Le 22 janvier se tenait la primaire à Gauche : deux candidats favoris, Valls et Montebourg s’y opposaient à quelques outsiders, Hamon, Peillon et autres.
Le résultat fut très étonnant, pour deux raisons :
1/ Aucun des deux favoris ne l’emporta, mais au contraire, ce fut l’outsider dont le projet était le plus délirant qui rafla la mise, il annonçait le revenu universel pour tous, plus besoin de travailler, demain on rase gratis. Étrange.
2/ On se rendit compte d’un bug informatique extrêmement bizarre. Le décompte intermédiaire donna au centième près, très exactement le même résultat que le décompte final. Par exemple, le dimanche soir Benoit Hamon faisait 36.35% avec 454041 voix, et le lundi matin, il faisait toujours 36.35% mais avec 582014 voix.
Ce fut le cas pour tous les candidats, les pourcentages restèrent exactement les mêmes au centième de pourcentage près. La probabilité qu’un tel évènement arrive est à peu près identique à celle d’un astéroïde heurtant la terre l’an prochain.
RÉSULTATS INTERMÉDIAIRES LE DIMANCHE SOIR | RÉSULTATS DÉFINITIFS LE LUNDI MATIN |
Il y avait bien entendu fraude mais par élégance, personne ne voulut s’appesantir sur ce trucage. On comprenait la coquetterie du PS qui voulait faire croire qu’il y avait eu un fort taux de participation alors que ce parti n’arrivait même plus à dépasser le million de participants pour un évènement aussi majeur. De même qu’on ne dirait rien à une dame qui porte une gaine amincissante pour masquer ses kilos en trop, personne ne pensa à se moquer de cette coquetterie de vieille dame. Frappe-t-on un homme à terre ?
On évacua donc rapidement la bizarrerie de la victoire contre toute attente de de Benoit Hamon. D’ailleurs, les principaux intéressés eux-même, c.-à-d. ses adversaires, acceptèrent ce verdict, malgré le trucage évident, sans mot dire.
A postériori, je comprends que nous nous sommes tous fait avoir : ce trucage n’avait pas pour but de « gonfler » le taux de participation, mais plutôt de faire passer Hamon. Comment aurions-nous pu deviner que le Parti Socialiste avait décidé de se suicider et de faire gagner le candidat le plus improbable de tous, celui dont le programme était le plus irréaliste de tous, de se donner pour champion celui qui garantirait le résultat le plus minable possible ?
Aujourd’hui, tout est clair. Le PS devait faire gagner Hamon pour que Macron gagne (toutes les personnes ayant un brin de jugeote comprendraient qu’avec Hamon ce serait la Berezina), pour que les électeurs du PS reportent leurs voix sur Macron pour la gauche de gouvernement et sur Mélenchon pour les frondeurs. Ce trucage a permis en définitive de sécuriser un second tour Macron / Le Pen, au lieu du Le Pen / Fillon annoncé.
Quand on réécrira l’histoire de ces élections, peut-être dans vingt ans – à supposer que dans vingt ans, dans une éventuelle république islamique de France, un tel travail puisse intéresser qui que ce soit – on appréciera le machiavélisme du système dans sa métamorphose pour se survivre.
Post-scriptum :
Pour ceux qui auraient repéré l’incongruité, le seul centième qui diffère est celui de Sylvia Pinel qui passe de 1.97% à 1.98%. Ils ont effectivement apporté la correction d’une erreur: le dimanche, la somme des scores est de 99.99% mais heureusement, le lendemain, on arrive bien à un total de 100% 😉
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