L’insouciance est terminée, nous sommes retournés à la normalité…

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Quand j’étais jeune, années 1950-1960, je suis née en 1946, nous avions appris à vivre avec les dangers comme la tuberculose. Mes parents avaient vu mourir leurs cousins et leurs amis. A l’époque il n’y avait rien pour la soigner. La seule chose qu’on pouvait faire c’était une alimentation et une vie saine pour être plus fort que la maladie. L’hygiène : ne jamais boire dans le verre d’un autre, ni employer ses couverts, ni mordre dans un bout de sa nourriture, ni tirer un coup sur sa cigarette. Nous avions appris à ne plus manger avec les mains mais avec des couverts, à mettre la main devant la bouche quand on toussait ou éternuait, à ne pas parler la bouche pleine. Nous avions appris à nous laver les mains et les maitresses nous les contrôlaient. Il y avait un seau avec l’eau et l’éponge pour laver le tableau mais aussi un savon pour se laver les mains. Il était interdit de cracher par terre. Même s’il y avait des Madame Pipi dans tous les établissements publics qui nettoyaient les WC avec de l’eau de Javel, nous avions appris à ne jamais nous y assoir. On désinfectait à la créoline. Chaque année un camion venait à l’école pour nous faire une radioscopie de nos poumons et le test de la “cuti”. Les embrassades et les bisous étaient rares et réservés au cercle des intimes.

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Ensuite après 1960 sont arrivées les années de l’insouciance. Nous n’avions même plus peur des maladies vénériennes. Des années euphoriques, dans tous les domaines, même dans l’enseignement avec la méthode globale et la mathématique moderne ; même dans l’architecture : nous avons construit des maisons avec d’énormes fenêtres qui donnaient directement sur le jardin sans nous soucier ni des cambrioleurs, ni du coût du chauffage. On pouvait dormir tranquillement sous les rhododendrons d’un parc public. Dans les bureaux les « open space » devaient favoriser l’égalité, la fraternité et la convivialité sans craindre la distraction, ni le manque de concentration, ni même les tinnitus provoqués par le bruit de fond, ni les troubles cardiaques, ni l’électro smog des formidables ordinateurs, ni les ondes des téléphones portales, des « cordless » tablettes, wifi et autres 5G & Co. Tout était pour le mieux dans l’incroyable légèreté du meilleur des mondes.

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Puis ont débarqué l’insécurité, le terrorisme, les pollutions, les drôles de maladies, les syndromes post traumatiques, les burn out, l’épargne des énergies et les restrictions en tous genres. Le SIDA nous a surpris et aujourd’hui le virus chinois.

L’insouciance est terminée, nous sommes retournés à la normalité.

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18 Commentaires

  1. très bonne analyse, d’ailleurs nos parents ne venaient pas faire la loi dans les écoles les enseignants punissaient souvent ils avaient raison( sauf cas exceptionnels) le respect existait

  2. Ah, l’école… un jour, j’étais en poésie, j’ai osé dire à une surveillante “Madame vous êtes ridicule » pour avoir interdit à une « petite » qui ne se sentait pas bien d’aller en classe au lieu d’attendre la fin de la récréation dehors. La surveillante a répondu « Tu veux répéter ça devant mademoiselle la préfète ? » – « C’est mon opinion je la répéterais devant n’importe qui » A midi j’étais devant le tribunal : la surveillante, la préfète et mes parents avec une tête jusque par terre. Sentence : La préfète : « Puisque votre fille est à l’internat je propose de lui supprimer des week-ends à la maison » – « Oui, a dit mon père, jusqu’à Pâques… » Cela se passait le premier jour après les vacances de Noel… Mais c’étaient les années Gilbert Cesbron : aux yeux de mes compagnes j’avais défendu une « petite » et par solidarité, chaque week-end, une des mes compagnes est restée volontairement au pensionnat pour me tenir compagnie.

    • Comme vous l’avez parfaitement démontré par votre expérience de pensionnaire dans les années 50, la société à l’époque n’était pas tendre avec celles et ceux qui osaient défier la hiérarchie, tenante de l’ordre établi.
      Accessoirement cela développait le caractère de la personne concernée et l’esprit de corps de ceux qui la soutenait .
      Et votre évocation de ces années là, reflète parfaitement l’esprit qui régnait.
      Il responsabilisait l’individu par rapport à la société ceci pour le bien de tous.
      L’intérêt général! Il y avait presque un instinct de survie collectif qui faisait que tout le monde se pliait avec bonne grâce à ces règles d’hygiène et de comportement. Tout le contraire aujourd’hui où c’est une surenchère dans le pire où on ne juge plus les gens sur ce qu’ils ont fait ou pas mais sur ce qu’ils sont , quelle race, quelle opinion. Tous les jeunes passés entre les mains des manipulateurs gauchistes sont lobotomisés ; ils pensent tous pareils et sont prêts à tuer socialement ceux qui ne rentrent pas dans les clous de cette conformité de pensée et excusent ceux qui tuent physiquement pourvu qu’ils soient maghrébins ou africains , tout cela avec une candeur désarmante et les droits de l’homme comme bible . On est pas loin du Meilleur des Mondes de Huxley en tout cas on a les gens conditionnés pour cela !

  3. Oui certains les appellent les années bonheur ou la belle époque, et quelqu’un avait écrit 《j’ai connu les 30 glorieuses et maintenant nous avons les 30 foireuses》,,la France de ces années là, hélas c’est terminé.

    • “Les 30 foireuses”, c’est bon ça comme expression. Vous permettez que je vous l’emprunte ?

      • François, les trente foireuses sont passées, maintenant on est dans les 30 piteuses !!! :-)))

      • Ce n’est pas de moi ,mais moi aussi j’avais retenu l’expression qui s’applique bien à l’époque que nous vivons hélas.

  4. une époque que j’ais vécu pleinement, époque heureuse ou au lieu d’interdictions et de règlements stupide on faisait appel au bon sens et a la responsabilité des gens, et ca marchais! mais bien sur la ^population n’était pas la même car depuis nous avons importé pas mal de populations absolument incompatible avec ce mode de vie, eux le respect et la responsabilité ils ne connaissent pas, ils ne vivent pas dans le même monde que nous!
    mais ils pourrissent le notre….

  5. Avec une dizaine d’années de plus que vous Anne, je me vois dans le dessin de gauche car je n’étais pas un élève très studieux, et mes parents n’appréciaient pas les mauvaises notes. De nos jours, et c’est également vrai aux États-Unis où nous vivons, les professeurs doivent y aller avec énormément de diplomatie pour expliquer les mauvaises notes de leur progéniture aux parents. Ayant deux filles dans l’enseignement, je suis aux premières loges pour en avoir les échos.

  6. Le terrorisme ? Quel terrorisme ?
    Bon sang mais c’est bien sûr ! Le terrorisme islamique.

  7. Anne, beau résumé tout à fait exact. J’ai aussi connu cette période d’insouscience des années 60, né en 1945 de peu votre ainé ! Nous étions à l’époque fier de notre pays. Nous avions des cours d’instruction civique et de morale, politesse et respect nous étaient enseignés …
    Un autre temps… impensable aujourd’hui, et pourtant …
    Et comme vous dites, ensuite ont débarqué l’insécurité, le terrorisme, les pollutions, les drôles de maladies… j’ajouterais une succession de dirigeants qui pensent plus à leur carrière qu’au bien du pays et de sa population.
    Le malheur était en marche ….

  8. Les embrassades et les bisous étaient rares et réservés au cercle des intimes.

    quelle belle époque!!

    regrets et nostalgie lourde

    a se diriger vers un “soleil vert”

    • Soleil Vert et Shining, m’ont rendu malade… Le premier, parce que jai tout de suite pigé que ça nous pendait au nez, et Shining, parce que j’avais invité une jeunebeauté dont je tentais la conquête à le voir avec moi. J’ai été obligé de presque partir en courant. les gens se bidonnaient dans la salle..
      Ouais, ouais, j’ai conclu ! 😁😎

  9. bin oui on pouvait faire des galipettes dans les champs, on n’utilisait pas de capote, la seule solution était la marche arrière!

  10. à Anne Lauwaert,

    Je ne mets pas : à avec une majuscule car je déteste voir cette majuscule avec un accent stupide. ( c’est hors sujet mais cela me défoule ! )

    En vérité je ne manquerais pour rien au monde la moindre ligne que vous écrivez. J’ai à peu d’années près, votre âge, donc vous parlez à ma place
    et je vous en remercie et vous félicite pour votre constance.

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