Visiter le château de Compiègne, c’est mettre les pieds dans l’Histoire avec un grand H (partie 2 sur 2)

Bon, je vois que tu as tenu le coup jusqu’à cette seconde (et dernière) partie du palais de Compiègne. Bien. Au cas où tu voudrais relire la première partie, c’est ici.

Nous avions vu que ce château était le 4ème édifice à cet endroit après le Palais-Royal mérovingien, le palais de Charles II le Chauve, le palais médiéval et maintenant le palais actuel essentiellement construit par Ange-Jacques Gabriel (1667–1742), architecte en chef de Louis XV (1710-1774). Compiègne a été terminé par Louis Le Dreux de La Châtre (1–1792), collaborateur d’Ange-Jacques Gabriel, et architecte en chef de Louis XVI (, dernière étape qui nous intéresse dans l’histoire de ce château.

Nous avions passé en revu les différentes étapes de ce château :

  • sa construction avec son style épuré néo-classique (mon style préféré)
  • le Premier Empire avec Napoléon 1er (
  • la Restauration avec Louis XVIII (1755-1824) et Charles X (1757-1836)
  • la Monarchie de Juillet avec Louis-Philippe Ier (1773-1850)

Maintenant nous poursuivons avec le Second Empire. Comme tu le sais, juste pour mémoire (c’est bien dit, hein ?) le Second Empire est le système constitutionnel et politique instauré en France le  lorsque Louis-Napoléon Bonaparte (pas le Ier), président de la République française, devient le souverain Napoléon III, empereur des Français, un an jour pour jour après son coup d’État du 2 décembre 1851. Ce régime politique succède à la Deuxième République et précède la Troisième République. Bon, le décor est planté.

Le château de Compiègne est en partie, connu pour ses “Séries de Compiègne”. On va y revenir, mais faisons un petit tour rapide par Napoléon III. Notre bon (enfin, j’en sais rien s’il était bon !) Napoléon III, de son vrai nom Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, dit Louis-Napoléon Bonaparte, est né le 20 avril 1808 à Paris et mort le 9 janvier 1873 à Chislehurst (Royaume-Uni). Il est à la fois l’unique président de la Deuxième République, le premier chef d’État français élu au suffrage universel masculin le 10 décembre 1848, le premier président de la République française, et après la proclamation de l’Empire le 2 décembre 1852, le dernier monarque du pays sous le nom de Napoléon III, empereur des Français. C’est le neveu de l’Empereur Napoléon Ier.

 

SOUS LE SECOND EMPIRE : L’APOGÉE DU CHÂTEAU DE COMPIÈGNE ?

En 1852, lors d’un séjour à Compiègne, Napoléon III décide d’épouser Eugénie de Montijo (1826-1920).

Dès lors, le nouveau couple impérial va rendre au palais tout son faste. En effet, à partir de 1856 et jusqu’en 1869, les souverains y séjournent trois à six semaines à l’automne et y organisent les célèbres “Séries de Compiègne”, Chaque série dure une semaine et comporte une centaine d’invités qui sont logés au château. Il faut savoir que ces “Séries de Compiègne” sont très célèbres et, aux yeux du grand public, c’est souvent la seule chose connue du château de Compiègne.

Personnalités proches du pouvoir, souverains ou princes étrangers, diplomates, écrivains, artistes, scientifiques se retrouvaient dans la quasi intimité de la famille impériale. Chasses, excursions, jeux, concerts et pièces de théâtre occupaient les journées où l’on oubliait les contraintes de l’étiquette. “Oubliait les contraintes de l’étiquette” signifie que tous les rangs de noblesse ou autres sont laissés de côté, chaque personne étant égale à l’autre.

 

Mais loger et distraire une centaine de personnes imposent de nouveaux aménagements. Des appartements d’invités, une Bibliothèque et un Fumoir sont donc créés au deuxième étage tandis que l’impératrice fait redécorer certains salons comme le salon de Musique ou le Salon de Réception selon ses goûts personnels et que l’empereur fait construire la Galerie neuve, dite galerie Natoire*, qui permet d’accéder directement au Grand Théâtre dont il a confié la réalisation, en 1867, à l’architecte Ancelet*. Ce théâtre ne sera jamais achevé, la défaite de Sedan provoquant la chute de l’Empire en 1870.

Ci-dessous, la galerie Natoire servant de salle à manger lorsque les convives étaient en nombre restreint. Elle est décorée par Charles-Joseph Natoire (artiste peintre français 1700-1777).

DIVERS DU CHÂTEAU DE COMPIÈGNE

Alors, bien sûr, le château de Compiègne a connu beaucoup d’autres événements en tous genres. En voici deux, mais parmi beaucoup d’autres.
L’arrivée le 12 octobre 1861 du Roi Guillaume II des Pays-Bas au Château de Compiègne :

S.M. Empereur de Russie Nicolas II du 18 au 21 Septembre 1901 en visite officielle à Compiègne :

Il y a encore beaucoup, beaucoup à dire au sujet du château de Compiègne. Mais il faut savoir parfois s’arrêter, même si cela est dur !

Et puis il y a le Musée national de la Voiture et du cycle. Ce musée conserve une collection exceptionnelle de véhicules hippomobiles du 18ème au début du 20ème siècle, d’automobiles et de cycles, ainsi qu’un important fonds iconographique sur le thème des transports.

Et puis, il y a ces extraordinaires parcs du château ! Ces parcs et jardins du château de Compiègne constituent un ensemble de taille imposante : 21 hectares de jardins, le Petit Parc, et le Grand Parc d’une superficie de 700 hectares, liés à la forêt par un ensemble de rayonnantes. L’ensemble est traversé par les 6 km de la fameuse allée des Beaux-Monts.

Et puis, il y a le Jardin des Roses créé en 1820 par Louis-Martin Berthault (1771-1823) à l’emplacement du “Bosquet du Roi”. Le Jardin des Roses est situé à proximité de la serre tempérée, construite la même année sur la terrasse de la Porte Chapelle.

Les espèces qui s’y trouve sont issues de grandes familles de roses anciennes : roses de Damas, centifolia, gallica et noisettiana. Elles sont associées à trois plantes vivaces : pivoines, pavots d’Orient, iris. Pendant la période de floraison, cet ensemble exceptionnel offre aux visiteurs une grande variété de coloris et de parfums.

Et puis, il y a la forêt domaniale de Compiègne qui compose, avec celles de Laigue et de Retz, un ensemble de 32 000 hectares avec une flore et une faune exceptionnelle de variétés et beautés. Cette hêtraie-chênaie est la 3e forêt domaniale française de par sa taille, 14 485 hectares, après Orléans et Fontainebleau.

Et puis, et puis, et puis…….

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11 Commentaires

  1. @ frejusien
    @ François des Groux
    En fait, le département de l’Oise et, grossièrement, à diviser en trois.
    Le tiers ouest est très agricole et peu industriel. Au niveau touristique il ne présente absolument aucun intérêt à part la cathédrale de Beauvais dont seul le chœur – magnifique – a été construit. Tout le reste est très banal.
    Les deux tiers Est sont nettement plus riches avec ses nombreuses forêts formidables, ces villes historiques nombreuses, ses monuments, son passé historique. Ils sont aussi nettement plus industriels.
    Seule la ville de Creil, n’ayant absolument aucun intérêt dans aucun domaine, est de plus très largement envahi d’immigrés, fait tâche dans le décor de cette partie ouest de ce département.
    Il faut noter maintenant que, immigration massive oblige depuis 50 ans, tout le département s’islamise et les zones de non-droit apparaissent les unes après les autres dans lesquelles la police ne va plus et les Français ont déménagé.
    L’œuvre de destruction massive des islamo-gauchistes depuis 50 ans frappe ce département qui en était préservé dans le passé.
    Tout cela, rappelons-le sans arrêt, par la bonne volonté du peuple français qui est lassé de vivre et veut disparaître au plus vite.

    • @cachou
      C’est sûr, Beauvais, bombardée pendant la guerre, n’a rien d’intéressant hormis sa cathédrale (en plus, l’usine d’éponges empeste l’air de la région). Mais, je serai moins sévère que vous sur l’Ouest du département. J’aime bien le pays de Bray et Gerberoy et, bien sûr, le Vexin (français ou normand) qui recèle de vrais trésors, ne serait-ce que ses petits villages de pierre calcaire (la pierre à turritelles) et tuiles typique. Sans compter les nombreuses églises gothiques (comme Chaumont-en-Vexin ou Montjavoult). Il existe d’ailleurs un parc naturel régional.
      Évidemment, les champs de betteraves sur la route en direction de Pontoise s’avèrent monotones mais il faut savoir s’enfoncer dans les vallées et éviter Creil ou Méru 🙂
      Moi, je ne me suis jamais ennuyé dans cette “banalité”. Une de mes passions était de parcourir la campagne à la recherche de fossiles du Lutécien et du fer de la boutonnière du pays de Bray…

  2. Oncle John du 26 novembre 2020 à 20 h 02 min
    *****
    J’avoue ne pas avoir observé en détail les mécanismes de ses bicyclettes historiques. Il faut être Oncle John pour remarquer de telles choses.
    Pour la question posée, il faudrait demander la réponse à un spécialiste, et je suis loin de l’être.
    Merci de l’intérêt que tu portes à mon article

  3. Bonjour F des Groux,
    moi, je n’y suis passé qu’une fois, et il s’agissait de CREIL, vous voyez l’image que j’ai pu garder du coin, un endroit qui a été pollué par l’invasion maghrébine accompagnant l’industrialisation

    • @frejusien
      Ha oui, effectivement, Creil, il y a mieux comme site touristique !
      Pourtant, juste au Sud, il y a Chantilly, son château, ses écuries et sa forêt. Et à côté de Compiègne, le château de Pierrefonds.

  4. Superbe découverte, faisant suite à la première, on sent que tu pourrais continuer à raconter et raconter, il y a tellement de belles choses à voir et à décrire.
    Je n’imaginais pas l’ existence de ce magnifique endroit ,dans cette région si déshéritée de l’Oise.
    Bel hommage à notre CULTURE française que le petit micon devrait découvrir avant d’ouvrir son bec plein de venin anti-France.

    • @frejusien
      Oui, merci à @cachou pour ce travail de titan (sachant ce que cela représente en heures de travail : texte, photos, mise en page, relecture 🙂
      En revanche, vous dites “cette région si déshéritée de l’Oise”… vous devez faire un lien avec des faits divers de la cité du coin 🙂
      J’ai vécu toute mon enfance dans l’Oise (le Vexin précisément) et je n’ai pas eu l’impression de vivre dans une région misérable, triste et monotone…

  5. @ Cachou. Intéressantes les photos des vélocipèdes.
    On peut y remarquer un ingénieux système de freinage des roues avec un levier qui agissait sur les deux roues ensemble (photo 1). Sur la photo du vélocipède à roulement à billes, il semble que le frein agisse uniquement sur la roue arrière? Peut-être parce que la direction était déjà mobile?

  6. J’aurais aimé assister à la fameuse série où le poète Mérimée a soumis tous les invités à l’épreuve de la dictée. J’aurais peut-être fait moins de fautes que l’impératrice Eugénie qui n’a pas brillé par ses qualités en grammaire.
    Atchoum

  7. Merci Cachou. Je ne sais pas si j’aurai encore l’occasion de passer par là pour visiter ce site chargé d’histoire. Et dire que je suis passé à côté à de nombreuses reprises sans savoir … Aujourd’hui, les voyages sont sérieusement compromis pour cause de dictature.

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