Christianophobie : ainsi islam-t-il

C’est devenu rituel. Le ministère de l’Intérieur nous gratifie de son rapport annuel recensant les actes anti-confessionnels de l’année écoulée. Ceci en bonne entente avec le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), émanation des Frères musulmans, dont vous pouvez trouver une délectable présentation ici.

Contre toute attente, et malgré les efforts des affreux beaufs pour accrocher des têtes de cochons devant les mosquées (un crime contre l’humanité, vous en conviendrez) les actes anti-musulmans ont connu une sévère baisse entre 2015 et 2016, passant de 429 à 182. Soit une diminution de 57,6%. Concernant les lieux de culte chrétiens, en revanche, on constate une augmentation de 17,5%. Depuis 2008, ce type de profanation a explosé (+245%).

Ces chiffres sont toutefois à prendre avec de petites pincettes auparavant stérilisées contre les bactéries lèche-baboucheuses. Rappelons que la définition exacte de ce que constitue un acte « anti-musulman » ou « anti-chrétien » demeure pour le moins sujette à caution. J’en veux pour preuve l’attitude du Ministère à l’égard des faits rapportés concernant les lieux saints catholiques.

En effet, bien souvent, des clochers détruits ou des cimetières saccagés sont éhontément catégorisés en tant qu’actes de vandalisme. En revanche, le moindre morceau de lardon retrouvé à moins de cinquante mètres d’une mosquée se trouve automatiquement classé comme acte islamophobe. C’est sans doute cela, la vraie diversité : on traite différemment les actes selon les cultures et les religions.

D’ailleurs, le Ministère s’empresse d’affirmer que les dégradations contre les églises « n’ont généralement pas de motivation religieuse mais sont, pour les deux tiers, le fruit de vandalisme ou de vol ». N’oublions pas que le christianisme n’est plus vraiment une religion, mais un affreux relent de la France colonialiste et misogyne que, fort heureusement, Caroline Fourest et Dominique Sopo ont eu soin d’éradiquer avec panache.

Au-delà de ces considérations théologiques, il reste un point qui doit impérativement focaliser notre attention : la baisse caractéristique des actes anti-islam intervient au moment où la France vient de subir, entre autres, des violences islamistes ayant entraîné la mort de plus de 250 personnes. Parallèlement, la hausse spectaculaire des actes christianophobes est observée alors que des milliers de fidèles ont accueilli dans leurs églises les mahométans, au lendemain de l’ignoble assassinat du père Hamel. Quand on s’y arrête deux minutes, on trouve dans ce constat une parfaite illustration du syndrome de Stockholm.

Psychologie de bazar mise à part, nous sommes ici dans le processus déjà bien connu des populations qui ont dû se soumettre à l’islam dans le passé : on attaque, le plus souvent par la violence, éventuellement par la ruse et l’intrusion, puis on distille dans la société le venin de la supériorité confessionnelle. Les médias sont désormais acquis à l’idée qu’il faille faire la Une d’un graffiti sur le local d’une association coranique. Pendant ce temps, trois ou quatre hordes de moudjahidin en survêtement ont attaqué de braves juifs ou catholiques, sans que cela n’émeuve les bonnes consciences des rédactions.

Preuve supplémentaire de cet état de fait : criant famine, les vautours mahométans tentent de ramasser les morceaux pourris de la carcasse islamophobe. Le CCIF, toujours prompt à nous faire avaler l’invasion de la religion de paix, a livré un travail de fourmi pour bien instiguer l’idée d’une persécution envers les musulmans sans défense :

Nahil, 11 ans, taxé d’« apprenti terroriste » par son professeur pour avoir fabriqué un pistolet en papier (on espère qu’une cellule psychologique a été mise en place) ; une femme voilée agressée au couteau par une mère d’élève devant une école (la haine n’est-elle donc plus aveugle?) ; une salle de prière incendiée à Ajaccio (ils ont une excuse, Google Maps la recensait comme salle de sport) ; un arrêté anti-burkini publié par le premier magistrat de Cannes (triste époque où l’on ne peut même plus cacher ses explosifs) ; un médecin sanctionné pour avoir refusé de soigner une femme en foulard (je vais me présenter devant le docteur avec un masque de carnaval et merci de m’ausculter les narines) ; le refus du patron du Cénacle de servir deux femmes voilées (principe de précaution, il craignait des traces de porc sur les couverts). Tout cela mérite au moins un cierge.

Dans un entretien accordé à FranceTVinfo, le « spécialiste » de l’extrême droite Jean-Yves Camus estime que l’islamophobie ne se traduit plus dans la rue, mais dans les urnes. « Plutôt que de prendre un revolver ou d’attaquer des musulmans dans la rue, ils préfèrent voter pour l’extrême droite. » Personnellement, je connais plus d’un habitant de Roubaix qui aimerait que des suiveurs d’Allah glissent un bulletin de vote au lieu de défoncer leur porte d’entrée.

Rassurons-nous cependant : le gouvernement a mis en place en 2015 un plan d’action à 100 millions d’euros pour « lutter contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination liées à l’origine ou à la religion ». Une belle preuve de charité chrétienne. « C’est plutôt cher », rétorqueront certains ; je leur réponds que c’est bien peu pour le rachat d’un salut qui vaut et vaudra encore le prix du sang.

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7 Commentaires

  1. Condition d’utilisation du commentaire= pour rigoler seulement.
    Si tu fais le mal, fait le bien. Parce que le mal bien fait, c’est bon pour l’Islam. Mais il faut bien faire le mal.

  2. Très bon article Lou Mantely.
    L’efficacité du ministère de l’intérieur en matière de lutte contre l’islamophobie dépasse largement les frontières de notre malheureux pays. Il paraît que même en Iran et en Arabie Saoudite on note une diminution des actes islamophobes… RR nous a montré récemment une vidéo où l’on peut voir une jeune femme cesser brutalement d’être islamophobe. Comme quoi les anti islam ont juste besoin qu’on leur mette un peu de plomb dans la tête…

  3. @Lou Mantély , bonjour ;
    Votre article est excellent, bravo et merci !
    En ce qui concerne la christianophobie et l’antichristianisme ; enfin l’emploi des deux mots aujourdh’hui.
    Personnellement je m’attache à entretenir la différence parce qu’elle existe et qu’elle est très importance.
    Ce mot de christianophobie, me semble-t-il n’était pas employé jusque récemment tout simplement parce qu’il n’existait pas. Son apparition s’est faite en réaction au mot “Islamophobie” que l’on utilise comme un martinet, un fouet contre tous ceux qui refusent la soumission aux diktats de l’islam venu s’installer en France et manifestent leurs craintes à propos de cette religion mahométane. Le vocable “christianophobie” est aussi, je crois, une création peut-être impulsée par l’idéologie contradictoire “non-amalgamiste/amalgamiste” dont le but est de brouiller la perception que l’on a de l’une et l’autre religion. Le terme “ phobie ”, quant à lui, qui désigne la crainte intense et irréaliste d’un objet (animé ou inanimé), d’une situation ou d’un sentiment est également inaproprié pour caractériser la crainte légitime que l’on peut ressentir concernant l’Islam en raison des témoignages de l’histoire et de l’actualité. Par contre le préfixe “anti” signifiant : “contraire, opposé à” traduit bien tout le traitement malveillant et tyranique réservé à la chrétienté par les autorités, les élites, les intellectuels, ainsi que toutes les actions de profanation et de vandalisme en Europe. C’est aussi de l’antichristianisme les stratégies en vue d’éradication de la religion chrétienne en Occident et les interdits en Orient. Si on considère les actions menées concernant l’une et l’autre religion, il ressort que l’une est favorisée, protégée, aidée pour sa propagation ; quand la seconde est sévèrement et injustement attaquée. Il n’y a donc qu’une seule de ces deux religions à laquelle on peut attribuer le triste préfixe : “anti” ; et c’est la chrétienté , le christianisme.

  4. Merci à tous pour cet accueil chaleureux. Marcher sur des oeufs, vous avez bien raison de parler d’anti-christianisme. La phobie est une peur irraisonné d’un élément ou d’une situation qui ne présage aucun danger potentiel. Les actes dits “christianophobes” ne sont mus par aucune peur, mais bien au contraire par la relative insouciance à l’idée de profaner des lieux chrétiens. Quant à la peur de l’islam, c’est, comme dirait Finkielkraut, la “moindre des choses”.
    Cela étant le concept d'”islamophobie” me plait en ce qu’il révèle la dérive totalitaire de notre société : comme dans nombre de régimes autoritaires, on met sur le plan de la déficience toute idée contraire au dogme de la pensée dominante.

  5. Bravo, voici un article pertinent et bien documenté que j’aurais aimé écrire.

  6. Magnifique votre intervention,Lou Mantely.On oublie souvent que l’un des génies de l’esprit français est l’impertinence,cette noble raillerie talentueuse qui nous fait du bien.
    Et que de tristes esprits on rebaptisée:blasphème (comme au moyen âge),ou phobies,toutes sortes de phobies (qui étaient la spécialité de la psychiatre Damiantis,la mère de Clavreul,le mec qui a touché 100 millions d’euros pour son organisme DILCRA ,la phobie,il connait !),tous ces vilains mots qui nous écorchent les oreilles.
    Merci,Lou,votre peinture de la Res Publica d’aujourd’hui est un régal.
    On en redemande.

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