Orage, Ô désespoir, Ô Nature ennemie… en musique !

“N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?”, non ce n’est pas ça. La Nature c’est beau : les petits oiseaux qui chantent, le murmure des ruisseaux, le vert de nos prairies, le bleu du ciel et des océans, le blanc immaculé des neiges éternelles… eh oui cette Nature que les écolos-bobos-escrocs s’acharnent à détruire tout en prétendant la défendre ! Mère Nature a aussi ses accès d’humeur, éruptions volcaniques, séismes, ouragans dévastateurs (et je suis bien placé pour en parler !), tornades, pluies diluviennes, orages, etc. Zeus, Jupiter, Indra, Thor, sont les dieux responsables du tonnerre.

Plus prosaïquement, le bruit de l’orage a été source d’inspiration pour nombre de compositeurs. On va donc commencer par une ouverture, Guillaume Tell de Rossini. Cette pièce comporte quatre parties bien déterminées : Prélude, Orage, Ranz des vaches, Marche des soldats suisses. Toutes les ouvertures de Rossini sont des petits bijoux, Le barbier de Séville, La pie voleuse, Sémiramis, L’Italienne à Alger, L’échelle de soie, Le voyage à Reims…ce qui a fait leur renommée est le fameux “crescendo rossinien”, mais absent dans cette ouverture :

Cuivres et percussions sont les instruments parfaits pour décrire un orage, mais sont-ils toujours nécessaires ? Réponse avec Vivaldi ! Une interprétation toute personnelle de Nigel Kennedy. Dans son intégrale des quatre saisons, chacune a une couleur qui lui est propre (vert, jaune, rouge, bleu, voir lien en fin d’article).

 

Le prolifique Haydn compose, entre 1799 et 1801, son oratorio Les Saisons. Et qu’arrive-t-il en été ? Un orage !

C’est entre 1805 et 1808 que Beethoven compose sa sixième symphonie, dite Pastorale. On peut la qualifier de “musique à programme”, chaque mouvement (il y en a cinq) comportant un titre descriptif. Les trois derniers mouvements s’enchaînent sans interruption. Le quatrième est nommé…Orage, tempête ! Si l’on croit le génial Gotlib, Beethoven est allé chercher l’inspiration directement sur le terrain (la qualité du document est mauvaise, mais je n’ai pas pu faire mieux) :

Je vous propose à présent deux versions du quatrième mouvement de la symphonie, la première avec l’Orchestre Philharmonique de Radio-France (utilisation de trompettes et cors naturels), la deuxième avec l’Orchestre Philharmonique de Varsovie (trompettes et cors modernes) :

Il faudra attendre le 6 février 1920 pour que l’opéra de Berlioz, Les Troyens, ne soit donné dans son intégralité au théâtre des Arts de Rouen. J’avoue ne pas connaître cette œuvre, à l’exception de Chasse Royale et Orage, que j’ai dû travailler pour l’option musique du baccalauréat 1969. Pour être finalement interrogé sur la huitième symphonie de Beethoven ! Chasse Royale et Orage évoquent les atmosphères et les paysages d’une Afrique humide et chaude. Les sons des cors de chasse se mêlent aux percussions soulignant la violence de la pluie. Dès le début, à 1’50”, un roulement de timbales lointain annonce l’orage qui arrive. Puis un thème arrive à la flûte, soutenu par des pizzicati évoquant les gouttes de pluie :

(On aurait dû expliquer au crétin qui porte une muselière que cela ne protège pas de la pluie, d’ailleurs ça ne protège de RIEN. C’est quand même inimaginable !)

Bon, maintenant voici cette page magnifique dans sa totalité :

La Dame de Pique est incontestablement le meilleur opéra de Tchaïkovski, j’en ai trois versions en DVD, plus une téléchargée sur le site d’Arte. À la fin de la première scène, un orage éclate dans un parc fréquenté par les enfants, leurs nounous et tout un tas de promeneurs, la vieille Comtesse et des soldats entre autres. Tout le monde court se mettre à l’abri, sauf Hermann, soldat désargenté et qui vient d’apprendre que la Comtesse a un secret : elle connaît trois cartes qui permettent de gagner à coup sûr au jeu ! Cette obsession des trois cartes va mener Hermann à la folie et à sa perte. Voici donc ce passage “orageux” dans la version dirigée par Andrew Davis. Sans doute le Hermann le plus terrifiant des interprétations que je possède :

On continue avec une page de Johann Strauss fils, la polka rapide Unter Donner und Blitz (sous le tonnerre et les éclairs) :

 

 

Mais au fait, a-t-on vraiment besoin d’un orchestre pour imiter un orage en musique ? La réponse ci-dessous :

Pour terminer, la version intégrale des Quatre Saisons, de Nigel Kennedy :

Avec, en cadeau, la partition complète (je reconnais que ne sera pas facile de la suivre en même temps que la vidéo, mais cela peut être intéressant de voir la construction des concertos).

Les quatre saisons

La prochaine que j’aborderai un phénomène climatique en musique, ce sera la tempête !

Filoxe

 

 

 

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3 Commentaires

  1. Le chant du vent dans les roseaux, le cri du canard sur le lac, des oies sauvages, les quatre saisons de Vivaldi.

  2. Extraordinaire Filoxe ! Un régal, je sauvegarde tout ce que je ne connaissais pas et vais le déguster sur mon canapé. Un grand grand merci mon ami.

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