Il y a 75 ans, l’Affiche rouge… Hommage au juif roumain Boris Holban qui organisa la Résistance à Paris

Boris Holban, né en 1908, à Atachi en Bessarabie sous le nom de Baruch Bruhman, et décédé le 27 juin 2004 à Étampes (France), était un communiste roumain d’origine juive, organisateur et chef militaire des FTP-MOI de la région parisienne entre 1942 et 1944. Wikipedia

Nos Frères…

Le 21 février 2019 est le 75ème anniversaire de l’exécution des Résistants de l’Affiche rouge.
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant “.

Beaucoup des Résistants des FTP-MOI n’avaient pas la nationalité française, mais tous se battaient pour la France.
Une énorme différence avec ces ” Français ” d’aujourd’hui qui haïssent la France.

Tiens, je vais vous raconter l’histoire de l’un d’entre eux, que j’ai bien connu.

 

 

Il s’appelait Baruch Bruhman, plus connu en France ( ? ) sous le nom de Boris Holban.
Chef militaire des FTP-MOI de la région parisienne de mars à août 1942, puis de nouveau à partir de décembre 1943.

Voilà sa vie, racontée par Stéphane Courtois sur le site ” Les Amis de la Fondation de la Résistance – Mémoire et Espoirs de la Résistance ” :

http://www.memoresist.org/resistant/boris-holban/

” Boris Holban, de son vrai nom Bruhman, est né en 1908 dans une famille juive qui s’enfuit d’URSS et s’installa dans la province roumaine de Bessarabie.
Engagé très jeune dans le mouvement communiste, il eut à subir de nombreuses années de prison.
Privé de sa nationalité en raison de lois antisémites, il vint en France en 1938 et s’engagea en septembre 1939 dans le premier régiment de volontaires étrangers, qui, au printemps 1940, fut envoyé couvrir la retraite de l’armée française, avec des pertes considérables.
Fait prisonnier par les Allemands, il s’évada grâce à Sœur Hélène, une religieuse de Metz qui avait organisé un réseau pour les prisonniers de guerre.
Athée et fervent communiste, il avait pourtant été fortement impressionné par le courage et la sérénité de cette sœur, à qui, en 1999, il consacra un ouvrage ( Hélène Studer, la passeuse de liberté, Gérard Klopp). Et il évoquait toujours avec émotion la médaille de la Vierge qu’elle lui avait remise avant de le faire passer clandestinement en France occupée, où il reprit immédiatement le combat au sein de la MOI (Main d’Oeuvre Immigrée).

En mars 1942, Holban devint le chef militaire et le créateur des FTP-MOI parisiens. Il mit sur pied une équipe spéciale et quatre détachements : le premier, formé de Roumains ; le deuxième, composé de juifs d’origine polonaise ; le troisième, d’Italiens, et le quatrième, spécialisé dans les déraillements. A cela s’ajoutaient des services de renseignement, de liaison et un service médical. L’ensemble bénéficiait de l’apport du service central des faux papiers de la MOI.

Disposant en permanence d’environ 30 combattants aidés par une quarantaine d’autres militants, les FTP-MOI commirent dans Paris, de juin 1942 à la grande chute de novembre 1943, 229 actions contre les Allemands. Celle qui eut le plus de retentissement fut l’assassinat, le 28 septembre 1943, du général SS Julius Ritter, qui supervisait le service du travail obligatoire (STO), responsable de l’envoi au travail forcé en Allemagne de centaines de milliers de jeunes Français.
Dès l’été 1942 s’engagea une véritable guerre entre les FTP-MOI et la BS2 (brigade spéciale) des renseignements généraux, qui, à la suite de filatures de plusieurs mois, réussit en juin 1943 à décapiter le deuxième détachement, et, en novembre, à démanteler l’ensemble du groupe.

En août 1942, Holban fut écarté de la direction des FTP-MOI et remplacé par Missak Manouchian.

Il refusait d’entériner l’ordre de la direction nationale des FTP d’accroître le rythme des actions. Il considérait que les FTP-MOI étaient déjà à la limite de la rupture face à la pression policière. Les événements lui ont malheureusement donné raison : en novembre, la BS 2 (Brigade Spéciale) arrête Manouchian et plus de 60 de ses camarades, dont les 23 de la fameuse « affiche rouge », qui seront fusillés au mont Valérien le 21 février 1943. ( NDLR Claude T.A.L 1944 en réalité  )

Holban est rappelé en décembre 1943 et chargé d’élucider cette catastrophe. Il comprend que la Gestapo a « retourné » un responsable et tenté de l’infiltrer dans l’organisation. Il est chargé d’attirer le traître dans une maison clandestine, de lui faire avouer son méfait et de l’exécuter.

A la libération de Paris, Holban prend la tête, avec le grade de commandant, du bataillon 51/22 de l’armée française, où sont regroupés les FTP-MOI survivants et de nouveaux engagés. Le bataillon sera dissous en juin 1945 et Holban rendu à la vie civile.

Il rentre alors en Roumanie, où il devient rapidement colonel puis général de l’armée du nouveau régime communiste.

Mais, juif et chef de la Résistance en France, il présente le parfait profil de la victime des purges lancées alors par Staline. Démis de toutes ses fonctions, il est envoyé travailler en usine comme technicien jusqu’à sa retraite.

Vétéran du communisme roumain, il ne supporte pas le régime de Ceausescu, qui le lui rend bien.

Et, en 1984, Holban décide de s’enfuir en France, où il vivra pendant dix ans comme apatride avant que l’on daigne lui accorder une carte d’identité.

Finalement, il sera décoré de la Légion d’honneur, sous l’Arc de triomphe, le 8 mai 1994.

Scène insolite : au centre de la place, entouré de tout l’apparat de la République, et alors que François Mitterrand lui agrafe la médaille, Boris Holban, que rien n’impressionne, entreprend une conversation avec le président à propos de… Soeur Hélène, dont les deux hommes ont utilisé les services pour s’évader vers la France.

Une France qui, un demi-siècle plus tard, reconnaissait enfin les mérites de ce grand résistant ».

Chef dans la Résistance, commandant dans l’armée française… 50 ans pour obtenir une carte d’identité ! ……

Il n’escaladait pas les balcons, lui !

A la capitulation du nazisme, Boris Holban était dans l’armée française, un de ses frères dans l’armée américaine, un autre dans l’armée russe .

C’était, comme on dit en yiddish, un mensch !

Je conseille la lecture de son livre “ Testament “.

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11 Commentaires

  1. Et les pieds noirs français de sang reçu et souvent versé que Déferré disait qu’ils aillent se réadapter ailleurs, et que les docker CGT faisaient tremper leurs cadres dans les eaux du port de Marseille

    • j’ ai connu et vu de mes yeux le pillage de ces cadres qui débarquaient de la Joliette ( J 4) jusqu au cap Janet et au Cap pinède…

      d’ailleurs les quais marseillais ne vont plus tarder a reprendre du service , en provenance d’ algérie

      grace a la 5 eme candidature du gaga qui “dirige” l’ Algéchie

      https://www.jforum.fr/des-centaines-dalgeriens-contre-un-5e-mandat-de-bouteflika.html

      allez les gars!! Zyva !!

      mais il vont faire donner l’ armée, eux!! et on va voir debarquer chez nous des dizaines de milliers de “réfugiés politiques”………..aprés les réfugiés economiques, on attend les “réfugiés comiques”

  2. Claude, faudrait qu un jour, je te raconte comment les juifs Tunes, chassés du pays ou leur ancetres sont arrivés il y a plus de 2200 ans, ont été “accueillis” par la FRANCE dans les années 60………

    a pleurer de rage ou de rire!!

    pour 90% d’ entre eux, ils étaient sujets de Bey, donc TUNISIENS par conséquence considérés etrangers et c’ était tout a fait normal

    le petit 10% devenus et/ou confirmés Français en 1956, s’ était haté de filler en France

    tiens, chez la LDJ il est rendu un chaleureux hommage a ces Français , qui ont plus que quiconque mérité de l’ être

    http://www.liguedefensejuive.com/hommage-republicain-aux-23-resistants-du-groupe-manouchian-samedi-23-fevrier-a-10h-a-vaulx-en-velin-2019-02-23.html

    une autre planète que ces “Africains” depuis 35 ans, nos chers “Zimmigris”

    • Salut Machinchose,
      Que veux-tu que je dise ?
      Je suis aussi effondré que toi !
      Si ce n’est + !

  3. j’avais entendu dire que le groupe avait été dénoncé par le parti communiste.
    avez-vous une confirmation ou est-ce seulement une rumeur?
    mais bravo à ces HÉROS.

  4. merci @ claude ta, pour cet article , je ne connaissais pas ce grand homme et compte bien me procurer sont livre ” testament ” .
    bien a vous

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