SURPRISES EN CÉVENNES
Il marchait tranquillement, s’éloignant des chemins fréquentés et des maisons habitées. L’air matinal était froid et la gelée blanche, « la barbaste » comme on disait ici, étincelait sous le soleil encore timide. Depuis au moins une heure déjà il ne savait plus où il était, se laissant guider par l’appel de la nature et du silence. Il longeait des bancèls, ces murs de soutènement des terrains agricoles en espaliers que les anciens Cévenols avaient bâti avec obstination.
Soudain, à l’endroit d’une roche massive interrompant l’une de ces constructions, une chaleur aussi forte qu’inattendue se projeta à sa rencontre, lui insufflant instantanément sa violence et une angoisse à la fois profonde et inexpliquée.
Il arrêta son pas, écarquillant les yeux pour être bien sûr de ce qu’il voyait, avant de scruter alentour pour savoir si quelqu’un venait. Mais seul un grand oiseau noir, indéfini et lointain manifesta sa présence, tout là-haut dans le ciel.
La roche présentait une fissure étroite qui était le débouché d’une galerie. C’était de là que provenait la chaleur. L’ouverture était sombre et il s’en dégageait une fumée dont l’odeur lui était inconnue. Un éboulis de débris rocheux s’éparpillait là. Il ramassa l’un des cailloux clairs et tranchants. Il était sec, provenant donc depuis peu de l’intérieur. Le silence reposant qui l’environnait depuis le début de sa promenade lui parut brusquement inquiétant. Il saisit son téléphone portable mais constata comme une évidence qu’il n’y avait pas de réseau à cet endroit. Il respira profondément, posa encore un regard sur le paysage paisible, puis il quitta la lumière froide du jour pour la pénombre de la faille à la chaleur singulière où il entra d’un pas résolu autant que prudent.
Depuis longtemps il lisait des articles, en écrivait lui-même, participait à des manifestations et à des rassemblements. Ayant la plume facile, il se demandait parfois s’il était autre qu’un patriote de clavier. D’innombrables pages de polémiques où il assumait pleinement ses idées, qui avaient tant occupé son énergie, ses jours et ses nuits revenaient brusquement à lui pour motiver, justifier, activer ce risque insensé qu’il allait prendre, que tant d’autres avant lui avaient librement accepté. Il eut encore le temps de s’adresser au divin pour qu’il lui vînt en aide. Il n’était plus au royaume de la théorie. Sans l’avoir encore vu, il savait ce qu’il allait trouver. Son esprit était déjà plus fort de ne pas être étonné même s’il était surpris.
L’éboulis que vomissait la roche n’avait pas été charrié par les dernières intempéries, mais était dû à l’effondrement d’une partie de la galerie dans laquelle il entendait, pas loin, deux voix se répondant mutuellement. L’une, plutôt jeune, questionnait. L’autre, pleine d’assurance, commandait. La fumée aux volutes brunes et à l’odeur âcre se dissipait lentement et elle seule lui permettait de ne pas être vu ; il sentit qu’elle déposait sur ses lèvres un goût acide. Tout en s’approchant des voix, il comprit de la conversation ce dont il se doutait sans savoir pourquoi, qu’une maladresse avait provoqué une explosion. Il s’étonna cependant de ne pas l’avoir entendue mais ne s’arrêta pas à ce détail. Il se savait souvent distrait par ses pensées et déjà un peu sourd, et la faille dans la roche était étroite.
Il se baissa pour être dissimulé par l’éboulis qui traînait en longueur et en s’épaississant vers la profondeur de cette galerie si incertaine dans la roche friable des Cévennes. La situation ne laissait aucun doute, des terroristes étaient là, qui venaient s’entraîner à l’usage des armes et des explosifs. Leurs paroles en disaient long sur le sujet et précisaient même l’intention immédiate d’un attentat. Il pouvait encore sortir, s’éloigner, chercher son chemin et une zone couverte par le réseau de radiotéléphonie. Mais combien de temps cela prendrait-il ? Et saurait-il revenir à cet endroit, ou le décrire et le localiser à l’usage des gendarmes ? Disposerait-il d’un délai suffisant avant que les terroristes n’agissent ? Il ne put guère y réfléchir. L’un des deux hommes, qu’il présumât être le plus jeune, passa devant lui en toussant fortement et sortit pour chercher l’air frais au dehors. Dans sa précipitation, le terroriste laissa tomber une arme automatique dont le modèle était connu depuis que ses semblables en avaient fait la réputation à force d’usage et de propagande.
Il s’accroupit afin de ramasser l’arme qui lui parut plutôt lourde. En un instant, matérialisées par le froid et la dureté de l’acier, toutes les peurs ancestrales et actuelles de la guerre, de la souffrance et de la mort s’abattirent sur lui. Pire encore, le spectre de la guerre civile, la pire de toutes, envahit la galerie et son esprit. Ce fantôme aussi réel et insaisissable que la fumée ne se dissipa nullement avec elle. Il respira profondément en approchant davantage son visage de l’air humide et froid qui, près du sol, persistait à repousser la fumée vers le haut et la sortie. C’est quand il releva la tête qu’il comprit bien qu’il n’avait plus le choix, plus de libre arbitre, qu’il devait obéir à son instinct de survie. Il se redressa lentement.
À quelques pas à l’intérieur de la galerie, l’homme à la voix mature le regardait avec une expression de surprise qui se mua vite en colère. Autour de lui, disposé sur des tables de bois, un matériel de guerre impressionnant par sa quantité et sa diversité donnait toute sa signification à la situation. L’homme saisit promptement une arme de petites dimensions datant de la Seconde Guerre mondiale et en son temps abondamment distribuée à la Résistance, sans toutefois quitter l’intrus de son regard sombre et menaçant. Brusquement, celui-ci devint souriant, signifiant ironiquement que l’homme ne craignait pas l’arme ramassée pourtant braquée sur lui et il ne cria même pas pour alerter son complice dont, peut-être, il n’attendait pas grand-chose dans l’immédiat.
Tout se passa très vite. Il regarda son arme automatique, en étreignit le chargeur comme pour bien le rendre utilisable. En un instant mortel son humanité, sa morale, ses croyances, ses convictions et ses certitudes se bousculèrent dans son esprit, dans son cœur, se contredisant pour le décider à tirer ou l’en empêcher. Cela dura une infime fraction de seconde qui lui parut tout un jour. Le temps s’arrêta et sa vie lui apparut à rebours, depuis cet instant maudit jusqu’à sa naissance. Il pressa la queue de détente mais l’arme automatique ne lui rendit qu’un bruit mat, unique et sans appel. L’homme lui montra alors quelque chose de la sienne qu’il actionna sans se presser, avec une délectation visible. Puis il le visa en souriant à nouveau et appuya à son tour sur cette petite chose de métal qui avait tant de fois rayé un être humain de la liste des vivants.
Il avait eu le temps de comprendre que c’était le déverrouillage de la sécurité de l’arme que l’homme avait actionné en lui faisant la leçon. Ses doigts avaient aussitôt cherché ce dispositif sur son arme automatique, mais ils ne savaient pas où le trouver. Alors il s’était élancé de toute ses forces, de toute son âme sur cet agresseur qui le visait, qui tirait à présent, en se convaincant que l’autre allait le rater et qu’il le vaincrait dans un corps à corps où la légitimité de son action l’emporterait assurément. Il savait qu’il n’avait que peu de chances, mais il voulait à tout prix essayer avec la rage de vaincre, et ne serait-ce que pour quitter ce monde sans se reprocher ses derniers instants. Pour l’honneur.
Les gendarmes vinrent en grand nombre. L’endroit n’avait pas été facile à trouver.
Le paysage cévenol était semblable de loin en loin. Les bancèls soutenant encore des terrains abandonnés depuis longtemps et les éboulis provoqués par les pluies étaient nombreux et dispersés. Ils avaient dû utiliser un hélicoptère et des chiens policiers. Le compte des morts fut rapidement fait. Ils étaient trois. Un gendarme se pencha sur le premier qui fut trouvé, celui qui était au dehors. Une glissade dont la terre humide portait les traces l’avait précipité sur le terrain en espalier situé en contrebas du sentier où débouchait la galerie. Dans celle-ci, on pouvait encore sentir l’odeur de la fumée qui l’avait peut-être aveuglé. Un collègue buta contre une main dépassant de dessous l’éboulis, tenant encore la goupille d’une grenade. C’est là que fut trouvé le corps de l’artificier amateur. Le troisième gisait au fond de la galerie, parmi le matériel de guerre.
Un expert fit ce verdict banal : quand la balle n’est pas éjectée par le canon, la culasse recule pour libérer l’énergie de la cartouche ; c’est alors le tireur qui est atteint, et pas de la plus belle façon ; cela arrive fréquemment avec des armes anciennes. L’expert haussa les épaules en s’éloignant. Dehors, il retrouva celui qui les avait amenés jusque là. Il était ému, mais son regard témoignait d’une sérénité qui était l’expression d’une révélation : il était autre qu’un patriote de clavier.
Daniel Pollett
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Pour INFO
Mr Valls va créer une brigade de lutte contre la haine sur Internet (28/05/2015)
Enfin, mr le ministre, il était temps et j’applaudis à votre désir de voir supprimer de livres dits sacrés ; 465 versets incompatibles avec nos démocraties. Comme ceux-ci extraits du coran d’Hamidullah ou du Hadith Bukhari(référence des frères musulmans):
9-30. Les Juifs disent : “Uzayr est fils d’Allah” et les Chrétiens disent : “Le Christ est fils d’Allah”. Telle est leur parole provenant de
leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse !
OU
Hadith de Boukhari 9,50 :
« Muhammad a dit: « Aucun musulman ne devrait être mis à mort pour le meurtre d’un infidèle. »
Dommage pour les naïfs, mais plus je vieillis plus je suis contre les salsifis euh pardon, les salafistes qui ne sont que des faiblards du cerveau, ignares et incapables de réfléchir,
incapables de voir autour d’eux,
incapables de maîtriser leurs pulsions,
incapables de prendre leurs responsabilités à diriger leur vie dans une société,
incapables de vivre sans un manuel (hadith) qu’ils disent sacré au point d’apprendre qu’il faut entrer du pied gauche dans les toilettes, se torcher de la main gauche, la secouer trois fois après le pipi,
incapables encore au point de demander à un imam rigolo (bienheureux profiteur) si la prière est encore valable parceque que l’idiot utile d’adepte a éternué 5 fois au lieu de trois pendant la prière (non ce n’est pas une blague Gauloise vérifiez sur le site malikite – un site réservé aux pauvres…d’esprit).
UNE PRIERE qui ne serait plus valable si un chien OU une femme serait passée devant le connard qui renifle la moquette.
Et d’autres connards soutiennent ces abrutis restés au 7ème siècle, autres connards qui veulent nous les imposer sans, évidemment vivre avec eux!
Oui j’ai la haine de devoir supporter ces tarés mais je ne leur obéirai JAMAIS!
Oui Mr le Ministre, il est temps d’agir pour faire respecter les valeurs de la République que vous ne cessez de scander sur les chaines TV.
J’ai connu le temps où elles existaient,le temps où on pouvait laisser la porte de la maison ouverte, le temps où quand le capot de la voiture de mon père était lévé, d’autres automobilistes s’arrêtaient pour porter secours (aujourd’hui on n’oserait plus…ni s’arrêter en panne ou porter secours car se défendre expose à des risques justiciables)
Certains parlent d’évolution…évolution négative oui, mais pas de progrès!
Ainsi pour occuper les « faits divers » occasionnés par des « déséquilibrés ».
Le peuple des invisibles s’aperçoit, quand même, que le nombre de « déséquilibrés » est en nette augmentation, ainsi pour une journée ordinaire, ils ne crient plus « allah akbar », ça fait désordre mais ils occupent la page des faits divers. Voyez ci-après une banale journée;
Perpignan : il agresse une femme paraplégique au hachoir pour la voler.
Sartrouville (78) : les policiers encerclés et caillassés par une quarantaine d’assaillants.
Compiègne (60) : affrontements entre jeunes et policiers durant la nuit.
Savigny-sur-Orge (91) : agression, incendies et caillassages en marge de l’opération de police.
Vols et agressions dans le RER D : 9 jeunes dont 8 mineurs interpellés.
Marianne dépose plainte après des «menaces de mort réitérées»
MEDIAS Les menaces sont liées à la publication la semaine dernière d’un dossier spécial intitulé «Les complices de l’islamisme»… !
Perpignan : un vigile mis en place à la CAF après l’agression d’une employée.
http://www.fdesouche.com/612979-valls-va-creer-une-brigade-de-lutte-contre-la-haine-sur-internet
J’ai appris par divers médias, que le site référencé ci-dessus était mal vu. A part quelques commentateurs indélicats écrivant leurs opinions, ce site ne fait que collecter des faits divers apparus en France.
Merci Daniel, je me suis revu dans les Cévennes côtoyées quelques années en temps que vacancier. Ton récit m’a transporté quelques minutes en camisard !
Soyons prêts à quitter nos claviers !
On dit toujours que la meilleur des défenses c’est l’attaque, alors soyons prêt, et de continuer d’avertir les gens, car nous résistants, nous savons les risques que font prendre nos dirigeants pour nos peuples.
Ici bien sûr c’est une fiction, mais dans certain pays dans le monde, c’est déjà une réalité aujourd’hui.
Je pense encore au témoignage du Président de l’association Juive de Toulouse, après avoir commenté l’affaire Mohamed Merah, il parla des dix millions de morts au Congo en dix ans de temps, des massacres fait par des musulmans au nom d’Allah sur des civils hommes, femmes, enfants, vieillards, dites par résistance Africaine sur le site Mikilisky.com, avec des mutilations sexuels, des seins coupé et des violes, comme disait à l’époque le Président Juif : » Pas une ligne dans les journaux, pourquoi ils n’existaient pas?! « .
Oui nos dirigeants sont des criminels!, car ils nous exposent à une meurtrière qui tue des gens, pour des conneries qui auraient existé il y à 1400 ans!, alors qu’ils n’étaient même pas né à cette époque, et en plus venant d’un chamelier illettré?!, il faut le faire!.
Et plus nous avançons, plus les faits nous donnent raisons, et malgré cela nos malades de dirigeants continuent leurs folies insensé acharnement immigration contre la volonté des peuples européens, en jetant les gens de chez nous dans la misère, le chômage et l’insécurité, mais eux tout en étant bien à l’abris.
Pas vraiment clair.
Histoire vraie ?
Pas entendu parler.
L’arme qui a explosé était neutralisée (canon bouché, par exemple), d’où l’explosion ?
D’autres points obscurs.
mais non, c’est une fiction…
Superbe, Daniel.
C’est comme cela que nombre de résistants de clavier passeront au stade supérieur. Et, à mon avis, ils y prendront goût car il n’y a que le premier pas qui coûte.
Cette histoire reflète bien l’état de frustration dans lequel le sentiment patriotique militant reste pour le moment circonscrit, faute de pouvoir légitimer ses actions au grand jour. Ainsi, et la fin du récit nous le dévoile à mots couverts, l’épreuve du feu est-elle détournée au bénéfice d’un concours de circonstances qui impute le résultat final à l’ennemi lui-même, ce qui dédouane notre héros des foudres d’une société bien pensante qui n’aurait pas manquer de lui tomber dessus si c’est lui qui avait tiré. On voit bien que pour l’heure, si le passage à l’acte est inopportun et même contre-productif, l’envie d’en découdre est bien réelle et laisse poindre en chacun d’entre nous l’ébauche d’un soldat qui ne peut pas se contenter de son clavier pour dire qui il est.
Merci, Daniel, pour cette petite histoire qui dit bien les choses.
C’est en tout cas ce que j’en retiens.