Interview choc du Président macédonien : 9000 faux passeports trouvés parmi les migrants…

Voici une interview du Président macédonien qui vide son sac, sans cadeau pour Angela Merkel.

Illustration : 9 mars 2016. Un migrant qui attend de traverser la frontière entre la Grèce et la Macédoine, fait la queue pour recevoir de quoi manger dans un camp près de Idomeni.

La Macédoine, dans les Balkans, a autorisé des centaines de milliers de réfugiés à traverser le pays, venant de Grèce pour se rendre en Allemagne. Au début du mois, la Macédoine, qui ne fait pas partie de l’U.E., voisin de la Grèce, qui fait partie de l’U.E., a fermé ses frontières aux réfugiés.

Par suite, des milliers de réfugiés sont coincés sur la frontière Grèce-Macédoine et le Président macédonien Gjorge Ivanov affirme que son pays paie les erreurs de l’U.E.

L’interview qui suit a été faite par Kai Diekmann, éditeur de la publication d’actualités allemande Bild, contribuant également à la publication Business Insider. Business Insider et Bild publient toutes les deux cette interview.

Le Président de Macédoine à l’Allemagne : « Votre pays a complètement échoué »

11 mars 2016 – Kai Diekmann

Business Insider : M. le Président, pour arrêter le flux des réfugiés, il a été prévu que la Turquie reçoive 6 milliards d’euros et que l’exigence de visas soit levée. En même temps, la Macédoine doit assurer le « sale boulot » pour l’U.E. sur sa frontière avec la Grèce, ainsi que l’exprime le Vice Chancelier allemand Sigmar Gabriel. Avez-vous l’impression qu’on vous a pris pour un imbécile ?

 

Gjorge Ivanov : Ce n’est pas la première fois que l’U.E. se moque de la Macédoine, nous sommes habitués ! Personne ne nous a aidés quand nous avons accepté 360 000 réfugiés pendant la guerre du Kosovo.

C’est pourquoi nous anticipons maintenant ; notre armée protège nos frontières. Il faut bien le dire : dans cette crise des réfugiés, nous payons les erreurs de l’U.E. Nous avons déjà dû dépenser 25 millions d’euros de l’argent des contribuables. Nous avons déjà déclaré un état d’urgence. Et qu’avons-nous reçu de l’Europe ? Rien ! Pas un centime. Au lieu de ça, nous, un pays non membre de l’U.E., devons maintenant protéger l’Europe d’un pays européen : la Grèce.

BI : Vous n’êtes pas non plus membre de l’accord Schengen, mais en fait vous protégez une frontière Schengen…

Ivanov : Oui, nous ne sommes rien ici : ni un pays de l’U.E., ni un pays de l’accord Schengen, ni un pays de l’OTAN. Personne ne veut de nous. Et malgré ça, nous protégeons l’U.E. d’un pays européen qui contrôle insuffisamment les réfugiés ou qui simplement nous les envoie. Dans cette crise, la sécurité a été totalement ignorée. Si nous avions fait confiance à Bruxelles et n’avions pas réagi de notre propre initiative, nous aurions été déjà débordés de jihadistes.

BI : Que voulez-vous dire ?

Ivanov : Regardez ces passeports et documents. Ils sont tous faux ou volés. Nous en avons déjà confisqué 9 000. Certains de ces soi-disant réfugiés se déplacent dans toute l’Europe sous de  fausses identités et la Grèce se contente de tamponner leurs papiers pour qu’ils continuent leur chemin.

Nous devons assumer qu’un bon nombre de ces réfugiés, qui se déplacent avec des faux papiers et veulent entrer en Europe en se glissant parmi les réfugiés, sont en fait des combattants radicaux.

BI : Bon alors nous les Allemands devons être reconnaissants envers la Macédoine de boucler radicalement sa frontière ?

Ivanov : Dans cette crise de réfugiés, il y a l’aspect humanitaire et l’aspect sécurité. Pour l’aspect humanitaire, l’Allemagne a agi de façon exemplaire.

Mais votre pays a totalement échoué sur la sécurité. Juste un exemple : nous voulions partager les informations récoltées sur ceux soupçonnés d’être des jihadistes avec l’Europe et l’Allemagne.

Personne n’a donné suite. On nous a dit : nous ne pouvons pas coopérer avec vous, vous n’êtes qu’une tierce partie ; nous ne pouvons pas échanger de renseignements avec vous.

BI : L’Allemagne ne voulait pas vous aider non plus ?

Ivanov : Non ! Nous avions besoin d’équipement pour recueillir des données biométriques et l’Allemagne a toujours refusé de nous aider dans ce domaine. Nous avons donc trouvé d’autres pays qui ont pu nous aider. C’est totalement absurde : notre souci n’est pas l’argent, mais la sécurité du continent entier.

Mais il est évident que cela ne concerne personne. Regardez : après les attaques de Paris, on nous a demandé si nous avions des renseignements, mais seulement après les évènements. Nous avions dit aux autorités qu’une dizaine de personnes avec la même identité que les assassins étaient arrivées dans le pays.

BI : La Turquie négocie avec l’U.E. ; la Macédoine n’a pas été invitée aux débats …

Ivanov : Nous sommes juste affichés au menu, malheureusement. Nous avons toujours été victimes des institutions européennes. Depuis 25 ans, on nous ment et on nous manipule. Une possibilité d’adhésion de la Macédoine à l’U.E. a déjà été débattue sept fois, mais il y avait toujours obstruction, venant de la Grèce. Personne au sein de l’U.E. ne s’entend avec la Grèce et nous sommes censés résoudre nous-mêmes le conflit avec ce pays.

BI : Le Premier Ministre grec fait les louanges de la Chancelière allemande Angela Merkel. « Sur la question des réfugiés, elle montre la face morale et humaine de l’Europe » dit-il. Quelle face la Macédoine montre-t-elle ?

Ivanov : Nous montrons également une face humaine. La Macédoine a fourni une aide incroyable. Elle a offert des soins médicaux et fait des dons. Mais une fois encore, nous ne faisons pas partie de l’U.E. et devons en payer les erreurs.

BI : Cela veut-il dire que la politique allemande d’ouvrir les frontières a en premier lieu entraîné une crise de réfugiés ?

Ivanov : La Chancelière Angela Merkel a agi bravement par son geste humanitaire. Mais maintenant personne n’est assez brave pour dire ce qui va se produire ensuite. Rien qu’entre le Soudan et l’Égypte, 20 millions de migrants attendent de venir en Europe. Et qu’en est-il de l’Afrique ? Le courant des réfugiés ne va pas s’arrêter. Tout le monde est bien informé grâce à Twitter et Facebook.

Et que fait l’Europe ? Il faut plus de six mois pour organiser ne serait-ce qu’un sommet. Dans les mêmes moments, 1 million de nouveaux migrants sont arrivés. Et pour l’Allemagne : comment peut-il se faire que 130 000 réfugiés aient simplement disparu du pays ?

Nous devons changer. Radicalement.

BI : Que voulez-vous dire exactement ?

Ivanov : Ce que nous constatons est que l’Europe ne fonctionne pas en situation de crise. Il faut beaucoup trop de temps à Bruxelles pour prendre des décisions. C’est pourquoi, par exemple, certains pays le long de la route des Balkans, comme nous, agissent unilatéralement. La gestion de la crise européenne ne fonctionne pas.

À l’avenir, davantage de pays prendront leurs propres décisions. La Chancelière Angela Merkel a aussi décidé de prendre le rôle de sauveur de l’Europe de sa propre autorité. Par ses décisions, elle a engagé l’Europe dans une certaine direction. Maintenant elle veut arriver à une solution avec la Turquie. Nous verrons si ça marche. Je suis très sceptique.

BI : Mais que va-t-il arriver maintenant aux milliers de gens qui attendent à la frontière à Idomeni, village grec ?

Ivanov : Les réfugiés attendent qu’Angela Merkel les prennet en avions ou en trains. Ils veulent tous aller en Allemagne et ne veulent pas rester en Grèce.

BI : La situation à la frontière menace d’empirer. Si les réfugiés emploient la force pour passer en Macédoine, vos soldats ne vont-ils n’utiliser que les gaz lacrymogènes, ou peut-être aussi leurs armes pour les faire reculer ?

Ivanov : Nous ne sommes bien entendu pas des animaux qui allons tirer sur les réfugiés ! Tout d’abord, vous devez regarder du côté de la Grèce. Des policiers de l’U.E. y sont stationnés et c’est leur travail de maîtriser la situation. Mais ils en sont de toute évidence incapables.

BI : Que va-t-il advenir de la Grèce si vous maintenez la frontière fermée ?

Ivanov : Demandez ça aux Grecs ! Ils reçoivent actuellement 700 millions d’euros de l’U.E., ils obtiennent tout ce qu’ils demandent. Mais le problème est qu’ils utilisent ces fonds pour rien ! Pourquoi n’y a-t-il pas de points névralgiques et de camps ? L’Europe en fait se fiche de nous. Mais je n’accepterai pas que nous supportions le blâme pour les erreurs des autres ! L’U.E. n’a pas le droit d’accuser la Macédoine. Nous ne faisons pas autre chose que de simplement prendre soin de nous-mêmes.

BI : Est-ce notre impression que vous êtes furieux envers l’U.E. ?

Ivanov : Que feriez-vous si quelqu’un bloquait toutes les possibilités de votre pays pendant plus de 25 ans, si on n’arrêtait pas de vous manipuler et de vous mentir ? Malgré les rapports positifs sans nombre, il n’y a eu aucun développement concernant notre adhésion à l’U.E. Nous avons été, pour ainsi dire, coincés dans l’ascenseur depuis 25 ans.

http://www.businessinsider.com/macedonian-president-to-germany-your-country-has-completely-failed-2016-3

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5 Commentaires

  1. La meilleur solution c’est de complètement fermer ce danger publique union européenne et définitivement.
    Angela Merkel n’ai fait jamais de geste humanitaire, ni pour les immigrés, et encore moins pour l’Allemagne, avec 12 millions de pauvres dans son pays qu’elle laisse certainement pas, c’est une ordure comme les autres, c’est des criminels, Nuremberg! ces gens là.

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