Politiquement correct : ces comiques que vous ne verrez plus jamais

Illustration : Benny Hill ou l’humour beauf, sexiste, misogyne, raciste, xénophobe, grossophobe, gérontophobe ?
 

Peut-on rire de tout ?

“Oui, mais pas avec tout le monde” constatait Pierre Desproges.

Et surtout pas avec la gauche s’énervant, justement, que l’on puisse citer Pierre Desproges pour “justifier des blagues racistes et sexistes”. En effet, pour Libé, on peut rire des forts mais pas des “faibles”, c’est-à-dire “Noirs, Arabes, juifs, femmes, homosexuels […] tous et toutes […] victimes de discriminations très bien ancrées.”

Pour terminer ce bel exercice de masturbation intellectuelle, Libé concluait, finalement, que Desproges glissait un peu trop vers l’extrême droite…

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« Mais gardons-nous d’une analyse unilatérale : si Pierre Desproges plaît autant, aujourd’hui, dans une société qui penche dangereusement vers une droite de plus en plus radicale, c’est peut-être qu’il a toujours su, aussi, cultiver un «apolitisme» de façade tout en défendant, assez régulièrement, de vraies idées de droite.
Comme lorsqu’il parlait de SOS Racisme dans des propos cités par Marie-Ange Guillaume dans sa biographie Desproges, portrait : «J’adhérerai à SOS racisme le jour où vous mettrez un “s” à racisme. Il y a des racistes noirs, arabes, juifs, chinois, et même des ocre-crème et des anthracite-argenté. Mais par chez vous, à SOS Machin, on ne fustige que le Berrichon de base ou le Parisien-baguette. C’est sectaire.» On l’a vu aussi s’emporter, le plus sérieusement du monde, contre les féministes…”
https://www.liberation.fr/debats/2016/02/24/on-peut-rire-de-tout-mais-on-peut-aussi-arreter-de-citer-desproges-n-importe-comment_1435056

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Heureusement pour Libé, Desproges est mort et ne pourra plus injecter son venin anti-progressiste que l’on retrouvait parfois dans “Les étrangers sont nuls”.

Si Coluche a été sanctifié, il existe une forme d’humour et des comiques qui n’ont plus droit de cité à partir du moment où ils ont égratigné certains totems de l’antiracisme ou du néoféminisme.

Ainsi, au cimetière des comiques morts au champ du politiquement correct, on retrouve les noms de Benny Hill, Michel Leeb, Stéphane Collaro, Jean Roucas, Patrick Sébastien, Tex et bientôt Jean-Marie Bigard ou Laurent Gerra.

Impossible, également, pour les Inconnus de rejouer leurs sketches des années 90…

C’est donc l’antiracisme et le néoféminisme qui ont tué, définitivement, l’humour potache, certes un peu “beauf” mais inoffensif et populaire.

 
Benny Hill (1924-1992) : affreux ! A mort l’humour british !


 
Michel Leeb : raciste ! (1983)


Raciste ET “accentophobe” ! (1986)

 
Collaro (et son “Bébête Show”) : regardé en famille en 1982, carré blanc en 2019 ! (“Cachez ces seins que YouTube ne saurait voir”… malgré la présence de Coluche)



 

Une censure YouTube (pas de problème chez eux, en revanche, pour diffuser des horreurs islamistes) déclenchant la colère des nostalgiques d’une certaine époque.

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Les Inconnus de 1990 : racistes ! (Nicolat “Culot” en immersion à Barbes criant “rentrez chez vous les Noirs et les bougnoules !”, ça va pas, non ?)


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Définitivement has been, les Fernandel, Bourvil, Fernand Raynaud ou Raymond Devos, ont disparu du paysage humoristique français tandis que leurs successeurs des années 80-2010 suivent la même pente ; les mâchoires du politiquement correct et du multiculturalisme enragé les condamnant progressivement au silence. Restent aujourd’hui Jean-Marie Bigard, Laurent Gerra ou Nicolas Canteloup, régulièrement accusés  de “dérapages” par les médias de gauche (Le Monde par exemple).

Non, désormais, l’époque est à l’avènement de l’humour “racisé” avec les nouveaux comiques adulés par la jeunesse de banlieue, entre autres : Djamel Debouzze, Yacine Belattar, Sophia Aram…

Et cette fois-ci, c’est votre tour Français hétérosexuels blancs de souche : préparez-vous à en prendre plein la gueule !

 

Le cas Dieudonné

Dieudonné mériterait un article à part : formant, dans les années 90, un duo assez caustique avec Elie Semoun, l’humoriste sous influence soralienne a connu la dérive antisémite que l’on sait.

C’est dommage car on peut lui reconnaître un certain talent comme dans ce sketch où il incarne un Camerounais ignoblement raciste stigmatisant les pygmées et les aborigènes… Il n’est pas toujours très fin, mais faut-il refuser de regarder, par exemple, cette video, histoire de savoir quel genre d’humour il pratique ? Je me souviens que Christine Tasin, pourtant sioniste et pourfendeur d’antisémitisme, avait accepté un débat avec Dieudonné. Pour elle, c’est par le débat, par l’échange d’idées que l’on combat ses ennemis, pas en leur interdisant de parler en les traînant au tribunal. Pas en les censurant.


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Elie Semoun n’a jamais vraiment coupé les ponts avec “Dieudo” et rêve de reformer leur duo.

“Je suis sûr qu’on serait de la bombe, qu’il y aurait plein de gens qui viendraient nous voir et qu’on n’aurait aucun mal à écrire (…) Ce serait une belle ouverture d’esprit, un beau symbole. Mais je crois que Dieudo n’est pas encore guéri, c’est ça qui m’ennuie. »
Dernier obstacle : affronter le regard des autres, notamment celui de sa communauté.
« Je serais persona non grata dans le monde juif, et ça ne m’intéresse pas… » (Le Point)

En 1992, Elie et Dieudonné pouvaient encore jouer “Cohen et Bokassa”

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Mais si Noirs, Dieudonné et le québécois Anthony Kavanagh, peuvent rire des Noirs, Elie Semoun peut-il rire des juifs ? Sûrement oui puisque l’humour juif reste un genre reconnu bien qu’expurgé progressivement des médias télévisés. Pourtant, personne ne connait Ephraïm Kishon, Elie Kakou a disparu et on ne voit plus guère Popeck…

Quant à Woody Allen, en tant que mâle blanc hétérosexuel mais de mœurs hétérodoxes, il est devenu la cible récurrente des #MeToo et autres #BalanceTonPorc. Donc voué à disparaître comme les autres, sacrifiés sur l’autel du progressisme sans humour dont le slogan, au XXIe siècle sera : “En Marche en faisant la gueule !” (et intenter des procès à tout le monde)


 

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7 Commentaires

  1. C’était la bonne époque où on rigolait de temps en temps.
    Alors qu’aujourd’hui, peu importe la chaîne, on croirait voir des reportages sur les Pompes Funèbres avec mine de circonstance.
    Petit rappel aussi sur la bande à Jacques Martin le dimanche, dont fait partie Desproges d’ailleurs. Plus soft certes, mais pas toujours politiquement correct non plus.

    • Bien vu !
      J’ai corrigé mon lapsus, Fabrice Collaro, journaliste à TF1, étant le neveu de Stéphane Collaro.

  2. Si Coluche revenait il devrait modifier son squetche:
    C’est l’histoire d’un mec..
    mais normal le mec, pas blanc ou hétéro… non normal quoi…

  3. Ils ne savent même pas ce que c’est l’humour ces gens qui empêchent l’expression de traits caricaturés (à peine parfois) du monde qui nous entoure et dont nous faisons partie.
    Pourtant, je ne sais pas si vous avez vu actuellement, une publicité où un jeune homme apparemment maghrébin met en avant de façon humoristique ce qui seraient certains traits comportementaux des Français : ‘C’est très Français” dit-il .
    Cette publicité m’a fait rire et il est vrai, à la voir, que cela nous donne une image de ce que l’on peut renvoyer qui parait juste en plus, marrant…
    Mais au fait, pourquoi cette pub ne crée pas de remous (à ma connaissance,et ce serait dommage à mon sens) ? Les Français (les vrais, ceux qui sont visés par cette pub, pas les gauchos qui ne savent même pas qui ils sont) seraient-ils plus intelligents ? On peut se le demander du coup…
    Parce que les Français auraient plus de recul, sauraient rire d’eux-mêmes comme on riait des “histoires Belges” sans connotations méprisantes, tout le monde savait que c’était des caricatures amusantes car elles renvoyaient de l’humain qui même si cela était forcé relevaient d’une petite rivalité bien gentille car je suis persuadée que les Belges en faisaient autant sans méchanceté aucune.
    Mais ceux qui combattent cet humour parfois trop caustique ou trop vulgaire pour que tout le monde l’apprécie mais que l’on n’aurait pas eu idée de combattre respectant la liberté d’expression dont la différence, sont de vrais méchants eux…

  4. on ne pourra même plus raconter les blagues de Toto, parce qu’il est interdit de rire des enfants.
    et puis il faut faire de la placez aux artiss venus de la divers cité (ce n’est pas une faute d’orthographe)
    Pour paraphraser Desproges qui disait:
    ” l’ennemi est con, il croit que c’est nous l’ennemi, alors que c’est lui ”
    nous pourrions dire:
    ” les antifas sont cons, ils croient que c’est nous les fachos, alors que c’est eux “

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