Quel enchantement, ce livre qui éclaire la mort de notre avocat Joseph Scipilliti !


Quand Ondine Millot m’a appelée, il y a quelques mois, m’expliquant qu’elle voulait faire un livre sur notre tout premier avocat et ami, Joseph Scipilliti, qui s’était donné la mort après avoir tiré sur le bâtonnier de Melun le 29 octobre 2015, j’ai tout de suite dit oui à sa demande d’entretien. Une journaliste ayant travaillé des années à Libé… forcément c’est pas quelqu’un de notre camp, c’est même plutôt un ennemi et on sait trop la malveillance et la capacité de faire des procès d’intention des journaleux employés habituellement par le torchon sus-nommé pour que je n’aie pas des questions plein la tête sur le livre qui allait sortir et sur l’objectivité d’Ondine Millot. Mais je devais à Joseph cette rencontre, ce témoignage, cet éclairage…
Le premier contact téléphonique, avec Ondine Millot s’était bien passé, une voix douce, du respect pour l’interlocuteur et pour celui qui, dans le camp “gauchiste” passait pour “l’avocat de l’extrême-droite”… Et oui il avait suffi que l’on organisât en 2010 un “apéro-saucisson-pinard” dans le quartier de la Goutte d’Or  en réaction aux prières de rues pour que nous soyons catalogués à vie, Riposte laïque et Résistance républicaine ayant aggravé leur cas en s’associant avec les vilains patriotes du Bloc identitaire…
Nous avions donc pris rendez-vous avec celle qui, quittant Libé, est devenue écrivain,  Pierre Cassen et moi, puisque Joseph était notre ami à tous les deux et l’avocat des 2 associations dans leurs débuts.
Que dire ? Nous avons passé 2 heures délicieuses, à parler de Joseph, à le faire revivre, ensemble, avec de la tristesse, de la nostalgie, des rires aussi en nous remémorant ses tics, son caractère pas facile il est vrai et une immense tendresse pour lui que l’on pouvait appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et qui était toujours là pour nous, même quand il était au 36ème dessous, endetté comme pas possible, se sentant persécuté, sous le coup d’un ordre d’expulsion de sa maison qui était aussi son cabinet…  mais qui continuait de payer ses adhésions à Résistance républicaine !
Nous avions découvert une partie des faits dans son testament “Le journal indélicat” qu’il nous avait envoyé à 5 h du matin le jour de sa mort, et nous croyions de bonne foi qu’il avait en effet rencontré des escrocs, des persécuteurs… et que le pire d’entre eux était le bâtonnier de Melun. Pour lire Le Journal indélicat, c’est ici :Journal-indélicat-Enregistré-automatiquement
La vérité est un peu plus complexe et nous commençons à l’appréhender grâce au magnifique livre d’Ondine Millot.
Lisez-le, offrez-le pour Noël. C’est une véritable enquête policière, passionnante, on ne peut s’arrêter de le lire quand on a commencé. L’écriture est superbe, le récit plus que bien mené… et Ondine Millot a en plus le talent de nous faire découvrir, connaître, apprécier presque autant le bâtonnier que nous prenions pour un salaud en 2015 que Joseph.
Oui, l’écrivain a réussi à reconstituer les caractères, les histoires familiales… de main de maître. Les parcours de vie de ces deux hommes étaient tellement semblables et opposés à la fois que l’on se prend à chercher la main du destin qui les a faits se croiser. Ils auraient pu être amis, ils auraient dû être amis, avec leur origine italienne et ouvrière commune… Joseph a pris le bâtonnier en grippe, pourquoi ? Parce qu’il avait réussi ? Parce qu’il était bien dans sa peau ? Parce qu’il lui ressemblait tellement qu’en lui tirant dessus et en se suicidant ensuite il se tuait doublement ? Y a-t-il eu des ambiguïtés dans l’attitude et les actes  du bâtonnier propres à susciter haine et ressentiment chez Joseph ? Chacun doit lire le livre pour se faire une idée, pour répondre aux questions, pour comprendre et, surtout, pour ne pas oublier.
Oui, Joseph était un homme exceptionnel, il avait eu le courage, dans son milieu, avec ses amis, avec sa famille, lui l’ancien socialiste, d’ouvrir les yeux sur l’islam et de le dénoncer publiquement, amenant les siens à ne plus oser aborder le sujet, gênés de sa proximité avec nos associations étiquetées “extrême-droite”. C’est lui qui m’avait contactée dès la fondation de Résistance républicaine pour adhérer à notre association et il mettait ses talents d’avocat à notre disposition, gracieusement disait-il, tant la cause lui tenait à coeur. Nous n’avons jamais accepté, mais à chaque fois nous avons dû nous battre pour lui faire accepter les émoluments, à tarif d’ami, qu’il méritait amplement, au motif que, pendant qu’il travaillait pour nous, il ne gagnait rien…
Nous, extrême-droite, quand tous les fondateurs des 2 associations sont d’anciens militants de gauche ! De la vraie gauche, la gauche de Jaurès, de Zola… Il vaut mieux en rire. Etiquetés extrême-droite nous qui n’avons pas d’autre référent que notre constitution, 1789…  et qui savons que la démocratie… est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres…. Et ça fait plus de 10 ans que ça dure ! Juste parce que nous osons dire que, justement, l’islam n’est pas compatible avec la République. Ça dure, nous hantons les tribunaux parce que nous disons la vérité. Malgré Charlie Hebdo, Nice, Le Bataclan, Merah… les méchants c’est ceux qui alertent, qui racontent l’islam. Joseph a eu ce  courage inouï alors qu’il se sentait déjà différent des autres, critiqué, moqué…  d’assumer ses convictions. Mais je crois qu’il était fier et heureux de ce courage. Et il était tellement souriant, détendu, heureux lors des réunions de Résistance républicaine, des conférences de Riposte laïque, des fêtes privées, anniversaires, pendaison de crémaillères…  auxquels nous le conviions toujours !  Il avait trouvé une autre famille, en sus de la sienne qui vivait à Grenoble et dont il parlait rarement. Et quand on lit Le candidat idéal on découvre qu’iil était paradoxalement très attaché à ses frères et soeurs mais qu’il ne faisait rien pour les voir très souvent. Un être étrange venu d’ailleurs qui, déjà enfant, ne supportait pas le bruit, ne supportait pas la moindre injustice et qui s’était donné le rôle de redresseur de tort, le rôle de celui qui dénonce, qui dit non, qui ne se couche pas, jamais … sauf pour mourir. Je dois beaucoup à Ondine Millot qui, par son talent, par son objectivité, par son empathie avec les différents personnages qu’elle a rencontrés, m’a permis de mieux connaître mon ami Joseph, qui ne parlait presque jamais de lui…
Grâce à l’extraordinaire enquête d’Ondine Millot, Joseph revit donc quelque part et, parce que l’auteur s’efforce de comprendre, de savoir sans jamais juger, elle nous fait toucher du doigt ses 2 principaux personnages et elle réussit à nous faire prendre en pitié, presque en sympathie malgré ce qu’en avait écrit Joseph,   Henrique Vannier  qui se bat depuis 6 ans pour retrouver une vie normale malgré les handicaps dus aux balles reçues un certain 29 octobre 2015…

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5 Commentaires

  1. Je me trouve des points communs avec ce Joseph.
    Cette enquête me semble une entreprise visant à dédouaner le bâtonnier, cause du suicide de votre ami.
    Ne vous êtes-vous pas laissé prendre par la sympathie de cette journaliste ?? qui a voulu éveiller votre pitié ?
    Je ne cèderai pas à la pub faite pour ce bouquin

  2. Hum….Un article du Parisien sur le batonnier (qui a co-écrit le livre…) nous dit que :” J’ai eu connaissance de quelques extraits du « Journal indélicat » qu’il tenait depuis 30 ans mais j’ai mis fin à la lecture face à tant de mauvaise foi.” https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/brie-comte-robert-77170/melun-l-ex-batonnier-victime-d-une-tentative-d-assassinat-se-confie-27-11-2016-6382065.php
    Donc ce bâtonnier qui a co-écrit le livre n’a pas jugé bon de lire le journal intime de son agresseur.
    Pardon mais je n’acheterai pas ce livre.

    • Le Journal Indélicat écrit par Joseph tape dur en effet sur le bâtonnier… mais l’enquête d’Ondine Millot ne confirme pas que Vannier soit un salaud… qui dit vrai ?

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