Le retour des fiers Cosaques

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“Il est nécessaire, compte tenu de l’expérience de la guerre civile avec les Cosaques, de reconnaître comme seule attitude légitime le combat le plus impitoyable contre la totalité des Cosaques pour procéder à leur extermination complète. Aucun compromis, aucune demi-mesure n’est acceptable. Il faut donc mener une terreur de masse contre les riches Cosaques, en les détruisant tous sans exception…”

Décret portant extermination de la cosaquerie – Lettre circulaire du Bureau d’organisation du Comité central du Parti Communiste

C’est par ces mots, le 24 janvier 1919, que les camarades du Comité central du Parti Communiste signèrent l’arrêt de mort des 4,5 millions de Cosaques, ces paysans-soldats slaves établis depuis le XVIe siècle dans les plaines et les steppes des marches de Russie. Déclarés ennemis du peuple pour leur fidélité au tsar et à la foi orthodoxe, il fallait bien ce petit désagrément pour établir le paradis communiste voulu par Lénine et ses révolutionnaires. Ce fut l’époque de la “décosaquisation”

Depuis la chute du communisme en 89-91, les survivants de la cosaquerie (quelques centaines de milliers à 2 millions d’individus ?) se sont organisés pour faire revivre leurs traditions à travers la musique et la danse. Ils revendiquent avec fierté leur identité et leur foi orthodoxe.

La formation des scouts cosaques s’avère un peu plus virile que celle de leurs homologues français (source : Le Figaro)

Kosak, en tatar, la langue de leur ancien ennemi juré (musulman), signifie « homme libre, aventureux ». Fuyant au Moyen-Âge les impôts et le servage, les Cosaques partirent de la Moscovie vers les plaines et les steppes d’Ukraine, du Don, du Kouban, du Terek ou de la Volga puis devinrent, au XVe siècle les auxiliaires d’élite des princes puis des empereurs russes. Notamment en protégeant les frontières des incursions et des razzias tatares et turques, avides de richesses et de belles jeunes femmes à la peau claire.

Certains Cosaques s’aventurèrent même en Sibérie et traversèrent le détroit de Béring prenant possession de l’Alaska et s’aventurant jusqu’en Californie.

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Гей, соколи ! – Hej, Sokoły ! (version polonaise)

Une ballade rappelant que les Cosaques ont d’abord été utilisés par les Polono-Lituaniens de la République des Deux-Nations (1569-1795)

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Там шли два брата – Chœur des Cosaques du Kouban

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Вот пуля просвистела – Le chœur des Cosaques de Moscou

Du même groupe, voici maintenant une magnifique chanson empreinte de nostalgie et pleine d’émotion.

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Nombre de groupes amateurs sont accompagnés de danseurs exécutant la fameuse danse du sabre.

Казаченька молода – Kazenchenka

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Intrépides, ces paysans se muaient en soldats ou en cavaliers le temps d’une campagne militaire pour le compte du tsar. On retrouve une grande dextérité à manier le sabre dans d’impressionnantes danses et chorégraphies.

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Hetmanat cosaque ukrainien et cosaqueries des marches de Russie

Source : Fracademic et Nazapad

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“Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie”, tableau d’Ilia Ripine (1891)

 

Taras Boulba (1962), d’après le roman de N. Gogol

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10 Commentaires

  1. Magnifique ! Merci François de m’avoir fait découvrir ce folklore ! Avec les rousskov on est plutôt habitués aux choeurs de l’armée rouge ou les danseurs du bolchoï …
    Et que de charmants minois slaves !!…

    • Merci @Conan
      C’est vrai… j’ai une attirance pour les minois slaves 🙂

  2. Je trouve ça magnifique !
    les femmes sont très belles, les costumes gais et colorés, les voix profondes des chœurs , l’accordéon,
    tout me plait,
    merci pour cette découverte,
    pour la danse des sabres, une question : s’agit-il de sabres particuliers ? ils me semblent aussi longs que des épées

  3. Bonjour, ces chants et danses font parties des belles cultures du monde.
    A voir dans les festivals, comme celui de Confolens en Charente, haut lieu de découverte des cultures dans le respect, chaque groupe venu des 4 coins du monde et de France faisant une démonstration de ses traditions (sans vouloir remplacer les autres comme le veut le “multi-culturalisme” qui est un marché de dupes).

  4. vendéenne dit;;;
    xx
    c’est ce qui avec les pogroms de Kiev, Odessa,Kichinev et ces Zaporogueries contribuera a la fuite de dizaines de milliers de Juifs vers l’ Amérique
    un flot ininterrompu de matière grise qui contribuera a enrichir les grandes métropoles de l est américain, dont surtout NY
    laissons donc les Kalinka et autres plaine ma plaine aux batards de tatars
    putain de ta raçe Boulba !!

    • @Machinchose
      Ça va, c’est juste un article musical ! On peut aussi se détendre en écoutant les magnifiques voix de jeunes chanteurs qui ne sont pas responsables des pogroms d’il y a 120 ans.
      Au prochain article sur le groupe de rock allemand Rammstein ou les Nibelungen de Wagner, on ne va pas non plus me ressortir les heures les plus sombres de l’histoire de l’humanité
      Tant qu’on y est, il ne faudrait plus également s’extasier sur Hatikva pour cause de nakba ?

  5. Ne pas oublier la réponse des cosaques Zaporogues au sultan de Turquie ( vers 1700 ) :
    ” À Toi Satan turc, frère et compagnon du Diable maudit, serviteur de Lucifer lui-même, salut !
    Quelle sorte de noble chevalier au diable es-tu, si tu ne sais pas tuer un hérisson avec ton cul nu ?
    Mange la vomissure du diable, toi et ton armée….. ”
    La version d’Apollinaire :
    ” Plus criminel que Barrabas
    Cornu comme les mauvais anges
    Quel Belzébuth es-tu là-bas
    Nourri d’immondice et de fange
    Nous n’irons pas à tes sabbats
    Poisson pourri de Salonique
    Long collier des sommeils affreux
    D’yeux arrachés à coup de pique
    Ta mère fit un pet foireux
    Et tu naquis de sa colique
    Bourreau de Podolie Amant
    Des plaies des ulcères des croûtes
    Groin de cochon cul de jument
    Tes richesses garde-les toutes
    Pour payer tes médicaments.”

  6. Magnifique et tellement profond!!!”Vladimir envoie nous quelques cosaques histoire de délivrer notre pays des racailles incrustées et mortifères , Transmit sur Facebook

  7. j’aime beaucoup ces chants et cette musique;
    Il est pourtant dommage de devoir préciser, que l’histoire des cosaques est entachée des nombreux pogroms des juifs de Russie et d’Ukraine. Les cosaques étant d’impitoyables antisémites qui commirent d’épouvantable massacres de populations juives (comme au 17ème siècle, les pogroms de Medjybij conduits par le cosaque khmelnitski : la ville est passée de plus de 6000 juifs en 1648 à 275 en 1664) Mais ces massacres ont continué les 3 siècles suivants. Ainsi, le cosaque Ukrainien, Simon Peliura a laissé un souvenir indélébile dans la mémoire des juifs pour les nombreux pogroms qu’il laissa faire ou qu’il initia fin 19è début 20è.
    Il y aurait encore beaucoup d’exemples de ces dirigeants cosaques qui furent absolument épouvantables avec les populations juives de la Russie (Ukraine et Pologne incluses suivant l’histoire chaotique des frontières de ces pays);
    Il faut quand même le rappeler quand on parle des cosaques.

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