Monsieur Thibault,
Je tiens à vous exprimer mon inquiétude et mon indignation à propos de la scène qui s’est déroulée lundi 28 mars après-midi devant le siège de la CGT. Une foule de CGTistes appuyée par des gauchistes et des sans-papiers (dont on se demande quelle est leur légitimité à manifester, eux qui osent défier les lois et la police), a hurlé sa haine et son intolérance, au passage de Fabien Engelmann. Ce dernier a été insulté, menacé physiquement, par une foule haineuse qui lui crachait dessus. Quelle terrible image pour votre organisation syndicale, qui se réclame des valeurs émancipatrices de la classe ouvrière, et prétend lutter contre le fascisme !
Il se trouve que cette situation me concerne à deux titres : le premier c’est que Fabien, outre ses engagements à la CGT et au FN, fait partie de mon association, Résistance républicaine, qui rassemble des citoyens de tous bords et qui permet à des gens de Parti de Gauche ou du MRC de discuter avec d’autres qui sont à Debout la République ou au FN, en se respectant, en s’écoutant ; alors je m’insurge contre le sort fait à mon adhérent, qui aurait pu être carrément lynché si le service d’ordre ou la police n’étaient pas intervenus. En France, en 2011, devant vos locaux, et par vos adhérents dont la haine crevait l’écran du reportage de FR3, monsieur Thibault. Le deuxième, c’est que la citoyenne républicaine que je suis est révoltée de voir où mènent votre intolérance et votre parti-pris de type stalinien : à pousser à la haine de l’autre et à des comportements de foule hystérique.
"La CGT est restée sourde à mes arguments" par Europe1fr
Certes, je ne pense pas que vous ayez appelé à manifester, et vous me répondrez que vous avez assuré sa sécurité. Mais la publicité que vous avez faite à « l’affaire Engelmann », la manière dont vous avez cherché à diaboliser un jeune homme sain, honnête, la manière dont vous lui avez fait un procès inique sur ses engagements politiques est lourde de conséquences. La confiance que ses camarades de section ont persisté à lui accorder, malgré vos calomnies, malgré leur éviction, ses déclarations pleines de bon sens et de droiture prouvent qu’il n’a rien d’un extrémiste ni d’un fasciste.
"La CGT est restée sourde à mes arguments" par Europe1fr
Vous avez en effet permis que des militants facilement manipulables, prompts à crier au diable, se montent la tête et aient décidé de faire un accueil digne des ligues fascistes d’avant-guerre à Fabien. Honte sur eux.
Oui, monsieur Thibault, ne vous en déplaise, le visage du fascisme, que vous prétendez combattre, est dans votre camp. C’est la CGT que vous dirigez qui refuse la liberté de penser, de choisir, de s’engager, en dignes héritiers du parti unique stalinien. Comme ce dernier vous trahissez la cause des ouvriers que vous prétendez défendre. Osez dire que Fabien Engelman ne défend pas mieux que vous les travailleurs français ET immigrés en s’opposant par son engagement politique à la venue d’une main d’œuvre illégale qui fait baisser les salaires et monter le chômage des travailleurs. Osez dire qu’il est normal que des gens qui ont laissé voter sans rien dire le Traité de Lisbonne en 2008, qui instaurait la concurrence libre et non faussée qui se traduit par fermetures d’entreprises, délocalisations et donc chômage des salariés que vous êtes censés défendre, se comportent comme des nervis devant celui qui n’a d’autre tort que d’assumer un engagement politique que vous ne partagez pas… Mais je crois savoir, Monsieur Thibaut, que vous étiez favorable à ce que votre centrale syndicale vote pour le TCE, en 2005, comme une vulgaire CFDT, et que vous avez été mis en minorité par votre base… Est-ce l’explication de votre rancoeur contre un militant qui mène un combat sans concession pour le retour de la souveraineté de notre pays, et pour la rupture avec une Union européenne au service de la mondialisation libérale ?
Tout cela ne vous interpelle-t-il pas, monsieur Thibault ? J’ose espérer que si et que, loin de vous réjouir d’une mobilisation malsaine, vous veillerez, au sein de la CGT, à respecter les engagements de l’ensemble de vos militants, comme la Charte d’Amiens de 1906 le stipule.
Au fait, vous qui dites que la préférence nationale est incompatible avec les valeurs de la CGT, êtes-vous favorable à ce qu’elle ne s’exerce plus dans la fonction publique ?
Ne croyez-vous pas que, plutôt que de reproduire des images qui « rappellent les heures les plus sombre de VOTRE histoire, » vous ne feriez pas mieux de lancer un vrai débat démocratique, au sein de votre centrale, sur un protectionnisme social, solidaire et patriote, qui, face à la mondialisation libérale, est la seule défense qui demeure aux salariés de notre pays ?
Si vous preniez cette décision, les adhérents de Résistance républicaine qui militent à la CGT seraient ravis d’enrichir un débat qui serait à l’honneur de votre centrale syndicale.
Christine Tasin
Présidente de Résistance républicaine
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