Viols de Cologne : comment exonérer Maghrébins et migrants des viols ?

Depuis la vague d’agression le soir du nouvel an à Cologne, des responsables politiques appellent à limiter le nombre de réfugiés arrivant en Allemagne. Et pourtant, la majorité des suspects ne viennent pas de pays en guerre.

Une nuit de chaos à Cologne et l’accueillante Allemagne vacille. Les centaines d’agressions présumées par des hommes « d’origine nord-africaine ou arabe » selon les témoins le soir de la Saint-Silvestre remettent en cause la politique de bras ouverts envers les réfugiés. « Nous arriverons » à accueillir les demandeurs d’asile, avait pourtant lancé la chancelière en pleine crise migratoire à l’automne dernier. Mais après Cologne, les réfugiés sont devenus le visage d’une insécurité à venir.
Une quarantaine d’élus de la CSU bavaroise ont réclamé mardi un plafond de 200.000 réfugiés par an, alors que l’Allemagne a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015. Même Joachim Gauck, président allemand généralement cantonné à un rôle de représentation, a estimé « moralement et politique requis » de limiter l’afflux de réfugiés en Europe. Il veut ainsi éviter de « laisser le champ libre aux populistes ». La politique d’accueil de Merkel ne tient plus qu’à un fil face à la stigmatisation.

Et pourtant, parmi les trente personnes interpellées dans l’affaire de Cologne, rares sont les suspects originaires de Syrie, d’Irak, d’Érythrée ou encore d’Afghanistan, au centre de la crise de l’automne dernier. Aucun ne vient de Syrie, un seul est originaire d’Afghanistan. Une découverte qui a poussé les personnalités publiques à trouver une autre cible après des semaines d’accusation.

« Cologne a tout changé »

Au total, 821 plaintes ont été déposées, dont 359 pour agressions sexuelles, et la plupart des victimes ont décrit des agresseurs aux traits « nord-africains » ou « arabes ». Il n’en fallait pas beaucoup plus pour « délier les langues », selon Stefan Seidendorf, vice-président de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg. En somme, « dès les premiers jours [de l’affaire], il était clair pour beaucoup que les étrangers criminels devaient être mis dehors, plus aucun réfugié ne devait rentrer et tout ça était la faute de l’islam », brocarde dans un édito amer le journal de gauche Tageszeitung.

Le 9 janvier, le parti populiste Pegida défilait en grande pompe contre les « rapefugees », un jeu de mots en anglais entre « rape » (viol) et « refugees » (réfugiés). « Cologne a tout changé, les gens doutent. Cologne est un mauvais présage », a réagi Volker Bouffier, un cacique du parti de Merkel, lors du congrès de la CDU le 9 janvier, dans des propos notamment rapportés par Die Welt.

La brèche populiste s’est ouverte sur fond de campagne électorale. Le Bade-Wurtemberg, le Rheinland-Pfalz et la Saxe-Anhalt doivent voter en mars pour leurs parlements régionaux. Les partis classiques, en difficulté, tentent désormais de rattraper des électeurs face à des mouvements comme Pegida ou l’AfD, un parti europhobe et populiste. Même chez les Verts, qui prônent généralement une ouverture large à l’immigration, le débat est né pour s’emparer du sujet, rapportait lundi Der Spiegel.

En fait, Cologne a lancé le débat sur un lien présumé entre insécurité et immigration. « En France, ces discussions existent depuis longtemps. Mais en Allemagne, la question n’arrive que maintenant. Et à Cologne s’est ajouté l’affaire de la Goutte d’Or. » Le 7 janvier, un homme faisait irruption dans un commissariat parisien, armé d’un couteau de boucher. Le suspect, un Tunisien tué par les forces de l’ordre, était passé par un foyer de réfugiés en Allemagne et avait été enregistré sous plusieurs noms, se faisant passer tour à tour pour un Syrien, un Marocain ou encore un Géorgien. « A partir de là, la problématique sécuritaire a été discutée dans la presse de qualité, jusque-là restée très prudente par rapport aux tabloïds.« 

Pourtant, « il y a une confusion entre une migration plus ancienne et moins visible et la vague d’immigration de l’automne dernier », estime François Gemenne, chercheur à l’université de Liège et spécialiste des migrations. Parmi les suspects se trouvent en effet principalement des jeunes Marocains et Algériens. Selon le décompte du tabloïd de Cologne Express, 12 sont originaires d’Algérie, 13 du Maroc. On trouve également un Tunisien, un Albanais, un Iranien, un Afghan et un Libyen. Certains des suspects sont sans papiers, deux possèdent des permis de séjour et quinze ont déposé des demandes d’asile.

En Allemagne, les immigrants maghrébins, beaucoup moins nombreux, « vivent à l’ombre de l’immigration turque« , beaucoup plus représentée, précise François Gemenne. « Une partie de ces migrants, qui rejoignent l’Europe pour des raisons économiques, se trouvent dans des situations précaires, sans papiers, et versent dans le crime organisé, notamment dans la Ruhr, la région de Cologne« , explique le chercheur. Mais pour François Gemenne, les migrants, d’où qu’ils viennent, « sont aussi à l’image de notre société: il y a des gens talentueux et intelligents, mais aussi des salauds, des violeurs… Ils ne sont ni plus vertueux, ni plus criminels que le reste de la société. »

Un discours moins porteur en Allemagne à la veille d’élections importantes. La coalition gauche-droite au pouvoir tente désormais de détourner le regard des réfugiés de guerre… vers d’autres immigrés. Selon Der Spiegel, des membres de la CDU-CSU poussent pour classer l’Algérie et le Maroc comme « pays sûrs ». Mais pour atteindre un autre objectif: pouvoir bloquer les demandes d’asile de leurs ressortissants. « Connu pour ses discours très francs, voire populistes », selon Stefan Seidendorf, le vice-chancelier social démocrate Sigmar Gabriel a menacé le Maroc et l’Algérie de réduire les aides au développement si les pays ne reprenaient pas leurs migrants expulsés, rapporte la presse allemande. Ainsi, il a aussi tenté de désamorcer la bombe réfugiés en se trouvant des nouveaux boucs émissaires : les migrants des pays du Maghreb. 

 http://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/viols-%c3%a0-cologne-lallemagne-se-trouve-de-nouveaux-boucs-%c3%a9missaires/ar-BBozvH1?li=AAaCKnE

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5 Commentaires

  1. Récolter ce que l’on a semé … je ne serai pas étonné si l’on apprend que la plupart des femmes violentées à Cologne etaient des arabolatres et islamophiles convaincues … à l’image de leur débiles édiles municipaux suceurs de Muzzs qui leur ont offert une des plus grandiose mosquée d’Europe avant de demander à leur police d’occulter les méfaits dû aux musulmans .
    En effet nul n’ignore à Cologne que la gare où se déroulait cette fête qui a dégénéré se situe au bord de l’avenue qui conduit à cette gigantesque mosquée centrale , éloquent signe de soumission et d’abdication face aux envahisseurs …

  2. Je suis heureux de constater que ces faits monstrueux font encore écrire et réagir car il me semble important que ces viols ne tombent pas dans l’oubli, Depuis plus d’un an, la femme est particulièrement malmenée dans ce pays soit disant évolué !
    D’un tuyau rouillé qu’on nomme le vagin de la reine, en passant par des conférences (en France en 2015!) ou des musulmans débattent si une femme doit être battu sans qu’un politicard ne bronche, mais également les insultes publiques (Morano en Trisomique ou MLP), sans oublier le tableau monstrueux encensé par la ministre ou les femmes françaises sont « offertes aux africains comme de vulgaires objets », ou l’appel public au viol des femmes adhérentes au FN etc..
    C’est des lignes encore et encore que je pourrais écrire concernant toutes les atteintes faites aux femmes car je constate avec effroi un recul énorme en quelques années…l’islam déteint déjà trop fortement sur notre culture et nos avancées en matière d’égalité. Les féministes n’existent plus, elles se sont vendues pour « une poignet de lentilles » aux partis soit disant corrects !

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