Evidemment la police de la pensée se déchaîne. Pensez, que le nouveau Président de la République, élu essentiellement grâce aux voix des bobos, des Français issus de l’immigration et des musulmans, rende hommage au père de l’école publique, laïque et obligatoire qui avait osé dire que « les races supérieures devaient coloniser les races inférieures », ça perturbe.
Ça perturbe même l’auteur de l’hommage lui-même qui s’est senti obligé de dénoncer « la faute morale et politique majeure » de l’homme qu’il avait choisi d’honorer. C’est du Hollande tout craché (qui trop embrasse mal étreint), incapable de renoncer à son geste symbolique susceptible de rassurer les nostalgiques de l’école d’antan (que le programme de Hollande finit d’exterminer, d’ailleurs…) mais en même temps incapable d’assumer les critiques de son camp. Il faut admettre que, pour un homme qui veut supprimer le mot « race » de la constitution et a donné des gages aux Taubira, Sopo et compagnie, il peut y avoir quelque difficulté à parler de Jules Ferry… Cela fait au moins rire les patriotes traînés au tribunal pour bien moins que ça, on n’a pas tout perdu !
On ne sera pas étonné des premiers missiles tirés contre Hollande, missiles venant de son camp. Il est sous surveillance, et on le lui rappelle dès son entrée en fonction. Hier les musulmans et descendants d’immigrés lui rappelaient qu’il leur devait son élection et qu’il n’était pas question qu’il prenne Valls comme ministre de l’Intérieur, aujourd’hui Audrey Pulvar met sur le même plan Hollande et Sarkozy, coupable, on se souvient de la polémique artificielle à l’époque, d’avoir dit que l’homme africain n’était pas suffisamment entré dans l’histoire.
Pas de cadeau. Si Hollande n’avait le passé, le programme, l’entourage et l’idéologie qui sont les siennes (sans parler de son nouveau chien de garde) on pourrait presque le plaindre. Pieds et poings liés par l’idéologie liberticide de ceux qui l’ont élu, il va devoir filer droit…
Mais tout de même, la réalité, c’est que Jules Ferry n’a rien d’un raciste, il développait tout simplement une pensée généreuse (mais oui j’ose le dire) que les Romains, deux mille ans avant lui, véhiculaient : la certitude qu’en envahissant, en colonisant, on apportait le bonheur avec la civilisation à des peuples qui étaient demeurés dans la barbarie. Des routes pavées pour circuler confortablement, des aqueducs qui amènent l’eau partout, des thermes où l’on se lave, où l’on fait du sport et où l’on se cultive, des théâtres et des arènes où l’on se divertit, des forums où l’on écoute et fait des discours… Si ça n’est pas plus enviable que la condition des « barbares », çà y ressemble, au début de notre ère.
On sait que depuis Rousseau, entre autres, cette idée a non seulement fait long feu mais a subi un étrange retournement, puisqu’il est à présent de bon ton de s’extasier devant l’excision imposée aux fillettes au Mali, devant la burka imposée aux femmes en Afghanistan et devant le voile imposé à une Hillary Clinton en visite en Iran au nom du respect dû aux cultures, aux traditions…
Il n’empêche qu’il y a bien des civilisations supérieures aux autres, et il semble, par exemple, que les continents qui ont connu la démocratie et la philosophie grecques ainsi que la res publica romana et ont fait évoluer le christianisme vers les notions de liberté, d’égalité entre hommes et femmes et de laïcité sont aussi celles où la culture, l’art, la morale ont apporté le plus de bienfaits à l’humanité et, surtout, l’envie de savoir l’envie de trouver. Est-ce notre faute si Newton, Einstein ou Mozart n’étaient pas africains ? Est-ce notre faute si pour un Senghor, un Camara Laye (tous deux ayant suivi leurs études en France d’ailleurs ) ou un Nelson Mandela, on trouve mille Camus, Sartre ou Saint-John Perse ? On pourrait parler encore de la civilisation chinoise, ou japonaise etc. les exemples sont légion, mais demeurons dans ce que nous connaissons le mieux.
Il faut bien à un moment donné dire le vrai. La pauvreté, en Afrique, les systèmes politiques corrompus, l’absence d’instruction, la mortalité infantile, les superstitions élevées au rang de règles intangibles, l’islam et tant d’autres obstacles ont empêché les Africains d’accéder aux avantages de la vie moderne que la colonisation pouvait leur apporter selon Ferry : écoles, routes, hôpitaux, hygiène, nourriture. tous éléments qui sont les seuls à permettre à l’homme de cesser de passer tout son temps et toute son énergie à survivre pour pouvoir enfin se consacrer à sa tâche d’être humain, se cultiver, développer le progrès, faire évoluer les siens et pourquoi pas, toute l’humanité.
Mais ce sont là des subtilités qu’une Audrey Pulvar est bien incapable de comprendre, forcément. Parce qu’elle a la peau plus sombre que la plupart des Français d’origine elle s’imagine qu’elle doit défendre aveuglément ceux qui lui ressemblent, oubliant quelque chose de fondamental ; elle fait, d’abord, comme Hollande, comme Montebourg, comme Senghor, comme Nelson Mandela, partie de l’humanité et c’est celle-ci, avec toutes ses richesses, qu’il faudrait défendre et préserver. Et la préserver en tout premier de la barbarie, de l’ignorance, de la superstition, des systèmes totalitaires (dont l’islam), de l’exploitation et de la mortalité infantile. Ce n’est pas en traînant dans la boue ceux qui disent que l’Afrique, malheureusement, à la fin du XIXème siècle -et cela n’a pas beaucoup évolué- était demeurée au Moyen Age qu’on changera les choses, au contraire.
Christine Tasin
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Vous écrivez que « l’Afrique …était demeurée au Moyen Age ». Je pense que c’est injuste pour le Moyen Age car l’Afrique n’ en est encore souvent seulement qu’ au stade du post-néolithique par beaucoup d’aspects, en particulier au niveau agricole et rural qui concerne plus de 50 % des populations dans beaucoup d’États.
Ce n’est pas faux.