Les chansons d’Annie Cordy, ses spectacles, c’était fabuleux ! Et en plus avec Bourvil…

Quand j’étais petit rat, j’ai eu la chance de participer à un spectacle avec Annie Cordy et Bourvil, j’en garde un souvenir émerveillé. De la variété, des spectacles populaires, sans prétention… sans doute que Boutault et les autres maires écolos-dingos trouveraient ça aussi ringard et insupportable que le Tour de France…
Tata Yoyo est décédée à 92 ans, je finissais par la croire immortelle. J’ai travaillé avec elle au Palais des Beaux Arts de Charleroi,
Après le Conservatoire, j’avais été engagée au Ballet Royal de Wallonie, nous devions travailler aussi dans les opérettes, les opéras, et bien sûr les soirées de Gala et de Ballet.
Les ouvreuses laissaient entrer quelques mamans, dès que le rideau s’ouvrait, et elles s’asseyaient sur un petit strapontin pour suivre ces spectacles.
C’est ainsi que maman a vu presque toutes les opérettes ( maintenant il n’y a plus rien ) avec Georges Guétary, Mariano, Bourvil, Annie Cordy et tant d’autres  dont le nom m’échappe, chaque semaine l’opérette changeait (ça changeait tous les deux ans) Violettes Impériales, La Veuve Joyeuse, Rose de Noël, la  Route Fleurie, etc.
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Annie Cordy avait cette rigueur qui lui venait certainement de la pratique de la danse classique (j’ai vu que Christine Tasin aussi avait fait de la danse classique, ça forge le caractère). Elle a huit ans quand sa maman l’inscrit dans un cours de danse donné par les sœurs Léo et Louise Ambrosini, issues d’une dynastie de danseurs Ambrosino. Le papa François Ambrosini (il ajoutera un y à son nom ) a dansé dans le harem du Bardo à Tunis, aussi devant la reine Victoria et le futur roi Edouard VII.
Il arrive à Bruxelles en 1899. En 1904, il devient maître de ballet au théâtre de la Monnaie, jusqu’en 1934.
La petite troupe dans laquelle évolue Annie Cordy s’appelle “les Ambrosinette ” et se produisent devant un public enfantin et leurs parents. Les Ambrosinettes dansent aussi dans les hôpitaux pour les enfants malades.
Annie Cordy  se souvenait des coups de bâton dans les jambes… quand les exercices n’étaient pas faits correctement.
L’une ou l’autre des mamans des danseuses attendait le lever du rideau et s’avançait discrètement dans la salle où l’ouvreuse dépliait un strapontin.
Nous étions engagées au Ballet de Wallonie, qui deviendra quelques années plus tard le Ballet Royal de Wallonie et nous devions aussi jouer dans les opérettes, opéras lorsqu’il y avait un ballet, en plus des soirées de Ballet et de Gala.
Les opérettes étaient comme une récréation pour moi. On chantait aussi parfois dans certaines opérettes.
 Je la revois dans l’opérette Ouah Ouah, elle et Bourvil ont joué cette comédie opérette au Palais des Beaux Arts de Charleroi dans les années soixante.
Autant Bourvil était calme et posé ,toujours d’une immense gentillesse, Annie Cordy c’était un tourbillon quand elle arrivait. Ces deux immenses artistes n’avaient pas la grosse tête et les répétitions passaient très bien. Il faut dire que nous avions travaillé les chorégraphies avant qu’ils n’arrivent.
Je ne me souviens plus exactement du nombre de séances de Ouah Ouah, certainement 2 matinées et 2 soirées samedi et dimanche. Le public fut conquis.
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Voici Annie et Bourvil interviewés puis chantant ensemble Un petit coup de chance, tiré de l’opérette. C’est à voir, revoir , savourer. Deux grands, très grands, riant, chantant et dansant ensemble, en toute simplicité d’une façon incroyablement naturelle… C’était en 1965 !
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Moi, ma maison, toujours en duo avec Bourvil, toujours de la même opérette
Pour le plaisir encore, Bourvil tout seul pour cette magnifique chanson, la tendresse
Encore le duo pour Café ! Tabac !
C’était le temps béni des opérettes et des ballets.
En 1991 le nouveau directeur du Ballet l’a rebaptisé en Charleroi Danses, se tournant vers la danse contemporaine . Ils ont pris  leurs quartiers dans l’ancienne caserne de Charleroi, leurs locaux s’appellent ” les Ecuries ” ( véridique ) probablement les écuries de la Brigade Piron puisque ancienne caserne, les Ecuries ont bénéficié d’ extension, restauration et rénovation.
Mais ce nom ” les Ecuries ” quand il s’agit de danse  ne me fait pas rêver…
Pour se consoler :

Les Frères Taloche et Annie Cordy La leçon de danse 

Et pour dire zut aux bien pensants et autres dégénérés : Jane la Tarzane, avec ses cannibales noirs qui veulent manger Jane…
Bonus cinéma, ce petit téléfilm sans prétention, plein de tendresse…

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11 Commentaires

  1. OUI, et elle était crédible que ce soit en bonne du curé ou en Jane la tarzane, tata yoyo, etc.
    Elle a été anoblie par le roi de Belgique en 2004, reçoit le titre de Baronne, avec armoiries et blason. Elle était unique.

  2. Denis Tillinac , est décédé lui qui a défendu l’idée de refus au progressisme et à la modernité à laquelle il faudrait absolument se plier aux dires des théoriciens du genre .
    Réac , il l’était au nom de …la liberté!
    Aujourd’hui, on nous impose de façon lourdement insistante, des obligations à se conformer, sinon d’être classé dans une case qui vous exclu socialement .
    Pourquoi parler de cet auteur? Parce que justement notre liberté de penser et d’être est remise en question. Derrière ce masque sanitaire que l’on nous impose, il y a aussi le symbole d’une volonté d’indifférencier les gens pour les faire se conformer aux mondialisme , ce nouveau totalitarisme.
    Pourquoi en parler dans une esquisse consacrée à Annie Cordy et Bourvil? Parce que, justement , il me semble qu’il transparait plus de liberté chez ces deux artistes que des chanteurs et comédiens d’aujourd’hui, obligés qu’ils sont de correspondre à ce que l’on attend d’eux . Il ne faudrait pas qu’ils “s’égarent” d’un yota de la pensée imposée . Cela jouerait sur la perception que l’on a d’eux et sur leur carrière.
    Mais les gens veulent des artistes libres, pas des pantins qui ânonnent ce que l’on attend d’eux et ils veulent aussi de la légèreté , tout le contraire d’un rappeur lourdingue qui nous assène ses vérités!
    FR3 a consacré une emission en l’honneur de Juliette Gréco , très bien faite , suivie d’un film d’Otto Preminger , dont le titre était “Bonjour tristesse ” tiré bien sûr du roman à succès de Françoise Sagan . Ce qui m’a frappé en revoyant de film , c’est la grâce et la légèreté , qui transparait de toutes les scènes à travers Jean Seberg ou Mylène Demongeot ou encore David Niven . C’est une époque qui me fait rêver même si je ne l’ai pas vécu et que je n’aurais pas voulu la vivre!
    Bourvil et Annie Cordy qui, passent d’une interview à laquelle ils répondent avec tant de naturel que l’on croirait que c’est un sketch, pour enchainer sans transition à un extrait de leur opérette , c’est un régal chacun dans leur registre. C’est la classe quoi!
    Je me rappelle quand nous écoutions avec frénésie les Beatles ou les Kinks , les réactionnaires de l’époque nous fustigeaient mais cela ne nous a pas empêché de passer outre ; de porter les cheveux longs et d’écouter ces musiques de sauvages. Je revendique la liberté des réacs de critiquer ou au contraire de porter au pinacle et la liberté d’aimer tout à la fois les Stones , Annie Cordy, Duke Ellington Antonio Carlos Jobim , la musique électro , Barbara , Johnny etc …
    Par contre cette volonté actuelle de faire table rase en salissant l’image des artistes du passé par des pol pot gauchistes qui décident de tout mais qui ne nous amènent rien que leur médiocratie et leur totalitarisme , je trouve cela inquiétant et il est symptomatique que ce soit un type comme Tillinac se revendiquant réac qui se trouve défendre l’idée même de liberté , liberté pour les futures génération, de choisir , de penser par elles mêmes , de rêver en écoutant des chansons d’hier , de faire marcher leur imagination sans les codes de bonne conscience et les obligations à une conformité assénés par ces militants autoproclamés du “meilleur des mondes” . La culture ne s’en portera que mieux !!

  3. Ma compagne a toujours aimé Annie Cordy qu’elle cite souvent comme une formidable artiste.
    C’est certainement le côté danse classique de l’artiste qui lui a fait aimer Annie . Elle m^me ayant pratiqué .
    Et il est vrai que lorsqu’on la voit évoluer dans des spectacles les plus divers , il y a le dynamisme de la personne mais aussi une certaine grâce propre aux danseuses . La grâce, un mot que l’on a éliminé du vocabulaire actuel.

  4. Maxime m’a fait découvrir l’immense talent sans prétention d’Annie Cordy. Vous nous la faites découvrir en chanteuse d’opérette, sorte de comédie musicale en quelque sorte, avec Bourvil dont j’ignorais totalement cet aspect de sa carrière, pensant qu’il n’avait chanté qu’occasionnellement quelques chansons, comme d’autres acteurs. Un vrai plaisir, une vraie découverte de l’humour de nos anciens qui savaient éviter la vulgarité et la lourdeur. J’ai goûté aussi dans toute sa saveur l’épisode Jane guettée par des cannibales qui voudraient en faire leur ordinaire mais qui après un suspense insupportable est sauvée par Tarzan !

  5. Bonjour @Walkyrie ;

    Annie Cordy fait partie de cette catégorie de véritables artistes, artittes complets avec une large palette dans laquelle ils pouvaient exprimer leurs multiples talents.

    L’enregistrement des titres de l’album “L’HISTOIRE de FRANCE”, date de 1972.
    Je l’avais relayé il y a quelques semaines, 2, 3 maximum dans le but de dire que nous avons encore cette petite bouée pour intéresser les enfants à l’Histoire de France. Une bouée encore gonflée dont il faut se saisir avant que l’inquisition ne se charge de la “crever”. C’est un petit support entraînant, avec une pointe pédagogique qui peut marquer durablement l’esprit des enfants et qui sait !

  6. J’étais tout jeune gamin, mais j’ai encore des airs, comme “Les bandits de Napoli” ” la fille du Cof-bois”
    “bonbon, chocolat etc…” ou cigarettes et whisky” qui me trottent dans la tête….

  7. Merci valkyrie pour l’évocation des ces géants. Pour moi, Bourvil reste le plus grand parmi les grands acteurs mondiaux. Il interprétait à la perfection n’importe quel rôle. Et pourtant, physiquement, il était parfaitement quelconque. Mais quel talent! Et Annie Cordy nous semblait effectivement immortelle. De plus j’ai bourlingué dans toute la Wallonie et j’y ai même habité dans la région de Charleroi, à Tamines (Sambreville) dans les années quatre vingt. Souvenirs souvenirs …

  8. Très bel épisode biographique ; de première main donc, ce qui lui donne encore plus de valeur.

    MERCI ! Un TRÈS GRAND MERCI Walkyrie !

  9. Merci Valkyrie de cette bouffée d’oxygène… sans le masque oppressant de la bienpensance !

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