Deux hommages ont été rendus à Dominique vendredi 31 mai, le premier, le matin, à 11h, avec superbe discours de Renaud Camus et ma déclaration faisant le lien entre son suicide et notre manifestation du 22 juin et celui de l’après-midi, à l’espace Equinoxe, où, dans une atmosphère de recueillement, se sont succédé amis et proches pour évoquer le disparu.
CITATIONS UTILISEES POUR LE FILM HOMMAGE
Le Choc de l’Histoire
« Il est nécessaire de se préparer à la mort matin et soir et jour après jour. Car la peur de la mort rend lâche et dispose à l’esclavage. » Le Hagakuré, traité des Samouraï
« Pour s’affranchir des forces obscures et des pouvoirs vils, il faut que l’âme se tienne en bride. » Ernst Jünger, Le Nœud Gordien
Histoire et tradition des Européens
« Un homme n’existe et n’a de signification qu’à travers son clan, son peuple, sa cité. »
« Tant que ne se concrétise pas le péril d’une invasion ou d’une disparition par assimilation ou métissage, les peuples n’ont aucune raison de se méfier des étrangers. Bien au contraire, ils les reçoivent dans le respect des lois de l’hospitalité. Tout change évidemment du jour où ils découvrent que l’hôte en profite pour leur prendre leur femme ou leur fille, rafler leur bétail, les chasser de leur maison et s’emparer peut-être de l’âme de leur fils. »
« Chaque peuple porte une tradition, un royaume intérieur, un murmure des temps anciens et du futur. La tradition est ce qui persévère et traverse le temps, ce qui reste immuable et qui toujours peut renaître en dépit des contours mouvants, des signes de reflux et de déclin. »
« C’est toujours dans l’histoire d’un grand malheur que se manifeste la beauté de la geste »
« « Souffrir pour comprendre », écrivait Eschyle dans Agamemnon. Il est implicitement admis que c’est devant la défaite, la douleur et la mort que l’homme se révèle. »
« Sans doute, sans doute. Mais aussi tout revient, tout renaît, tout revit. Les enfants sont enfantés et succèdent aux pères. Et quand bien même des générations seraient oublieuses et infidèles, sans qu’elles le sachent, par elles la vie se transmet et avec elle une part de l’héritage que retrouveront plus tard d’autres générations avides de revenir aux sources du royaume, au-delà du temps. »
« Toujours, les hommes se sont posé la question entre toutes fondamentale de ce qu’ils sont. Ils y répondent en invoquant le lignage, la langue, la religion, la coutume, c’est-à-dire leur identité, leur tradition (…) Il n’y a que des hommes concrets, fils d’une hérédité, d’une terre, d’une époque, d’une culture, d’une histoire, d’une tradition qui forment la trame de leur destin.
Un groupe humain n’est un peuple que s’il partage les mêmes origines, s’il habite un lieu, s’il ordonne un espace, s’il lui donne des directions, une frontière entre l’intérieur et l’extérieur. Ce lieu, cet espace ne sont pas seulement géographiques, ils sont spirituels. Pourtant le site est d’ici et non d’ailleurs. C’est pourquoi l’identité d’un peuple s’affirme notamment dans sa manière de travailler le sol, le bois, la pierre, de leur donner une forme. Sa singularité se manifeste dans ce qu’il bâtit, dans ce qu’il crée, dans ce qu’il fait. Chaque peuple a une façon personnelle de se relier à l’espace et au temps. L’instant de l’Africain n’est pas celui de l’Européen ni de l’Asiatique. »
Le cœur rebelle
« La seule vérité est de se tenir debout quoi qu’il arrive, de faire face à l’absurdité du monde pour lui donner une forme et un sens, de travailler et de se battre si l’on est un homme, d’aimer si l’on est une femme. »
« La tradition est un choix, un murmure des temps anciens et du futur. Elle me dit qui je suis.
Elle me dit que je suis de quelque part.
Je suis du pays de l’arbre et de la forêt, du chêne et du sanglier, de la vigne et des toits pentus, des chansons de geste et des contes de fées, du solstice d’hiver et de la Saint-Jean d’été, des enfants blonds et des regards clairs, de l’action opiniâtre et des rêves fous, des conquêtes et de la sagesse. Je suis du pays où l’on fait ce que l’on doit parce qu’on se doit d’abord à soi-même.
Voilà pourquoi je suis un cœur rebelle. Rebelle par fidélité. »
CITATIONS LUES PAR MATHILDE :
Citation de Le Choc de l’Histoire
« Concernant les Européens, tout montre selon moi qu’ils seront contraints d’affronter à l’avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables qui ne sont pas seulement celles de l’immigration. Dans ces épreuves, l’occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes. Je crois aux qualités spécifiques des Européens qui sont provisoirement en dormition. Je crois à leur individualité agissante, à leur inventivité et au réveil de leur énergie. Le réveil viendra. Quand ? Je l’ignore. Mais de ce réveil je ne doute pas. »
Citation de Le Choc de l’Histoire
« L’Iliade n’est pas seulement le poème de la guerre de Troie, c’est celui de la destinée telle que la percevaient nos ancêtres boréens, qu’ils soient grecs, celtes, germains, slaves ou latins. Le Poète y dit la noblesse face au fléau de la guerre. Il dit le courage des héros qui tuent et meurent. Il dit le sacrifice des défenseurs de leur patrie, la douleur des femmes, l’adieu du père à son fils qui le continuera, l’accablement des vieillards. Il dit bien d’autres choses encore, l’ambition des chefs, leur vanité, leurs querelles. Il dit encore la bravoure et la lâcheté, l’amitié, l’amour et la tendresse. Il dit le goût de la gloire qui tire les hommes à la hauteur des dieux. Ce poème où règne la mort dit l’amour de la vie et aussi l’honneur placé plus haut que la vie, et qui rend plus fort que les dieux. »
Citation de Le cœur rebelle
« Comment peut-on être rebelle aujourd’hui ?
Je me demande surtout comment on pourrait ne pas l’être ! Exister, c’est combattre ce qui me nie. Etre rebelle, ce n’est pas collectionner des livres impies, rêver de complots fantasmagoriques ou de maquis dans les Cévennes. C’est être à soi-même sa propre norme. S’en tenir à soi quoi qu’il en coûte. Veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse. Préférer se mettre tout le monde à dos que se mettre à plat ventre. Pratiquer aussi en corsaire et sans vergogne le droit de prise. Piller dans l’époque tout ce que l’on peut convertir à sa norme, sans s’arrêter sur les apparences. Dans les revers, ne jamais se poser la question de l’inutilité d’un combat perdu ».
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Pour s’informer sur le Hagakuré, traité des Samouraï, on peut lire
Yukio MISHIMA: LE JAPON MODERNE ET L’ÉTHIQUE DU SAMOURAÏ – la voie du Hagakuré –
# éditions Gallimard / nrf, 150 pages, 1985.
ISBN 2-07-070360-6
En quatrième de couverture:
Un jour de novembre 1970, Yukio Mishima, à peine âgé de 45 ans, se donnait la mort selon le rituel samouraï au quartier général des forces japonaises. Ce geste, qui bouleversa les Japonais et étonna le monde entier, donnait toute sa portée tragique à une existence qui s’était voulue résolument « anachronique ».
Trois ans plus tôt, Mishima avait livré l’une des clefs essentielles à la compréhension de ses choix de vie en publiant un essai consacré au HAGAKURÉ, ouvrage, composé au XVIII° siècle par un samouraï retiré du monde pour méditer sur la « VOIE DU SAMOURAÏ « . Le HAGAKURÉ, livre maudit du Japon de l’après-guerre, est pour Mishima l’oeuvre qui a donné un sens à sa vie, et son auteur, JOGO YAMAMOTO, est une sorte de frère d’armes spirituel. A plus de deux siècles de distance, ce qui unit ces deux esprits, c’est d’abord une philosophie de la vie comme déploiement de l’énergie intime de l’individu et, plus encore peut-être, une philosophie de la mort: « La Voie du samouraï, c’est la mort ». Mais c’est aussi et surtout une commune protestation contre leur époque.
Ah que n’ai-je connu ce grand homme! Les citations pourraient être des sujets d’épreuve de philosophie au prochain bac….mais seule une élite serait capable de disserter .
Un de mes anciens professeurs nous citait « Il y a pire qu’échouer, c’est ne pas essayer de réussir »