Prenons exemple sur Clovis, il a su forcer le destin pour en donner un à la France

Clovis le premier Français,  Gilbert Sincyr, Dualpha 2013

On en se souvient du mal qu’avait  rencontré le pape Jean Paul II,   en 1996,  pour inciter les Français  à commémorer le baptême de Clovis, qui est aussi celui de la France,  après lui  avoir demandé peu avant ce qu’elle avait fait des promesses de son baptême.

Depuis, la perte d’identité de la France  n’a fait que progresser,  et le clergé n’en est pas complément innocent.  Entre la belle Clotilde et le très saint et très savant  évêque Remy, Clovis a été le premier d’une longue lignée de souverains catholique qui perdurera jusqu’à Louis XVI,  et même  jusqu’à Napoléon III en réalité.  L’Etat, quant à lui,  restera catholique jusqu’en 1905, soit longtemps après la révolution.

Ce qui est surprenant chez Clovis  c’est qu’il ne fut pas contaminé par la crise arienne et qu’il passa directement de païen  à catholique.

Il se convertit au cours d’une bataille qu’il est en train de perdre.  Les Dieux païens Ases ne lui sont plus  favorables, aussi, en désespoir de cause, il se tourne vers celui qu’il appelle encore  « le dieu de Clotilde » ; à ce moment précis le roi ennemi est blessé à mort et le vent de la victoire change de sens.

Clovis veut donc bien se convertir à  ce dieu qui semble utile à ses projets. Il lui reste à tenter de convaincre  ses généraux qui, ensuite,  retourneront  ses guerriers ; l’argument de la victoire et l’ascendant personnel du jeune chef l’emportent ! Mais le dieu de Clotilde peut aussi se montrer néfaste et son premier fils mourra immédiatement après son baptême.  La colère du roi est au rendez-vous mais elle sera subjuguée par la terrible obstination féminine de Clotilde qui obtiendra encore  le baptême pour son second fils  qui  survivra, lui,  à cette infusion de la grâce divine.

L’avènement de Clovis intervient 20 ans après la chute de Rome ;  c’est le temps des reconstructions douloureuses entre Goths et Francs pour se partager les reste de  l’empire sur la terre des Gaulois,  dans  une violence sans nom. Les succès militaires éclatants de Clovis et de son armée de métier lui permettront de se tailler un royaume qui ressemble étrangement à la France d’aujourd’hui.

Ce livre est à la fois très facile à lire grâce à des caractères très lisibles, mais il aussi très savant. Il s’agit d’un vrai travail d’historien qui s’est appuyé sur les rares sources scripturaires dont on dispose sur la vie de Clovis.   Le style est direct et franc à l’image du personnage évoqué. Mais Clovis est aussi un homme animé d’un grand projet il a une vision et une ambition : la France. Il sait se venger et peut être retors et patient.

Une anecdote sur Clotilde,  princesse burgonde. Clovis la demande en mariage à son oncle, le roi de Burgonde chez qui elle réside, et  qui hésite un peu à la  confier à un aussi puissant voisin,  dont les terres sont si proches. Irrésolu,  il finit par la laisser partir puis, retourné par un membre de son conseil,  il envoie des troupes à sa recherche.  Avertie, obligé de quitter précipitamment  son chariot tiré par quatre bœufs, Clotilde enfourche rapidement un cheval laissant là sa dot et sa garde,  et galope pour  se mettre à l’abri sur les terres de son futur époux. Il faut dire, pour la petite histoire, que son oncle était aussi le meurtrier de son père et qu’il avait noyé sa propre  mère en la jetant avec une pierre au cou dans le Rhône.  Voilà qui incite la jeune fille à la plus extrême célérité. Clovis n’oubliera jamais cette humiliation et il la fera payer, plusieurs années après,  à ce roi,  au prix de son royaume.

Pour se concilier la population gallo-romaine déjà largement christianisée,  il propose des mariages en masse entre les peuples, ce qui reste le mode de conquête le moins douloureux et le plus durable, normalement.

Face à  l’irrédentisme breton,  il rencontre  un peu plus de difficultés mais l’essentiel  est atteint :  les Bretons ne sont plus que ducs ou comte,  mais, surtout,  ils n’ont plus de roi, pas davantage qu’à Cologne, où il se fit acclamer après avoir fait tué son roi.  Le roi Cararic quant à lui est  amené à  renoncer avec son fils à la royauté en se faisant couper les cheveux signe de renonciation, un peu comme Clodoald, le futur st Cloud. Transformés en prêtre et diacre ils furent néanmoins décapités pour avoir exprimées de mauvaises pensées sur le sort…

Enfin le roi convoqua un concile à Orléans pour satisfaire aux revendications épiscopales.

Il se fait construire un mausolée dédié à st Pierre et st Paul sur la montagne qui deviendra celle de ste Geneviève,   où la protectrice  de Paris et de la France repose déjà.

Clovis est  vraiment  le fondateur du royaume et de l’Etat  français, construits dans une période extrêmement trouble et dans  des convulsions terribles.   Il reste pour nous un exemple de détermination : Il a su forcer le destin pour en donner un à la France.

 « Pour cela nous pouvons lui dire merci ».

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9 Comments

  1. Une petite piqure de rappel est très profitable à tout le monde. Mais il serait indispensable qu’elle soit faite à ces gens qui se prennent pour des « cadors » dans notre pays et qui fiche par terre ce que des centenaires de royauté ont fait pour la France.

  2. Clovis 1ER et la liste des grands Hommes qui ont forger notre histoire ,ils sont toujours presents dans nos genes. – Des Lucioles en cette periode dramatique temoignent et appellent aux reveils de nos valeurs – google  » les brigandes  » site bing  » etc……

  3. Ce petit retour sur cette série de vidéos sur l’Histoire de France est rafraîchissant. Merci !

  4. Qui, parmi les français, connaît encore l’histoire de Clovis, de son oeuvre, de son baptême et surtout de la Sainte Ampoule ? Légende, la Sainte Ampoule ? Peut-être… Néanmoins, Elle aussi, a fait la France…et sa grandeur…Quant à un « chef d’etat » patient et retors…je crois que nous en connaissons un autre…qui va défaire ce qu’a fait le premier…

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