Notre-Dame de l’Assomption, à Saint-Vallier de Thiey. Église fortifiée, elle est très curieuse avec ses deux nefs. La première, du XIIème siècle, est la nef principale. La seconde, latérale, a été rajoutée en 1555. Sur le devant, au bord de la route, le banc de pierre où s’est assis Napoléon Ier, le 2 mars 1815, place de l’Apié et, sur la gauche, la colonne qui lui rend hommage. (Peinture sur Photoshop – Jean-Louis Chollet © 2016)
Ma France à Noël, ses villages, ses églises et ses crèches…
Ma France, aujourd’hui, est encore celle où je suis né. « Je suis de mon enfance comme on est d’un pays.» écrivait Saint Exupéry. Pour Zola, être “pays” voulait dire que l’on venait du même village.
Cette enfance, je la sais en moi. Une grande certitude tellement je la revis chaque jour ; c’est elle qui m’a porté jusqu’ici et qui me portera jusqu’à la fin. Je la sais, cette enfance, cette histoire française, ces villages français car ce sont mes parents qui me l’ont offerte, au sortir de la guerre au cours de laquelle ils vécurent, comme beaucoup d’autres, les heures terribles que vous savez…
Une Histoire française, heureuse, vivante et riche.
Heureuse des heures passées à lire, à écouter leurs récits et ceux de mes grands parents, à regarder sur la mappemonde la grandeur des océans et les pays lointains. Vivante des heures folles durant lesquelles nous faisions, avec les copains et les copines, des escapades en forêt ou des grimpettes dans les cerisier au mois de juin pour y grappiller les fruits rouges et brillants. Riche des nombreux voyages, de l’Alsace à l’Aquitaine, des falaises d’Étretat aux plages de la Côte d’Azur, en passant par les campagnes profondes de la Normandie ou de la Corrèze et les forêts de Sologne. C’est au cœur de cette France que j’ai longuement façonné mes plus beaux souvenirs d’enfants, d’adolescent et de jeune homme. Une richesse si grande qu’elle me garde, vivant éternellement en mon cœur vespéral, les belles images de ces villages qui portent le nom de Saint-Vallier-de-Thiey, de Saint-Aubin-le-Guichard ou encore de Saint-Astier. Tous ces “pays” où j’ai partagé de merveilleuses odyssées enfantines, portent un nom de saint, comme tant d’autres… Certainement pour nous rappeler que notre histoire, celle de notre pays, de notre peuple, a puisé une partie de sa richesse, de sa culture et de ses valeurs dans ses racines judéo-chrétiennes.
Même si l’on reste (très) éloigné des croyances « déiques”,cette richesse est l’héritage de nos ancêtres et l’on se doit d’en respecter le symbole, n’en déplaise aux caciques d’une révolution rouge qui a montré ses limites dans la course au bonheur universel des femmes et des hommes. Don Camillo et Pépone se sont réconciliés depuis longtemps et, même s’il reste ici et là des nostalgiques de la faucille et du marteau, il y a et il y aura toujours des clochers dans le paysage français.
Cette France, je voudrais la garder pure.
Cette France, je voudrais, pour mes enfants et mes petits-enfants, la garder pure comme cette neige fraîchement tombée et joyeuse, comme vous lorsque vous serez réunis en famille pour cette belle fête de la Nativité. Pure également comme les plus petits qui s’émerveilleront devant la crèche avant de découvrir, au matin, les cadeaux amenés en catimini et déposés tout autour de l’arbre par ces uns et ces autres qu’ils appellent encore “Père Noël”. Je vous rassure, j’y ai cru, moi aussi !
Depuis, je suis devenu athée, je ne crois pas au Royaume du Ciel, même si je l’évoque parfois dans mes poèmes pour une idée ou une rime. Je cultive néanmoins une sorte de “spiritualité sans Dieu” comme le dit André Comte-Sponville. Pourtant, dans les années soixante, j’ai servi la messe, notamment dans cette église, Notre-Dame de l’Assomption – dessinée pour vous sur ce tableau – avec le Père Voisin (in Memoriam) dont je garde un souvenir ému. Pensez donc, il me payait un nouveau franc chaque messe, chaque jour à sept heures du matin, trois francs pour les mariages et cinq pour les enterrements… plus les pourboires dans les deux derniers cas (sourire) !Nonobstant, loin des croyances, j’aime encore et toujours les églises, mais aussi les temples ou les synagogues pour m’y recueillir parfois, dans la fraîcheur et le silence. Je déteste le bruit, à part celui des voix aimées, de la musique et de la nature. Enfant, j’aimais aussi revêtir les habits, la soutane rouge, le bonnet rouge et le surplis blanc en France, l’aube blanche avec la capuche et le cordon des Pères Blancs (dont certains sont Noirs,d’ailleurs) en Afrique.
Ces monuments furent bâtis par des hommes – et des femmes également, je pense à Jacquette de Montbron – connaissant les règles de l’architecture et du bâti bien avant les ordinateurs et le béton. De nombreux siècles après, ils témoignent encore de leur génie et c’est avec respect pour ces anciens que je m’émerveille de la pierre taillée avec précision, des arcs-boutants, des voûtes, piliers cantonnés et autres chapiteaux ouvragés, des sculptures et des vitraux ou simplement d’une arche et d’une charpente romanes… Je les apprécie également car ils témoignent, pour la plupart, de l’intelligence, de la recherche et de la consécration des valeurs de concorde et de paix – même si elles furent longues à s’accomplir -, de la culture, du savoir et du travail partagés.
Mais j’ai peur pour ma France !
Aujourd’hui, j’ai peur pour cette France qui se débat dans les rets d’un filet jeté sur ces richesses convoitées par les démons de l’obscurantisme. Ces sauvages qui voudraient éteindre nos lumières depuis si longtemps brillantes, dépasser la hauteur de nos clochers, démolir nos crèches et brûler nos sapins, si tendrement chantés par les enfants, pour remplacer ce paysage magique de fête et de fraternité par la crasse, la vocifération, la guerre et a mort ! Alors, pour vous souhaiter de merveilleuses Fêtes de Noël cette année et vous offrir mes vœux pour cette nouvelle année qui s’approche, pleine d’espoir, j’ai choisi de dessiner cette église ; la crèche s’y trouve, à l’intérieur. Sur cette place – et vous y verrez peut-être un triple symbole, une forme d’œcuménisme idéologique -à gauche, la statue de Napoléon, au centre l’église et à droite, le drapeau tricolore sur la mairie.
Pour vous, ensemble, petits et grands, visages, sourires et prénoms de toutes celles et ceux que j’ai rencontrés au hasard de la vie – même virtuelle – que je garde en mémoire, vous qui m’avez apporté tant de joies et de connaissances, je forme un vœu, illustré par l’étoile filante qui s’est glissée dans le ciel. Soyez heureux, réunis en famille, avec vos amis, autour d’un sapin, d’une crèche, d’un chandelier ou tout simplement d’une table pour partager quelque bonne chair et bons flacons et – surtout – cet amour sincère et puissant qui unit, sur la Terre, les femmes et les hommes de bonne volonté… dont je sais vous compter parmi…
Joyeux Noël et belles Fêtes de fin d’année à vous toutes et tous, en attendant les bonnes nouvelles qui ne manqueront pas d’éclairer notre avenir en deux mille dix-sept.
Jean-Louis Chollet
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et mon repas de Noël ne sera pas hallllaallll !
Pardon pour n’avoir pu trouver mieux que …
Mille fois merci . Je te souhaite Patriote tout le bonheur possible .
Adhérent 238 .
Merci pour cette image et ce texte qui me vont droit au coeur. Il est si bon de ne pas se savoir seule!
Joyeuses fêtes de Noël à toutes et tous
Bonjour Fichet, Fallaci, Charles M., Patriote, Nicolas, Jack, Jolly R., Féjusien, Olivia et Louis,
Vos commentaires m’ont beaucoup touché et comme l’on dit toujours, «Le compliment est le moteur de la créativité… » Une petite question à Nicolas : Pourquoi ne serais-je pas sincère ? 🙂 Alphonse Daudet, bien sûr, à mettre au Panthéon des auteurs français pour ses belles pastorales. Jean Giono, également, mais tant d’autre aussi… Et vous, Jack, comme moi passionné d’aviation (élevé dans le sérail), peintre et plein de choses encore certainement… Votre compliment me touche également beaucoup.J’ai taillé la pierre, également… Peut-être aurons-nous l’occasion d’échanger des images !
A toutes et à tous, je souhaite de belle fêtes de Noël et de fin d’année et plein de bonne chose dans le futur.
Amicalement,
Jean-Louis
Bonsoir Monsieur Chollet
Votre texte émouvant résonne en moi avec la même ferveur, la même émotion, la même nostalgie.
Bien qu’ayant été baptisé, ayant suivi le cathéchisme et fait mes deux communions, je ne suis pas resté catholique pratiquant: Nul besoin, les valeurs transmisent par le christianisme vivent en moi, ce sont celles de la fraternité, du partage, de la solidarité, et avant tout du respect de l’autre.
Jamais ne m’est venue à l’esprit de maudire les adeptes d’une religion différente de celle qui m’a vu grandir.
Je suis, par exemple en train de réaliser pour Noël une peinture d’après la sculpture de la Vierge à l’enfant « Nostre Dame de Grasse », du musée des beaux arts de Toulouse.
Alors que Marie regarde vers la gauche, l’enfant jésus se penche vers la droite, appelé par les humains et sa mission si particulière.
L’interprétation picturale est personnelle mais, bien que « non croyant », une certaine « Foi » me guide au fur et à mesure de la réalisation.
L’hiver c’était les vacances, la neige, les sapins, la crèche, les cadeaux bien sûr et toutes les illuminations dans les rues:
Tout cela agissait en nous comme un mantra, ou plutôt un « conte » réel celui-ci puisque venu et vécu par nos ancêtres depuis la nuit des temps, qui nous disait « Qui nous sommes, d’où nous venons, mais aussi vers quoi nous allons »: Nos racines étaient là, palpables, visibles. Noël sans tous ses attribut ce n’est plus Noël, il n’existe simplement plus.
Noël c’est aussi une coutume ancrée au plus profond de l’inconscient et qui scintille comme un phare au milieu de la tempête du mondialisme et de la marchandisation à outrance…Mais également rapport à la famille, aux anciens, à l’histoire.
Comme je le disais aussi, rapport à l’enfance, pays fécond et ultime refuge où s’apaisent bien des douleurs et se résolvent bien des conflits, dans les circonstances les plus difficiles et inextricables de l’existence…
Je parle au passé car, comme vous, je crains, à l’allure où vont les choses que cela ne disparaisse purement et simplement.
Coupez un arbre de ses racines, il ne tiendra pas bien longtemps…
Proche de vous par : les goûts, les loisirs, les craintes…
J’adore les images de Noël telles que votre oeuvre. « La France Eternelle » dont se moque Rama Yadé !
Et cette France, chère à notre coeur, ne doit pas exister seulement, un jour, uniquement dans nos souvenirs, elle doit perdurer ! Merci et Bravo !
JOYEUX NOËL JEAN LOUIS
JOYEUX NOËL A TOUS !
très beau texte et dessin , merci pour ce partage de valeurs c’est tellement rare de nos jours dans un monde de plus en plus atomisé. en vous lisant j’ai repensé a une chansons que j’aimais bien des chaussettes noires le groupe de eddy mitchel , le titre c’étais noel de France . joyeux noel et bonnes fetes de fin d’années
Artiste et passionné d’aviation ? Suis-je en train de me regarder dans ma glace ? Je n’ai pas votre talent cher Monsieur, mais j’ai beaucoup dessiné, et sculpté aussi… et ma femme est excellent peintre. Merci pour cet émouvant article qui me rappelle tellement de choses, mon enfance, servir la messe, courir dehors avec les copains, grimper au cerisier de notre jardin… et plus tard allant d’un meeting d’aviation à un autre, et maintenant « vieille tige » de l’ALAT. Et, comme vous aijourd’hui, j’ai peur pour la France.
Très beau ,si vrai ,si sincère,merci.Mais attention,vous pourriez être tracassé par une association florissante des « droits de l’homme musulman »,eh oui,dire à ce point qu’on aime son pays pourrait exciter le taureau islamiste et on aurait vite faire de vous un islamophobe segregationiste ! Je plaisante bien sûr et pour me faire pardonner,relisons un conte d’ Alfonse Daudet ou chantons ensemble un cantique « Minuit chrétiens,c’est l’heure solennelle où l’homme dieu descendit jusqu’à nous,pour effacer la faute originelle et de son père effacer le courroux.Qui lui dira notre reconnaissance……… »Ce cantique,il ne faut pas que nos enfants et petits enfants l’oublient.Plus que notre foi chrétienne ,c »est une part de notre humanité……
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Merci pour ce joli texte !
Très beau et très touchant cet article. Il résonne très fort en moi car mon enfance, ma culture, mes traditions sont celles transmises par mes parents et, grand parents. Et aujourd’hui j’ai les mêmes peurs mais aussi le désir de ne pas laisser ces primates d’un autre temps nous imposer leur charia de merde et leur modèle sociétal digne de l’age de pierre (et encore).
Bonnes fêtes à tous ceux qui aiment la France et la défendent
Très émouvant, merci de tant de délicatesse pour rappeler nos vraies valeurs.
Merci pour cet article que je viens de lire avec émotion. Comme vous, je suis athée, mais je sais que ces petits villages, ces églises bâties par nos ancêtres, sont le reflet, le souvenir de notre histoire, de l’histoire de la France, Notre pays que des vagues d’intrus, mais aussi des gens d’ici, malheureusement, s’acharnent à vouloir détruire.
Je passerai Noël en famille, j’ai cette chance, je vous souhaite une bonne fin d’année et un Noël de chez nous.
Jacqueline Fichet Aix en Provence