Fillon n'a plus qu'un seul motif de se réjouir : pas de meilleur repoussoir que Hamon

Primaire de la gauche : le repoussoir Hamon

Manuel Valls aura donc bu la coupe de la défaite jusqu’à la lie ! Entre les deux tours de la primaire, il avait appelé les sympathisants de gauche à voter davantage le 29 janvier, il croyait que c’était-là son salut, la réserve de voix qui lui eût permis de rattraper son retard. Las ! Il y a eu 20 % d’électeurs en plus, mais ils se sont mobilisés pour être sûrs que l’ancien Premier ministre soit bel et bien éliminé, Hamon l’a donc écrasé, 59 % contre 41 %, le score est sans appel. C’est la grande victime d’un week-end pourtant faste pour notre pays : l’équipe de France de handball est championne du monde, Miss France est devenue Miss Univers mais Manuel Valls, lui, a tout perdu.

Ce n’est pas seulement l’ex-chef du gouvernement que les électeurs ont violemment rejeté, c’est François Hollande dont Valls n’était que la doublure, c’est donc aussi le bilan d’un quinquennat calamiteux. Les frondeurs qui, chaque jour, instruisaient le procès du pouvoir, minoritaires au Parlement, sont majoritaires dans l’électorat de gauche. Hamon était leur candidat, il est maintenant celui du PS.

Pendant trois mois, on va donc voir le parti socialiste soutenir un homme qui n’a cessé de dénoncer la politique gouvernementale, que ce même PS défendait. Et que dire des ministres, censés, eux aussi, être solidaires de la politique sociale libérale qui est celle de François Hollande sans pouvoir, pour autant, désavouer le candidat de leur parti ? Myriam El Khomri, ministre du Travail, investie à Paris, va-t-elle soutenir le candidat du parti dont elle porte les couleurs et qui a inscrit à son programme l’abrogation de la loi… El Khomri ? La situation est ridicule ! Le responsable, c’est François Hollande qui, en reniant ses promesses, a laissé prospérer la dissidence au sein de son propre camp. Il s’en lave les mains, maintenant. Sa seule et amère consolation est de penser que c’est lui qui, dimanche soir, aurait pu être à la place du mort, en l’occurrence Manuel Valls.

A quoi bon respecter la discipline d’un parti à l’agonie ? C’est pourquoi l’hémorragie au profit d’Emmanuel Macron s’accélère. Déjà, avant le scrutin, une cinquantaine de députés invoquait « un droit de retrait » en cas de victoire de Benoît Hamon. Ce droit-là, c’est celui dont les salariés se réclament pour cesser le travail en cas de danger. Le danger, pour ces élus, c’est de perdre leur siège s’ils se rangent sous la bannière utopique du candidat officiel. Ils migrent donc vers Emmanuel Macron. Depuis dimanche soir, les ralliements se multiplient, c’est le canot de sauvetage du Titanic socialiste. Au mieux, ceux qui resteront au PS seront les muets du sérail et ne lèveront pas le petit doigt pour aider le candidat dans sa campagne, à l’image du jeune pré-retraité Manuel Valls. Néanmoins, incapable de rassembler au sein de son propre parti, Benoît Hamon, en un appel dérisoire et surréaliste, invite l’écolo Yann Jadot à le rejoindre et Mélenchon de la France insoumise à se soumettre… François Fillon, dont la descente aux enfers continue, n’a plus qu’un seul motif de se réjouir, c’est de voir Benoît Hamon en champion du PS, il ne pouvait imaginer meilleur repoussoir.

https://present.fr/2017/01/30/le-repoussoir-hamon/

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6 Commentaires

  1. Démission probable de FiFi dans quelque semaines ? le canard déchainé viens d’annoncer de nouvelles révélations plus graves encore – 500.000 euros brut qui passent a ce jour a + de 900.000 mille.

  2. François Fillon a déjà été sous-estimé une première fois, ce serait une erreur de le sous-estimé une seconde fois.

  3. Ouai !… Droite, gauche ne font qu’un, pour donner du crédit à la droite pour les prochaines élections, puisqu’ils appellent ça l’ alternance, il faut bien ancrer une gauche bien à gauche, une droite dite bien à droite de fois que les électeurs se rendraient compte qu’il n’y a que deux oppositions FN / LRPS. C’est l UE qui décidera au final y compris pour le revenu universel, universel donc qui n’a rien à voir uniquement avec la France histoire peut être d’ acheter les électeurs des pays de l’ Est. Fillon veut privatiser la mutuelle sécurité sociale, Hamon veut donner un revenu qui englobera le financement de celle-ci à charge du bénéficiaire. Et LRPS seront d’ accord pour le faire financer par la classe moyenne même si LR ne le dit pas ouvertement laissant la gauche faire son travail de gauche et avançant dans le même couloir.

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