de l’homme sur la technique! C’est là un enjeu vital.
La guerre des deux cités, celle du travailleur contre celle du consommateur sera arbitrée par le citoyen. A ceci près que ces trois acteurs forment une seule et même personne… Bienvenue dans le monde de la schizophrénie structurelle.
Afin de promouvoir la cité du travailleur, il indique les lieux où, selon lui, l’action des gouvernants doit porter : la répartition des revenus, la protection des nouveaux travailleurs indépendants, et le contrôle des technologies digitales et robotiques.
Entre l’homme et la machine, c’est un combat à mort qui est engagé.
Méprisant ce qu’il appelle avec beaucoup d’irresponsabilité les « bavardages sur l’identité nationale », il avoue néanmoins que le vrai désir de liberté doit se trouver dans le respect que l’on éprouve vis à vis de soi-même, lorsque l’on se rend utile aux autres.
Bien loin de la macronisation-uberisation des hommes et de leur travail.
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Oui, avec ces comparaisons faites avec l’union européenne et les europhiles, reflètent bien la dictature Fasciste dans lequel nous sommes.